Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/07/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 73

Dès l'âge de sept ans en 1944, vous pouviez connaître la BD dont la couverture scannée s'imprime ci-après.

 BD-Amazan-1944-couv.jpg

 

C'est Christian Mathelot qui en signa la page 1 les 19 suivantes étant dues à NIEZABYTOWSKI, lequel avait comme francisé son nom en l'accourcissant NIEZAB. 

 

Gaston Niezab, né en 1923, fut un bédéïste abondant dont la graphie n'obtint pas toujours du succès auprès de la jeune clientèle. Il travailla, entre autres, pour l’hebdo PIC et NIC en même temps que les Giffey, Brantonne et Chott (1946) ; jusqu'à ce que le personnage PETIT RIQUET, inventé par Albert Bonneau, lui assure une continuité de production mensuelle durant une dizaine d'années – 258 numéros. Ses dessins en couleurs de couvertures sont particulièrement demandés.

 

BD-Petit-Riquet,1957.jpg

 

 

Choisi au hasard, donc pas choisi dans un désordre d'anciennes publications voici le numéro 231, année 1957, de Niezab. 

 

Longtemps avant et éditée par SEV dont le logo en losange s'orne d'un cimier phallique provocateur, l'illustration intitulée « L’Invincible Amazan », permit à Christian Mathelot (1923-2013) d'apporter la preuve qu'un dessinateur autodidacte peut tenir crânement sa place dans la hiérarchie de professionnels parfois autoproclamés. Surtout que l’œuvre majeure de Mathelot, réalisée en BD pour COQ HARDI et inspirée des mémoires de Pierre Clostermann, reste « Le Grand Cirque » dont les 34 planches hebdomadaires furent assemblées en 1950 pour former un seul ouvrage paru chez FLAMMARION. 

 

Pour L'Invincible Amazan, Gaston Niezab se chargea de mettre en bandes dessinées une histoire racontée par Voltaire et dont l'action se déroule dans la Babylone antique tant mal vue par les tribus d'Israël. La mise en page de six ou sept images qu'un trait à peine épais sépare insuffisamment entre elles, à de quoi décourager un enfant adepte des X Men et autres Mangas. Idem pour la coloration binaire limitée à un rouge et un bleu vaguement nuancés entre saturation et tramage.

 

BD-Amazan-1944,-p.4.jpg

  

Si j'en crois quelques uns de ses biographes, Gaston Niezab décéda en 1955. Ce qui n'empêcha pas ses dessins de paraître encore en 1957, assurant la suite des aventures du reporter PETIT RIQUET jusqu'à la fin de sa pellicule. Que voulez vous ? Nous supposons que l'artiste prépara tout un stock pour les temps futurs

 

Docteur Jivaro

 

05/07/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 72

L'E.L.A.N. de Mister x

 

L'ayant aperçu à l'étalage des journaux dans le bar « Le Miscailloux », mon père acheta ce numéro 3.

 

Mister-X,-7-juin-1951.jpg

 

- Tiens, je parie qu'il va te plaire, me dit-il en posant l'illustré sur mon assiette, dans le creux ou ma mère, qui était aussi ma maman, s’apprêtait à verser le potage.

 

Je tendis ma main pour saisir Mister x quand une autre main l'envoya promener sous la table. Maman refusait de jouer le jeu. « T'as fallu plus d'une heure pour acheter un paquet de cigarettes à deux pas de chez toi ? qu'elle lança à Papa qui délaçait ses chaussures. C'est pour faire excuser ton retard que tu ramènes ce guignol ? Je ne marche pas ! ».

 

Je ne connaissais pas Mister x à califourchon sur la nuque d'un stégosaurus façon BD. Nous étions en juin 1951, mes neuf ans ne sonneraient qu'en décembre.

 

Dans notre École Primaire, on ne cogitait pas la mathématique. J'avais déjà questionné Papa : Pourquoi Colonel x ? - Parce que, justement, on ne le connaît pas. On ne sait pas son nom véritable. C'est le personnage mystérieux, c'est l'inconnu. Et x c'est l'inconnu en algèbre. Papa en savait des choses … Mais Papa fumait beaucoup, beaucoup trop !

 

DOCTEUR JIVARO ne dispose que d'une dizaine de Mister x. Dont trois publiés en format « à l'italienne ». Exemple ci-dessous :

 Mister-X,-numéro-34.jpg

 

L'effet visuel est trompeur mais les formats dits « à l'italienne » sont de dimensions identiques à ceux des formats, disons : « à la française ». Simplement les textes et les images se trouvent imprimés parallèlement au plus long côté du rectangle.

 

On donne généralement les années 1948 à 1951 pour l'activité de la Collection E.L.A.N. Plusieurs titres parmi lesquels Jack Jim et Jo, Dynamite (dessins Markus), Jim l’Éclair … Mais c'est surtout Maya, non pas Maya l'abeille, non pas Maya le maya mais Maya le Sioux qui, illustré par le désormais contesté Mouminoux (Guy Sager), attire la curiosité des collectionneurs. C'est lui qui, toujours pour E.L.A.N., inventa la couverture du numéro un de GONG du 10 avril 1950.

 

Gong-10-avril-1950.jpg

 

Ce bi-mensuel qui se voulait prometteur ne fit qu'une apparition fugitive.

 

Donc, aucun Tarzanide aujourd'hui ? C'est ça : aucun.

 

Docteur Jivaro

 

 

28/06/2014

Les Tarzanides du grenier n° 71

- Tu ne possèdes pas le n° 1 du FULGOR d'Artima puisque tu te résignas à ne présenter que la couverture du n° 31 dans ton article du 31/05/2014. Et tu as joué quelque peu au fumiste, utilisant les similitudes entre les dessins de Hogarth et ceux de ce n° 31, pour faire entrer coûte que coûte dans ton répertoire de Tarzanides un cosaque complètement étranger à l'orphelin de Lady Alice.

 

Que voici bien une provocation lancée contre le brave Docteur Jivaro ! ... Le numéro 1 de FULGOR, je ne l'avais pas retrouvé immédiatement car le désordre règne dans les souterrains de mon palais fortifié. Mais de ce manque, Docteur Jivaro se corrige sur l'instant.

  

Fulgor n° 1-1955.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est une BD brouillée d'une main maladroite par Bild.

Complètement oublié de nos jours, Bild demeura presque inconnu lorsqu'il sévissait entre Bob Leguay et Robert Hugues. Imprudemment il tenta de remplacer Bob Leguay dans la phase terminale de TIM L'AUDACE, toujours pour Artima qui allait décliner dans Aredit.

 

 

A l'intérieur de ce FULGOR, les jeunes lecteurs de 1955 rencontrèrent « MARC du Réseau Marianne ». Seize planches dues au crayon d'un vieux de la vieille : Liquois. L'inoxydable, l'increvable, l'Auguste Liquois. Un des rescapés du journal d'influence nazie LE TEMERAIRE et qui mangea sans réticence aux râteliers les plus rivaux : COQ HARDI, VAILLANT, TARZAN, etc, etc. Nous lui devons néanmoins un étonnant KROMAGOUL.

 

Après dieu fait homme chez les chrétiens, il y eut l'homme fait singe chez E. R. Burroughs. Puis vint Liquois avec un singe fait homme : KROMAGOUL. Encore un tarzanide ! Mais velu. Donc un tarzanide à poil – Enfin !

 

Tim-l'Audace n° 62-1957.jpg

 

En deux images, la preuve qu'un gorille peut se comporter en Tarzan.

 

Alors, à bientôt, en compagnie de KROMAGOUL « le singe qui parle ».

 

Docteur Jivaro

21/06/2014

Les Tarzanides du grenier n° 70

Sous un parasol recuit de soleil, je viens de passer en revue ma collection – inachevée il est vrai – d'anciens ROBINSON d'avant-guerre.

Dans sa totalité, la collection étale 395 numéros. En dépit de cette somme le BDM n'a souvent pris en considération que les 218 premiers numéros, ceux correspondants aux livraisons américaines de BD en France de 1936 jusqu'à juin 1940. 

 

Mickey-5-avril-1936.jpg

 

 

 

 

 

 

Dans le numéro 77 de 1936 du « Journal de Mickey », une vignette annonce la parution prochaine du numéro 1 de ROBINSON, produit yankee commercialisé en France par le revendeur Paul Winkler.

 

 

 J'ai stoppé ma lecture à l'intérieur du numéro 52 année 1937 de ROBINSON, sur sa 11e page. Un court récit vite lu. Trois protagonistes : Un gorille, un boa, un homme. Le gorille sauve l'homme agressé par le boa. Ne croirait-on pas un extrait ressassé des aventures de Tarzan ? D'autant qu'une illustration précédant le texte peut faire croire que Tarzan est bel et bien présent.

 

Robinson-25-avril-1937.jpg

 

Un dessin par FIORA, (notre article du 06-10-2012) une artiste polonaise à laquelle Paul Winkler confiait la réalisation de beaucoup d'images dans les journaux distribués par OPERA MUNDI.

Presque entièrement nue, la silhouette fameuse de Tarzan. Sauf que … sauf que une barbe dénonce qu'il s'agit d'un imposteur. Faux Tarzan en même temps que faux tarzanide. Un comble !

 

Robinson-9-juillet-1944.jpg

 

Devant vos yeux émerveillés, le final 395 de ROBINSON publié le 9 juillet 1944. Contrairement à ce que laissa parfois entendre le BDM, un double titre « Robinson – Hop-là » ne resta pas inscrit jusqu'à la disparition de cet illustré.

 

Seul, le bandeau ROBINSON subsista.

 

Rappelons que l'occupant militaire allemand interdisant chez nous les publications d'origine américaine, autorisa en remplacement la création d'une BD française dans de nouveaux journaux pour la jeunesse. Et ce n'est guère que depuis une décennie que des commentateurs de bandes dessinées s'intéressent à la production française parue entre 1940 et 1944. Les GAVROCHE et autres l'AUDACIEUX et CENDRILLON, il n'en fallait parler que pour mépriser. Leur sujet en était devenu quasi taboo.

 

Tout de suite après mai 68, je connus un marchand de vieux papiers tenant son stand dans l'ancien, donc dans le VRAI marché aux puces de Saint Ouen. Me montrant trois ou quatre gros paquets de journaux ficelés comme pour être oubliés sous une table délaissée, il me disait : « C'est du collabo, du pétainiste. Ça vaut rien ; personne n'en veut. Prenez les ! »

 

Je ne les pris pas. Ou alors je n'en pris que trop peu. J'eus tort.

 

Docteur Jivaro

 

 

14/06/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 68

Stanley Obroski fait face à Tarzan. A moins que ce soit l'inverse en miroir, le cœur greffé à droite. En tout cas, nous n'observons pas deux jumeaux mais deux sosies. L'un est le tout puissant « Roi de la Jungle », l'autre un athlète de même gabarit d'épaules mais peureux dans sa tête d'acteur de cinéma.

 Tarzan-1953-27.jpg

  

Tantôt nommé Stanley Obroski, tantôt Johnny Ringo, le sosie de Tarzan tout sosie qu'il est ne tient finalement pas le coup. A moins qu'ici nous assistions à une scène de parodie : la doublure hollywoodienne soutenant le vrai Tarzan soudain pris de vertige.

 

Comment ne pas voir que les sosies fournissent une occasion de « Tarzanisme » non encore répertoriée pas les commentateurs professionnels des version BD des romans d' E.R. Burroughs ?

 

 

Tarzan-1942.jpg

 

Au dessus, Rex Maxon, encore hésitant dans ses dessins, illustre Tarzan sollicité amoureusement par la jolie Naomi.  Celle-ci confond le fils des anthropoïdes avec un comédien citadin inconsciemment formé à la ressemblance de l'amant de Jane Porter.

 

Docteur Jivaro

  

31/05/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 67

Depuis quelque temps nous acceptons comme Tarzanide tout personnage de BD dont les mouvements corporels sont tant bien que mal copiés sur ceux que Foster et Hogarth créèrent pour rendre inoubliable la silhouette de TARZAN. 

Parmi ces Tarzanides repérés à cause d'un simulacre gestuel imité des actions du Roi de la Jungle, existe un FULGOR. Le grand éditeur ARTIMA de Tourcoing en assura la publication. Trente neuf numéros parurent sans réussir a égaler le succès de beaucoup d'autres titres de la même maison : Tim l'audace, Tex Bill, Cyclone, etc, etc,. Autant dire que les enfants des années 50 boudèrent ce FULGOR qui leur arrivait de l'immensité russe pendant l'époque des tsars. 

Les couvertures, elles aussi, s'inspiraient souvent d'attitudes de Tarzan. Ici, le numéro 31, année 1957. Le champion ataman plongeant sur une panthère est tout bonnement imité de Tarzan se portant au secours de Ta'Ama, belle musulmane de retour d'Istanbul où elle prit la mauvaise habitude de se promener en public sans cacher son visage. La honte sur elle, ma sœur !

 

BD, Fulgor,-1957 (1).jpg

 

Toujours dans ce numéro 31, presque toutes les images comportent des fragments d'anatomie prélevés dans le style de Burne Hogarth.

 

BD-Fulgor,-1957-3-pages.jpg

A gauche : Buste de Tarzan extrait de la troisième manière de Hogarth

Au centre : Bagarre sortie du Prince Vaillant de Foster, n° 70 (année 1939) deHOP LA !

A droite : Ce groupe en lutte ne vient ni de Hogarth, ni de Foster. Il vient d'Alex Raymond pour son Flash Gordon

 

Ces quatre exemples suffisent pour prouver les maraudes auxquelles s'adonna le FULGOR d'Artima-Tourcoing. Et l'on comprend que les dessinateurs débutants se soient abstenus de signer leurs larcins. 

A partir du numéro 36, FULGOR conserva son titre de journal mais au prix de perdre le récit de ses aventures. Celles ci furent remplacées par celles d'un AYMERI le Téméraire, jeune chrétien combattant l'une des invasions guerrières que les turcs islamisés lançaient à l'assaut de l'Europe. Ont-ils renoncé de nos jours ? Et ne renonceront-ils que lorsque Istanbul sera redevenue Constantinople ? 

Docteur Jivaro n'a retrouvé dans l'escalade de ses cartons ni le numéro 1, ni le numéro final 39 de FULGOR. Ce sera peut-être pour un autre samedi. 

Durant la décennie 1950, Artima-Tourcoing, alors triomphant, eut la bonne idée de présenter en dernière page de chacun de ses journaux la panoplie complète de tous ses titres mis en vente chaque mois.

 

BD, Ouragan,-3-1956.jpg

4e de couverture de TEMPEST, n° 15-1956.

 

Quant à TOUNGA … Ah ! Hélas pour TOUNGA, gros bras des temps préhistoriques … Votre serviteur en a encore négligé la naissance.

 

Docteur Jivaro