10/12/2023
Tarzanide n° 576
BETTY BOOP
L’Désordre de la Jarretière
T’aujourd’hui, 10 décembre, c’est l’anniversaire de ma naissance. Vrai de vrai ! Tellement vrai que mon épouse nous a offert une bûche en pâte à modeler comestible créée à l’effigie d’un « Talkertoon » r’américain des années 1930 : BETTY BOOP.
Coquette, coquine mais bon cœur naïf, Betty ! Peu connue dans la France du Front Populaire et qui disparut rapidement sous l’effet de la censure pour peu que la bande dessinée de nos ancêtres tenta de la populariser.
La voici entrevue sur la dernière page du n° 1923 d’octobre 1935 de la trente deuxième année du journal BELLES IMAGES que mon grand-père connut.
Sur cet exemple BETTY BOOP voyait son nom quelque peu modifié en Betty Star. Une façon comme une autre de rappeler à notre prolétariat bleu-blanc-rouge de l’époque que le yankee Dick FLEISCHER caricaturait gentiment telle ou telle vedette féminine de Hollywood – Land.
C’est depuis l’année 1959 que je partage le même lit que Marie-France, mon épouse. Et c’est sans doute parce que j’ai besoin de regagner de la jouvence que la dame de mon cœur vient de m’offrir l’image d’une pin-up.
- Au moins fûtes-vous fidèle ?
- Couci-couça.
Doc Jivaro
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03/12/2023
Tarzanide n° 572
En rose et noir
Ah ! Vous n’allez pas me croire … Ah ! La publicité que je préfère en ce moment sur notre TV c’est, « La Petite Robe Noire ». Son rythme, mais surtout sa coloration carminée/noire me ramène en mémoire bien des récits imagés de la seconde moitié des années 1940.
AH !
La coloration des BD en bichromie, particulièrement celle rouge et noire semble avoir connue ses premiers succès en Belgique dès avant la Seconde Guerre Mondiale. Tenez exemple : Les aventurlures d’un petit singe ZOZO dessiné par Franchi dès 1935 pour les éditions Touret. Un sacré petit bouchon de Liège.
Editions Touret, Belgique, 1935
Mais pour ce qui est du pays de De Gaulle et du Chanoine Kir, il fallut atteindre la décennie 1950 pour que se généralise dans nos bandes dessinées l’emploi des teintes rouges et sombres, parfois bleuâtres, dont le prix de revient restait inférieur à celui de la quadrichromie qui n’allumait alors, souvent, que quatre pages dans nos illustrés d’une moyenne de douze pages.
Ci-dessous trois titres en guise de rappel.
Spirou Blondin et Cirage, 1951 - Pipo, 1955 - Au Galop !, Éd. Rouff, 1954
(Proportions non respectées des formats)
Le cas le plus remarqué fut celui de COQ HARDI – Ah ! Son créateur Marijac éprouva de fortes difficultés financières au début des années 50. Il lui fallut alors choisir pour bien assurer la continuité de son journal hebdomadaire : soit diminuer le nombre de pages, soit augmenter le prix de vente de chaque numéro. Il opta pour une réduction des couleurs, se suffisant d’une bichromie : carmin alterné de noir.
Les jeunes lecteurs furent étonnés, voire déçus. Du coup, Marijac se résolut à revenir à l’impression quadri tout en augmentant de 2 frs le prix de vente de chacun des numéros qui suivirent à partir du 234 de septembre 1950 (20 frs au lieu de 18 frs.)
Ah ! Que voila bien des problèmes archi-petits pour la jeunesse d’aujourd’hui gavée de multitudes produits « tout en couleur » et qui assiste à la disparition de la bande dessinée contrairement à une autre jeunesse, la mienne, celle du passé, qui se régala de la victoire de tous les « p’tits Mickey BD » finalement vainqueurs contre leurs deux adversaires originels : le prêtre catholique et l’instituteur de la laïque. - AH !
Doc Jivaro
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07/11/2023
Tarzanide n° 572
TAPIS VOLANT
pas Tapie voleur
Hier, j’évoquai le souvenir des mythiques « Tapis Volants ». Ceux-ci demeurent rares dans les scénarios de BD de mon enfance.
Tenez tout au début des années 1960 j’ai souvenir d’un KIKO - FOUFI présent dans l’hebdo – L’heb-dromadaire (Dixit Prévert) SPIROU : l’historiette humoristique d’un p’tit gamin transporté protégé sur un tapis planeur.
Ma future épouse et moi lisions ça pendant notre repas étudiant pas toujours journalier et que nous imaginions cuisiné rue Mabillon, métro Mabillon. La mode fiérote de lire des BD dans le monde étudiant n’était pas encore triomphante. Et je ne me souviens pas d’avoir ingurgité quelques savoureuses gastronomies. Ce dont je me rappelle, par contre, c’est que mieux valait ne pas entrer dans la salle en gardant une coiffe sur la tête. Le béret, le bonnet ou encore le chapeau étaient interdits : des cris et tout un raffut à coups de cuillères et de fourchettes heurtant les plateaux métalliques, vous obligeait à n’entrer que tête nue. Avec l’Abaya de l’entrisme musulman d’à présent, quelle réaction ? … Reste que je chopai un parasite gourmand, vorace bien connu : le ténia.
- Tu fais des nouilles ?
- Et elles se tortillent. Répondis-je à Monsieur le Médecin.
L’érotisme ? revoyez les textes signés Bataille Georges.
Le seul « tapis volant » ayant marqué ma petite enfance fut celui dessiné par Arnal pour Placid et Muzo dans l’almanach Ouvrier et Paysan des staliniens en France de 1948. Placid c’est un nounours paresseux tandis que Muzo est un écureuil parfois confondu avec un renard. L’historiette des pages 161 à 166, dite « Coin des Enfants » est inventée dans une Perse de fantaisie.
A ce moment là, vos communistes formatés en URSS fonctionnaient comme les habituels journaux pour enfants édités par les catholiques : pour les garçons c’était VAILLANT, pour les filles c’était VAILLANTE. De leur côté, les misérables illustrés fabriqués par l’École Laïque (illustrés que nous ne lisions pas) pratiquaient pareillement la séparation stérile des sexes.
Mes parents ne m’abonnèrent pas à VAILLANT que je connus pourtant bien par l’intermédiaire de mon cousin d’un âge tout proche du mien. Ma série BD préférée dans ce journal, était Yves Le Loup créé par Bastard.
Doc Jivaro
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01/11/2023
Halloween ?
ALLO, OUI ?
Presque chaque jour vous croisez des gamins dans votre rue qui est aussi la leur, et aucun ne daigne vous dire bonjour. Puis, crack le jour de la Toussaint ils viennent à plusieurs sonner et résonner à votre porte.
- Donne moi des bonbons ou je te jette un mauvais sort.
Une façon comme une autre de se préparer à vous menacer : « Donne moi ton porte-monnaie ou je te tue.
C’est pendant les années 70 de 1900 que les commerçants prétendirent nous habituer à fêter Halloween … qui n’existait pas chez nous. Ni même dans nos bandes dessinées.
Wolinski avec son CHARLIE Mensuel nous fit connaître quelques blagues relatives à ce jour des morts et des fantômes en provenance des mœurs américano-anglaises.
Charlie, année 1974
Me semble me souvenir que je bavardais avec Wolinski au début des années 60, lorsque je donnais à lire mes premières bandes dessinées aux Éditions du Square en vue de publier dans HARA-KIRI. J’en ai retenu que pendant leur jeunesse Wolinski et Jacques Chirac s'enthousiasmaient de l’illustré COQ HARDI.
Wolinski racontait avoir publié gratuitement des dessins pour le journal L’HUMANITÉ. Oui : celui des cocos. C’est que le camarade Wolinski prétendait combattre le capitalisme alors que pour faire exister son journal CHARLIE il recourait massivement à des produits BD venus du capitalisme : Popeye, Lil Abner, Dick Tracy, Peanuts, etc., etc. Cette pratique s'appelle : cracher dans la soupe.
Il y cracha longtemps avant de se faire détruire par ceux mêmes qu’il croyait devoir protéger de je ne sais quel racisme à sens unique (7 janvier 2015).
Wolinski se comportait comme tous les gauchistes contemporains : profiter des jouissance du capitalisme tout en le calomniant, gnangnan !
Doc Jivaro
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29/10/2023
Tarzanide n° 570
Pas BUFFALO BILL : FRANÇOIS VEYRAC
V’oui ! Je devine ce que vous allez maugréer : Nous sommes au ras d’affronter une guerre civile en France à cause d’un mélange, d’une tambouille indigeste entre socialo-communistes et islamistes, mais lui, Bar Zing nous parle d’un François Veyrac.
Feuilletez donc un dictionnaire de noms propres français répondant à celui de Veyrac. Allez y : vérifiez : Les Veyrac pullulent. Même les Françoise Veyrac. Existe aussi une commune Veyrac située en Haute Vienne.
Toutefois le François Veyrac dont je vous bavarde ici, me vient d’une BD lue dans un journal pendant mon adolescence. Journal illustré appelé FAR WEST. C’était l’histoire dite véridique d’un des premiers colons français dans le monde des cowboys et des indiens. L'homme signalé mort en 1901 était né en 1814. Je n’y attachais aucune importance jusqu’à ce que j’appris, beaucoup plus tard, que ce récit en images était la réédition d’un original édité en 1949 … Pardon ! je veux dire en 1939 et créé par Marijac pour le magazine PIERROT.
Pendant mon enfance les journaux de BD n’étaient pas publiés dans de ridicules « Petits formats » : Ils mesuraient jusqu’à 40 X 30 cm. Pour être tenus à bout de bras et non pincés entre dix petits doigts malingres. Tenez : pendant la jeunesse de mon père fut même édité le plus grand journal de BD commercialisé en France. C’était JUNIOR d’un format de 55 X 39 cm.
La BD intitulée François Veyrac compte trente neuf planches. Aucune d’entre-elles ne possède une bulle. Ni phylactère ni nuage de fumée lorsque parle tel ou tel personnage. Marijac resta marqué par le nom Veyrac tout au long de sa longue carrière. Plusieurs de ses héros portent la même identité. Ainsi dans « Guerre à la terre » on retrouve un Veyrac ou encore, plus tard, un autre Veyrac dans des aventures de commandos français combattant des communistes acharnés à ruiner notre pays en Extrême-Orient.
Il existe une version (année 1947 ?) sur format italien éditée par Marijac et reprenant la première partie des aventures de François Veyrac, dans le Far-West ; mais sous une appellation modifiée : « La Caravane sans piste ». Aucune date de publication n’y figure : Il s’agit d’un supplément de l'hebdomadaire COQ HARDI, supplément n° 19. A ce moment là COQ HARDI devenait le journal illustré le plus apprécié par les écoliers.
- Et alors ?
- Et alors, ce matin encore, j'ai déplacé les deux aiguilles sur le circuit de de ma vieille horloge dont les engrenages se réaniment avec une clé. Le changement saisonnier d'horaire, vous savez bien.
Plusieurs années qu'on nous promet de nous débarrasser de cette intervention. Mais c'est comme l'horizon : Plus vous avancez vers lui, d'autant il recule devant vous.
Doc Jivaro
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26/10/2023
Tarzanide n° 569
DRAGO, DRAGON
Il n’est pas rare, il est même fréquent que les médias nous disent que : « des kamikazes musulmans ont commis un attentat terroriste ».
Des « kamikazes », vraiment ?
Il n’y a pas de kamikaze musulman. Ce mot nous vient des avions-suicides japonais pendant le final de la guerre américano-nippone. Entendez : lorsque le Japon enrageait d’avoir a constater sa défaite prochaine il eut recours à un geste ultime de fanatisme : Lancer des avions avec leur pilote sur des cibles navales américaines. La carlingue était soudée pour empêcher le kamikaze de s’échapper en parachute avant l’impact et ça y était, une dernière petite tasse d’alcool saké, et tout était dit.
Mais dans le monde musulman, le missionnaire religieux chargé de tuer un ennemi était nommé HASHASHIN. Autrement dit : un consommateur de chanvre indien appelé hachisch dont il existe plusieurs orthographe. D’où est dérivé l’actuel mot : assassin. Des historiens s’accordent pour nommer la Perse des Chiites comme pays d’origine dès le XIe siècle.
La première fois que je lus deux mots évocateurs de ce fait historique c’était dans une bande dessinée américaine partiellement traduite en patois français. Et c’était dans le journal COQ HARDI, n° 82 du 16 octobre 1947.
- 1947 ? mais vous êtes vieux m’sieur !
- Plus vieux encore étant né en 1942.
La version française fournie par Marijac était loin d’être intégrale. L’original yankee, lui s’adressait à un lectorat adulte. Mais pas en France où il était limité à un public d’enfants. D’où des censures nombreuses. Il fallut attendre, en tout cas pour moi, que l’éditeur SERG réalise, en 1971, une traduction complète avec ce qu’il faut de jolies filles en tenue légère … comme on disait du temps de l'excellente Joséphine BAKER.
La couleur restait absente mais le nom du turc complice des nazis revanchards demeurait le même que dans la première apparition.
Le scénariste et le dessinateur de cette série titrée DRAGO se nomme Burnes Hogarth, un des noms les plus fameux de la bande dessinée : il venait de cesser d’illustrer les aventurlures de TARZAN et se cherchait un nouveau personnage.
Doc Jivaro
16:29 Publié dans Actualité, Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drago, coq hardi, marijac, burnes hogarth, hashashin, kamikaze, doc jivaro, bandes dessinées de collection, tarzanide, bar zing