27/07/2021
Tarzanide n° 508
TOKIO OLYMPIQUES 2021
Il faut le dire, l’avouer même : dans le pays de De Gaulle et Pétain la Bande Dessinée ne s’est jamais vraiment préoccupée de choisir les évènements sportifs comme sujets de ses scénarios. Toutefois, pendant l’année 1958 l’éditeur ARTIMA fait paraître le titre OLYMPIC, un mensuel de 32 pages qui s’étendra sur une durée de 42 numéros.
Recueil OLYMPIC numéro 1 à 6. Doc Jivaro présente ici la dernière page du n° 1 suivit de la première page du n° 2.
« Je ne reconnais pas les dessinateurs habituels » me disait Michel, un enfant d’à côté. Et il avait raison ! Moi, en 1958, je ne lisais pour ainsi dire plus de bandes dessinées. Aussi me sembla t’il que le contenu de cet OLYMPIC était de provenance anglaise donc ce inhabituel chez ARTIMA dont nous connaissions les Bob Dan, Cioran, Leguay, Mellies, Gosselin, etc, etc. Quant à cet enfant d’à côté j’allais bientôt lui faire cadeau de toute une armée dont j’avais été le seul commandant en chef : ma collection d’une centaine de petits soldats de plomb.
Un de nos plus grands créateurs de BD fit pourtant exception par contraste d’avec notre désintérêt général des sports dans nos illustrés destinés à la jeunesse : C’était PELLOS. Non seulement il illustra très tôt des rubriques sportives mais beaucoup de ses personnages vivent des aventures dépendantes de la boxe, du cyclisme, du ski, du foot sans oublier cette caricature des acrobaties et des grimaces sportives qu’est le catch.
Extrait de Zorro 4e trimestre 1950
En 1939 et pour le grand hebdo JUNIOR des Frères Offenstald, PELLOS inventa un sportif de haut niveau qu’il fera recruter par l’armée française : Jean-Jacques Ardent. Ce champion suit une préparation intensive pour affronter un formidable homme préhistorique recréé par un savant fou (encore un!) : le Docteur Mackenvicht. Jean-Jacques s’entraîne à la natation conseillé par un certain Johnny Weissmuller, celui-ci authentique médaille d’or du 100 mètres.
Extrait de Junior n° 160, avril 1939
Doc Jivaro
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22/07/2021
Tarzanide n° 507
KAAMELOTT
Étant né en décembre 1942 et pas dans une famille de lettrés, je n’entendis parler d’un roi Arthur et de sa cité forteresse que sur les pages d’un hebdromadaire de BD en 1939. C’était HOP LA !
Le fils du dernier maréchal ferrant dans le bourg de Chenérailles en Creuse disposait d’au moins une centaine de journaux illustrés parmi lesquels il me laissait choisir. La série PRINCE VAILLANT signée de Foster polarisait mon attention. Dans le numéro 95 du 1er octobre 1939 l’adolescent PRINCE VAILLANT faisait une entrée fracassante en présence du Roi Arthur, celui-ci flanqué du magicien Merlin. Rien à voir avec l’actuel film venu du festival de Cames année 2021, film par lequel Camelot est orthographié Kaamelott. Je n’ai pas suivi les épisodes TV et n’irai pas non plus voir leur suite filmée constituée, dit-on, d’une parodie de la légende arthurienne. Comme si une légende n’était pas déjà une parodie !
Dans ce même numéro HOP LA ! de 1939 le nombre de pages est réduit à huit au lieu des douze habituelles. Une réduction due à l’entrée en guerre française contre l’Allemagne. A cet instant le jeune dessinateur Souriau, premier illustrateur français des aventures de TARZAN, est « rappelé sous les drapeaux ». C’est alors qu’une certaine Fiora le remplace, dessinant de façon naïve le personnage TARZAN pour l'épisode où le seigneur de la jungle apparaît comme un chevalier croisé que l’on pourrait imaginé venu de la Table Ronde du palais de Camelot.
Hop-Là ! , 15 octobre 1939
Étant gamin j’imaginais le Roi Arthur roi légendaire de Bretagne, chez nous. Ce n’est que plus tard que j’appris qu’il régnait en Angleterre, au Sud du fameux mur que construisirent les Centurions romains de Hadrien. Pas une camelote ce mur !
Doc Jivaro
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20/07/2021
Tarzanide n° 506
GARE AU GORILLE !
Si nos vieux collectionneurs de BD anciennes admirent le rôle essentiel d’un MARIJAC dans la Bédé française au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, plus rares sont ceux qui savent que le créateur de COQ HARDI s’inspira parfois de faits réels vécus par les maquisards de notre pays. D’autant que le même MARIJAC connut bien un authentique résistant gaulliste : PONCHARDIER.
Oui ! ce n’est pas une blague : Ponchardier est le créateur d’un héros de série noire : Le Gorille. Et c’est un souvenir pour Doc Jivaro d’avoir vu dans un cinéma de Bourges en 1958 la tête de Lino Ventura entre deux épaules massives dans le film : Le Gorille vous salue bien.
C’est Ponchardier qui aida Marijac à obtenir les lots de papier nécessaires à la parution régulière de l’illustré COQ HARDI, lequel fut d’abord imprimé sur quatre pages et publié tous les dix jours avant de réussir, à partir de 1946, une diffusion sur huit pages dont quatre en quadrichromie.
Ponchardier n’était pas le seul dont les réussites guerrières pouvaient être adaptées à certains aspects des bandes dessinées signées de Marijac. Il y eut aussi certains faits réussis par Dupontel, tel celui publié sous le titre Colonel X dans le numéro du 19 janvier 1950 et dessiné par Mathelot.
Ces mêmes vieux collectionneurs ont appris depuis longtemps qu’un certain Jacques Chirac pendant son enfance appartenait à la Tribu des Coqs Hardis fondée par Marijac et son spécialiste aux Affaires Indiennes appelé Joë Hamman. Mais on raconte moins que Wolinski se frotta lui aussi contre l’un des totems de Coq Hardi. Oui, vous savez bien : ce Wolinski qui caricaturait salement le soldat Le Pen pour sois-disant préserver les musulmans contre le « fascisme » et qui, nigaud politique, se fit finalement mitrailler par de jeunes musulmans.
Ainsi va le monde réel.
Doc Jivaro
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14/07/2021
Tarzanide n° 505
Citoyen JEANTET
Encore publiée en 1955 dans le journal BD communiste VAILLANT la rubrique politique CITOYEN JEANTET cumulait diverses interprétations relatives aux évènements révolutionnaires survenus à partir de 1789. Toutes n’avaient qu’un seul but : faire croire aux enfants, en particulier ceux venus de la classe populaire, que toute l’Histoire de France passée conduisait de façon rationnelle à une prise de pouvoir politique totalitaire par le seul Parti Communiste alors Stalinien.
Mais peut-être croyez vous que tout débat politique était et est encore interdit dans les journaux pour enfants en France. Auquel cas vous n’étiez pas écolier lorsque Maurice Thorez promettait d’ouvrir les portes de Paris à l’arrivée de l’armée soviétique et que l’illustré VAILLANT éditait « Fils de Chine », une apologie de Mao Tsé-Toung.
« Le Citoyen Jeantet » est écrit par un certain Pierre Castex sans que je me donne la peine de savoir si oui ou non ce PIERRE était apparenté à notre Premier Ministre actuel Jean Castex. Mais parmi les exploits révolutionnaires le Pierre Castex du Parti a-t-il raconté l’assassinat de la Princesse de Lamballe par un groupe de Citoyens Jeantet, celle-ci finalement décapitée puis coupée en morceaux sur lesquels urinaient et se masturbaient les ancêtres politiques des rédacteurs de l’HUMANITE ?
Mais le plus malin, récemment et à propos du bicentenaire du 14 JUILLET 1789 ce fut le camarade Mitterrand : sur l’un des quais de la station de métro Bastille il fit réaliser une imagerie célébrant non pas 1789 mais 1830 et ses dites « Trois Glorieuses ».
Nous parlerons prochainement - plus en détail – de ce Citoyen Jeantet longtemps présent sur une des pages de l’hebdomadaire VAILLANT « Le Journal le plus captivant », lequel utilisait parfois des gamins et des gamines pour se commercialiser en recrutant de nouveaux lecteurs et lectrices.
Doc Jivaro
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11/07/2021
Tarzanide n° 504
Orage sur la prairie
« Qui peut me citer des départements français ? Mais attention sans les lire sur la grande carte de France exposée devant vous. »
Charlot, instituteur de La Voltaire, l’école laïque de la rue Voltaire, venait de se munir d’un long bâton. Pas pour nous tanner la couenne mais pour désigner tel ou tel compartiment tracé-colorié sur la forme de notre pays reconnaissable entre tous puisqu’il était le seul affiché entre les quatre murs de notre classe.
Charlot aurait mieux été inspiré en nous interrogeant sur les noms de plusieurs des états r’américains, surtout ceux que nos illustrés peuplaient de rivalités entre cow-boy et indiens.
Et, justement, tiens ! Le journal de Bédé YOUPI dans son numéro 1 daté de 1948 venait de nous proposer sur sa seizième page une carte de France sur laquelle des tribus indiennes s’étaient emparé de notre pays pour se le distribuer entre-elles.
Remarquez bien que le dessinateur n’oublia pas de mentionner l’île de Corse ainsi que tout le sud de l’Afrique comme territoires français, notamment l’Algérie administrée en deux départements. Tout un territoire historiquement d’appartenance occidentale depuis les conquêtes païennes réussies par la Rome Antique. Les musulmans d’aujourd’hui revendiquent pour eux des territoires conquis de façon guerrière par l’Islam alors que beaucoup de ces territoires sont historiquement de notre civilisation.
L’instituteur Charlot ? une appellation ironique de nous autres gamins dont nous héritions d’élèves plus anciens que nous. C’était un surnom qui s’expliquait parce que cet homme de taille modeste portait (sous son nez, bien sur), une petite moustache pareille à celle d’un Hitler, Hitler n’ayant pas eu pourtant l’habitude de jouer au charlot.
- Il ne peut pas nous en vouloir : nous ne le surnommons pas Hitler, disait-on entre nous.
Doc Jivaro
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05/07/2021
Tazanides n° 503
ZEMBLA
De provenance italienne ZEMBLA n’est qu’un clone de Lord Greystoke allias TARZAN, clone apparut en 1963 chez l’Editeur Lug logé dans l’ancienne capitale des gaulois romanisés : Lyon.
Il est habituel de signaler que ce ZEMBLA fut d’abord inventé par Marcel Navarro pour concurrencer un autre tarzanide qui l’avait précédé dès l’année 1958 : AKIM. Ce même AKIM ayant profité de la disparition de l’hebdomadaire TARZAN édité par l’italien Del Duca . Zembla devait disparaître à son tour en 2003.
Comparé à d’autres Tarzanides, ce ZEMBLA possède une particularité devenue rare chez les émules de TARZAN : son pagne en peau de fauve est suspendu à une bretelle passée sur l’épaule gauche. C’est en cela l’influence des premières images BD présentant le héros inventé par E. R. Burroughs.
Rex Maxon, 1931 Harold Foster, 1932
Mais le plus singulier dans les aventurlures de ce ZEMBLA c’est la présence d’un personnage coiffé d’un chapeau haut de forme, personnage nommé Rasmus et qui est, à l’évidence une caricature de … MANDRAKE. On ne présente plus ce célèbre magicien créé en 1934 par Lee Falk et Phil Devis.
Mandrake sa parodie Mandrake le vrai de vrai
Doc Jivaro ne se sent pas mauvaise conscience d’interrompre ici, subitement, ce commentaire à propos d’un des Tarzanides qui fut l'un des plus populaires en raison même de la facilité des scénarios ainsi que de la banalité fréquente du graphisme.
Doc Jivaro
15:54 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zembla, tarzan, lee falk, phil devis, éditions lug, marcel navarro, akim, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, doc jivaro