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15/11/2014

Les Tarzanides du grenier n° 88

 

ANTAR, KASPA, TANTOR

 

 

Parmi les Tarzanides les moins cités, il y a ANTAR. Un champion actif sous la forme de romans-photos confectionnés à l'aide de morceaux de films relatifs à TARZAN.

 

Publié en France dans la série JUNGLE-FILM, mais de provenance italienne (Ponzoni Éditeur) le titre de chaque numéro ne correspond pour ainsi dire jamais au titre du film américain dont il utilise des séquences. Exemple : TARZAN'S DÉSERT MYSTERY (R.K.O., année 1943) devient JUNGLE APPELLE BERLIN dans l'interprétation photo distribuée par les NMPP pendant l'année 1964.

 

 

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Gordon Scott allias Antar risquait-il de s'attirer des ennuis de la part de SOS racisme ? Pas du tout. Harlem Désir et Julien Dray n'étaient encore que des gamins lorsqu'en 1961 je touchais mes 19 ans.

 

 

TARZAN réduit à ANTAR – pourquoi pas ZANTAR ? - occupa le terrain pendant environ une dizaine d'années. Ce nom de ANTAR fut aussi employé pour vendre de l'huile de vidange. Ce qui ne peut pas nous étonner puisque Tarzan prêta le sien, de nom, pour la vente de chewing-gum ou encore de paires de chaussures.

 

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La silhouette d'un Tarzanide en guise de publicité pour commercialiser de la gazoline.

 

 

 

 

Les acteurs de cinéma ayant fréquemment tenu le rôle de Tarzan durant plusieurs films américains, sont évidemment présents dans les pages mensuelles de la collection Jungle-film. Weissmuller, Lex Barker … mais aussi Buster Crabbe dans la peau d'un KASPA. KASPA ? un homme-lion donc un Tarzanide dans le numéro 3, année 61, de Jungle-film.

 

Encore moins connu que les ANTAR et autres KASPA, nos pères pendant l'année qui suivit celle du Front Populaire, entendirent parler d'un Tantor. Non pas l'éléphant de Tarzan mais Tarzan lui même rebaptisé occasionnellement TANTOR pour le fascicule numéro 9 de l'année 1937, édité par UNIVERSAL- films et vendu au prix de … 30 centimes d'un franc.

 

 

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Le comédien bien musclé et presque entièrement couvert d'une (fausse ?) peau de panthère se nommait Frank Merrill. Il joua le rôle de Tarzan dans de longs serials pendant les années 1928-1929. Plus palpitant encore : il fut le premier à faire retentir le cri de l'homme-singe dans les salles de cinéma.

 

  

Pour vous comme pour moi, nous arrivons trop en retard pour que Frank Merrill daigne nous serrer la main : Il décéda en 1966.

 

Docteur Jivaro

 

 

08/11/2014

Les Tarzanides du grenier n° 87

Imprimé année 1975 et pour la SAGEDITION, le mensuel TARZAN n° 43 pourrait bien malgré la médiocrité du scénario, battre un record. Lequel record ? Mettons celui consistant à désigner dans un groupe de concurrents copistes celui qui réussit le plus à plagier des travaux accomplis par autrui.

 

En page 20, image du haut, le texte indique « Les îliens tombent dans leur propre piège ». Pourquoi pas ? Tant pis pour eux ! C'est un spectacle hérissé de férocité : des lions dévorent des hommes. Cependant, cette scène comporte une origine cachée.

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Si vous faites abstraction des fauves pour ne garder que des hommes, et si le guerrier noir encore debout au centre de l'action se change en guerrier blanc … et si … et si vous vous transportez dans l'album TARZAN n° 1 imprimé pour HACHETTE en l'année 1936, vous rencontrerez dès sa page 3 la vignette ci-dessous dessinée par Harold Foster, l'auteur prestigieux de « Prince Vailant ».

 

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Vous y êtes ? A l'évidence, l'image datée de 1975 est imitée de celle de l'édition française 1936.

 

Tout est pompé soit sur Foster, soit sur Hogarth dans le numéro 43 (1975) de la Sagédition. Peut être même y a-t-il un mouvement de Tarzan calqué sur un dessin réalisé par Cardy (page 29 et 1ère vignette).

 

Il serait fastidieux d’insister. Mais observez que le dessinateur copieur, ou la dessinatrice copieuse (n'oublions pas nos amies les femmes !) n'a pas poussé la provocation jusqu'à signer ses larcins. De l'art de s'assurer une fausse innocence par l’anonymat ?

 

Et voila, c'est tout pour aujourd'hui. Un tout synonyme de pas grand-chose.

 

 

Docteur Jivaro

 

 

01/11/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 86

La Société Parisienne d’Édition fut l'une des maisons les mieux fournies dans le commerce des romans et BD français. Sa naissance dans le passé remonte jusqu'en … 1899. L'année ou les frères OFFENSTADT s'associent pour établir comme un monopole sur la Presse de divertissement adressée à la jeunesse de notre pays. Une réussite qui, en réaction, allumera contre elle toute une campagne politique conduite par la Droite traditionnelle, comprenez : par des familles catholiques. Les OFFENSTADT, vous avez compris, appartenaient à la diaspora juive capitaliste prospectant en Europe de l'Ouest.

 

Parmi la multitude de titres créés par la S.P.E et dont Docteur Jivaro s'avoue incapable de répertorier l'existence, exista un TÊTAR-ZAN.

 

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Voici le numéro 1 de ce Tarzanide pour rire. Les dessins intérieurs sont signés de MAT sur cette couverture où le nom du scénariste ne figure pas. Aussi faut-il le chercher en page 3. Il s'agit de Lortac. Celui-ci, comme moyen d'humour, utilisait fréquemment les similitudes de prononciation entre des mots composés et des syllabes isolées, le tout facile d'accès à l'enfance populaire. Exemple : BÔ-NEUR-E-PROSPER-I-T-Ô-JEU-NEZE-POÛ. Et si, après ça, vous épousez la moins aimable de vos voisines, c'est que vous disposez d'un ballon d'oxygène increvable.

 

Cet album n° 1 comporte 48 pages sans compter les quatre pages de sa couverture de même grammage de papier semble-t’il. Deux planches publicitaires sont présentes ; l'une pour le dentifrice GIBBS, l'autre pour PERRIER « l'eau qui fait pschitt ! ». Aucune date de publication n'est précisée. Toutefois, le collectionneur peut trouver un repère approximatif dans L'ÉPATANT, année 1951. En effet, les premières aventures contenues dans l'album n° 1 TÊTAR-ZAN furent préalablement publiées sous une forme hebdomadaire dans L’ÉPATANT.

 

TÊTAR-ZAN n'est qu'une parodie gentille des exploits fictifs de TARZAN. Bien des écoliers s'identifiaient à ce valeureux personnage dans leurs jeux. Ici encore Lortac feintait avec les mots : TÊTAR-ZAN résume Tu es, t'es Tarzan ! MAT et LORTAC brocardaient ainsi certains enfants qui se prenaient trop au sérieux dans de naïves imitations de leur héros. D'ailleurs, quelques uns réagissaient avec colère, vexés. J'en connus au moins un qui déchira quatre pages dans l'exemplaire ci-dessus au moment de me l'échanger contre je ne sais plus quel journal illustré.

 

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Le monogramme devenu fameux de la

SOCIÉTÉ PARISIENNE D’ÉDITION.

 

 

Mat travailla beaucoup, beaucoup. Exhibant une vivacité graphique moins « musculaire » mais tout aussi constante que celle d'un PELLOS.

 

Un PELLOS qui participa de façon décisive à la création du plus important journal de bandes dessinées d'avant la guerre 1939-40. Je veux nommer JUNIOR dont le format géant – 55 X 39 cm – fascinait les voisins adolescents de mon père.

 

JUNIOR ? encore un produit réussi par la très fertile famille OFFENSTADT !

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Ci-dessus, sur ce quatrième plat de la couverture de la reliure intitulée Histoire en Images, quelques-uns des titres commercialisés par la SPE.

 

Cette reliure date de 1930. Les exemplaires de simplement quatre pages chacun qu'elle contient, étaient publiés trois fois par semaine : le mardi, le jeudi et le dimanche.

 

Docteur Jivaro

 

 

 

18/10/2014

Les Tarzanides du grenier n° 84

 

GARRY – suite

 

Comme l'autre dit, l'un dit pour ce samedi : commençons par le commencement.

 

GARRY est annoncé dans le mensuel TARGA du 15 mai 1948. GARRY et TARGA, deux enseignes de bandes dessinées publiées par les E.D.S. (Éditions du Siècle), lesquelles seront rebaptisées IMPERIA en 1951, lorsqu'il faudra attirer une nouvelle clientèle d'enfants auxquels les parents apprennaient à gérer un maigre mais réel argent de poche. Si je ne me trompe pas trop, mes premières acquisitions GARRY s'effectuèrent après que j'eusse vendu deux ou trois peaux de lapin et une bonne trentaine de capsules en plomb à un ferrailleur, rue Miss Cailloux.

 

Pour ce GARRY, c'était Rocca (Robert Bagage) qui se chargeait des couvertures en quadrichromie, avant d'en laisser la réalisation à Félix Molinari qui n'illustra d'abord que les seules pages intérieures.

 

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GARRY, le numéro 1

année 1948

Ça saigne ! En plein dans le bide !

 

 

A présent, en 2014, les Thorgal et autres supposés barbares ont interdiction d'afficher de telles vérités guerrières, donc humaines.

 

 

Molinari, dit-on, fut menacé d'une plainte « pour cause de racisme ». L'indéfini « on » lui reprochait « ses » japonais quelque peu caricaturés. N'avons-nous que le droit, voire l'obligation de ne caricaturer que Charles de Gaulle ou Pompidou en France ?

 

 

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Si vous aimez dîner SUSHI, les marin's, eux, n'appréciaient pas les senteurs de la cuisine traditionnelle japonaise. Du moins dans cette image.

 

Une geisha leur convenait mieux. Mais dans les livres destinés aux écoliers, on conseille généralement : Faites la guerre, pas l'amour. Le sexe ? Pouah, caca !

 

 

GARRY bénéficia d'une longévité remarquée. De 1948 jusqu'à 1979. Sans se flétrir, sans vieillir. Insoluble bien qu'inclus dans l'espace temps. Son journal passa par trois formats, de son plus grand (25 X 33) à son plus petit de poche par lequel il condamna à la médiocrité sa présentation en kiosque. C'est avec son format de moyenne dimension – 19 X 25 – à partir de son numéro 23 qu'il s'assura une belle réussite avec ses 36 pages ou alternent 2 pages de couleurs et 2 pages imprimées noir sur blanc. Cette deuxième série est surtout recherchée par des collectionneurs adultes qui en apprécièrent pendant leur enfance les dessins d'avions de guerre.

 

Nos pères européens n'eurent pas à affronter le Japon d'Hiro Hito guerroyant. Une telle « lacune » n'empêcha pourtant pas, chez nous, l'apparition de héros BD en lutte contre l'Empire du Soleil Levant. Citons rapidement : Buck Danny, Hardi John ! A égalité avec le Capitaine Veyrac dans COQ HARDI. Ou encore un SALVATOR affrontant dans le TARZAN de 1948 les derniers revanchards japonais. Et les affrontant non plus sur la planète Terre mais entre Mars et Vénus. Ah ! ne pas oublier de rappeler que le prototype de tous ces gens, reste le jeune TERRY créé par Milton Cannif.

 

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Donald, n° 1

du dimanche 23 mars 1947.

 

 

 

Assez curieusement, le seul épisode des aventures de TERRY publié dans l'hebdomadaire DONALD fut rebaptisé BARRY. Devions-nous croire, en mars 1947, que l'appellation BARRY faisait moins chewing-gum Coca-Cola que TERRY ?

 

Docteur Jivaro

 

 

11/10/2014

Les Tarzanides du grenier n° 83

 Qui ça ? Gary ? L'acteur Gary Cooper, le mal aimé du Sénateur Mac Carthy ? Pas du tout. . Mais GARRY.

 

 GARRY avec deux R, s'il vous plaît. Un air américain, l'autre japonais.

 

 Car GARRY, à son commencement, était une des bandes dessinées les plus sanguinaires traitant  de la guerre entre les marin's et l'armée nippone. Les écoliers de ma génération s'y passionnèrent.. 

 

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Avril 1952, Numéro 51

L’Éditeur IMPERIA reçut des avertissements de la censure.

Il parvint, néanmoins, à maintenir des couverture frappantes.

 

 

Rien que les titres du début vous noient dans l'ambiance terrible des lendemains de Pearl Harbor.

 

N° 1 = l'Enfer de Guadalcanal

N° 2 = Troglodytes de la Mort.

N° 3 = Fusillés à l'Aube.

 

 On souffre, on torture, on crève à chaque page.

 

 De quoi faire enrager nos instituteurs, lesquels s'efforçaient vainement de rendre attractif leur journal « Francs-Jeux » de 16 pages sagement conformes à leur militante « Ligue de l'Enseignement ».

 

 De ce Francs-Jeux, un bien modeste commerçant ambulant faisait des cornets de papier qu'il emplissait de marrons grillés, l'hiver. T'en souviens-tu, Bernard ?

 

 C'est lui, cet homme vieillissant, qui nous confiait avoir été camelot du Roy, pendant sa jeunesse. Et avoir serré la main à Maurras et lu des bouquins écrits par Léon Daudet, écrivain majeur.

 

 Docteur Jivaro en bavardera plus en détail samedi prochain, du Sergent Garry

 

 

04/10/2014

Les tarzanides du grenier n° 82

 Le numéro 1 du NEVADA petit format dans lequel furent re-publiées mais de manière dommageable les actions de MIKI LE Ranger, Docteur Jivaro le possède, cela va de soi. C'est en gare de Bourges qu'il se le paya au moment de sa parution en kiosque année 1958.

 

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Et pour ne pas nous détourner de nos vieux compagnons Les Tarzanides, voici encore un premier numéro, celui de CYCLONE publié par Aredit en 1984. Il y eut une rallonge de 22 numéros jusqu'en 1987 ; puis tout s'arrêta en silence. 

 

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Le vigoureux RUGHA ne jure que par la Déesse KALI, protectrice des Thugs étrangleurs. Hélas ! RUGHA ignore de qui il est le fils.

RUGHA, comme Rajha Cobra et comme beaucoup d'autres avant lui – dont le Fantôme du Bengale et Jim la Jungle - combat les méchants dans une jungle indienne à peine plus mystérieuse que le fond du jardin abandonné aux broussailles par défunt mon oncle.

Défunt mon oncle était artisan forgeron à la sortie Ouest du bourg de Chenérailles.

  

Chenérailles, oui. A proximité d'où, récemment, un couple complota bêtement à faire disparaître en forêt son enfant mort.

   

Moi, dans cette forêt autrefois réputée pour abriter trop de serpents, je m'y rendais en cachette, guidé par un gamin assez turbulent. Un jour il me montra de petits colliers suspendus aux branches basses d'un arbre tout proche, et dit : « Regarde les vipères noires ».

 

J'avais à peine plus de sept ans et pour dire bonjour aux dames je baissais ma tête pour bien cacher que des trous s'étaient creusés par le départ de mes dents de lait. Quelle horreur que certains jours d'enfance !

 

Docteur Jivaro