24/05/2020
Tarzanides n° 427
Il se dit que les musulmans venus prospérer en France depuis qu'ils ont cessés d'être colonisés après avoir prétendu coloniser le monde entier, sont très mécontents de ne pouvoir fêter ensemble, dans leurs mosquées, la fin de leur ramadan.
A cause d'un Covid-19 qui frappe tout le monde y compris, donc, les non-croyants.
Les adventurlures de PRINCE VAILLANT débutèrent mais de façon abrégées dans le numéro 1 de HOP-LÀ ! pendant l'année 1937 et ne s'achevèrent aussi précipitamment que trompeusement au numéro 381 de HOP-LA ! MICKEY, victimes des aléas de la Seconde Guerre Mondiale.
Extraite du numéro 373 l'image ci-dessous dont vous pouvez lire le texte.
Et voici cette même image dans la réédition année 1975 chez SERG et sous l'autorité de messieurs Couperie, Filippini et Moliterni en leur heure de gloire.
Comme on le constate, le récit n'est plus du tout le même : les musulmans en arrière-plan se moquent du jeune chevalier pendant que celui-ci offre au dieu des chrétiens une arme cimeterre orientale dont il s'est emparée en vainqueur. C'est la traduction du texte original américain. Mais une censure était intervenue dans l'image de 1942 : la présence des islamistes n'est pas signalée et le sabre est qualifié de païen c'est à dire de polythéiste alors qu'il est l'arme du monothéisme arabe. Cette censure en date de 1942 s'explique peut-être par le fait historique que Adolf Hitler venait de recevoir officiellement dans sa résidence bavaroise le Grand Moufti Al-Husseiné et qu'une alliance guerrière s'établissait entre Nazisme et Islam. D'où pas question de rappeler que Prince Vaillant combattait en réalité les musulmans.
Rappelons qu'en 1942 l'illustré HOP-LÀ ! MICKEY s'était replié dans la ville de Nice, celle-ci bientôt sous occupation italienne. Toutefois lorsque la Wehrmacht s'implanta compensant la déchéance mussolinienne le journal de Paul Winkler, juif, cessa de paraître.
Doc Jivaro
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21/05/2020
Tarzanides n° 426
« Tes histoires en images sont comme celles des mâchouilleurs de "chéchem-gomme" des journaux américains : il y a rien à lire ! ».
Mon grand-père côté paternel qui n'était surtout pas un papy, venait d'ouvrir la double page centrale de l'hebdo DONALD, année 1947, mois d’août. C'était LUC BRADEFER qui garnissait la partie droite d'une feuille plus grande que mon bras de gamin.
- Lis le moi !
- Si je le lis à ta place tu ne sauras jamais lire.
Rescapé de la guerre 14-18, Jean-Baptiste n'essayait jamais de remplacer chéchem-gomme par chewing-gum. Il se souvenait, alors qu'il avançait en rang vers l'Alsace, avoir entrevu des imprimés américains dotés d'images humoristiques ... Absolument sans aucun texte les images. Lui et ses copains s'étaient dit : les États-Unis sont peuplés de différents peuples surtout venus d'Europe : anglais, Irlandais, français, allemands, italiens, etc. Alors pour éviter d'avoir à traduire dans chacune des langues ils rendent de petites histoires compréhensibles uniquement par le dessin des images. « Nous nous étions dit quelque chose comme ça et ça nous suffisait comme explication. On en avait plein le cul de marcher et de courir avec des bandes molletières qui nous coupaient les jambes ».
La planche BD ci-dessus est l'une de celles qui, à cause de son peu d'écriture, a pu être utilisée comme exemple nécessitant le vote de la loi du 16 juillet 1949, loi par laquelle le législateur français entendait mettre un coup d'arrêt à trop d'influence américaine dans les journaux destinés à notre jeunesse. Ce législateur envisageait même d'obliger chaque journal pour enfants d'imprimer 60 % d'écriture sur la pagination afin de réduire la surface allouée aux illustrations.
L'abbé Pihan disqualifiait le journal DONALD édité par Paul Winkler : « Un des plus nocifs journaux pour enfants ». C'est du moins ce que rapporte Jean-Jacques Gabut dans L'AGE D'OR DE LA B.D. édition Herscher, année 2004.
Excessif Jugement, non ?
Doc Jivaro
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16/05/2020
Tarzanides n° 425
- Ca va le gêner ! ça va s'accrocher aux branches et ça va l'étrangler !
Les commentaires étaient vifs, nous les échangions entre écoliers. Le sujet en était une des images publiées dans l'hebdo TARZAN n° 218 du 25 novembre 1950. Le dessin représentait le Seigneur de la Jungle contemplant un médaillon ayant appartenu à sa mère qu'il ne connut pas. (Au moins eut-il une maman lui, contrairement à Tintin qui naquit sans doute par l'Opération du Saint Esprit).
C'est au dessinateur Bob Lubbers que nous devons d'avoir quelque peu civiliser l'homme singe en lui enroulant autour du cou une chaînette accrochant un médaillon. Bob Lubbers conserva pendant une dizaine d'années cet attribut inhabituel au personnage créé par E. R. Burroughs. Mais son successeur John Célardo se hâta de supprimer ce même pendentif que pour ma part j'ai toujours jugé parasitaire dans la silhouette de T.
Les artistes continuateurs parmi les plus connus, tels Joë Kubert et Russ Magnin ne rétablirent jamais le médaillon pendentif autour du cou de TARZAN. C'est pourquoi Bob Lubbers, aujourd'hui encore, tire toute son originalité d'avoir suspendu une breloque au niveau de la poitrine de l'un des personnages les plus célèbres de l'histoire de la bande dessinée. Ce fut aussi pour lui l'occasion d'évoquer une scène sentimentale : la jeune et jolie SHA, reine des fleuves souterrains, admirant le médaillon, ce qui ne pouvait que provoquer la jalousie de OOZU, guerrier chef de la garde personnelle du roi.
- Et en plus, vous avez vu ça les gars : elle a les mains palmées !
- Je vais vous en mettre, moi, une main palmée ! s'exclama l'instituteur. Alignez-vous en rang, prenez vos distances, la récréation est terminée.
Évidemment en 1951, le coronavirus n'était pas connu ... ce qui nous empêchait pas d'avoir à tenir un espace entre nous : le bras tendu à l'horizontale jusque dans le dos de l'écolier qui précédait.
Doc Jivaro
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14/05/2020
Tarzanides n° 424
RED RYDER, cow boy, donc gardien de vaches, apparut d'abord aux États Unis en 1938 sur des scénarios et des dessins signés de Fred Harman. Succès énorme, bien vite répercuté dans le pays des deux Léon : Blum et Daudet.
Junior n° 187, 28 octobre 1939
Outre le magazine Spirou c'est JUNIOR, de phénoménales dimensions (28 cm X 97,5 cm qui assura une version française. Mais attention : on était alors français pour ne pas être américanisés, ce qui incitait les traducteurs à contrarier le moins possible l'enseignement de notre vocabulaire national. Ainsi, les demoiselles de l'Ouest des Etats-Unis se prénommaient-elles Colette et Micheline pendant que l’outlaw ... pardon : le hors la loi, s’identifiait Dupont ou Martin mais sûrement pas Billy The Kid ni même Clay Allison.
Cavalier Rouge n'est pas simplement un ranchman (faites excuse !) c'est aussi le suppléant d'un shériff (faites encore excuse) d'un shériff courageux mais vieillissant. Les aventurlures de ce Red Ryder se déroulent après les dernières grandes révoltes indiennes quand Taureau Assis (Sitting Bull) est assassiné au cours d'une prise de gueule avec des renégats indiens ; et lorsqu’une Helen Hunt va publier son célèbre réquisitoire : un Siècle de Déshonneur. Les grands troupeaux de bisons ont disparu pendant la construction des chemins de fer, et si le premier téléphone à manivelle existe par contre les médecins se font rares entre les rochers et les cactus cuits et recuits dans le soleil du Colorado. Car c'est dans le Colorado où chevauche Red Ryder Un Rouge Cavalier en compagnie de Petit Castor, un orphelin navajo couronné d’une tignasse noire.
Colorado n° 3, année 1956
La fréquence avec laquelle ce Petit Castor avance à quatre pattes, le derrière en l'air, tout en précédant Red Ryder, a fait parfois soupçonner le cow boy rouquin d'intentions entachées de pédophilie ... Mais laissons l'étude de ces choses aux fins limiers freudiens.
RED RYDER fut souvent réédité dans nos journaux en marge de nos écoles : non seulement dans Spirou ou Coq Hardi mais encore dans Zorro, dans Colorado, dans Tarzan, etc, etc ... Enfin Édouard François, dans le numéro 44 de Phénix, revue internationale de la bande dessinée, a consacré une douzaine de pages à détailler la filiation entre deux personnages (Bronc Pealer et Red Ryder) filiation par laquelle Fred Harman mérite sa célébrité.
Doc Jivaro
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10/05/2020
Tarzanide n° 423
WIMPY
- Y a presque rien dans les assiettes et la caissière n'a même pas un sourire quand tu paies en t'en allant.
Du même avis que j'étais avec M.F. sur l'ambiance de ce premier fast food qui venait de s'installer à la place d'un ancien café bar bien parisien : Le Biard.
- Mais tu veux y retourner parce que c'est tout à côté du Boulevard de Denain.
C'était vrai : nous logions au sixième étage sans ascenseur d'un des immeubles Brossard juste en face de la Gare du Nord quand cette Gare du Nord n'était pas envahie de pickpockets et de dealers dont la présence actuelle est encouragée par l'amitié entre les peuples.
WIMPY, ça s'appelait. Le mot me rappelait quelque chose ou plutôt quelqu'un. C'était bien, oui, un personnage américain de bandes dessinées, sauf que dans notre pays de Landru et de Petiot on le connaissait sous le prénom de GONTRAN. C'était un voisin de Mathurin-Popeye et, surtout, un voisin encombrant, un menteur, chapardeur, vantard, jamais rassasié même après avoir ingurgité une dizaine de pâtés à la viande.
Vous avez bien lu : pâté à la viande. En France on n'écrivait pas encore hamburger. On n'en parlait pas non plus. N'empêche que c'était la première fois qu'un nom de BD, celui de Wimpy, servait d'enseigne pour un restaurateur.
Lorsque certains dimanches en après midi mes parents et moi l'âgé de sept ou huit ans allions nous promener dans Montluçon, à pied, mon père aimait parfois faire une halte dans un des petits bars-restaurants ouverts au long du Canal du Berry, entre les z'usines Saint Jacques et un pont suspendu enjambant ce canal déjà hors de service. Papa commandait un pâté à la viande qu'il appelait aussi « fourré au haché » et qui se consommait sans couteau ni fourchette.
- Je ne t'ai sans doute pas fait assez à manger à midi ! disait ma mère qui se contentait d'une limonade que je finissais après avoir terminé la mienne. « Si tu rotes, tu mets ta main devant la bouche : on n'est pas chez les cochons ! »
Papa ne manquait pas de tenir un commentaire : « J'aime ça, ça me rappelle quand j'étais gosse. D'autant que le proprio est toujours le même sauf qu'il est comme le ciel : pluvieux ».
Les premiers WIMPY disparurent à l'approche des années 70 dépassés par la concurrence ; et si Doc Jivaro à bonne mémoire il lui semble avoir entendu parler d'un jeune chanteur yé yé qui racontait s'être amusé à cracher dans les sauces exposées sur le présentoir de ce genre de resto rapide.
Doc Jivaro
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03/05/2020
Tarzanides du grenier n° 422
- On veut des masques !
- On ne veut sortir que masqués !
Nous entendons ça partout. Et on reproche au gouvernement de ne pas faire distribuer gratuitement partout des masques. Mais ...
... Mais fut un temps passé pendant lequel nos politiciens ne voulaient plus de masques. C'était pendant la seconde moitié de la décennie 1940 en France.
- Y en a marre des masques. A bas les masques.
Cependant il s'agissait de bandes dessinées et non pas du Covid-19. Les masques dont on exigeait la disparition totale c'était ceux des héros masqués de nos journaux d'enfants.
- Les masques doivent être hors la loi.
Le retour des r'américains en Europe de l'Ouest coïncidait avec le retour des héros masqués BD disparus dans notre pays pendant quatre années d'enfermement allemand.
Catholiques et communistes étant pour une fois d'accord sur un même sujet firent voter la loi du 16 juillet 1949 interdisant tous les justiciers masqués et solitaires dans les imageries populaires.
Journal SPIROU, 9e art par Morris & Vankeer
Lone Ranger fut parmi ceux des personnages américains masqués qui durent s’enfuir loin du territoire prolétariat de Gaulle et Maurice Thorez dès le début des années cinquante. Ce cavalier masqué était alors édité par la S.A.G.E. Mais déjà, avant la Seconde Guerre Mondiale ; Lone Ranger avait participé à l'Âge d'Or des bandes dessinées. Il était apparu dans l’hebdo HOP-LA ! en 1939 jusqu à ce que la déclaration de guerre Franco-Anglaise contre l'Allemagne interrompit indirectement en septembre 1939 sa parution au numéro 93 de HOP-LA ! L'explication fournie par l'éditeur était que le gouvernement restreignait la fabrication de papier d'imprimerie. Aussi le journal HOP-LA ! devait-il désormais ne paraître que sur huit pages au lieu de ses douze pages habituelles, ce qui nécessitait la disparition de plusieurs de ses bandes dessinées.
Donc, dix ans plus tard à partir de 1949 tous les personnages masqués furent exclus de nos BD. Je subissais ça. Mais, attention ! une catégorie de protagonistes masqués ne disparut pas : la catégorie des cagoulards du Ku Klux Klan. Explication : les communistes staliniens les utilisaient pour calomnier les petits blancs américains du sud des États Unis, calomnie qui se répercutait sur l'ensemble du peuple américain celui ci principalement composé d’un prolétariat exporté depuis le continent européen
Image RANCHO, année 1956
Doc Jivaro vous reparlera de Lone Ranger dans un de ses prochains Tarzanides et rappelle, ici, que ce vengeur masqué fut d'abord connu par le public français au temps du cinéma muet, en plusieurs épisodes et sous l’appellation LE DERNIER DES FÉDÉRÉS.
Doc Jivaro
16:48 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Médecine, Moeurs, Santé, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rancho, lone ranger, covid-19, port du masque, bandes dessinées de collection, bar zing de montluçon, tarzanides du grenier, doc jivaro, hop-la !, le dernier des fédérés