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08/10/2023

Tarzanide n° 566

 

Mathurin dit Popeye

 

Rendons nous à l’évidence : de plus en plus de gens portent un tatouage sur leur avant-bras. Parfois sur les deux avant-bras. Un vrai tatouage pas comme un décalcomanie de mon enfance que nous pouvions enlever de quelques coups d’une langue chargée de salive.

 

Le tatouage n’eut pas bonne réputation dans les bandes dessinées traditionnelles … Une exception pourtant : le personnage Popeye. Un matelot borgne portant sur son avant bras une ancre marine tatouée. Créé par Segar (cigare) afin de servir la publicité en faveur des épinards, Popeye prit rapidement son indépendance par le dessin animé muet autant que par la bande dessinée américaine.

 

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En France, dès 1937, c’est l’hebdomadaire HOP-LA ! qui popularisa définitivement Popeye même si celui-ci connut une version francisée sous le nom de Mathurin produit par l’éditeur Jules Tallandier en 1935.

 

Survint le moment où Popeye capture une jeune et jolie sirène, moitié fille, moitié poisson, ce qui ne va pas sans attirer la jalousie de Odile Oil la fiancée maigrichonne et grincheuse de notre matelot.

 

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Segar, de son vrai nom Elzie Crisler, ne s’embarrassait jamais de vraisemblance dans ses scénarios. Il ne s’embarrassait pas non plus de l’emplacement exact du tatouage de l’ancre marine sur l’avant-bras de son héros : tantôt sur le gauche, tantôt sur le droit, au hasard Balthazar ! … Mais je parie que vous ignorez que pendant l’Antiquité Grecque les sirènes étaient représentées sous l’aspect d’un oiseau à tête de femme. C’était de la volaille ailée qui chantait pour égarer les navigateurs. En voici la preuve dessinée sur une poterie du Vsiècle avant J.C. (Jules César).

 

 

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Quant aux sirènes à tête de fille et queue de poisson elles ont souvent donné l’occasion de plaisanteries salaces. Tout le monde sait ça. Mais je m’abstiens de vous en conter quelques-unes non pas par décence mais parce que la paresse chez moi l’emporte sur le travail et que je vais me promener entre les broussailles de ce qui fut notre jardin. Un jardin poireaux-patates dans lequel nous ne réussîmes jamais à faire venir des asperges. Pourtant ma femme est douée pour le jardinage. Elle est aussi douée pour la logique des ordinateurs. C'est ma femme comprenez.

 

Doc Jivaro

 

02/10/2023

Tarzanide n° 565

 

A Cheval sur le bidet

 

Tout au long de leur vie de dessinateurs de bandes dessinées, Marijac (créateur du Coq Hardi) et Le Rallic bédéiste entretinrent une amitié renforcée à une admiration réciproque. Tous deux, à leur début, se connurent d’abord en illustrant les pages d’un hebdomadaire alors fameux : Pierrot. C’était avant-guerre comme on dit. Aussi eurent-ils l’idée de réaliser ensemble un album qu’ils intitulèrent Flic et Piaff. C’est ce que raconte Marijac dans le tome IV des Éditions Glénat publié en 1978.

 

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Année 1935, ≅ 30 cm X 21,5 cm

 

Plic est le shériff tenant les rennes de Piaff le mustang « Le plus rapide du Far West ». Ce qu’il y a de remarquable dans l’ouvrage c’est coordination entre Marijac dessinant les personnages ET Le Rallic dessinant les chevaux. On remarque même que les personnages sont d’une forme comique quand les chevaux, eux, conservent une vraisemblance naturelle. C’est alors certain : Le Rallic sera longtemps apprécié comme le plus habile dessinateur de chevaux de toute la bande dessinée française. Lui même se comportait en cavalier excellent dans la forêt de saint Germain-en-Laye.

 

 

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Toujours chez l’Éditeur Glénat de 1978 Marijac confie qu’il ignore si ce premier album imprimé en Belgique en 1935 « eut du succès ou non ». Quoiqu’il en soit de mon côté, en 1989, j’en achetais un exemplaire proposé par un marchand ambulant aux abords du périphérique de la Porte de Vanves.

 

Le Rallic décéda durant l’année 1968, Marijac, lui, attendit 1994 pour nous quitter tout en rejoignant son cher vieux complice.

 

Doc Jivaro

 

24/09/2023

Tarzanide n° 564

 

MASQUE BLANC, l’oublié

 

J’en fais le pari : En votre jeunesse vous ne connûtes pas Masque Blanc. Gagné, non ? … Moi, étant gamin, je n’en feuilletai que trois exemplaires datés 1948. L’un titré Expédition Nocturne, l’autre l’Évasion ; quant au troisième disparu depuis belle lurette, je ne sais plus !

 

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C’est ça : celui-ci est victime de mon enfance. J’eus pendant une période une manie : découper à coups de ciseaux certains personnages de bandes dessinées qu'en suite je m’amusais à rassembler en scènes imaginées. « Enlève moi tes guignols !  s’exclamait ma mère. C’est l’heure de manger ».

 

Ni Maman, ni Papa ne contrôlaient mes BD. Masque Blanc était incorporé dans une collection appelée Aventuriers d’Aujourd’hui. C’était un des produits dépendants des Éditions Mondiales alors situées 2 rue des Italiens et dans Paris bien sur. Tout cela nous venait d’un certain Del Duca dont on disait qu’il avait débuté sur une bicyclette rouillée pour s’asseoir finalement dans une Roll Royce. C'est qu'il avait fait fortune grâce à une Presse du Cœur, des romans photos principalement destinés aux demoiselles ainsi qu’aux femmes mariées populaires. A l’époque vous pouviez chaque matin dans le métro, vérifier le sexe du lectorat. C'est pourquoi le Parti Communiste détestait Del Duca d’autant que les épouses de nombres de militants staliniens se régalaient des amourettes racontées page après page dans, par exemple : Nous Deux.

 

 

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Une BD pour l’enfance est ce bien sur ?

 

Combien Masque Blanc compta-t’il de numéros ? J’avoue ne pas savoir. Mettons une douzaine. Les dessins provenaient probablement de Miloc, dessinateur qui illustra surtout une série éditée dans l’hebdo Tarzan, série évoquant les camps de concentration et de mises à mort par le système politique nazi.

 

- Dites donc Bar Zing : Hier, le Pape, vicaire du Christ, a obtenu un beau succès populaire dans le vélodrome de Marseille. Vous auriez dû nous parler d’un journal illustré ayant trait à la religion.

 

- Oui : J’aurais dû m’en divertir en vous parlant de la manière dictatoriale dont siècle après siècle les deux églises chrétiennes d’origine, l’Occidentale et l’Orientale, s’efforcèrent de transformer l’iconographie païenne d’Aphrodite et Éros, tous deux nus et érotiques, de transformer dis-je cette iconographie panthéiste en celle, pudibonde et stérile, d’une vierge et d’un petit jésus condamnés à la chasteté.

 

 

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Bon terminus du dimanche pour vous.

 

Doc Jivaro

17/09/2023

Tarzanide n° 563

 

BERNADETTE

 

 

Né en 1914, il exista jusqu’en 1963. Qui ça, « il ? » Eh bien : l’illustré catholique BERNADETTE édité par la Maison de Bonne Presse. Mais pourquoi ce titre-prénom BERNADETTE ? Tout bonnement inspiré par le prénom d’une gamine mythomane de la famille Soubirous : cette enfant affirmait avoir vu La Sainte Vierge, mère de Jésus Christ. Autrement dit : L’Immaculée Conception selon le dogme alors récemment établi par Pie IX en 1854.

 

 

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Bayard, année 1958

 

BERNADETTE fut un journal destiné aux petites filles de 7 à …. devinez : à 15 ans. Rions ensemble. A ce moment là l’éducation était différente selon que vous aviez soit un zizi, soit une foufounette. Les filles apprenaient à tricoter quand les garçons apprenaient à forger et boulonner le métal …

 

Mon épouse et moi nous gardons plusieurs années de cette collection. Mais d’où viennent t’elles ? Tout bonnement de deux demoiselles pratiquantes catholiques, que nous dirions pieuses pour ne pas dire bigotes. Ma femme refusant de révéler son année de naissance je modifie ici le cours de mon écriture. Mais cependant j’indique que ces deux demoiselles provinciales, en leur petite jeunesse, collectionnaient l’illustré BERNADETTE, auquel, bien plus tard, elles abonnèrent Marie-France, ma future légitime confiée à leurs soins pendant sa prime enfance.

 

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Pendant l’année 1928, l’hebdomadaire BERNADETTE était présenté sur un aspect inattendu : 8 de ses pages étaient imprimées sous leur aspect habituels tandis que les 16 autres dont 4 « tout-en-couleur » proposaient une maquette modernisée. Signalons encore que l’identité des dessinateurs n’apparaissait pas alors qu’apparaissait l’identité des rédacteurs. Il y eut même un AZNAVOUR homonyme du chanteur populaire bien connu des années 60.

 

 

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Bernadette, année 1951

 

Vous ne connaissez sûrement pas le nom du créateur de cet illustré catholique. Moi aussi je l’ignorais jusqu’à ce qu’un encart dans le numéro 275 du 3 juin 1928 m’informa d’un décès :

 

 

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Et voilà comment disparaissent les meilleurs d’entre nous.

 

Doc Jivaro

 

10/09/2023

Tarzanide n° 562

 

The KIT de Billy

 

 

Garrett … Pat Garrett. Un des personnages r’américains inséparables de l’époque western, celle des vachers et des revolvers à barillet six coups.

 

Sans avoir égalé la réputation d’un Wild Bill Hickok ou d’un Wyatt Earp, ce Garrett reste connu pour avoir tué « à la loyale » Billy The Kid, jeune pistolero rancunier jusqu’à s’interdire toute confiance humaine.

 

Ma première rencontre avec un Garrett dans la bande dessinée, date des premiers numéros de l’hebdomadaire L’INTRÉPIDE. Oui : celui de l’imprimerie Georges Lang de l’an 1948. Le titre en était : LE PETIT SHERIF (Un seul F). Par la suite les épisodes furent réimprimés sous forme d’un bimensuel de « Tous les deux jeudis » et, cette fois le mot était orthographié : Shériff.

 

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BAR ZING ne possède ni le n° 1, ni le 2. Aussi contentez-vous de la couverture du n° 3. Il y eut jusqu’à 168 albums … Notre collection n’en chiffre qu’une quarantaine en désordre.

 

Dans cette série, Garrett n’entre pas en conflit avec Billy The Kid. Il est le suppléant plus âgé de Kit Hodgkin, jeune homme nommé shérif de Prairie-town en remplacement de son père assassiné. Tous deux sont aidés par deux jeunes filles l’une Lisa, l’autre Flosie. Tout juste sorties de l’adolescence ces deux demoiselles ne manquent jamais de tenir des commentaires critiques sur les hommes machos qui les environnent. Lisa est la sœur du PETIT SHÉRIFF pendant que Flosie est la fille de GARRETT. Dans le journal L’INTRÉPIDE, cette BD n’était pas signée. Aussi BAR ZING dut-il attendre sa vingtième année et l’École des Beaux Arts de Paris pour connaître l’identité italienne de l’auteur du PETIT SHÉRIFF : Dino Zuffi. Mon père lisait de temps en temps ce PETIT SHÉRIFF dont il jugeait intéressant le scénario mais « mollasson » le graphisme.

 

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Quant à ( Bertrand ? ) l’histoire réelle d’un Pat Garrett confronté à Billy The Kid en plein nouveau Mexique à la fin du XIXe siècle, elle donna naissance à bien des romans et des bandes dessinées en France. Regardez en deux exemples ci-dessus. A droite dessinée par le créateur de Lucky Luke, dans un album devenu rare : Billy The Kid encore bébé dans un berceau, suce le canon d’un revolver. L’image fut censurée dans les rééditions. A gauche : une interprétation inattendue puisque le même Billy The Kid n’est plus un outlaw entêté mais un brave ranch-man qui vole au secours de la veuve et de l’orphelin. Cette version était produite par Marijac, l’increvable éditeur de BD.

 

Allez ! Ce soir, sur TCM, vous devez voir ou revoir Paul Newman alors débutant interpréter le rôle de Billy The Kid dans le film LE GAUCHER réussi par Arthur Penn en 1958. Bonne soirée à Marie et Anne.

 

Doc Jivaro

 

21/08/2023

Dôme de chaleur

Dessiner un glaçon ? Impossible ! A peine commencée sa forme va fondre, Marianne.

 

Montluçon se chauffe à 35°. Alors Bar Zing se souvient d’une de ses anciennes bandes dessinées (année 1988 ou 1989 ?). Celle-ci titrée « Les D’Oeufs n’Orphelines », est relative à la recherche d’une fraîcheur par temps caniculaire. En voici la dernière image extraite de mes archives.

 

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Alors à bientôt si je ne suis pas fondu.

 

Bar Zing