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31/01/2015

Tarzanides du grenier n° 97

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Aucun commentateur ne se risque à classer Robinson CRUSOÉ dans la liste des tarzanides. Docteur Jivaro ne s'y risque pas non plus. Du moins pour l'instant.

 

La couverture servant d'en-tête, ici, fut dessinée par THOMEN.

 

D'origine belge, THOMEN créa beaucoup d'imageries populaires pendant l'époque dite « avant guerre » ; et c'est à lui que nous devons les premiers aspects de CHARLOT mis en BD pour un public habitué à rire devant les clowneries du cinéaste Charlie Chaplin.

 

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Charlot dans l'AS numéro 72 d'août 1938.

 

On sait que Tarzan, fondateur de tous les tarzanides dérivés de son nom et de sa qualité de « Roi de la Jungle », naquit après que ses parents fussent contraints d'abandonner un navire détourné de son cours par une mutinerie. D'où la condition première nécessaire à l'apparition imaginaire de tout futur champion appelé à devenir grand maître des forêts et des savanes. Pour mériter un si valeureux titre, tout candidat doit avoir survécu à quelque accident, épidémie ou tout autre cataclysme. Commencer par l'avion qui s'écrase, terminer par la forteresse engloutie par le volcan. Cette épreuve extrême vaut souvent pour tous les héros inventés : Clark Kent n'est pas un tarzanide mais pour qu'il devienne un surhomme dans New-York, il faut préalablement que la fictive planète Krypton s’anéantisse.

 

Le cas d'un « démon des jungles » imprimé en 1950 dans le numéro 233 de ZORRO, obéit à la loi du genre : une équipe de chercheurs d'or meurt sauf un. En errance dans les frondaisons de l'Amazonie, celui-ci ne survit que mentalement endommagé. Cette histoire simplette racontée sur quatre pages dessinées par un Markus (!) n'eut pas de suite. Elle n'est qu'un des parents pauvres de la grande communauté des tarzanides.

 

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Zorro n° 233,      année 1950

 

Presque totalement nu, son sexe d'animalité caché sous la dépouille d'un fauve, le solitaire rescapé finira par retrouver la raison en même temps que la civilisation des fusils et des pesticides. Réduit à presque rien, ce récit puéril néglige de préciser si, en fin de compte, ce « démon des jungles » fera raser sa barbe et couper ses cheveux par le merlan jadis opérationnel rue Raquin, et dont la boutique fermée depuis belle lurette reste encore visible à l'instant où j'aligne mes phrases.

 

Doc JIVARO

 

29/01/2015

Festival d'Angoulême

7  millions  d'exemplaires !

Le  terrorisme  fait  vendre

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24/01/2015

Les Tarzanides du grenier n° 96

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Chaste image que cette image pieuse ! 

 

Nous sommes en 1958 … La propagande communiste omniprésente menace de déchéance le pays des Celtes et des Germains, pendant que l’Église Catholique continue de faire croire aux familles que la sexualité n'existe pas chez les enfants nés « sains de corps et d'esprit ».

 

LE CHŒUR n'était qu'une revue mensuelle tout à fait modeste, incitant les petits garçons à devenir de dévoués serviteurs du Vatican. Et je me souviens qu'après ma « communion solennelle » (d'autant plus sagement accomplie que je restais indifférent à sa cérémonie), les abbés Chevalier et Sauvageot entreprirent de faire de moi un de leurs enfants de Chœur. Heureusement pour mézigue, deux copines m'en dissuadèrent en rigolant de me brocarder : tu vas ressembler à une fille avec une robe ! 

 

A proprement parler LE CHŒUR ne traitait pas de la bande dessinée. Cependant quelques-unes des illustrations présentes sur ses pages étaient signées de noms professionnels en BD : Rigaud, Pierre Brochard, Gloesler, etc. Nous parlerons d'eux prochainement. 

 

J'en fais promesse par la couronne d'épines du Christ, l'un des faux les mieux accomplis de toute l'histoire des faussaires religieux, et dont Louis IX fut le dindon le plus royal.

 

 

Doc JIVARO

 

17/01/2015

Les Tarzanides du grenier n° 95

Sauf ma mère, ma sœur, ma femme et ma fille.

 

Ne pariez jamais que les filles prostituées sont absentes des BD adressées à vos enfants. Ne pariez jamais vous perdriez. Ou alors, pariez l'inverse : elle s'y rencontrent à plusieurs reprises mais sans être explicitement identifiées.

 

FANTAX – grand cagoulard dont la justice aussi individuelle qu'expéditive scandalisait mes instituteurs – FANTAX vient d'aborder un « port de transit ennemi », échappant aux vilains pas beaux nazies, lesquels font alliance guerrière avec le très riche Rachid Ali, bon musulman en Irak.

 

Egaré de nuit dans les bas fonds, le justicier masqué « croise une jeune fille » …

 

 

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Jeune fille ? Tu parles ! Comme si une vraie demoiselle se promenait, sac à la main et en nocturne, dans un quartier de matelots alcoolisés ! Remarquez bien entre les deux personnages, le lampadaire planté allumé. Exactement le genre d'attribut urbain que les vieux romans policiers placent à côté de toute péripatéticienne populaire.

 

L'atelier Chott pendant le dernier trimestre de l'an 1947, dut bien s'amuser en confectionnant cette vignette qui fait allusion au « plus vieux métier du monde » dans un journal d'enfants généralement condamnés à ignorer les mœurs véritables des adultes.

 

 

Fantax,H. Foster,Marcel Navaro,péripatéticienne,atelier Noucot,BD,bandes dessinées anciennes,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Couverture n° 22 d'un épisode occupant  les numéros 19, 20, 21 et 22.

 

 

 

Dans ce prétendu « reportage de J.K. MELWIN - NASH » le chef ennemi allemand s'appelle Kramer. Sa corpulence tout comme sa gestuelle est copiée sur FLINT, un des protagonistes inventés quelque dix années avant par H. FOSTER, et pour Tarzan dans la Cité de l'Or.

 

J.K. MELWIN – NASH n'est qu'un pseudonyme à résonance américaine destiné à s'attirer la sympathie des gosses français. Ceux-ci, en effet, en 1946, étaient déjà fortement impressionnés par une Armée Américaine capable de franchir tout un océan pour venir stopper l'invasion soviétique dans Berlin ruiné.

 

  

Doc JIVARO

 

03/01/2015

Les Tarzanides du grenier n° 94

Dans les BD de notre jeunesse, arriva qu'un personnage apparaisse sous deux noms différents – sous deux rôles aussi.

 

Ce fut le cas pour le shérif américain Hopalong CASSIDY, lequel connu son heure de gloire en France pendant la décennie 1950.

 

Ci-dessous le numéro 1 de Hopalong CASSIDY dont le dépôt légal se fit en 1951, sous la direction de Robert Bagage. D'abord commercialisé au prix de 30 frs (anciens), ce nouveau venu réserva une heureuse surprise au porte-monnaie des parents : son numéro 15 se vendait encore 30 frs, mais son numéro 16 se vendit à moindre coût, soit 25 frs. (En observant bien la couverture, on constate que le prix modifié est écrit manuellement et non pas à l'aide de caractères typographiques).

 

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Dans le numéro 85 bimensuel de Hopalong CASSIDY, en mai 1956, l'homme de Loi de Twin-River, pétarade de ses deux revolvers pour échapper à une bande de trafiquants de viande de boucherie. Mais une année plus tard, le même personnage a modifié son nom en Bill Boyd ; et il n'est plus shérif mais simplement cow-boy c.a.d. vacher du Far West dans l'illustré RANCHO numéro 38 de 1957.

 

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Celle de gauche : Éditions IMPERIA  -  Celle de droite : Éditions de la S.E.R.

 

Bien d'autres personnages de BD changèrent leur identité en changeant d'éditeur. Ainsi, Marc Trail, d'abord connu des enfants pour avoir été publié dès 1948 et dans Coq Hardi, modifia son nom en Mark Been dans le mensuel Old Bridger – Creek de 1962. Et notre brave tarzanide TARGA, disparu en 1950 à cause de la censure, ne revint sur scène qu'après s'être fait appeler AGAR pour terminer dans la déchéance sous le dessin balourd de Carland.

 

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A gauche, au dessus de Hopalong Cassidy et dans le numéro 32 de février 1954, une fumée dont la provenance ne s'explique que lorsque le revolver redevient visible à droite et dans le numéro 36 du 15 avril 1954.

 

La censure n'est pas clémente mais elle peut être oublieuse.

 

Doc JIVARO

 

27/12/2014

Les Tarzanides du grenier n° 93

Tenez, l'illustration de la couvrante du numéro 1 de NARCOSE. Un bi-mensuel d'avril-mai 1987. Mais pourquoi parler de ce titre au lieu d'un autre, celui de GOMME (1981) ou encore FRILOUZ (01-06-1982) ? la raison en reste primaire : le bon gros requin saigné, gueule ouverte, rappelle le sujet traité dans notre Tarzanide de la semaine précédente.

 

Fréquemment (et pour ne pas écrire toujours) dans les bandes dessinées l'arrivée en surface d'un requin nous est signalée par son aileron dorsal fendant les flots. Mais dans NARCOSE, le plus étonnant, peut-être même le plus enviable, c'est que le squale expose ses deux pénis, c.a.d. ses deux nageoires ventrales faisant office d'organes reproducteurs.

 

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NARCOSE, lui, n'utilise qu'un seul zizi comme moyen d'humour graveleux, négligeant l'amour tendre. On reconnaît dans ses pages  l'ambiance des fanzines du monde souterrain, ceux des années 1970. Une seule exception : les quatre planches signées de Gondo. Au moment de leur réalisation, celui-ci travaillait dans l'un des ateliers BD dirigés par Lyar et Ryal aidés de Ylar. Le Zartan de Gondo participe de façon modérée au grand cirque des Tarzanides pour rire.

 

Bien entendu, vous connaissez « TARZOON la honte de la jungle », dessin animé. Un petit chef d’œuvre du genre réussi par PICHA et SZULZINGER, en 1975. Aujourd'hui, ce rire porno est impossible à distribuer en salle pour le grand public.

   

Doc JIVARO