13/07/2013
Le Petit Censeur Illustré n° 3
Image modifiée. En fait, très censurée. L'épisode américain TARZAN ET LES ONONOS obligea à beaucoup de falsifications et autres tromperies avant de recevoir l'autorisation d'être publié en France.
Une réédition mieux respectueuse du modèle fut commercialisée par les Éditions AZUR, année 1967. Nous ne pouvions qu'en regretter les couleurs criardes. Cependant nous y appréciâmes, enfin ! les vrais Ononos (ou Onnonoés) créatures dotées d'une tête énorme démunie d'estomac et de jambes. Démunie, aussi, de tout relief sexuel. Ce produit de la tératologie personnelle de Hogarth, est fréquemment surnommé « Tête ronde » dans la traduction française. Et ce n'est évidemment pas pour dénoncer les cent mille cruautés avec lesquelles les sbires de Cromwell, en leur temps, accablèrent les enfants d'Irlande.
Hogarth hésita entre deux physionomies avant de décider sous quel aspect définitif paraîtrait un Onono. Au début, il l'imagina muni de longues canines pointues et le crane partagé par une chevelure taillée à la mode huron. C'est le maquettiste MILOCCO, bon serviteur de toute censure, qui métamorphosa l'onono en un gnome métissé à grosse caboche. (voir ci-dessous : image sortie du numéro 179 de TARZAN, année 1950).
Voilà ce sera tout pour aujourd'hui comme ils disent dans Secret Story.
Docteur Jivaro
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06/07/2013
Le Petit Censeur Illustré n° 2
Au matin du 11 mars 1950, les fidèles clients-lecteurs de TARZAN voient leur champion favori se débattre dans une situation désespérée. De vilains pas beaux pygmées l'emprisonnent entre leurs petits bras musclés. Vient-il d'être capturé par de voraces cannibales ? En tout cas, ces nains dont la tête paraît malade d'hydropisie, on les nomme ONONOĖS.
Mais sont-ce, ici, les véritables ononoés que le dessinateur Burnes Hogarth inventa, donnant libre cours à une de ses manies consistant à dé-sexualiser nombre de ses personnages ? Ces créatures exceptionnelles dont le laps d’existence fut très restreint dans la BD allaient détenir un record dont elles dédaignaient pourtant les lauriers. Elles furent les victimes principales de la censure imposée en France à toutes les images destinées aux enfants.
Vignette terminale de la huitième page de l'hebdo TARZAN n° 181. Elle vaut vraiment le coup d'un commentaire à venir détaillé ; elle ainsi que toutes les autres, celles la précédant, celles lui succédant.
Docteur Jivaro
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30/06/2013
Le petit censeur n° 1
Après une période assez brève (globalement : 1972-1983) de liberté de création dans la BD – et pas uniquement dans celle destinée aux adultes – la censure est redevenue toute puissante dans tous les domaines relatifs à l'affichage public des journaux illustrés.
Il suffit de regarder la devanture fadasse d'une librairie d'aujourd'hui tout en se souvenant de telle ou telle autre de la fin des années 70, pour comprendre tout ce dont les « belles âmes » politiques, de droite ou de gauche, nous ont démuni depuis bientôt trois décennies.
Cependant, on peut toujours s'en consoler, sachant que dans le pays de Thorez et de René Coty se furent surtout les années 50 qui eurent à subir les plus grands abus de censure dans le rédactionnel et le graphisme populaires.
Ci-dessus la couverture de FOX, n° 33 de mai 1957.
Publié en France, donc censuré, ce produit italien était adapté par les éditions LUG alors très productives à Lyon.
Le revolver tenu dans la main droite à été supprimé. On a déplié l'index comme pour ne garder qu'une
trace inoffensive du canon de l'arme disparue. Mais l'escamoteur, sans doute chichement payé, a laissé vide la gaine pendue au ceinturon. Il s'est dispensé de dessiner le six coups qui, normalement, devrait y être replacé. Je ne connais pas l'image d'origine. Je suppose, pourtant, que l'autre personnage menacé laisse tomber son colt et que celui-ci, aussi, a été effacé.
Le protagoniste en chemise jaune se nomme sûrement TEX WILLER, ranger fameux réédité par Lug mais pas dans FOX. Dans RODEO. (Et après que WILLER TEX ait possédé son propre journal pendant 35 numéros entre 1952-1955).
Constatons sur ce numéro 93 de RODEO (1958) le même genre de censure que celle appliquée au numéro 33 de FOX. Et cette fois, la main droite a été modifiée maladroitement. L'encre en a même bavé, la coquine.
Un avant goût de ce TEX WILLER apparut prématurèment sous le nom de TEXAS BOY, dès 1947 – Et fut publié sur 32 pages, chacune des pages n'étant modestement composée que d'une seule bande horizontale.
Ci-dessous, le numéro 10 de TEXAS BOY. La dernière page présente une publicité pour PANTHERE BLONDE, une des copines de notre enfance.
Sur cette couverture n° 9, une action défensive meurtrière impossible à publier pour une jeune clientèle des années 50 et 60. Et même à présent, en 2013 vous n'en verrez pas l'équivalent dans un journal pour juniors.
Difficilement trouvable, la collection complète de TEXAS BOY tient-elle en 39 ou 41 numéros ? Question non résolue. Quoiqu'il en soit, si votre pire ennemi vous la donne avant de périr étranglé par vos soins, acceptez en le cadeau. Et pour une bonne raison : chacun des exemplaires peut atteindre jusqu'au prix de 90 euros malgré le chétif de sa présentation.
Docteur Jivaro
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22/06/2013
Les tarzanides du grenier (n° 37)
Commençant KALI, se prolongeant ZORA puis redevenant KALI, ce pockets fut publié tantôt genre garçon, tantôt genre fille par « Jeunesse et Vacances » jusqu'à atteindre 51 numéros ZORA et 133 KALI. Une quantité faible comparativement à leur longue période d'existence (de 1966 à 1981). L'explication tient au fait que ce produit n'était souvent mis en vente que trimestriellement. Exemple : KALI du numéro 122 est daté d'octobre 1978 ; son numéro 123 de janvier 1979.
Beaucoup d'exemplaires comptent 132 pages. Généralement KALI-ZORA en occupe les 42 premières pages. Les feuilles suivantes supportent des séries changeantes : Ringo, Buffalo Bill et autres. On y retrouve même les péripéties de HARDI JOHN ! jeune yankee engagé dans le conflit américano-nippon et dont les débuts héroïques se firent dans L'INTREPIDE, hebdomadaire fameux qui reparut en 1948 après une absence de quelque dix années.
Les dessins de ZORA-KALI, aussi fréquemment que pauvrement imités de ceux de Hogarth, sont condamnés à demeurer toujours en-dessous de leur modèle d'Outre-Atlantique. Néanmoins c'est cette décalque, quoique miséreuse, qui fait que nous en rangeons les personnages parmi les tarzanides.
Les pages 32, 33 et 34 du numéro 122 (oct. 78) ont ceci d'assez agaçant que leurs images reprennent de façon indigente quelques-unes des phases du combat qui opposa TARZAN contre un grand lutteur gréco-romain (voir l'original made in USA des 21 et 28 oct. 1945).
Nouveau Siegfried, Tarzan plonge l'épée mythique – NOTUNG ? - dans l'éternel brasier régénérateur. On est alors dans les lendemains de la défaite inouïe du 3e Reich, et ce n'est pas Paris qui a brûlé, c'est Berlin.
Berlin à partir de laquelle Hitler et Speer anbitionnèrent de créer Germania, capitale annoncée gigantesque dans une Europe fortifiée « De Brest à Vladivostok ».
Bien que signés Hogarth les deux dessins ne sont pas entièrement de sa main. Il s'est suffi d'un crayonné préparatoire, l'encrage final étant abandonné au débutant Rubimor.
Docteur Jivaro
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15/06/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 36)
Exception culturelle française, mon cul !
Exception européenne ! Exception pour une culture française ? La préserver malgré l'influence mondiale des États-Unis d’Amérique ?
En somme, prétendre protéger des Pieds Nickelés contre Jesse James, et Madame de Pompadour contre une fadasse Mary Poppins américanisée. Lorsqu'on affiche une telle prétention on ne commence pas par tolérer l'implantation de l’ogre Disneyland tout à côté de Paris ! Oui, oui, ça rapporte beaucoup de fric, on sait. Mais le résultat final chiffré c'est que ce fric va principalement enfler la tirelire de Mickey ! … Et que prostituer les exigences naïves de l'enfance pour faucher le blé dans les poches des parents, ce n'est pas du joli, joli.
Dites moi, aujourd'hui, vous fêtez les 70 ans de qui ? De Jean Smet ? Pas du tout. Jean Smet n’existe plus depuis le débarquement des g'is sur les rivages de Normandie. C'est Johnny Halliday. Johnny, pas Jean. C'est ainsi depuis que le jargon franglais oblige à trafiquer avec du show beez plutôt qu'à commercialiser avec du spectacle.
Madame La Ministre de la culture en fait l'aveu involontaire lorsqu'elle se dit toute contente d'être félicitée par un Steven Spielberg … Chère, trop chère Aurélie Fillipetti, être fière comme vous l'êtes des compliments d'un américain, c'est encore reconnaître la supériorité américaine.
Moi, j'apprécie pleinement le génie des États-Unis d'Amérique. Aussi vais je peut-être vous surprendre à mes dépens, estimant que les véritables révolutionnaires des débuts du XXe siècle ne sont ni Jean Jaurès ni même Lénine. Ce sont plutôt Rockfeller, Taylor et Keynes. Et pourquoi pas, aussi, les présidents nordistes Grant et Lincoln ? Voila deux types qui organisent le massacre des peuples chasseurs et guerrier amérindiens rien que pour faire de la place aux descendants d'esclaves africains ; et que tous les démocrates d'à présent applaudissent en se réclamant d'une « amitié entre les peuples ». Paradoxal, non ?
Vous savez, puisque vous parlez d'une « exception culturelle française » s'opposant aux goinfreries de l’Oncle SAM, alors parlons des quatre années d'occupation militaire allemande de la France. Durant cette période le Maréchal PETAIN et l'ambassadeur Otto ABETZ réussirent très bien à interdire toute présence artistique, littéraire et musicale yankee dans le pays de Voltaire et du Marquis de Sade. Pas vrai ?
Finalement, comment oser parler d'Exception Culturelle Française quand l'Islam étranger à nos mœurs fait construire partout chez nous des mosquées , et que cinq prières journalières en appellent non pas à Notre-Dame, non pas au Panthéon, non pas à l'Accadémie Française mais à la Mecque ?
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KALI
Le seul tarzanide de Bédé à cacher son zob sous un slip kangourou.
Pourtant ce Kali ne hante pas les savanes d'Australie et les aborigènes crépus lanceurs du boomerang ne sont donc pas ses ennemis. En fait il parcourt l'Inde colonisée par les anglais quoiqu'il n'y rencontre pas Winston Churchill, ce double WC bien utile aux lanciers du Bengale.
Doctor Jivaro
18:45 Publié dans Actualité, Arts, BD, Blog, Media, Politique, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : steven spielberg, johnny halliday, exception culturelle française, aurélie fillipetti
08/06/2013
Les tarzanides du grenier (n° 35 bis)
Selon la mythologie hébraïque – celle de la Bible – la femme et le serpent se font complices pour accabler l'homme, ce grand nigaud qu'il faut savoir mener par le bout du zizi.
C'est sous l'influence des tarzanes et autres tarzellas – alors très en vogue – que Pellos invente DURGA RANI, une jeune fille athlétique, vierge de partout.
On est alors en 1947 (une feuille de lancement n° 0 existerait dès 1946 ?) On est alors en 1947, Pellos travaille encore et toujours pour les éditeurs Offenstald, lesquels produisent simultanément à des titres diversifiés une LISETTE, brochure hebdomadaire imprimée d'images et de texte. Elle est adressée aux fillettes scolarisées, dans le royaume pas forcement enchanté des petites culottes tissées de coton blanc.
« j'aimais beaucoup KIPLING » avouera avec émotion Pellos dans le numéro 31 des Cahiers de la Bande Dessinée. Donc, géographiquement, ce ne sera pas l'Afrique, ce sera l’Inde. Mais attention,pas l’Inde des Colonies Anglaises ni celle de notre compatriote DUPLEIX. Ce sera l’Inde d'avant ou, si vous préférez, de l'Inde en dehors de toute conquête européenne. Une Inde romancée n'ayant pas même conservée souvenir de l'épopée Alexandre Le Grand.
L'histoire de DURGA RANI se déroule sur 126 planches. Les illustrations ne sont pas enfermées dans des cases et les phylactères n'existent pas. Toute onomatopée est bannie. Les dessins servent à accompagner un long texte découpé par paliers. En résultat, il ne s'agit pas vraiment d'une BD. On peut parier que les gamines en admiraient les images avant de se décider à en lire le récit.
Voyager en compagnie de la « Reine des Jungles » n'équivaut pas à une période de repos. Nulle part la sécurité ! On s’entre-tue, on assassine avec rage. Les animaux s'écrabouillent, se déchirent, se dévorent pendant que DURGA RANI, autoritaire et orgueilleuse, s’exhibe colérique dans ses vengeances. Tout ça créant un climat frénétique et voluptueux. De quoi inciter plus d'une gamine à quelque rêvasserie érotique conduisant à de premières masturbations. Mais heureusement pour la tranquillité des familles répressives, le lit des enfants d'avant l’adolescence ne parle pas. Silence et couche cousue.
Pellos n'oubliait que rarement de placer sa signature au bas de chacune de ses planches. Le moindre petit dessin méritait, lui aussi, d'être paraphé. Il profitait ainsi d'une tradition française rendant hommage au travail de l'artiste aussi modeste soit-il. Les italiens dans leurs journaux pour enfants ne disposaient pas fréquemment d'une pareille reconnaissance. Mes copains d'école et moi avons aimé KIT Le Petit Shérif ainsi que Pécos Bill sans jamais connaître ni le nom ni même le pseudonyme de leurs auteurs transalpins.
Au dessus de la signature de Pellos on voit un petit signe graphique dont la forme est modifiée après quelque temps d'utilisation. Tantôt un cœur, tantôt un œil. Parfois un profil schématisé, celui d'un animal ou d'un humain, etc. Pellos disait que ces pictogrammes l'aidaient a repérer l'année de réalisation des dessins. Était ce vrai ?
Les 126 pages de Durga Rani peuvent être divisées en quatre cahiers d'inégales épaisseurs, chacun marqué d'un pictogramme différent des trois autres.
Un ovale pages 1 à 12 - Un astérix de la page 13 à 59 et de la page 60 jusqu'à 107 : un coeur - Une étoile page 108 jusqu'à 126 la finale
Durga Rani danse en acrobate païenne.
Le rabbin, le curé, le mollah et le secrétaire du Parti des Travailleurs détestent ce style de danse. Quant aux femmes dites libérées, qu'elles soient frigides ou qu'elles soient lesbiennes, elles détestent surtout les hommes qui aiment ce genre de danseuse.
Docteur Jivaro
18:19 Publié dans Arts, BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan femme, tarzanides, durga rani, kit le petit shérif, pécos bill, pellos, bd, bédé anciennes