28/09/2025
Tarzanides n° 660
Le retour, le vrai. " il " est donc parti que pour revenir. Qui ça " il " ? mais bien sûr : KING KONG.
Sur votre "étrange lucarne" dont parla longtemps un certain Clamart Enchienné, optez pour TCM cinéma. On vous y propose l’original célèbre du film 1933 ainsi qu’un remake, tape à l’œil, daté 2005. Celui de 1933 bel et bien r’américain fait le succès définitif du spectacle réussi par Mérian Cooper et son équipe talentueuse.
Admirez pour leur inventivité les effets spéciaux d’hier sont évidemment dépassés aujourd’hui. Mais à mon avis comme il s’agit d’un sujet évoquant des montres antédiluviens c.a.d des animaux préhistoriques non mentionnés dans "La Bible", les tremblements, les saccades perceptibles dans le déroulement du film ajoutent comme une crédibilité à ce monde de dinosaures dans lequel existe un seul mammifère : le gorille KING KONG. Car enfin, tout le monde en est à peu près d’accord : le bestiaire disparu des ovipares gigantesques ignora le monde des placentaires, lesquels ne naquirent que de la destruction des diplodocus et autres stégosaures.
- Mais les oiseaux ... On m’a raconté que ...
Que la poupoule à plumes sur ses deux pattes était peut-être le dernier dinosaure. Oublions cette supposition pour reprendre en mains une des marionnettes animées qui servirent à l’animation du pseudo gorille géant KONG. Cependant nous n’allons pas continuer avec le cinéma mais avec la bande dessinée. Effectivement, il n’est pas rare que dans notre rubrique nous utilisions des liens entre les films et les narrations figuratives.
Justement dès 1948, en France, un illustré dont le titre KING KONG évoquait le franchissement de l’Atlantique par le chef d’œuvre signé Cooper, était édité. Il n’y eut, hélas ! Que treize numéros. Le dernier en juillet 1947. C’était un grand format (≅ 27 X 37) puisqu’après la seconde guerre mondiale comme avant la bande dessinée destinée à la jeunesse pouvait bénéficier d’un format géant que les ratatinés « pockets » firent disparaître à l’approche des années 60. Ce magazine comptait huit pages : quatre imprimées noir sur blanc, quatre autres colorées. Des dessinateurs de qualité s’y manifestaient : Poïvet, Cazanave, Calvo ... Une particularité existait : ce journal portait une agrafe centrale que l’on ne trouvait pas dans les autres magazines du même format. Sa parution fut hebdomadaire, son dernier numéro (le 13) publié en juillet 1947
Ah ! Cet illustré KING KONG de 1947 ressemblait (sur un aspect tout au moins) au célèbre mais toujours dénigré LE TEMERAIRE d’inspiration nazie publié en France pendant l’occupation allemande. KING KONG n’employait pas toujours une bulle sortant de la bouche des personnages lorsqu’ils parlaient. C’est en cela qu’il ressemble quelque peu à un journal approuvé par la politique de l’ancien vieux Maréchal que d’aucuns qualifiaient de sybarite.
En guise de conclusion nous rappellerons que beaucoup de commentateurs à succès écrivent que l’aspect de KING KONG, sa gueule surtout, sa voracité, matérialisent les désirs sombres, sexuellement sanguinaires qui, selon l’affirmation freudienne, sont actives inconsciemment en nous, se révélant parfois dans notre sommeil rêveur. Le " ça ", quoi ! Pour ma part et sans me permettre de refuser les écritures du bon vieux Docteur Freud, je choisis plutôt d’interpréter la création de KING KONG comme une des manifestations de l’inquiétude de la civilisation américaine blanche face à l’augmentation des naissances noires d’origine africaine. On sait qu’après les défaites sudistes les anciens esclaves d’origine africaine soumis aux lois Jim Crow, se développèrent jusque dans les états du Nord. De longues années pendant lesquelles le quartier Harlem fut tenu à l’écart dans New York. Le jazz en témoigne, et il ne fait pas de doute que les négro spirituals chrétiens d’une Mahalia Jackson servaient à atténuer, donc à rendre tolérables les sinuosités et discordances sonores du jazzman. Un jeune américain que je connus pendant l’année 1970 insistait pour me faire croire qu’à tous les coups, si je me promenais seul, la nuit, dans Harlem, j’étais mort. Mais je laisse tout de suite cet aspect du problème, même si je pouvais en utiliser le souvenir pour maintenir que le géant King Kong symbolise les craintes de la civilisation blanche devant la croissance des multitudes africaines.
Et notez bien que pour amadouer KING KONG, donc calmer sa voracité, on lui livre une jolie fille de race blanche, non pas une jolie fille racialement noire.
Allez, ça suffit comme ... Ça.
Doc Jivaro
18:22 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : king kong, cinéma, bande dessinée king kong 1947, poïvet, cazanave, calvo, mérian cooper
01/08/2020
Tarzanides n° 442
SHEENA
Puisque avant hier j'évoquais le célèbre bédéiste Will Eisner et sa créature SHEENA Reine des Jungles inventée en 1937, je me suis demandé si je gardais quelques journaux dans lesquels s'exhibe l'héroïne en petite tenue léopard. Je n'ai trouvé qu'une dizaine de YOUMBO dont un numéro 15 de vingt pages. SHEENA y figure en compagnie de la PANTHERE BLONDE, celle-ci n'étant qu'une vague simili italienne de l'américaine.
Si j'en crois Norbert Moutier, grand spécialiste en BD comme en films d’aventures, 51 numéros YOUMBO existent. Dans son fanzine MONSTER 2, numéro 24 le même Norbert Moutier rappelle que SHEENA fut aussi un personnage de cinéma, le rôle ayant été interprété par Irish Mac Calla, entre autres pulpeuses actrices, nombre d’entre-elles ne pouvant que procurer des rêveries érotiques épicées de S.M. chez les messieurs.
L'avant dernière page du numéro 15 de YOUMBO est imprimée d'une bédé signée par CALVO. Nous remarquons que l'auteur talentueux de Moustache et Trottinette ne disposait pas dans le tracé de personnages réalistes, d'une habileté égale à celle déployée dans son carnaval animalier.
J'ai appris récemment le décès de Norbert Moutier (janvier 2020). C'était pour moi une vif contentement de reprendre contact avec lui lors de mes séjours dans Paris. Il doit bien y avoir un paradis pour ceux et celles qui consacrent une grande partie de leur vie à l'Histoire de la Bande Dessinée.
Doc Jivaro
17:12 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : norbert moutier, youmbo, sheena, la panthère blonde, calvo, will eisner, bandes dessinées de collection, bar zing, doc jivaro
15/06/2019
Les Tarzanides du grenier n° 356
Remember
Doc Jivaro ne prévoyait pas ... Doc Jivaro ne prévoyait pas que les commémorations récentes du «Débarquement Américano-Anglais» dès l'aube du 6 juin 1944, l'amèneraient indirectement à improviser un petit commentaire sur le cas de CALVO talentueux bédéiste français.
Ma mère était entrée dans le Monoprix ouvert sur le Boulevard Courtais de Montluçon, et je l'avais précédé peut être mis en appétit par l'envie de regarder des soldats de plomb sur un étalage. A droite, en entrant, un grand bac contenait tout un tas de petits livres pour enfants. Parmi les illustrations, l'une d'elle m'attrapa le regard : Elle montrait un grand loup bipède et comique. En réalité elle le montrait deux fois levant la patte car il y avait deux brochures. C'était LA BÊTE EST MORTE.
« Ne m'empêche pas de faire mes courses » avais dû dire ma mère en constatant que mes yeux restaient collés sur les dessins. Maman paya, c'était gratuit pour moi. «Tu les regarderas à la maison. Regarde plutôt devant toi en marchant ».
A ce moment là j'en étais à l'apprentissage de la lecture. Alors, forcément, de temps en temps, c'était mon père qui parcourait le récit qui lui paraissait assez ennuyeux à lire - et il n'avait pas tort !
CALVO bénéficiait déjà d'une belle réputation comme dessinateur d'animaux marrants. Maman l'entrevoyait dans Moustache et Trottinette lorsqu'elle feuilletait un de ces journaux desquels les bonshommes disaient avec quelque dédain : c'est pour les femmes !
- Ah ! Ça, ce doit être la tuerie dans Oradour-sur-Glane ! s'était exclamé mon père en cessant de lire pour détailler plus attentivement l'image. je me souviens bien qu'il fit une remarque : il n'y a pas eu de pendu !
Oradour-sur-Glane, du côté de Limoges, j'en entendais parler souvent autour de moi. Une de nos tantes, résistante, s'était déjà donné pour devoir de s'y rendre en pèlerinage chaque année. Mon père refusait de l'accompagner en expliquant vaguement qu'il n'aimait pas aller voir ces choses là comme si elles étaient du spectacle. Mais ce commentaire ne l'empêchait pas, chaque 15 août, de participer à une cérémonie qui se tenait et se tient encore dans la Carrière des Grises toute proche de Montluçon et en souvenir d'un groupe de fusillés par l'armée allemande.
Les deux originaux de LA BÊTE EST MORTE furent assemblés en un seul volume pour être réédités deux fois. Une première fois par FUTUROPOLIS en 1977, puis par Gallimard en 1995.
Sollicité par la Société Walt Disney, CALVO ne tomba pas dans le piège et refusa de perdre son originalité et son public français.
Doc Jivaro
19:28 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Media, Moeurs, Montluçon, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : calvo, la bête est morte, oradour-sur-glane, fururopolis, gallimard, bandes dessinées de collection, bar zing de montluçon, tarzanides, carrière des grises montluçon
01/09/2018
Tarzanides du grenier n° 313
L'Empire State Building, vous connaissez ? Ses bâtisseurs ajoutèrent, dit-on, une flèche à son sommet afin que sa hauteur surpasse celle de la Tour de l'ingénieux Eiffel. Mais combien d’étages ? demandez à KING KONG qui en escalada la façade, (la preuve visuelle nous en étant donnée par le film de 1933).
Doc Jivaro l’avoue : l’existence d’un journal illustré de huit grandes pages et portant en bandeau KING KONG pour titre, était sortie de ses souvenirs. Le hasard, seul, vient de remettre entre ses mains le numéro 10 de juin 1948 de cet hebdomadaire. Ainsi il ne lui reste plus qu’à en acquérir les douze autres pour profiter pleinement de la collection.
Hélas ! l'animal ne parvint pas à captiver les gamins. La cause en était-elle son scénario ? Trois dessinateurs dont deux particulièrement connus : Calvo puis Poïvet tracèrent la silhouette velue du gorille mais en le réduisant à une taille passe-partout absolument contraire à celle, gigantesque, de l’original.
Doc Jivaro s’est donné pour habitude de commenter uniquement les BD dont il connaît personnellement les qualités et, éventuellement, les défauts. Aussi ignore-t-il trop les treize numéros parus de King Kong, pour se risquer dans des propos infondés. Il se limite pour l’instant à supposer que l’une des causes du non succès fut peut-être le prix à l'unité : quinze francs. Au même moment ses concurrents de même format se vendaient douze ou treize francs … Toutes petites différences, penserez-vous. cependant, en 1948 deux francs, trois francs n’étaient pas peu de chose dans la poche des enfants populaires. L’homonymie entre le nom d’un film et le nom d’un journal nous rappelle les correspondances nombreuses entre le cinéma et la bande dessinée. D’ailleurs, en France, lorsque à l'attention des adultes fut publiée la première revue d’étude des bandes dessinées (GIFF-WIFF en 1962) le vice-président se trouva être Alain Resnais.
Doc Jivaro ne fera à aucun d’entre vous l’injure de rappeler qui était Alain Resnais.
Doc Jivaro
07:31 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Cinéma, Film, Grenier de la BD, Justice, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : king kong, calvo, poïvet, giff.wiff, alain resnais, empire state building, bd collections anciennes, tarzanides du grenier, doc jivaro
01/08/2018
Les Tarzanides du grenier n° 313
L'Empire State Building, vous connaissez ? Ses bâtisseurs ajoutèrent, dit-on, une flèche à son sommet afin que sa hauteur surpasse celle de la Tour de l'ingénieux Eiffel. Mais combien d’étages ? demandez à KING KONG qui en escalada la façade, (la preuve visuelle nous en étant donnée par le film de 1933).
Doc Jivaro l’avoue : l’existence d’un journal illustré de huit grandes pages et portant en bandeau KING KONG pour titre, était sortie de ses souvenirs. Le hasard, seul, vient de remettre entre ses mains le numéro 10 de juin 1948 de cet hebdomadaire. Ainsi il ne lui reste plus qu’à en acquérir les douze autres pour profiter pleinement de la collection.
Hélas ! l'animal ne parvint pas à captiver les gamins. La cause en était-elle son scénario ? Trois dessinateurs dont deux particulièrement connus : Calvo puis Poïvet tracèrent la silhouette velue du gorille mais en le réduisant à une taille passe-partout absolument contraire à celle, colossale, de l’original.
Doc Jivaro s’est donné pour habitude de commenter uniquement les BD dont il connaît personnellement les qualités et, éventuellement, les défauts. Aussi ignore-t-il trop les treize numéros parus de King Kong, pour se risquer dans des propos infondés. Il se limite pour l’instant à supposer que l’une des causes du non succès fut peut-être le prix à l'unité : quinze francs. Au même moment ses concurrents de même format se vendaient douze ou treize francs … Toutes petites différences, penserez-vous. cependant, en 1948 deux francs, trois francs n’étaient pas peu de chose dans la poche des enfants populaires. L’homonymie entre le nom d’un film et le nom d’un journal nous rappelle les correspondances nombreuses entre le cinéma et la bande dessinée. D’ailleurs, en France, lorsque à l'attention des adultes fut publiée la première revue d’étude des bandes dessinées (GIFF-WIFF en 1962) le vice-président se trouva être Alain Resnais.
Doc Jivaro ne fera à aucun d’entre vous l’injure de rappeler qui était Alain Resnais.
Doc Jivaro
07:00 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Cinéma, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : king kong, alain resnais, giff wiff, calvo, poïvet, empire sate building
20/10/2015
Dimanche : journée sans sang
INTERDIRE LA CHASSE ?
IMAGE (tronquée) CALVO
"La Bête est Morte"
Si vous en avez lu le texte (1944-45) rédigé par DANCETTE, vous en avez repéré et regretté les erreurs et les censures politiques.
15:34 Publié dans Actualité, animaux, Arts, BD, BD anciennes, Consommation, Dessin humoristique, Journaux, L'avis des bêtes, La vie des bêtes, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : calvo, dancette, la bête est morte, gallimard, chasse interdite, pétition appel pour le dimanche sans chasse, association pour la protection des animaux sauvages