09/06/2025
Tarzanide n° 640
L' ennemi n° 1 de la censure An 1949
Parmi les séries BD anciennes les plus recherchées par les déjà vieux nostalgiques des années de l’après-guerre 1939-1945, existe celle éditée par l’italien Del Duca. Il s’agit d’un TARZAN mensuel dépôt légal du Ier trimestre 1946.
Les quatre premiers exemplaires, chacun de 20 pages, doivent leur réputation aux images conçues par Burnes Hogarth alors qu’il parachevait la deuxième période dite classique de son style.
Ici, c’est à dire dans cette interprétation fournie par Del Duca, le décalage entre les originaux américains et leur traduction en lecture française, est de plusieurs années : 1940-41 chez le yankee accélérant en Cadillac ; 1946 chez l’écolier de chez nous pédalant sur un vélo dont les pneus « pleins » résistaient aux cailloux dune rue Championnet pas encore lissée de macadam.
Cependant, le n° 5 allait quelque peu désorienter les gamins auxquels il était destiné : ceux-ci n’y trouvèrent pas la suite de l’affrontement entre leur héros et le tyran métissé Dagar Amba. Non ! Le n° 5 proposait pour titre un autre nom dérivé de celui du champion demi-nu créé par E.R. Burroughs. Et ce titre nouveau était (et est toujours) TARZELLA.
Tarzella, jeune fille toute autant vierge que la forêt qu’elle traverse, qu’elle déflore en bondissant de liane en liane. Donc une rivale, oui : une rivale pour Tarzan. D’autant qu’elle est capable d’assommer trois nègres tatoués convoitant chez elle la chair rose des deux cuisses. Comprenez moi à demi-mot.
Pourquoi ce changement soudain de titre en 1946 ? Il faut savoir que dans ces années là d’autres éditeurs de bandes dessinées faisaient de la concurrence en inventant de jolies filles presque pas vêtues dans une nature sauvage. C’était les Loana, les Liana, et autres Sheena ou encore Panthère Blonde, etc. etc. ... Il existait même de jeunes héritières de Dorothy Lamour dans le cinéma à la mode commode et pour vous en informer il vous faudra vous procurer un fanzine de qualité et d'aide mémoire : « Les Filles de la Jungle ». Il s'agit du MONSTER bis n° 24 sous le contrôle de Norbert Moutier.
- Tu crois que le titre Tarzan reviendra le mois prochain ?
- Je te parie que non il va rester Tarzella.
Ouf ! Heureusement, bien vite, la collection mensuelle reprit TARZAN pour signal définitif en librairie.
Bar Zing se souvient avoir reçu les numéros 1 et 2 de cette collection par un enfant d’a peu près du même âge que lui et demeurant rue des Marais dans Montluçon. A ce moment là tous les écoliers comme moi ne parlaient pas d’une « Place de la Libération » mais d’une « Place des Marais ». Mon grand-père ancien poilu de 14-18 avait pataugé, étant en petite braguette courte, dans quelques recoins des derniers marécages de ce quartier préparant à la Cité Dunlop.
Bar Zing
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01/06/2025
Tarzanide n° 639
L’Ordoner du jour
Rue Ordener, rue ordinaire dans Paris populaire. Une de ses extrémités rencontre la rue Marx Dormoy, du nom d'un des anciens maires de Montluçon ; et de l’autre le quartier dit de La Goutte d’Or, longtemps évoqué comme enclave arabe donc musulmane pour travailleurs salariés immigrés.
Je connus assez tôt cet arrondissement de Paris. En fait, ce fut mon premier débarquement effectué au tout début de la décennie des années 60.
- Débarquement ? Quel débarquement ? Paris n’est pas une étape portuaire.
- Pas portuaire ? Connaissez-vous des gravures anciennes, celles du XVIIe ?
L’eau de la Seine s’y trouvait encombrée alourdie de navires, de bateaux, de barques etc. Même des cadavres de noyés.
N’ayant en poche que quelques pièces de monnaie et trois ou quatre billets de pas grand chose pliés en deux, je cherchais au moins un plafond pour m’abriter. Je parvenais Porte de Clignancourt, métro Simplon ... Sur ma droite, ça je m’en rappelle, et j’avançais dans je ne sais plus quelle ruelle ou impasse. C’est alors que j’aperçus trois ou quatre femmes un peu âgées et sans coquetterie adossées contre un mur d’une grisaille de pierre tombale jamais balayée. Une porte était ouverte entre deux fenêtres closes par des volets persiennes. Au-dessus, une enseigne formée d’un lettrage maigre : Hôtel.
- C'est 5 francs !
Avec ma petite valise j'entrais demandant si une chambre était disponible pour deux ou trois semaines. J'y restais quatre bons mois logeant dans ce petit commerce de passes tenu par une vieille femme en blouse noire : elle racontait, quelque fois, des souvenirs vrais ou inventés de sa jeunesse qu'elle disait provinciale.
Encore parler de la rue Ordener ? : un long trajet à pied la raccorde à une rue Championnet qui, là bas, dans la capitale, n’est pas coupée en deux par un galopin ruisseau des Etourneaux.
Quant à cette même rue Ordener elle est surtout mémorisée comme un lieu où une banque fut victime d’une certaine Bande à Bonnot.
- Les arnarchistes ?
- Disons de vulgaires bandits romancés par de vulgaires romanciers se croyant politiques.
Mais parlons plutôt d’un Ordener prénommé Paul.
Paul Ordener j'appréciais son talent dès ma scolarité primaire. Sur la table de la cuisine familiale, quand nos trois assiettes étaient absentes, il y avait parfois un livre épais : L’Almanach Miroir Sprint de l’année 1948. L’illustration de sa couverture était signée Paul Ordener.
Pour moi enfant elle suggérait bien la vitesse d’un athlète après un départ coup de feu.
- Dites donc ! Miroir Sprint était géré par le Parti Communiste Stalinien. Votre papa et votre Maman étaient-ils inscrits en dessous du déserteur Thorez ?
- Maman ? Non !
Paul Ordener, dessinateur assez vif était le contemporain d’un concurrent encore plus énergique et abondant que lui et qui avait pour nom PELLOS. René Pellos. J'admirais beaucoup ses travaux, ses réussites. Les Pieds Nickelés, Futuropolis, La Guerre du feu. Il était né français, à Lyon ; ce que refusaient de croire quelques-uns de mes élèves qui, mordicus, le voulaient suisse.
Mais en réalité, Ordener s’écrit Ordner ... Vous auriez-dû m’arrêter ! Paul Ordner était son nom véritable.
En 1959, sur la couverture de l’hebdomadaire L’INTREPIDE La signature de Paul Ordner apparut sur cette publication en provenance de l’italien Del Duca champion de la Presse du Cœur pour vraies-fausses demoiselles.
Ce même illustrateur réalisa également, plus tardivement, des images pour livres destinés à la jeunesse.
Et retenez-vous quand même de me reprocher d’avoir quelque peu triché avec Ordener-Ordner. Vous savez bien que beaucoup d’intellectuels de gauche saluent l’existence de Staline mais demeurent incapables de prononcer les trois mots géorgiens formant l’identité réelle du Petit Père des Peuples opprimés en URSS.
Bar Zing
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26/05/2025
Une présidence indiscrète :
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11/05/2025
Tarzanides n° 638
CECI N’EST PAS UNE PUBLICITÉ
« Vache qui rit » = Walkyrie. Facile jeu de mots en patois français. Et qui se fit répétitif dans un grand appartement parisien aménagé en atelier de création de costumes de théâtre.
- Quel théâtre ?
Le TNP.
Wilson, récemment nommé directeur en 1963, confiait à notre équipe le soin de préparer les costumes en vue d'une répétition générale qui allait se tenir à Chaillot. La pièce jouée venait de Gorki Maxime : Les Enfants du Soleil.
Un titre émerveillé d’espoir pour un auteur qui allait se suicider.
- Pourquoi aviez-vous participé à ce projet ?
- C’était simple : la personne qui tenait lieu de patronne était la sœur d’un de mes beaux frères et comme l’argent n’alourdissait pas mes poches … vous comprenez que je ne manquais pas une telle occase.
- Mais alors comment était venue la Walkyrie et la Vache qui rit en remplacement humoristique des traditionnels bonjours et bonsoirs ?
- Tout simplement parce que le compagnon de la dite patronne était un grand garçon émigré d’Allemagne. Il se racontait même de lui qu’il avait participé aux Jeunesses Hitlériennes vers la fin de la guerre.
- Alors en absence du gaillard qui épluchait les pommes de terre dans un petit local baptisé cuisine, nous avions adopté le jeu de mots bien connu entre les fameuses portions de fromages fondus et les filles de Wotan-Wodan.
Qui dit Walkyrie dit chevauchée. Ci-dessus j’ai remplacé les croqueuses wagnériennes de cadavres humains par deux cavaliers sortis d’une bande dessinée des années 1950.
Lorsque j’étudiais dans l’École des Beaux Arts de Bourges, Place Jaude, j’ignorais que le dessin de la Vache hilare sur la familière boîte circulaire était un dessin signé RABIER. Nous étions presque tous et toutes dans cette ignorance. Me semble même me souvenir que c’etait un prof nommé Bignolas qui nous apprit l'identité du graphiste de la Vache pas sérieuse. Mais il faut surtout garder eb tête que dans les anciennes écoles de Beaux-Arts, vieilles de plus d’une cinquantaine d’années, la bande dessinée n’était pas du tout reconnue, comme valeur artistique. par les messieurs-dames nostalgiques des platitudes du dessin accadémique.
RABIER, décédé en 1939, fut surtout célèbre par ses silhouettes d’animaux campagnards qu’il rendait sympathiques en leur prêtant un sourire acceuillant. Le plus fameux des bêtes à plumes était GÉDÉON, le petit canard. J’écris bien « canard » et non pas un autre mot interdit aux enfants pendant la prière du soir.
Rappelons que le succès de RABIER était aussi un succès auprès des parents, des grands parents, des adultes oncles et cousins tout heureux d’offrir en cadeaux à leur progéniture des albums illustrés par l’artiste né berrichon en 1864.
Il n’est pas inutile de signaler que la période de Rabier coïncide avec la fin de la désertification des campagnes en France, les jeunes fils de paysans allant se faire embaucher prolétaires salariés dans les z’usines nouvelles où il faisait si bon respirer les fumées métalliques et avoir les oreilles cassées par le raffut ambiant. De tout ça on se consolait avec la nostalgie du « bon air à la campagne », ce qui rendait d'autant plus sympathique le talent de Pépé RABIER.
Souvenez-vous : La nostalgie d’une vache qui pond son omelette matinale.
Doc Jivaro
09:30 Publié dans Actualité, Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bar zing, benjamin rabier, gédéon le petit canard, bd kid colorado 1957, chott, tarzanide, doc jivaro
05/05/2025
La CGT et SUD RAIL se modernisent
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30/04/2025
Tarzanides n° 637
POUR RAPPEL
Non ! Bar Zing ne revient pas d’un aller et retour entre Montluçon et Aubagne … ce qui pourrait expliquer que pour cette fois aujourd’hui c’est en fin de journée qu’il intervient sur son blog.
Cet extrait d’une BD réussie par LE RALLIC (1891-1968) pour l’édition de l’ancien magazine PIERROT en date du Dimanche 28 janvier 1940, nous aide, ici, à garder en mémoire le sacrifice héroïque accompli par nos légionnaires de 1863 s’opposant à l’armée mexicaine dans Camerone.
Le Président Macron a commémoré les 162 années qui constituent l’intervalle de temps écoulé entre le sacrifice de nos héros et nous autres vivants.
Doc Jivaro
21:29 Publié dans Actualité, BD, Blog, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Macron, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : camerone, légion étrangère, macron, aubagne, le rallic, bd pierrot, tarzanide, bar zing