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28/07/2018

Tarzanides du grenier n° 309

En ce moment et à cause d’un incendie (accidentel ?) dans un des transformateurs dépendants de la Société RTE, la gare Montparnasse n’est plus en mesure d’assurer correctement le départ et l’arrivée des trains.

 

En février 2018, de façon infiniment plus modeste ma femme et moi avons subi une panne d’alimentation électrique. La boite privée chargée de l’entretien du réseau public délégua deux réparateurs qui ne nous quittèrent qu'après avoir rétabli le « courant ». Mais en tout début de ce mois de juillet, couic ! encore une interruption générale dans notre palais.

 

Donc deuxième intervention du service compétent.

 

– Pas étonnant ! s’écria un des deux chirurgiens Pas étonnant ! le câble était rafistolé avec des bouts de scotch !

 

Du coup, lorsqu’aujourd’hui ma femme et moi entendons un des hauts responsables de RTE annoncer que ses ingénieurs allaient installer un « contournement provisoire par câblage » pour tout bien rétablir chez Monsieur SNCF, ça nous a fait un peu rire.

 

L’électricité ne joua pas pendant la première guerre mondiale le rôle prépondérant qu’elle allait jouer lors du second conflit planétaire.

 

Les deux bandes ci-dessous sont isolées d’une série BD publiée avec grand succès dans un de nos illustrés de la fin des années 1940. Lequel ?

 

coq hardi,colonel x,bd collections anciennes,rte,sncf,incendie issy-les-moulineaux

 

Inutile pour vous de chercher la réponse puisqu’elle est aisément lisible en remettant à l’endroit notre phrase finale présente à l’envers.

   Texte-Coq-Hardi.jpg

Doc Jivaro

 

 

21/07/2018

Tarzanides du grenier n° 308

Hier, c’était vendredi.

 

– Bravo ! et alors ?

 

– Et alors, hier le Tour de France des pédaliers a traversé Grenoble dont le nom rappelle à Doc Jivaro qu’il fut jeune appelé du contingent dans les Chasseurs Alpins.

 

Une incorporation probablement due à ma mauvaise humeur du moment, laquelle me donna un non moins mauvais conseil, celui de négliger les tests psychotechniques pendant les trois journées préparatoires.

 

La feuille du départ pour l'Algérie nous attendait mes compagnons de chambrée et moi.

 

Le moral n’était pas fameux.

 

Dans ma tête je gardais comme un oxygène personnel l’air musical d’un film récemment vu : L’île Nue.

 

– Dites donc ! que deviennent les bandes dessinées là-dedans ?

 

– Bonne question que je me pose aussi.

 

je vais donc simplement profiter de ce bout de page pour écrire qu’à ma connaissance il n’existe pas de journaux BD ayant traité de la guerre en Algérie à l’attention de lecteurs d’âge mineur. Par contre nous en trouvons pour ce qui est des conflits passés en Indochine. Ici encore, COQ HARDI, au départ de son numéro 71 (nouvelle série) du jeudi 3 avril 1952 s’engage résolument en faveur d’opinions contraires à celles des cellulars cocos.

 

COQ HARDI souvent cocardier, jamais chauvin.

 

BD-Coq-Hardi-Indochine,-1952.jpg

 

Bon ! je suis d’accord avec vous : ces paragraphes vite expédiés sentent les grandes vacances, celles qui me délivraient de l’école jusqu’à la veille du premier octobre.

 

Doc Jivaro

 

 

17/07/2018

Le sport ne garantit pas la paix civile

Blacks - Blancs - Beurs

coupe du monde 2018,tarou n° 79,1961,vigor,editeur artima

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Pendant ma scolarité studieuse devant les leçons d’une bande dessinée décriée par l’instituteur porte-manteau d’une blouse grise, le SPORT était loin de compter un nombre majoritaire de titres.

La longue carrière d’un Michel Vaillant, pilote d’automobiles dans les pages de TINTIN ne faisait pas illusion : Les sportifs demeuraient en fin de classement dans la course du championnat des épreuves BD.

 

coupe du monde 2018

 

 

un éditeur français tel que ARTIMA-Tourcoing, réputé sérieux et très diversfié dans ses titres, ne se décida que tardivement à lancer OLYMPIC, oscillant entre boxe et football. Et de la part de ses responsables sans doute s’agissait-il d’une tentative, d’un test pour vérifier si oui ou non ça allait marcher auprès des gamins. Résultat mitigé : 42 numéros mensuels parus de 1958 à 1961 (à comparer avec VIGOR, autre titre de Artima, lequel de Vigor pendant plus de trente années attroupa jusqu’à 270 numéros de longévité).

Bar Zing

 

14/07/2018

Tarzanides du grenier n° 307

 

Impossible à Doc Jivaro de faire un pronostic-tac crédible quant à l’équipe de football qui, demain emportera le trophée du Mondial. En revanche, en 1937, les juvéniles lecteurs du numéro 976 de l’illustré CRI-CRI se voyaient avertis qu’ils tenaient entre leurs mains le terminus de vingt années d'une parution imprimée sur papier.

 

BD-Cri-Cri-devient-Boum.jpg

Annonce faite à Marie et Joseph, n° 976 de Cri-Cri

 

Pendant la seconde moitié des années 1930 le format de nouveaux journaux destinés au divertissement des enfants, s’afficha dans des dimensions qui surpassaient celles des affichages traditionnels. Mickey, Hardi !, Hurrah ! et Junior (celui-ci record en centimètres carrés : 55 X 39 cm) détournèrent à leur profit la jeune clientèle lassée des formats habituels plus modestes. CRI-CRI tenta de remédier à l’infidélité de son lectorat en changeant de titre tout en augmentant la taille de ses pages : 38 X 26 remplaçant 19 X 26.

 

Une vingtaine d’années plus tard, un mouvement inverse se produisait : les pages perdirent de leur surface jusqu’à se réduire pour être rangées-cachées dans les poches d’un pantalon ou d’un blouson sans être pliées ni froissées.

 

 

BD-Cri-Cri-et-Boum,-1937.jpg

Cri-Cri Numéro 976 du 10 juin 1937               Numéro 1 de Boum du 17 juin 1937

 

Avant d'être voué à l’oubli, CRI-CRI eut longtemps le mérite d’établir une correspondance sinon une complémentarité entre la bande dessinée et le cinéma, un phénomène dont nous vous parlions précédemment. Laurel et Hardi en même temps que Charlot figuraient comme « histoires en images » dans le programme de cet hebdomadaire disparu.

 

Donc, demain je ne serai pas présent à gesticuler et boire sur la place de l'Hôtel de Ville de Montluçon. Même si la France triomphe de la Croatie.

 

Doc Jivaro

 

 

09/07/2018

Tarzanides du grenier n° 306 suite

Dimanche 8 juillet 2018

 

Le non creusement d’une piscine « présidentielle » dans le Fort de Brégançon non plus que la convocation du Parlement Français sous les ors de Versailles ne retiennent pas la curiosité polémique de Bar Zing.

Ni celle d’autres de ses pseudos.

Mais quand même ! une question à propos des pédaliers transpirants sur le Tour de France : comment s’explique l'absence des « hommes de couleur » dans ce sport cycliste de réputation mondiale ?

Ne répondez pas tous en même temps.

En créant, dès 1981, un atelier de BD dans le cadre d’une grande association culturelle dépendant de la Ville de Paris, je projetais d’abord de faire évoluer mes cours autour des influences réciproques entre le cinéma et la bande dessinée. Las ! il n’en fut rien, les échanges passionnés entre mes jeunes adhérents et moi ayant eu pour résultat la création d’un Fanzine dépendant d’une AJBD loi 1901.

Vingt ans après (comme l’a déjà écrit Dumas) une de mes rubriques ayant trait aux Tarzanides, citait l’hebdomadaire L’INTRÉPIDE de 1949 comme le seul journal de BD à avoir pour caractéristique la conversion de films en langage bande dessinée.

En ce moment, la Chaîne TV Ciné-Classic rediffuse un des films réussis par la WARNER : « L’Aigle des Mers » dans lequel Eroll Flynn tient le rôle vedette. Les scènes de batailles navales plutôt impressionnantes nous donneraient à croire que les Anglais feraient des Français acceptables s’ils apprenaient à déguster des escargots.

La version BD de cet épisode maritime filmé, vous pouvez la consulter dans L’INTRÉPIDE depuis son numéro 1 jusqu’à son vingtième d’avril 1949. L’interprétation venait de Rémy Bourlés, pour la graphie et de Prado pour le texte. De son côté, Rémy Bourlés travaillait aussi pour l’illustré communiste VAILLANT quand VAILLANT n’informait pas ses jeunes lecteurs de l'absence totale de BD françaises en Union Soviétique.

 

BD-l'Intrépide,-1949.jpg

Format réel : 27 X 32,5 cm.

 

Pour clore rapidement ce petit rédactionnel regardez cet autre personnage matérialisé par le crayon de Rémy Bourlés. C’est l’aviateur français Bob Mallard (encore un Bob, Bob !).

 

Almanach-Ouvrier-Paysan-194.jpg

 

Cette planche d’images, Doc Jivaro la repéra dès sa petite enfance dans un ALMANACH OUVRIER-PAYSAN daté de 1948 et en provenance, bien sûr d’un Parti toujours pas parti.

 

Alors, vous me la communiquez la réponse concernant l’absence d’hommes de type africain genre Amin Dada ou Mohammed Ali dans un Tour de France qui n’en finit pas de tourner entre dopage et maillots publicitaires.

 

Doc Jivaro

 

 

07/07/2018

Tarzanides du grenier n° 306

 

En 1981, METROPOLIS réédita en trois volumes les voyages périlleux de BOB l’Aviateur. Trois volumes que votre serviteur ne peut ni prêter, ni vendre, ni détruire et que vous ne pouvez même pas lui dérober puisque il ne les possède pas.

 BOB l'Aviateur, comic strip américain, est inventé par John Terry en 1930. Toutefois cet aventurier de l'aéronautique ne parvint à être vraiment connu en France qu’avec sa parution dans l’hebdomadaire HURRAH ! numéro 213 du journal en 1938.

Au lendemain de la Première Guerre Mondiale les performances de l’aéronautique enthousiasmaient les populations. Les éditeurs de livres et de journaux y trouvèrent tout naturellement de nouveaux débouchés commerciaux. Par exemple, un titre tel que « Jeunesse Magazine », en 1937, se spécialisait à l’attention des adolescents pour tout ce qui se rattache à l’aviation : reportages, construction de maquettes, biographies de pilotes, etc, etc. le tout accompagné de récits distrayants comme « Monsieur Petitpon  fait de l’Aviation » dessiné par l’inépuisable Pellos.

 

BD-Jeunesse-Magazine,-1937.jpg

  

Ne nous y trompons pas : cet engouement populaire pour l’aéronautique (le parler familier préférait dire : l'aviation) provenait moins de l’héroïsme des pilotes de la chasse aérienne pendant la guerre 1914-1918, que de l’exploit solitaire du vol réussi par Charles Lindbergh franchissant en une seule fois l’Océan Atlantique.

 BOB l’Aviateur, lui, préfère les pays exotiques, les îles lointaines, les régions quasi inconnues où il risque sa peau. Il semble même n'avoir pas conscience de rechercher la fréquentation de jolies femmes menteuses, donc traîtresses et qui ne manquent jamais de s’amouracher du bel homme tout en menaçant de l’occire. En France c’est surtout par les dessins de Franck Robbins qu’il fut connu.

 

BD-Hurrah,-28-04-1940.jpg

  

Après la débâcle militaire française de 1940 notre pays se trouve divisé en deux zones, l’une occupée, l’autre « libre », pendant que Paris cesse officiellement d’être une capitale. C’est à ce moment que l’Éditeur Del Duca décide de faire paraître un titre nouveau dans la presse française. ; et obtient du gouvernement du Maréchal Pétain l’autorisation d’éditer le journal TARZAN dans la seule zone libre.

 C’est donc dans le numéro 1 jusqu’au numéro 34 « du » Tarzan de l’année 1941 que BOB l’Aviateur poursuit ses aventures commencées dans le journal HURRAH.

 Trente-quatre numéros du journal, trente-quatre planches BD de BOB l’Aviateur. Seulement voilà, il y a un hic ! Tout enfant un tant soit peu attentif aux images a pu constater que depuis le numéro 10 du 9 avril jusqu’au numéro 20 du 18 juin 1941 le graphisme de BOB l'Aviateur n’est plus du tout identique à celui auquel il était habitué. C’est, à coup sûr, un dessinateur différent qui intervient.

 

BD-Bob-l'Aviateur-dessins-R.jpg

 Doc Jivaro est d’avis d’attribuer le changement intervenu à René Giffey.

 – Mais René Giffey signa toujours ses œuvres ! or, sa signature est absente.

- C'est exact.

 Peut-être la raison d’introduire onze pages françaises dans une BD américaine est-elle fournie dans la préface des trois volumes produits par l’Éditeur FUTUROPOLIS. Doc Jivaro vient de manquer de prudence en ne s’informant pas mieux avant d'achever la rédaction de son texte.

 BOB l’Aviateur fut en même temps contemporain et concurrent de nombreux autres pilotes d’aéroplanes inventés pour les besoins de la bande dessinée. Parmi eux nous ne citons que Marc Orlan, Terry de l'US Force et Johnny Hazzard, sans oublier deux ramifications vivaces en Europe : Buck Danny et Michel Tanguy.

 La grande différence entre les aviateurs américains BD et ceux créés en Europe, réside dans la présence constante de «vamps» Hollywoodiennes auprès des premiers tandis que toute présence féminine est quasi impossible en compagnie des seconds.

 L’explication ? mais voyons, la loi castratrice votée chez nous en juillet 1949.

 Doc Jivaro