10/10/2015
Les Tarzanides du grenier n° 183
Trois ans avant que notre pays déclara la guerre à l'Allemagne, JUNIOR fut l'un des titres BD les plus applaudis parmi les journaux hebdomadaires commercialisés en France
Deux séries existèrent, celle débutée en avril 1936 ; et celle qui lui succéda en 1947 après une interruption d’à peu près cinq années. La seconde série ne compte que 27 numéros. Un bilan faiblard comparativement aux 282 de la première.
La présence de TARZAN assura, à coup sûr, le succès auprès d'une clientèle essentiellement composée de puceaux. Même s'il faut dire que cet épisode – La Cité des Vampires – correspond au laps de temps pendant lequel le talentueux Burnes Hogarth, n'ayant pas reçu l'augmentation de salaire sollicitée, abandonnera à son élève Rubimor tout le travail à venir. Moins doué jusqu'à en rester malhabile lorsqu'il prend le relais, Rubimor s’acquittera coûte que coûte de sa responsabilité pour atteindre la 87e « Sunday page » du 3 août 1947.
Exemplaire survivant : le final N° 27.
Une seule grande feuille de 56 X 78 pliée deux fois permet d'obtenir huit pages chacune massicotée en 39 x 27,5.
Lorsque l'Éditeur SOLEIL, une cinquantaine d'années plus tard, imprima dans le dialecte de l'indigène parisien la totalité des aventures de Tarzan illustrées par Rubimor, j'étais trop âgé et n'y retrouvais pas les saveurs d'un exotisme imaginaire que mon enfance m'avait fait croire plus important que les jours passés en famille.
Doc Jivaro
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03/10/2015
Les Tarzanides du grenier n° 182
Et ! Vlan ! Spaf ! Krac ! Arg ! Zwoo !
Tous ces coups de poing ! Tous ces bruitages !
KALI, Tarzanide de peu de notoriété, passe un très mauvais quart d'heure, encaissant malgré lui une foutue vache de rossée.
- On n'enrichit pas son vocabulaire avec des onomatopées.
- Des quoi, m'sieur ?
- Des onomatopées. J'épelle au tableau : o. n. o. m. a. t. o. p. é. e. Un S au pluriel. Prenez votre cahier. Problème : un train démarre à 8 h 37 pour un parcours de 130 km. Au même moment et en sens inverse un autre train avec un retard de 10 minutes …
- ÇA y est, ça recommence ! On nous angoisse notre dimanche de flegme à cause du lundi de boulot.
Publié en 1979 par « Jeunesse et Vacances », ce genre de couverture BD exposant une bagarre entre hommes était devenue impossible à trouver en France chez les marchands de journaux pendant la décennie qui succéda à 1950. Censure par ci, censure par là. Censure partout. Pourtant, dans le commencement des années 60, un relâchement se fit chez les mutilateurs : ceux qui périssaient laissaient affaiblis ceux qui vieillissaient. Le surgissement de mai 68 allait précipiter leur mise aux oubliettes.
En réalité, il y eut comme DEUX Mai 68. Celui des syndicats ouvriéristes dont le seul mot d'ordre demeurait : grèves et salaires. Et le second Mai 68, celui qui libérait la pornographie dans les cinémas comme dans la littérature et les bandes dessinées. A côté de l'enfantin Mickey et du Pèlerin Magazine presque grabataire, le quidam pouvait se payer le Marquis de Sade dans les grandes surfaces marchandes.
Nous crûmes rêver : Dieu redevenait sexué.
Doc Jivaro
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26/09/2015
Les Tarzanides du grenier n° 181
Maréchal, LE voilà !
Deux « reliures d'amateur » groupant depuis le 1 jusqu'au 34 le journal hebdomadaire TARZAN de l'année 1941.
La première reliure comprend 10 numéros ; la deuxième 33. C'est dire que le numéro 11 du 16 avril 1941 n'est présent ni dans l'une ni dans l'autre des deux reliures amateur.
On pense généralement qu'aucune reliure professionnelle de l'ensemble des 34 numéros existe.
A plusieurs reprises dans ses éditions, le BDM « Trésors Bandes Dessinées » indique que le numéro 10 de cette série n'est ni numéroté ni daté. Ce n'est pourtant pas le cas dans la reliure amateur numéro 1 où figure le numéro 10 bel et bien daté du 9-4-1941.
Ces deux reliures par un amateur sont sûrement récentes puisque l'image illustrant chacune d'elles est une photocopie collée sur carton rigide. Par contre, les pages intérieures des trente trois numéros de 1941, à en croire le grain de leur papier ainsi que son odeur, semblent bien être celles d'origine imprimées en « zone libre » sous le gouvernement d'armistice du Maréchal Pétain.
Le BDM – encore lui ! - des années 2009-2010 indique que deux numéros longtemps ignorés – les 35 et 36 – ont été découverts pendant l'année 2007.
Docteur Jivaro ne les a toujours pas vus.
L'éditeur fut Del Duca, d'abord à Vichy, capitale éphémère d'une France réduite de moitié ; puis à Nice, ville anciennement d'appellation grecque et dans laquelle plusieurs des riches fortunes de France se réfugièrent avant même la fameuse « poignée de mains » dans Montoire.
Pour se tenir à la mode politique du moment, les 9 numéros débutants promettaient à chaque nouvel abonné une enveloppe contenant des photos du Maréchal P. Toutefois, avec le numéro 10, l'enveloppe et ses photos sont toujours promises mais sans faire mention du Maréchal P.
On sait que l'année 1941 favorisa dans nos villes et villages la prolifération des portraits du vainqueur de Verdun. L'ancien almanach des Postes et Télégraphes de cette même année, ne rata pas l'occasion de satisfaire le voyeurisme populaire.
Lorsque parut le tout premier journal français à porter TARZAN pour titre, nous étions le 29 janvier 1941. C'était un mercredi.
Avis à tout collectionneur pointilleux.
Docteur Jivaro
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12/09/2015
Arizona
Cet album arrangé sous quatre plats de carton souple, assemble quelques-unes des premières adventures humoristiques de LUCKY LUKE. Son copyright date de 1951, en Belgique, pays des moules-frites et des derniers Bars à Hôtesses légalement prospères.
Ce graphisme de couverture est de 1951 pendant que celui des pages intérieures date de 1946.
Sa cote peut s'élever jusqu'à 250 euros ! C'est exagéré, mes amis. Lucky Luke n'étant alors qu'un nouveau venu démuni de parrain capable de le pousser-hausser du cul, son nom ne figure même pas en couverture.
Pareil en cela au débutant Mickey ainsi qu'aux premières heures de Betty Poop, Lucky Luke ne possède que huit doigts pour deux mains. Cette infirmité par laquelle votre psychanalyste interprétera quelque castration symbolique, s'explique surtout par une recherche de facilité pour le dessin lorsqu'il s'agit d'animer des mouvements manuels d'un personnage dessiné pour le cinéma. Elle n'a donc pas réellement de justification dans une image inerte comme le sont toutes celles de la Bédé proprement dite.
Ah ! vous y constaterez aussi qu'au commencement de ses chevauchées esseulées, le cow-boy fantaisiste créé par MORRIS (1923-2001) ne pince pas le mégot d'une cigarette entre ses lèvres. En somme, la censure pratiquée depuis les années 70 n'a rien à lui reprocher, sauf peut-être, de ne jamais prévoir une démocratique « remise de peine » en faveur des canailles frères Dalton.
La quinzième page de cet Arizona de 1951 fut précédemment publiée dans le numéro 451 de SPIROU du 5 décembre 1946. Les teintes en sont identiques à leur base colorimétrique, mais plus vives en saturation dans l'album.
Docteur Jivaro ne met pas en vente le sien d'album ARIZONA. Par contre, il propose à prix réduit la collection complète de L’ÉTOILE NOËLISTE (1914-1938). Hâtez-vous de lui adresser une proposition d'achat.
Avant que disparaisse le dernier curé désertant volontairement l'église pour que s'y installe le muezzin vrai protecteur des prépuces et des clitoris.
Ryal
16:22 Publié dans BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucky luke, morris, spirou, muezzin, éditeur dupuis, bd, bandes dessinées anciennes, arizona
05/09/2015
Du grenier, les Tarzanides
Lentement (trop), Ryal et le Docteur Jivaro réaniment le blog BAR-ZING dont il faut dire qu'il n'est pas du goût de ceux-celles qui ne l'ont que mauvais le goût.
Pour ce samedi, le retour des
TARZANIDES DU GRENIER
Avons-nous besoin de rappeler le nom du réalisateur de ce dessin ? C'est un classique archi-connu. M'ouais ! Et alors ?
- Et alors, regardez bien les jambes de cette pimbêche de N'ANI. Sa jambe gauche surtout. En fait c'est la patte postérieure gauche du lion qui semble faire office de membre humain. Amusant, non ?
Cette image éditée le 26 mai 1948 dans L'ASTUCIEUX n° 55 est datée du 01-02-1948 dans son original d'outre-Atlantique.
Doc JIVARO ne va pas fatiguer dès le début les quelques forces récupérées pendant un mois. Aussi s'arrête-t'il ici pour aujourd'hui.
Ryal
16:29 Publié dans BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan, journal l'astucieux, bd, bandes dessinées anciennes
11/07/2015
Les Tarzanides du Grenier n° 117
Dès la naissance d’une carrière appelée à devenir prestigieuse, PELLOS est sollicité par Robert Offenstadt pour participer à la création d’un tout nouveau journal illustré visant une clientèle de jeunes gens. Il s’agira de JUNIOR, quatre pages géantes de BD hebdomadaires importées d’Amérique du Nord. On est alors en 1935. PELLOS assurera la présence française au milieu des produits étrangers de haute tenue : Tarzan, Alley Oop, Red Ryder, etc. Outre FUTUROPOLIS, il créera un Jean-Jacques Ardent au moment de la déclaration de guerre lancée par la France à l’Allemagne. La bande dessinée jouait ainsi son rôle, trop modeste il est vrai, de soutien auprès d’une armée cocardière quelque peu obsolète en face d’une Wehrmacht moderne et revancharde.
Les professionnels de la mémoire BD présentent fréquemment des extraits de futuropolis… par contre, Jean-Jacques Ardent demeure presque toujours comme quantité négligeable. C’est donc par esprit de contradiction que nous présentons, ici, un fragment paru dans le numéro 200 de JUNIOR en janvier 1940.
Pendant l’occupation allemande du pays de Pierre de Coubertin, PELLOS continua son œuvre. Il travailla principalement dans ROBINSON, hebdomadaire doté de huit pages et publié à Nice. D’autres français travailleront en sa compagnie : Pierre Billon, Pommert, Max André d’Azergue… Pommert mériterait d’être redécouvert.
Avec Compagnon MICHEL, Pellos conforte sa position d’auteur de BD où le sport tient une place essentielle. Et, dans ce cas, c’est l’alpinisme qui occupe le terrain, c.a.d. la montagne.
À cette époque, Pellos dut faire une concession aux directives politiques énoncées par le gouvernement du Maréchal P. dans le domaine des journaux populaires. Cette concession consistait à renoncer à utiliser des bulles et autres fumettis dans lesquelles et sous l’influence américaine, étaient enfermés les paroles, les dialogues des personnages.
Contrairement à plusieurs de ses collègues français en BD, Pellos ne fut pas inquiété par une épuration gaullisto-communiste appliquée après la disparition de la Kommandantur et de ses collaborateurs trop zélés. Il continua son art de plus en plus spécialisé dans les séries sportives : le ski, la boxe, le cyclisme, le football. Toutefois l’escrime et le tennis n’attirèrent pas le style magistral de son graphisme aussi hâtif qu'enthousiasme.
Dans Zorro, : Et vlan ! prend ça dans la tronche ! Tricheries, calomnies, dopages, rancunes et menaces de mort, Pellos ne nous épargne rien du monde « vertueux » des sports en tout genre.
Aujourd’hui, les BD ne sont guère publiées que sous la forme d’albums périodiques. C’est dire que le scénario et le dessin sont entièrement complets lorsque l’histoire est mise en vente par l’éditeur. Tel n’était pas le cas pendant les décennies passées de notre jeunesse, celle de mon père et la mienne. En bas de page, le récit portait la mention « à suivre ». Les dessinateurs travaillaient souvent une planche hebdomadaire sans réellement prévoir quel aspect ils donneraient à celle de la semaine à venir. Parfois un problème social rendait momentanément impossible la livraison de la planche à l’imprimerie – grèves SNCF ou encore grèves des services postaux. - Mais reconnaissons que de tels manquements restaient rares, très rares.
Il y eut le cas d’une absence quelque peu spéciale survenue à PELLOS lui-même.
Chapeautés par cet article édité dans le numéro 47 de la Nouvelle Série de ZORRO, année 1953, les derniers mots de notre commentaire seront pour rappeler que Pellos reçut le prix d’Angoulême en 1976.
Docteur Jivaro
18:22 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pellos, robert offenstadt, red ryder, robinson, zorro, futuropolis, bd, bandes dessinées anciennes, bandes dessinées de collection