16/09/2017
Les Tarzanides du grenier n° 268
D’avoir été peu connu en France lorsqu’il y vivait, il termina totalement oublié après sa mort. Qui ça ? … MASCOTTE !
- BISCOTTE !
Celle là, facile, mon petit copain d’école ne pouvait pas la rater.
MASCOTTE, personnage de BD pendant les années 1949, 1950 et 51, était programmé par les « Éditions Populaires Modernes ». Hebdomadaire de 12 pages chaque, on le trouva d’abord sous un format italien bientôt remplacé par un format français ; leur différence ne provenant pas de leurs dimensions (≈ 21 cm X 15 cm) mais de leur mode d’imprimerie : le texte parallèle à la longueur dans le format dit italien.
MASCOTTE c’est les aventurlures d’un adolescent d’Écosse aux Indes durant la grande période coloniale anglaise. Mais par la suite, les paysages changent : le Sahara des dromadaires fait oublier les lacets de cuir de la secte des Thugs. L’autre changement est d’ordre vestimentaire : Mascotte renonce à la petite jupe écossaise (le kilt) pour s’habiller tantôt d’un pantalon long, tantôt d’un short.
Les collectionneurs s’entendent, semble-il, pour compter 93 numéros parus. Doc Jivaro n’a jamais souhaité les acquérir ; et son avoir pour le titre frôle la pénurie : 5 exemplaires.
Mascotte appartient à la catégorie de jeunes gens créés par des italiens comme ci ces derniers avaient voulu entretenir jusqu’à nos jours, discrètement, très discrètement le souvenir des « amours latines ». Pendant la décennie des années 50, KIT le petit shérif et NAT le mousse furent chez nous les mieux connus. Cependant, SCIUSCIA, jeune garçon débrouillard exerçant auprès des messieurs l’humble métier de cireur de c ... de chaussures, reste le plus célèbre du genre.
Ah j’allais oublier de signaler que le blondinet MASCOTTE est accompagné d’un solide gaillard, écossais, lui aussi en kilt et répondant au prénom couru de MAC.
Mais qu’est ce qu’un écossais peut bien cacher sous son kilt ? Sans doute ce que ma sœur ne trouva jamais dans la culotte hermétique du zouave du Pont d’Alma.
Doc Jivaro
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26/08/2017
Les Tarzanides du grenier n° 265
- Non ! Pas celui-ci ! Je le possède à la maison ! Tu ne te souviens pas me l’avoir déjà acheté ?
J’avais reconnu le dessin imprimé toutencouleur sur chacune des deux couvertures. Comment ne l’aurais-je pas reconnu ?
Effectivement ! Les deux couvertures se copiaient l’une l’autre, comme si les hebdomadaires reliés à l’intérieur étaient identiques. Mais pas du tout !
La couverture de gauche assemble les numéros de 100 à 114 ; par contre celle de droite groupe les numéros 280 à 287. Aussi fallait-il regarder à l’intérieur pour constater cette différence. Le petit libraire montluçonnais voulait bien vendre mais craignait que le gamin endommageât en la feuilletant la marchandise toute neuve. Enfin, bon ! Maman étant à mes côtés le commerçant me laissa tourner quelques pages …
L’éditeur Cino Del Duca payait la page de BD et non pas le nombre de dessins BD présents sur la page. Ainsi diminuait il le coût de production de ses journaux grâce à une vertu devenue cardinale chez lui : obtenir davantage d’images BD dans le journal sans avoir à accroître le nombre des pages. Le Rallic et René Giffey, deux des plus prolixes bédéistes du moment, apprirent à se conformer aux desiderata du patron. L’historien de BD conserve quelques-unes des lettres que René Giffey écrivit en se plaignant de ne plus disposer d'assez de temps pour augmenter la quantité d’images tout en conservant leur qualité. C’est que l’empereur de la Presse du Coeur demandait toujours davantage d’images pour diminuer l’espace laissé au rédactionnel. Il partait d’une idée commercialement juste : l’écolier préfère regarder des dessins plutôt que lire des textes. Un choix qui contrariait beaucoup nos instituteurs, lesquels accusaient l’éditeur italien de captiver trop facilement les clientes populaires en les détournant de la littérature dite sérieuse.
René Giffey et Le Rallic excellaient à tracer des personnages tels que mousquetaires ou cow boys. Mais leur talent était pris en défaut lorsqu’il s’agissait pour eux de tracer des engins mécaniques, automobiles ou avions, etc. Français traditionnels, nos deux maîtres n’utilisaient pour ainsi dire jamais le GROS PLAN. Cette absence les opposait et les oppose encore au graphisme américain.
Exemples rarissimes par lesquels Le Rallic et Giffey s’essayèrent à l’art du Gros Plan.
Breton du terroir et « plutôt de droite » Le Rallic, cavalier émérite, s’était bâti une réputation enviable de dessinateur de chevaux. Ce qui n’empêchait pas René Giffey d’en critiquer leur silhouette : « Il les dessine toujours avec deux ou trois vertèbres en moins. »
19:14 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le rallic, rené giffey, cono del duca, coq hardi, tarzan, editions mondiales, bd, bandes dessinée de collection
06/08/2017
Les Tarzanides du grenier
Fin de semaine : repos
17:40 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Media | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bande dessinée, bd, bandes dessinées de collection, tarzanides
16/07/2017
Les Tarzanides du grenier n° 260
L’après midi d’hier, je me suis reposé entre ma femme et ma flemme. (M’ouais : manque d’élégance le jeu de mots). M-F allait et venait d’une chaîne à l’autre, le zappeur en bougeotte, quand M-F s’exclama :
- Tiens ! Il y a Prince Vaillant !
J’ouvris un œil, l’autre restant fermé pour retenir le début de mes rêves. Effectivement ! c’était presque la fin d’un film de 1997 retransmis sur l’antenne FX. L’ambiance ? Je n’ai pas compris . Quelque chose comme le genre « héroïc fantaisy », non ? En tout cas rien d’identique à la belle ordonnance classique par laquelle l’américain Harold Foster réalisa sa fameuse BD durant presque 40 années : PRINCE VALIANT.
En France, cette saga féodale que d’autres préfèrent qualifiée de médiévale fut partiellement rééditée dans l’hebdomadaire HOP-LA ! La première planche (quelque peu truquée par rapport à son original) parut datée du mardi 7 décembre 1937.
Aujourd’hui, il est relativement facile de se procurer la collection complète de l’hebdomadaire HOP LA ! jusqu’au numéro qui l’achève : le 132. Il suffit de payer.
Après la … déculottée de notre armée face à l’armée allemande, la politique de collaboration ayant divisé le pays en deux zones, obligea les journaux français éditeurs de BD américaines à se replier dans le sud du pays. C’est ce qui conduisit aussi HOP LA ! à fusionner avec le JOURNAL DE MICKEY, les deux titres étant condamnés par la pénurie à réduire le nombre de leurs pages.
PRINCE VALIANT (Prince Vaillant) poursuivit coûte que coûte mais imprimé à l’économie ses aventures et cela jusque dans le numéro 381 du terminus de MICKEY HOP-LA !
La dernière planche BD de Prince Vaillant dans MICKEY HOP-LA ! du dimanche 10 mai 1942, n’est qu’un résultat de faussaire. Elle n’existe pas chez les américains. Elle a été confectionnée en isolant puis regroupant de façon fantaisiste quelques images empruntées aux épisodes publiés Outre Atlantique.
Tenez, voici cette planche intruse autant que trompeuse.
Les connaisseurs remarquèrent d’emblée que le beau visage de Prince Vaillant dessiné par Harold Foster avait précédemment été préparé par celui de TARZAN lorsque le même Harold Foster dessinait (de 1929 jusqu’à mai 1937), les aventures du héros fabuleux crée par E.R. Burroughs.
Doc Jivaro et Mfcl
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08/07/2017
Les Tarzanides du grenier n° 259
Dépendant de l’ancienne Louisiane Française, l’État Oklahoma fut longtemps un territoire de refuge pour une multitude de tribus indiennes. Ce qui justifia que nombre d’entre elles fissent alliance avec la Confédération du Sud lorsqu’une « Guerre de Sécession » devint inévitable à cause de l’offensive militaire des industriels du Nord contre la civilisation des familles sudistes.
La bande dessinée KID OKLAHOMA s’inspira de cette folie civile américaine mais sans donner le mauvais rôle aux propriétaires de champs de coton du Sud. (L’esclavage était alors regardé comme une tradition humaine, et bien des noirs et des indiens exploitaient, eux-aussi, la « force de travail » d’esclaves importés de l’Afrique par tout un commerce organisé par les musulmans).
Publié dès mars 1953, KID OKLAHOMA ne cessa d’exister qu’avec son numéro 34 de l’année 1954, sans doute victime d’un manque de jeunes lecteurs. Chacun des exemplaires bi-mensuels comportait 32 pages alternées deux par deux : deux en couleurs, deux en noir et blanc. La double page centrale, toujours hardiment colorée, pouvait être décorée d’un seul grand dessin, ce qui donnait de l’originalité à cette publication. Les images n’étant pas signées, nous n’apprîmes que plus tard les devoir au talent de Paparella (1916-2001?).
Le garçon de l’Oklahoma est un jeune indien éclaireur jeune de l’armée du Sud. Il est gradé caporal. Son supérieur militaire est le lieutenant Raphaël de Soto, lequel meurt en guerrier, laissant sa sœur Belle Starr sous une double protection, celle du kid et celle du génie mythique du Mississippi : MIKE FINK. La silhouette adolescente de KID est une réussite : il chevauche un cheval énorme qui semble être bâti pour un lent et pénible labourage ET non pas pour galoper à gagner je ne sais quel derby anglais. Mieux encore dans l’acrobatie : Kid Oklahoma chevauche debout, jambes droites, l’animal et non pas assis pépère sur son croupion.
Doc Jivaro n’a pas relu les épisodes mouvementés de cette BD parfois taxée de « fasciste ». Doc Jivaro ne peut donc pas, ici, affirmer que cette BD évoque le fameux général nordiste SHERMAN, celui dont les pillages et les massacres sont quelquefois interprétés comme la préfiguration des terribles « einszatzgruppen » nazis en Ukraine.
Depuis son numéro 29 de mai 1954, KID OKLAHOMA racontait sur une dizaine de pages BD le tout début des aventures d’un des héros fictifs du Texas : PECOS BILL.
Dans sa traduction française KID OKLAHOMA, d’origine BD italienne, était commercialisé par les Éditions Périodiques Illustrées, 12 rue du 4 Septembre.
Dans Paris, bien sûr.
Et quand Paris n’était pas pourri.
Doc Jivaro
18:18 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, kid oklahoma paparella, pecos bill, einszatzgruppen, mike fink, Éditions périodiques illustrées, guerre de sécession, char sherman
01/07/2017
Les Tarzanides du grenier n° 258
Les héros BD inventés par le capitalisme des Etats-Unis influencèrent les dessinateurs plus ou moins encartés communistes travaillant pour l’hebdomadaire VAILLANT, en France de l’après 1945.
Parmi eux, Bastard, René Bastard (1900-1975) s’inspira principalement de PRINCE VAILLANT mais en limitant généralement les exploits de son YVES LE LOUP aux seuls halliers et rocailles humidifiés par les brumes marines de Bretagne.
La planche de bandes dessinées suivante pourrait avoir été prélevée dans l’un des exploits de TARZAN où le héros de E.R. Burroughs voyage périlleusement jusqu’au centre de la terre. … Pellucidar, vois-tu, jouvencelle, toi sortie des forêts de Brocéliande ?
Observons que cette séquence BD est absolument démunie de bulles ou de fumetti … Les dialogues demeurent inclus dans le récit conformément à la littérature d’un roman traditionnel. Mais en raison de ce choix, nous pourrions croire que cette histoire provient d’un journal édité en France pendant les quatre années où domina un « régime fasciste » incarné par le maréchal Pétain promenant ses chaussures et sa canne dans le grand parc de Vichy.
N’en est rien pourtant.
VAILLANT, logé au 5 boulevard Montmartre, dépendait entièrement des collaborateurs de l’Union Soviétique. Cependant, sa décision de refuser les bulles dans l’imagerie de la bande dessinée resta longtemps conforme à la censure édictée par les « collabos du nazisme ». En réalité, les bataillons communistes de l’après-guerre 1940-45 répartissaient la BD en deux catégories bien distinctes l’une de l’autre : l’une sérieuse, l’autre humoristique. La sérieuse excluait l’emploi de bulles jugées trop américaines. Par contre celle amusante donc pas sérieuse pouvait recourir à l’emploi de bulles. Ainsi chez les communistes, utiliser des bulles désignaient une histoire à ne pas prendre au sérieux. Exemples : les deux n’animaux Placid et Muzo ou encore, mais avec plus de drôleries, la Pension Radicelle.
La planche BD Yves Le Loup est imprimée sur la page 14 du n° 481 du 1er août 1954. A l’intérieur de ce même journal la propagande communiste se manifeste (page 15) en dépit de la loi française interdisant toute agitation politique dans les journaux destinés à l’enfance.
Scannez ici
Quoi de plus beau pour un adolescent de 1954 que de rester pionnier puceau de l’URSS ?
Doc Jivaro
16:33 Publié dans BD, BD anciennes, Education, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, vaillant, lescureux, yves le loup, rené bastard, pension radicelle, pelluçidar, tarzan, e.r. burroughs