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27/04/2020

Tarzanides du grenier n° 420

 

SERGENT GARRY

 

 

Matinée dimanche d'hier, Doc Jivaro s'est trouvé à visionner un énième résumé de l'attaque de Pearl Harbor par la marine de guerre japonaise (7 décembre 1941). C'était sur NETFLIX. Plusieurs documents filmés d'époque mais ... colorisés - Pouah ! pourquoi pendant qu'on y est ne pas coloriser aussi les gravures signées de Dürer et de Rembrandt ? Cependant le plus désagréable était pour mes oreilles : un bruitage intempestif, parasitaire, à la mode, à croire que les têtes de ce jour choisissent d'être bousculées plutôt qu'informées.

 

Garry,-Noël-1948.jpg

 

 

C'est l'éditeur BD Impéria qui donna naissance en 1948 et en France au Sergent GARRY engagé, américain, dans la guerre contre expansionnisme nippon. Certes nous connaissions déjà Buck Danny mais celui-ci nous venait de Belgique. Le Sergent GARRY, lui, était bien plus proche des célèbres personnages de Milton Caniff : Pat Ryan et Terry en lutte mortelle contre les fils du soleil levant bientôt soleil déclinant.

 

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Il y eut 456 numéros GARRY publiés depuis 1948 jusqu'à 1986. Des mensuels principalement, l'ensemble réparti sur trois formats successifs : grand - 25 X 33 cm - moyen 19 X 25 cm - petit 13 X 18 cm. la seconde formule aux couvertures dessinées par Felix Molinari est la plus recherchée par les nostalgiques des années 50. Dans cette seconde formule certaines planches BD ne manquent pas d'originalité : le découpage se fait dans des formes géométriques quelconques (adieu les disciplinés carrés et rectangles !) pendant que l'intervalle blanc habituel disparaît ne laissant subsister qu'une mince ligne noire insuffisante pour bien séparer entre elles les images.

 

 

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En 1948 il fallait un certain courage pour lancer sur le marché des bandes dessinées en France un militaire américain partout victorieux. En effet, à ce moment là, le Parti Communiste Stalinien obtenait 25 % de votes électoraux et les murs des usines françaises étaient souillés par d'énormes lettres tracées au goudron : US GO HOME ! ...

 

De notre côté, écoliers, c'était l'inverse, c'était US WELCOME : une coupe de cheveux devenait tendance : la coupe en brosse. Vous savez celle qui vous rase la nuque, vous lime les tempes afin de décoller comme pour vous les agrandir les oreilles, ne vous laissant sur le crane qu'une rappe à fromage. Vous venez de deviner que Doc Jivaro n'aimait pas la coupe en brosse.

 

Doc Jivaro

 

 

18/10/2014

Les Tarzanides du grenier n° 84

 

GARRY – suite

 

Comme l'autre dit, l'un dit pour ce samedi : commençons par le commencement.

 

GARRY est annoncé dans le mensuel TARGA du 15 mai 1948. GARRY et TARGA, deux enseignes de bandes dessinées publiées par les E.D.S. (Éditions du Siècle), lesquelles seront rebaptisées IMPERIA en 1951, lorsqu'il faudra attirer une nouvelle clientèle d'enfants auxquels les parents apprennaient à gérer un maigre mais réel argent de poche. Si je ne me trompe pas trop, mes premières acquisitions GARRY s'effectuèrent après que j'eusse vendu deux ou trois peaux de lapin et une bonne trentaine de capsules en plomb à un ferrailleur, rue Miss Cailloux.

 

Pour ce GARRY, c'était Rocca (Robert Bagage) qui se chargeait des couvertures en quadrichromie, avant d'en laisser la réalisation à Félix Molinari qui n'illustra d'abord que les seules pages intérieures.

 

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GARRY, le numéro 1

année 1948

Ça saigne ! En plein dans le bide !

 

 

A présent, en 2014, les Thorgal et autres supposés barbares ont interdiction d'afficher de telles vérités guerrières, donc humaines.

 

 

Molinari, dit-on, fut menacé d'une plainte « pour cause de racisme ». L'indéfini « on » lui reprochait « ses » japonais quelque peu caricaturés. N'avons-nous que le droit, voire l'obligation de ne caricaturer que Charles de Gaulle ou Pompidou en France ?

 

 

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Si vous aimez dîner SUSHI, les marin's, eux, n'appréciaient pas les senteurs de la cuisine traditionnelle japonaise. Du moins dans cette image.

 

Une geisha leur convenait mieux. Mais dans les livres destinés aux écoliers, on conseille généralement : Faites la guerre, pas l'amour. Le sexe ? Pouah, caca !

 

 

GARRY bénéficia d'une longévité remarquée. De 1948 jusqu'à 1979. Sans se flétrir, sans vieillir. Insoluble bien qu'inclus dans l'espace temps. Son journal passa par trois formats, de son plus grand (25 X 33) à son plus petit de poche par lequel il condamna à la médiocrité sa présentation en kiosque. C'est avec son format de moyenne dimension – 19 X 25 – à partir de son numéro 23 qu'il s'assura une belle réussite avec ses 36 pages ou alternent 2 pages de couleurs et 2 pages imprimées noir sur blanc. Cette deuxième série est surtout recherchée par des collectionneurs adultes qui en apprécièrent pendant leur enfance les dessins d'avions de guerre.

 

Nos pères européens n'eurent pas à affronter le Japon d'Hiro Hito guerroyant. Une telle « lacune » n'empêcha pourtant pas, chez nous, l'apparition de héros BD en lutte contre l'Empire du Soleil Levant. Citons rapidement : Buck Danny, Hardi John ! A égalité avec le Capitaine Veyrac dans COQ HARDI. Ou encore un SALVATOR affrontant dans le TARZAN de 1948 les derniers revanchards japonais. Et les affrontant non plus sur la planète Terre mais entre Mars et Vénus. Ah ! ne pas oublier de rappeler que le prototype de tous ces gens, reste le jeune TERRY créé par Milton Cannif.

 

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Donald, n° 1

du dimanche 23 mars 1947.

 

 

 

Assez curieusement, le seul épisode des aventures de TERRY publié dans l'hebdomadaire DONALD fut rebaptisé BARRY. Devions-nous croire, en mars 1947, que l'appellation BARRY faisait moins chewing-gum Coca-Cola que TERRY ?

 

Docteur Jivaro