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27/08/2023

Tarzanide n° 561

 

Pas Mozart : Nose Art

 

 

Longtemps avant Pearl Harbor attaqué par le Japon belliciste en décembre 1941 les z’américains s’inquiétaient d’une insécurité permanente dans les mers de Chine. Une bande dessinée datée de 1934 et due à Milton Caniff en informait les « Masses populaires » du capitalisme. Le sujet en était : un vieux rafiot piraté par une armada de jonques dirigée par une jeune femme aussi belle que cruelle : Lady Dragon. Peut être, ici, l’occasion de rappeler que le premier Dracula fut une vampire, c’est à dire une vamp et non pas un homme.

 

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Réédition année 1990

 

En France, pays de l’Ouest de l’Europe, la guerre atroce entre le Japon et l’Amérique du Nord, ne préoccupa pas nos populations exploitées par une Allemagne nazie alliée aux militaristes d’Hirohito, ceux ci réactivant l’ancestral racisme du Shinto. : en dépit de cette indifférence populaire, Marijac publia dès 1945 et dans son COQ HARDI une première BD relative à cette paradoxale « Guerre du Pacifique ». Cet épisode eut tout bonnement pour titre : Tonnerre sur le Pacifique. Par la suite deux autres BD les plus connues et traitant du même sujet lorsque j’étais un écolier, furent Buck Danny « et » Garry. Buck Danny nous venait de l’hebdomadaire belge SPIROU pendant que Garry était produit par l’éditeur lyonnais Impéria. Les batailles aériennes s’y exhibaient nombreuses mais, assurément, celles de Buck Danny étaient mieux documentées que celles d’un Garry dessiné par Molinari.

 

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Buck Danny, 1948                                                   Garry, 1954

 

Regardez bien l’une et l’autre : toutes deux souffrent d'une grande absence. Car en réalité sur le nez de certains avions américains, pas toujours mais souvent, on voyait des décorations, des illustrations. Certaines d’entre-elles représentaient des personnages de dessins animés, par exemples : Buck Bunny, ou Betty Poop. Mais d’autres, le plus souvent, figuraient l’érotisme : des créatures féminines demi-nues souvent en porte-jarretelles tendu sur les cuisses. D’autres encore, plus féroces, contre l’ennemi « face de citron » : et menaçant de tout dévorer dans leur grande gueule de dents de dragon jamais rassasiée.

 

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Hélas pour nous enfants de ma génération de telles œuvres d’art animant le nez d'avions américains, n’apparaissaient pas dans les histoires illustrées que nous regardions. L’Histoire Officielle les appelle : NOSE ART.

 

Banzaï ! Banzaï ! Banzaï !

 

Notons que les cruautés terribles auxquelles s’adonnèrent les japonais pendant la deuxième guerre mondiale n’empêchèrent pourtant pas la nécessaire alliance stratégique du Japon et des USA contre un ennemi mondial mafieux : Le Communisme. Et que si les staliniens Thorez et Duclos en 1945 avaient pris le pouvoir en France vous n'auriez connu ni Gaston Lagaffe, ni Isabelle Adjani et encore moins Superman, lequel aurait été remplacé par le surhomme soviétique : Stakanov.

 

- Stakanov ! Qui ça ?

 

 

Doc Jivaro

 

13/08/2023

Tarzanide n° 560 destiné à Bob, fidèle lecteur, pour son voyage éternel.

 

LA NUIT DES ÉTOILES

 

- Regarde ! Regarde : des étoiles filantes !

 

Monsieur mon père que j’appelais Papa, désignait du doigt le ciel nocturne. Effectivement des étincelles, des filaments lumineux allaient et venaient, inhabituels. Nous marchions alors au beau milieu de la rue du repos déserte, à l’endroit même où elle enjambe le ruisseau des Étourneaux. C’était le quinze août et nous revenions de la gare SNCF après avoir fait l’aller et retour visiter la sœur cadette de ma mère : Camille. Celle-ci était mariée au forgeron Rougeon dans le gros bourg de Chenérailles en Creuse.

 

Bien sûr, papa savait fort bien qu’il ne s’agissait pas d’étoiles faisant la course dans l’obscurité du ciel. Mais moi …

 

Je ne me souviens pas d'une BD ayant pour sujet  « La Nuit des étoiles filantes ». C'est ce qui m'amène à recourir à une page illustrée humoristique traitant des phénomènes célestes parmi lesquels s'aventure une certaine NOUNOUCHE.

 

 

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Mais qui est Nounouche ? Une petite ourse bien sympathique, voyez ça. Son créateur s’appelait : DURST et répondait au prénom : André. La première édition des aventurlures turlututu de Nounouche date de 1938 en Belgique. Même créée pour les « Enfants de France » à Liège. Puis dix années après ii y eut une seconde réédition de moindre qualité et imprimée à Lyon par Giraud-Rivoire. L’édition originale compte trente numéros. Autre différence entre la première et la seconde formule : la première contient une double page intérieure non numérotée et présentant un dessin « à système » : le personnage de Nounouche est découpé, devenant mobile à l’ouverture de l’album.

 

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Ce personnage Nounouche est aujourd’hui complètement méconnu des jeunes lecteurs de Dragon Ball et autres mangas. Il faut avouer que Nounouche, La Petite Ourse, était plutôt destinée à un public de fillettes … mais ça ne me gênait pas étant petit garçon.

 

- On va se moquer de toi, Jean la fille !!

 

Doc Jivaro

 

06/08/2023

Tarzanide n° 559

ZIG ET PUCE dans la POCHE

 

- C’est un pistolet pneumatique ! Tu vas voir : tu appuie sur la grosse gâchette et ça fait péter un bout de papier. Comme ça t’auras pas à acheter un rouleau d’amorces. T’économiseras.

 

D’habitude, ma tante m’apportait des histoires en images écrites, imagées.

- Tiens ! tu ne sais pas encore lire mais ton grand-père Baptiste te les lira quand tu regardes les images.

 

- Bonjour Marthe ! Ça y est tu lui apportes encore des guignols ! Comme s’il n’en avait pas assez.

 

Marthe était du même âge que mon père et nous venait de Ahun. Maman d’un garçon prénommé Jean, un peu plus âgé que moi.

 

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Révolver, BROWNIE-GUN, 1950 ?

 

J’ai conservé l’engin, voyez sa photo. Chaque 1er janvier Marthe me faisait cadeau de livres et, parmi eux, celui portant pour titre MONSIEUR POCHE. Publié chez Hachette. Daté de 1939 ce personnage était créé par Alain Saint-Ogan, d’abord dans un hebdomadaire pour adultes ayant pour titre « Le Dimanche Illustré ». Il venait après ZIG ET PUCE qui firent la réputation du même Saint-Ogan.

 

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C’est ainsi que je connus Monsieur POCHE avant de connaître les fameux ZIG ET PUCE. Monsieur Poche est accompagné d’un animal pas familier en Europe ni en Australie : un kangourou nommé Salsifis. De leur côté ZIG ET PUCE n’allaient pas sans un pingouin appelé Alfred puis devenu, bien plus tard, la mascotte du festival BD dans Angoulême.

 

Incorporé dans l’Armée Française dès le début d’une dite « Drôle de guerre » Alain Saint-Ogan rédigea après coup un livre de  « mémoire du contingent », en 1946, chez Arthème Fayard et intitulé « Sans tambours ni trompettes » et illustré par ses soins. Aucun fait héroïque, simplement un ensemble de combines pour se tirer d’affaires malgré les violences de l’époque.

 

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A ce moment là, Ludovic, un voisin de Saint-Ogan s’amusait des dessins de ZIG ET PUCE en les qualifiant ou disqualifiant de : « couillonnades » et quelques-uns des commentateurs écrivaient Alain « de » Saint-Ogan comme si celui-ci était un rejeton de haute noblesse.

 

Ah ! Ma cousine Marthe n’était évidemment pas Marthe Richard même si elle connut bien une certaine « Grande Marcelle » restée fameuse dans les bureaux et les ateliers des Usines Saint Jacques montluçonnaises du temps de mon grand père et de mon père. Tout à côté de l'ancien bistro à l’enseigne suggestive « Le va-et-vient », Quai Louis Blanc.

 

- C'est bien beau votre petit baratin. Mais n'oubliez pas de rappeler que Saint-Ogan ancra définitivement l'emploi de bulles, de fumettes, de ballons et de phylactères dans la bande dessinée française pour indiquer la parole de chaque personnage - Cocorico !

 

Doc Jivaro

 

30/07/2023

Tarzanide n° 558

Quel Nyctalope ?

 

Pas besoin de beaucoup de baratin ces deux couvertures se rattachent à la littérature illustrée populaire souvent méprisée. Mais voila la question : l’une est a destination des adultes, l’autre des enfants. Devinez un peu laquelle s’adressait aux grandes personnes.

 

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A Tout Cœur, 1956       Jean Lynx, 1949

 

Eh oui : la plus mièvre des deux, celle du couple en promenade champêtre chaste, c’est celle destinée aux femmes en âge d'être mariées. Mais ne croirait-on pas que les deux hommes se bagarrant jusqu’à mort sur l’autre couverture s’adressait non pas aux enfants mais plutôt aux personnes adultes en âge d’affronter les risques de la vie ? Mais il faut savoir qu'à l'époque que les romances destinées à l’attention des jeunes filles proches du mariage, devaient être, comme on dit « a l’eau de rose » et que cette tendre coloration ne devait en aucun cas résulter d’une goutte de sang humain mêlée à l’eau.

 

Les éditions Ray–Flo éditaient ce JEAN LYNX le nyctalope, (ce qui n’est pas une expression cochonne). Si des copains en culottes courtes ne m’avaient pas prêté des exemplaires tels que : Sogor le corsaire ou encore JIM CARTOUCHE, je n’aurais pas connu les Editions RAY-FLO lorsqu’en pantalon de golf je jouais aux billes.

 

Au jeu de billes j’appartenais à la catégorie des « tireurs » : je devais à bonne distance lancer successivement plusieurs billes pour démolir un petit paquet pyramidal de quatre billes. Et celui qui installait le petit paquet attendait tranquillement que nous perdions nos billes en ratant la cible. C’était presque toujours lui qui repartait le soir avec ses poches pleines de billes quand nous autres « tireurs » retournions chez nous les poches vides. C’est comme ça que je pressentis qu’il valait souvent mieux être commerçant que client. Mais je n’en ai pas tenu compte au cours de ma vie.

 

Doc Jivaro

 

23/07/2023

Tarzanide n° 557

CYCLONE CONTRE JUMBO

 

Comme vous êtes tous friands de la Collection MARVEL COMICS alors forcément vous appréciez Spider man, Hulk, Iron man, ou encore … ou encore CYCLONE.

 

- Qui ça : CYCLONE ?

- Ah ! Je me trompe c’est vrai. CYCLONE n’est pas de naissance r’américaine. Surtout pas de votre génération d’a présent. Cet « Homme Atomique » est d’origine italienne, mettons de 1947, lorsque j’étais gamin.

 

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D’abord imprimé sur un format dit « a l’italienne » c.a.d. sur des feuilles rectangulaires dont la longueur constitue l’horizontale de la lecture, CYCLONE, ensuite, conserva ce même format mais en le basculant pour que l’écriture se fasse parallèle à la largeur devenue la base.

 

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En France la parution de la BD CYCLONE fut périodique : Il fallait guetter chez le marchand de journaux sa présence imprévisible. Toutefois, en 1947, nous pouvions aussi rencontrer CYCLONE dans un journal illustré hebdomadaire intitulé PARIS–JEUNES AVENTURES. C’est d’ailleurs dans le numéro 54 de 1947, que le formidable CYCLONE se fait momentanément « mettre la tête au carré » par un autre colosse nommé JUMBO.

 

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- JUMBO ? Mais c’est un éléphant !

- Ouais ! Les pachydermes n’étaient pas rares dans les bandes dessinées de notre enfance. Nous connaissions DUMBO, JUMBO, TANTOR, etc … Il y eut même un écolier de l’école Voltaire que nous surnommions JUMBO à cause de ses oreilles qui nous paraissaient trop larges pour sa tête.

 

Contrairement aux super héros des comics MARVEL, généralement vêtus d’un collant moulant leur musculature, CYCLONE se présente sous l’aspect d’un gaillard en habits civils. Parfois même il arrive avec une chemisette à manches courtes et une culotte courte : le short. Et c’est par un écolier d’origine italienne que j’appris l’identité du dessinateur de cet « Homme Atomique » : c’était COSSIO. Très productif COSSIO travaillait aidé de ses deux frères. Nous lui devons aussi un des monuments de la bande dessinée transalpine de l’époque de Mussolini : ALAIN LA FOUDRE (Dick Fulmine). Ce champion toutes catégories devait disparaître comme beaucoup d’autres par l’effet de la maudite loi du 16 juillet 1949 votée par une alliance contre nature, celle communiste-catholique.

 

Mais peut-être ignorez-vous qu’un Abbé Pierre colporteur d’immigrés plus ou moins clandés en France, eut souvent de la sympathie pour certains staliniens du Parti qui ne part jamais.

 

Doc Jivaro

20/03/2021

Tarzanides n° 489

NUIT R’AMERICAINE

 

 

Réalisé sinon réussi par Truffaut (François) ce film français bourré de simulacres, de mensonges entre personnages tire son titre d’un procédé cinématographique visant à tromper le spectateur : lui faire croire qu’il assiste à une scène nocturne alors qu’elle se déroule en pleine journée. Pour obtenir cette illusion optique trompeuse, les techniciens d’Hollywood utilisaient différents filtres placés devant l’œil de la caméra pour uniformiser en les assombrissant les décors et les acteurs. Nous avons tous connu cette supercherie, notamment dans les westerns : Kirk Douglas, Alan Ladd, Mitchum, etc, etc, … Tous sous un soleil lunaire.

 

Cependant, le pays de Clémenceau et Landru utilisa dans des histoires en images colorées un procédé simple suggérant une ambiance nocturne, longtemps avant les simulations r’américaines. Vérifions ça dans un épisode des PIEDS-NICKELES daté du 23 avril 1914 (eh ouais : 1914).

 

 

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Le bleu transparent domine et l’on sait que le bleu dans l’inconscient collectif de notre pays a comme une signification de peur (bleue) et d’aveuglement (n’y voir que du bleu). Une telle constante trouve peut-être son origine dans les antiques affrontements entre guerriers gaulois et légionnaires latins : les hommes et les femmes de la Gaule souvent entièrement nus pour batailler, se teignaient parfois de bleu le corps.

 

Dans les BD de notre jeunesse il se pratiquait aussi, pour suggérer la nuit la division oblique d’une image en deux parties : jaune, bleue. Par exemple, Buffalo Bill dessiné par René Giffey, du 13 janvier 1951 et dans Le Grand Magazine TARZAN.

 

 

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Doc Jivaro peut bien évoquer ces publications anciennes mais la question aujourd’hui est la suivante chez les producteurs de BD américaines de Marvel : quel acteur va-t-on choisir pour incarner le super héros CAPTAIN AMERICA ? Ce personnage virtuel fut créé dès le début de l’entrée en guerre des Etats-Unis, affrontant simultanément et le IIIe Reich et l’Empire Japonais. Pourvu de lui conserver son bouclier rond invulnérable, les petits blancs décadents d’à présent sont capables de le présenter sous l’aspect d’un Mohammed Ali enroulé dans un tapis à prières, nouveau rouleau compresseur pour écraser tous les infidèles.

 

Eh bien ! Ça suffira. N’aggravons pas trop notre cas clinique.

 

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Doc Jivaro