27/06/2024
Tarzanide n° 600
L'INTREPIDE - IL TINTORRETO
Années 80, années 90 de 1900, bien sûr. Il m’arrivait certains dimanche, tôt matin, d’aller zieuter, renifler dans le Marché aux Puces de la Porte de Montreuil aux abords d’un Paris pas encore pourri quoique du côté de Bagnolet déjà …
- C’est rare ! s’exclama une bonne femme pour m’inciter à lui acheter tout un paquet de lettres manuscrites. Quelques-unes écrites à l’encre violette, celle des écoliers, et toutes adressées à … à Brigitte Bardot ! D’où la mémé vendeuse à la sauvette tenait-elle ces missives ? Certaines phrases étaient comme délavées par la pluie ou … par des larmes.
Sur le sol, une sorte de sac à charbon vide était étalé en guise de présentoir pour des objets aussi divers que l’on pouvait croire destinés à la casse. Parmi eux, un lot d’illustrés dont je connaissais bien le titre : L’INTRÉPIDE. Celui du second format et dans lequel furent hébergées plusieurs des séries expulsées du magazine TARZAN lorsque celui-ci se trouva interdit de publication à cause de la Loi année 1949.
J’achetais.
De retour dans le domicile conjugal, je feuilletais l’ensemble daté du quatrième trimestre 1953. Soudain les pages 20 et 21 du n° 206 de l’année 1953 retinrent mon attention ; en particulier la page 21 pour sa dernière grand image que voici :
Plusieurs des personnages dessinées par l’un des frères Cossio dans cette image, me rappelèrent immédiatement quelques-unes des figures présentes dans les peintures formidables signées par l’un des géants de la Peinture Vénitienne : Jacopo Robusti surnommé « Il TINTORETTO ».
Constatez ça par les indications numérotées ci-après.
Le n° 1 et le n° 2 ne sont que les copies simplifiées de deux personnages présents dans une peinture signée par LE TINTORET et intitulée « Le Miracle de l’Esclave ». Quant au n° 3 il a été puisé dans un autre chef d’œuvre appelé « Présentation de la Vierge Marie enfant au temple ».
En cherchant bien dans l’image BD non signé par Cossio et pour peu que vous connaissiez les chefs d’œuvres réussis par Jacopo Robusti, vous repérerez d’autres silhouettes empruntées à la pantomime grandiose imaginée par cet ancien élève du TITIANO.
Les relations entre l’histoire de la bande dessinée et celle de l’iconographie picturale classique, n’ont motivé jusqu’à présent que des signalements parcellaires. Et nous autres vieux collectionneurs nous assistons à la disparition des bandes dessinées après que beaucoup de leurs auteurs aient imaginé à tort que la pornographie libérée par les années 80 allait prolonger l’existence des journaux illustrés pendant le XXIe siècle.
Parcourez du regard l’étalage d’un kiosque d’aujourd’hui : n’y a pratiquement plus de titres de BD.
Bar Zing
16:34 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacopo robusti, le tintoret, l'intrépide bd, cossio, roland le héros des mers, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, bar zing, la scuola grande di san rocco
23/07/2023
Tarzanide n° 557
CYCLONE CONTRE JUMBO
Comme vous êtes tous friands de la Collection MARVEL COMICS alors forcément vous appréciez Spider man, Hulk, Iron man, ou encore … ou encore CYCLONE.
- Qui ça : CYCLONE ?
- Ah ! Je me trompe c’est vrai. CYCLONE n’est pas de naissance r’américaine. Surtout pas de votre génération d’a présent. Cet « Homme Atomique » est d’origine italienne, mettons de 1947, lorsque j’étais gamin.
D’abord imprimé sur un format dit « a l’italienne » c.a.d. sur des feuilles rectangulaires dont la longueur constitue l’horizontale de la lecture, CYCLONE, ensuite, conserva ce même format mais en le basculant pour que l’écriture se fasse parallèle à la largeur devenue la base.
En France la parution de la BD CYCLONE fut périodique : Il fallait guetter chez le marchand de journaux sa présence imprévisible. Toutefois, en 1947, nous pouvions aussi rencontrer CYCLONE dans un journal illustré hebdomadaire intitulé PARIS–JEUNES AVENTURES. C’est d’ailleurs dans le numéro 54 de 1947, que le formidable CYCLONE se fait momentanément « mettre la tête au carré » par un autre colosse nommé JUMBO.
- JUMBO ? Mais c’est un éléphant !
- Ouais ! Les pachydermes n’étaient pas rares dans les bandes dessinées de notre enfance. Nous connaissions DUMBO, JUMBO, TANTOR, etc … Il y eut même un écolier de l’école Voltaire que nous surnommions JUMBO à cause de ses oreilles qui nous paraissaient trop larges pour sa tête.
Contrairement aux super héros des comics MARVEL, généralement vêtus d’un collant moulant leur musculature, CYCLONE se présente sous l’aspect d’un gaillard en habits civils. Parfois même il arrive avec une chemisette à manches courtes et une culotte courte : le short. Et c’est par un écolier d’origine italienne que j’appris l’identité du dessinateur de cet « Homme Atomique » : c’était COSSIO. Très productif COSSIO travaillait aidé de ses deux frères. Nous lui devons aussi un des monuments de la bande dessinée transalpine de l’époque de Mussolini : ALAIN LA FOUDRE (Dick Fulmine). Ce champion toutes catégories devait disparaître comme beaucoup d’autres par l’effet de la maudite loi du 16 juillet 1949 votée par une alliance contre nature, celle communiste-catholique.
Mais peut-être ignorez-vous qu’un Abbé Pierre colporteur d’immigrés plus ou moins clandés en France, eut souvent de la sympathie pour certains staliniens du Parti qui ne part jamais.
Doc Jivaro
15:41 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cossio, alain la foudre, cyclone l’homme atomique, paris-jeunes aventures 1947, bandes dessinées de collection, tarzanide, doc jivaro
12/11/2021
Tarzanide n° 526
Augustin Trébuchon
Ce 11 novembre de l’année 2021, Marc Menant nous a remis en mémoire l’identité du dernier tué français de la Guerre 1914-1918 : Augustin Trébuchon. J’avoue pour ma part n’avoir jamais entendu parler de cet homme mort dit-on 11 minutes avant l’Armistice enfin signé entre notre pays et l’Allemagne.
Cette information vieille de plus d’un siècle m’a rappelé le début d’une Bédé que je lisais dans le magazine TARZAN pendant l’année 1953. C’était dans le numéro 15 de la troisième série du titre fameux, titre tant redouté par les catholiques et les communistes qu’ils avaient fait voter contre Lui la loi scélérate datée de Juillet 1949.
DUCK HURRICANE remplaçait Buffalo Bill sur les deux grandes pages centrales éditées par Del Ducca et dessinées par Cossio.
La guerre fratricide américaine entre patriotes du sud et envahisseurs du Nord va se terminer. On est en 1865 et les belligérants attendent impatients que la sonnerie au clairon annonce l’Armistice. Soudain un gradé de l’armée du Sud se lance au galop pour une bravade ultime.
Ce jeune cavalier est abattu d’un coup de fusil, le dernier d’une guerre de Sécession à la suite de laquelle les nordistes persécuteront les États du Sud pour servir la cause d'hommes noirs souvent achetés légalement aux esclavagistes musulmans en Afrique.
C’est ainsi qu’apparut dans l’une des BD de mon enfance l’instant dernier d’un combattant du Général Lee, quelques minutes avant un armistice. Toutefois cet homme ne s’appelait pas Augustin Trébuchon mais Tony Trapper, personnage fictif supposons-nous.
Doc Jivaro
17:05 Publié dans Actualité, Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : augustin trébuchon, guerre de sécession, tarzan 1953, tony trapper, cossio, doc jivaro, bandes dessinées de collection, tarzanides du grenier., marc menant cnews, armistice 1918
25/02/2017
Les Tarzanides du grenier n° 243
- C’est la môme aux boutons – ton
Aux boutons de culottes
Pauvre môme pâlotte
Une rengaine à la mode milieu des années 50 du siècle précédent, et dont notre mémoire se souvient d’avoir chanté avec fausseté le refrain tout en roulant à toute vitesse sur la pente de l’Avenue des Étourneaux.
Extraites, sélectionnées, cinq images d’une BD dessinée par l’italien Cossio, le bien mortel créateur de Alain Cassecou, Kansas Kid et Duck Hurricane.
Il s’agit du bien oublié CAVALIER INCONNU dont les navrantures furent publiées du numéro 62 jusqu’au numéro 100 sur une des pages de l’hebdomadaire AVENTURES Paris Jeunes, années 1947-1948.
L’humour, la rigolade. Hop ! hop ! hop ! c’est les boutons du pantalon du gros méchant vilain mexicain. Il les perd tous ! … En particulier ceux de sa braguette. De quoi faire rire les gamins lecteurs et voyeurs. Voyeurs ? Rien à voir, voyez-vous ! Aucun zizi dans l’ouverture. De toute façon la censure n’en aurait pas permis l’affichage.
Lorsque fut publié ce genre de plaisanteries populaires, les garçons portaient des culottes courtes. Il y avait deux bretelles auxquelles se suspendait la culotte grâce à l’intervention salutaire de deux boutons cousus en plein tissu. Preuve que dans le film LA GUERRE DES BOUTONS (celui de 1962) le vrai danger n’est pas de se faire enlever les boutons du col de la chemise mais ceux de la braguette. Danger dont la connotation sexuelle est vérifiée par le fait que c’est une fille qui recoud les boutons.
Nos ancêtres les rois n’eurent que rarement de la discrétion publique. Pendant la période dite Renaissance, Charles Quint et François Ier exhibaient de véritables braguettes rembourrées et peintes de couleurs vives.
L’une de mes deux grands mères, celle qui prit de l’âge dans Montluçon, travailla dès ses treize ans comme couturière dans l’une des anciennes boutiques de vêtements pour l’homme. Elle s’était spécialisée dans la coupe des culottes pour messieurs endimanchés. Culottière qu’elle était pour le gaillard de l'avant. Cela à la veille de la guerre fratricide 1914-1918.
Elle nous racontait quelquefois des souvenirs croustillants. Mais elle tenait toujours à certifier que pour une bonne culottière de l’époque le plus difficile à réussir était :
- La braguette ! … Faillait d’abord s’informer : Monsieur s’il vous plaît, excusez moi : vous portez à gauche ou à droite ?
Un métier qui exigeait de la délicatesse dans le maniement des ciseaux et des aiguilles avant le triomphe du prêt à porter manufacturé, industrialisé.
- C’est la môme aux boutons – ton
Aux boutons de culottes
Pauvre môme pâlotte
Doc Jivaro et Mfcl
18:12 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, doc jivaro, cossio, paris-jeunes aventures, la guerre des boutons, lucette raillat, la môme aux boutons, gabriel bacquier
02/07/2016
Les Tarzanides du grenier n° 219
Oh ! l' oiseau, là haut qu’est ce qu’il est gros !
Ma grand’mère campagnarde envoya ses yeux se percher au sommet d’un des grands arbres qui bordaient le sentier.
- C’est un épervier ! dit-elle.
Me semblait n’avoir jamais vu un n’oiseau si bien découpé sur le jour du ciel, à part le coq du clocher du village.
- Il attend quoi ?
- Il faut bien qu’il mange lui-aussi. Il guette des mulots. Allez, tiens ! au lieu de regarder en l’air, pousse donc à ton tour la brouette.
Nous laissâmes derrière nous, le rapace dont j’appris plus tard qu’il attaque des plumages plus petits que le sien.
Ma grand-mère et moi allions laver toute une énormité de linge dans l’un des étangs qui environnent le bourg de Chenérailles. Mon oncle, artisan ferronnier, salissait beaucoup. Enfin, le linge c’était ma grand’mère qui le lavait, l’ayant fait bouillir dans deux lessiveuses. Moi, mon rôle répondait plutôt à celui d’un vigile : « si tu vois une tête de couleuvre dans l’eau, tu jettes une pierre pour la faire s’éloigner. » ?
Les couleuvres, elles nagent parmi les carpes et les brochets ?
Écolier en vacances, je connaissais au moins un oiseau géant qui parcourait les océans. Un épervier, lui-aussi ; mais avec un chapeau à large bord et orné d’un fier panache. Le capitaine Épervier. L’envergure de ses ailes était comme les dimensions de la voilure d’un galion royal.
D’origine italienne (Captan SPARVIERO pour le scénario et les images), l’ÉPERVIER fut publié en français dans LE « grand magazine d’aventures » redouté par la Presse Catholique autant que par la Presse Communiste : TARZAN. Cet hebdomadaire commercialisé à quelque trois cent mille exemplaires laissait loin derrière lui ses concurrents principaux : VAILLANT et CŒURS VAILLANTS, l’un de gauche, l’autre de droite.
L’ÉPERVIER débute dans le numéro 133 de TARZAN du 10 avril 1949, pour ne s’achever qu’au 278 de l’année 1952. Plus tard (1954?), deux brochures, chacune épaisse de cinquante quatre pages, furent confectionnées assemblant les pages auparavant dispersées semaine après semaine par la formule « à suivre ».
Seulement, voilà : le premier et le deuxième épisodes ne restituent pas la totalité des aventures de l’Épervier telles qu’elles parurent dans TARZAN. Le deuxième épisode est arrêté à la planche 96, alors qu’en réalité l’histoire se prolonge jusqu’à la planche 189 du numéro hebdomadaire 278 de TARZAN. Aussi aurait-il fallu imprimer deux brochures en plus pour fournir une réédition complète.
Les dessins non signés viennent de l’italien Vittorio Cossio pendant que les illustrations en couleurs des deux couvertures ont été créées par René BRANTONNE, un français multipode tour à tour affichiste, lettreur, correcteur, portraitiste, bédéiste … Quoi d’autre encore ?
Apprenons que le format de ces deux épisodes de l’Épervier est d'un format plus grand que celui des trois almanachs TARZAN que les Éditions Mondiales firent paraître successivement en juin 1949, juin 1950 et le troisième en juillet 1951.
Doc Jivaro
17:00 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Montluçon, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, rené brantonne, cossio, editions mondiales, del duca, capitaine épervier
04/01/2014
Les Tarzanides du grenier n° 47
Dans le cours de l'année 1950, en France, le Ministre de la Justice recommanda aux ligues familiales catholiques ainsi qu'aux associations communistes de modérer leurs attaques contre les bandes dessinées lorsque celles ci n'obéissaient ni au Vatican ni au Kremlin. Leur cible principale, la plus détestée, c'était TARZAN. La calotte papiste et le camarade athée marxiste voulaient absolument se faire la peau pas même velue de cet « homme singe ». Souhaitaient-ils s'en faire un abat-jour ? Deux années plus tard, ils finirent par réussir, non pas en abattant le fils de Kala dans un duel loyal mais en le sabrant dans le dos. Ils obtinrent que son éditeur Del Duca ne disposât plus du droit d'acheter à prix modéré les quantités nécessaires de papier pour une fabrication imprimée permettant une vente bénéficiaire.
Le numéro 293 (3 mai 1952) est le dernier de la deuxième série de l'hebdomadaire TARZAN.
Ici, la protestation en page 3 de l’Éditeur Del Duca.
Ce numéro 293, réduit à quatre pages contenait le numéro 131 de L’INTRÉPIDE.
Les séries BD habituellement présentes dans TARZAN s'y prolongeaient, mais pas longtemps pour plusieurs d’entre elles. Arizona Bill, Alante, et l'autre, le Don Winslow y perdirent leur vie dès le numéro 135. Par contre Nat, Rocky Rider et Buffalo Bill y poursuivirent leur carrière. Buffalo Bill, en particulier, mérita notre enthousiasme d'enfance. Commencé dans le numéro 16 de TARZAN en 1946, il prolongea ses aventures tumultueuses jusqu'à finir par s’essouffler dans deux épisodes « La ville interdite » et le « Secret de Clever ». - 1959 ?. (J'ai la flemme de rechercher les dates précises).
année 1946.
En 1953 (28 mars) Cino Del Duca fit une tentative pour republier un TARZAN hebdomadaire de 12 pages et de grand format – 28 X 38 cm – dans lequel Buffalo Bill rebaptisé Duck Hurricane occupe toujours les deux pages centrales, mais dessiné par Cossio et non pas par Giffey. Il n'y eut que 31 numéros dont 7 numéros sous un format diminué – 18 X 27 cm – proche du format du réglementaire « cahier d'écolier ».
Docteur Jivaro
18:50 Publié dans Arts, BD, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Politique, Religion, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bandes dessinées, bd, tarzan, tarzanides, arizona bill, cossio, alain la foudre, don winslow, nat, rocky rider, buffalo bill, l'épatant, rené giffey, éditions del duca