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10/11/2012

Les greniers de la BD n° 12

NOUNOUCHE ? Comment ça, tu ignores NOUNOUCHE ?

On t'a sans doute prévenu contre elle : ce n'est pas de la bande dessinée. Et pourquoi donc ? Parce que chez elle il n'y a ni bulles portant des paroles, ni onomatopées, et que le texte doit être lu en dehors, en dessous des illustrations. Et alors ? C'est du pareil chez Bécassine de Pinchon, chez les Pieds Nickelés de Forton ; ça l'est aussi lors des débuts de Tarzan dessinés par Rex Maxon  : l'écriture n'entre pas non plus dans l'image. Une séparation qui ne dissuade pourtant pas les professionnels de plonger ces personnages dans le monde grouillant des BD.

Le premier titre de NOUNOUCHE fut publié en 1949. Non, pas en 1949, non. Cette année là ce n'était que des rééditions du titre proposées aux enfants. 

- Aux gamines ! Dites le, allez, c'était principalement adressé aux filles.

Mouais, admettons. Admettons et précisons : NOUNOUCHE naquit en 1938. Le nom de son papa figure en bas à droite des couvertures. DURST qu'il signait.


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Comme beaucoup d'autre petits héros de BD capables de divertir la jeunesse, NOUNOUCHE s’exerça d'abord à tous les métiers : blanchisseuse, maîtresse d'école, fermière et infirmière, etc. Elle se fit même danseuse. Depuis le XIXe siècle, faire le tour du monde était à la mode dans les romans pour enfants. Notre NOUNOUCHE évolua dans ce sens, parcourant les pays, les peuples et leurs races alors bien différenciés par l'effet sélectif des frontières. Elle voyagea en Australie, en Asie. Elle piétina le Pôle Sud qui est plus froid que le Nord. Pilote précoce elle s'envola dans son joli n'avion « Le Pinson » et atterrit en Océanie.

En Océanie où elle risqua être cuite bouillie dans la grande marmite de la tribu qui est aussi la marmite familiale. 

Les enfants sont faits pour être mangés. Les fabulistes vous le certifieront. On commence avec le croquemitaine, on finit avec Gilles de Rais. Et comme ce sont les adultes qui écrivent des contes truffés de sous-entendus féroces pour leur progéniture, on comprend que les enfants apprennent très vite que leur sécurité  résulte de l'art de ne dormir que d'un oeil.

Le bon DURST (André) semble avoir eu des problèmes d'ordre intime avec sa sympathique petite héroïne. Au commencement, il la dessine vêtue d'une petite jupe mais sans petite culotte en dessous. Ouh, la petite vilaine ! Ou plutôt : ouh, le vilain Monsieur ! Heureusement, Papa se corrige par la suite : deux petits traits courbes indiquent que « Petit Bateau » est de retour au port. Mais de temps en temps, il y a quelques oublis. Alors c'est l'imprimeur qui colle une tâche rouge pour reculotter in extremis NOUNOUCHE. Il y a aussi dans le premier album, ce long sommeil qui enveloppe NOUNOUCHE. Elle rêve mais son rêve tourne au cauchemar et elle ne s'en réveille que lorsque le Père Fouettard lui plante un javelot dans le nez, faisant jaillir le sang. Comment ne pas imaginer que cet endormissement correspond symboliquement à une longue période pendant laquelle la fillette passe de l'enfance à la puberté, et que le sang soudain jailli évoque la brusque éruption des menstrues ? 


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Quand le dessinateur et l'imprimeur négligent la vertu  

(Extrait de Au pays bleu, volume 3)


Les pérégrinations de NOUNOUCHE parurent en deux éditions identiques, l'une à partir de 1938, l'autre à partir de 1949, chacune, comptant trente numéros. La première imprimée en Belgique ; la seconde en France, à Lyon autrefois capitale des Gaules et, aujourd'hui, capitale des Bouchons. Tous les numéros contiennent 32 pages teintées bleu et rouge avec des dégradés de sombres à clairs par trames superposées. L'édition belge est cousue, l’édition française agrafée. L'édition belge contient quatre pages centrales supplémentaires mais non numérotées. 

Je dus lire quatre ou cinq exemplaires lorsque j'étais tout gosse. Lire n'est pas exact. Je me contentais d'en regarder les vignettes, de les « manger des yeux ». Ces livres m'étaient prêtés par une jeune voisine plus âgée que moi qui en étais à l'apprentissage de la lecture. Ma mère me faisait prononcer les mots en les soulignant du doigt après me les avoir lus. 

Comme quoi NOUNOUCHE fut une copine de ma petite enfance. 

Dr Jivaro

 

29/10/2012

West Side Story New Look

Année 2012

An 1393 de L'Hégire

Elles s'aiment, elles vont mourir

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17/10/2012

Cinoche : Astérix en relief

Mais c'est encore le calme plat !

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22/09/2012

Tarzanide du grenier (n° 4)

 

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Image truquée genre couverture. Combinaison d'un lettrage avec l'exemplaire spécial série de Bob et Bobette (année 1947) et racontant partiellement en BD le film Tarzan's secret treasure de la MGM.  


Son nom n'évoque rien pour vous ? Tant pis pour lui ! Et vous perdez peu à ne pas le connaître. Car ce Tarzanide ne fit que de brefs séjours dans les pages intérieures du magazine mensuel Tarou publié chez l’éditeur Artima dont le siège se trouvait à Tourcoing.

Ainsi Moha « de Coco » semble t-il n'avoir jamais possédé un journal personnel marqué de son patronyme. Pourtant, oui, il en eut tout de même un, publié en format italien, année 1950 (avec un accent circonflexe sur le "o" de son nom).

Deux dessinateurs le firent voyager en images : Niezab suivi de Gosselin. Deux braves praticiens dont la créativité se diversifia chez de nombreux éditeurs souvent en rivalité les uns avec les autres. Niezab s'attela pendant dix bonnes années à illustrer Petit Riquet Reporter. Quant à Gosselin, il est connu surtout pour deux westerns de papier : Jack Hilson d'abord. Red Canyon ensuite, ce dernier cavalier retrouvé amnésique au fond d'un ravin.

Moha commence par affronter des périls dans la légendaire cité des Atlantes … mais bien vite on le retrouve dans l'ancienne Afrique colonisée.

Comme tous les Tarzanides Moha possède une stature athlétique. Un couteau ? Pardi, oui, un couteau ! Mais avant tout un pagne à longs poils sombres, cachant l'organe central pareillement caché sur le Jésus crucifié dans vos églises. Cependant cette assez lourde fourrure sera remplacée par du tissu ou par quelque peau tannée en cuir. Pour donner un air moins barbare ? C'est probable. Pourtant un ornement traditionnellement attaché à la sauvagerie et à la piraterie reste pendu à l'oreille droite : un anneau. S'agit-il de souligner l'aspect quelque peu métissé du grand gaillard ?

Alors que Tarzan réaffirmant sa méfiance envers la civilisation, jette les revolvers dans les marécages et casse les fusils, Moha, au contraire, s’accommode fort bien d'une carabine. Tout au moins lorsqu'il est illustré par Niezab (n° 13 de Tarou, année 1955). Occasionnellement il conduit un jeep. Éventuellement il voyage accoudé au bastingage d'un paquebot baptisé Albert Ier (Tarou, n° 40). Le Congo Belge, voilà donc le territoire vaste des pérégrinations souvent poussives de ce Moha scénarisé par de Lortac.

Malgré ses fréquentations ethniques variées Moha ne pressentit pas l'approche d'une fin des colonies européennes en Afrique. Il ne prévint pas non plus des famines qui allaient décimer certaines des populations décolonisées; ni avertir du retour des guerres fratricides que la présence coloniale avait neutralisées.

Ah ! L'étourderie me fait oublier le bestiaire accompagnant Moha. Celui-ci dispose pourtant d'une belle petite amie. Mais n'en soyez pas alarmés parents attentifs à maintenir votre gamin dans une pieuse sagesse. Cette belle petite amie n'appartient pas à l'essaim des rêves dont l'érotisme « Tord sur l'oreiller les bruns adolescents » (à ce que raconte le poète attablé entre les cuisses de sa maîtresse mulâtre). Non, non ! Il s'agit d'une panthère. D'une panthère noire, bien obéissante pareillement à un bon gros chien-chien fidèle .Prénommée Baêra, la demoiselle.

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   Signé Niezab                                       Signé Gosselin

   

01/09/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 2)


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Tout au loin, un drapeau japonais s'agite, bat de l'aile. Reconnaissons l'héraldique « Soleil dormant » c.à.d. le pavillon du Japon en période de paix. Or c'est la guerre. 

L'affrontement extrême entre américains et nippons, d'où résulta la deuxième guerre mondiale qui doit peut être beaucoup plus à Hiro Hito qu'à Adolf H. 

L’emblème des fils du Levant devrait donc être celui du « soleil éclatant » ou « Soleil éveillé » lorsque ROAG, en 1943, détruit avec un lance-flammes un repère de « petits hommes jaunes » (Buck Danny. N° 487 dans Spirou).

 Couv, n° 6. Publication mensuelle. Année 1948.


Mais ROAG n'existe pas. C'est du moins ce qu'un collectionneur peut croire s'il limite ses recherches à la lecture de l'index général des officiels BDM (2001-2002) et (2009-2010). 

Voici donc un Tarzanide n'ayant laissé qu'un maigre souvenir dans la mémoire collective des vieux adultes d'aujourd'hui ! J'en lus pourtant six ou sept numéros lors des années 48 et 49 … Publiés qu'ils étaient aux Éditions Voix Françaises et scénarisés par un Cugnot soutenu par des dessins débutants signés Géo Mattéi. Plus tard, en 1984, ce même Mattéi, devenu expérimenté façonnera un autre Tarzanide : Rugha, pour l'éditeur Artima. 

Au cours d'une vingtaine d'aventures ROAG voyage d'île en île, toutes habitées de peuplades fréquemment hostiles. Le numéro 10 présente une particularité le rendant différent des précédents : l'écriture en est tapée sur machine à écrire. En bas de dernière page (la huitième) on voit une petite annonce invitant à lire Garry kid, un autre produit de l'éditeur dont l'adresse était à Nice. 

Garry Kid, cow boy auquel il arrive de piloter des avions, fut mis en images par un certain Bob Legay dont les personnages, à ses débuts, qu'ils marchent ou qu'ils combattent, ont toujours un peu l'air de danser. 

Nommer Bob Legay ici, n'est d'ailleurs pas un hasard puisque lui aussi anima un Tarzanide : Tim L'Audace né en 1947. Tarzanide qu'il reprit des frères Giordan après que ceux-ci aient délaissé leur premier héros pour se consacrer aux récits dits de science fiction. 

Sur le web, le numéro 6 de ROAG est proposé à la vente pour 28 €. Je ne vends pas mes exemplaires mais je les échange volontiers contre les mêmes numéros présentant un état neuf. Les miens ont subi l’outrage du temps et les turbulences de l'enfance.

 

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Les jambes allongées de la jolie Laura au ras du sol avec un léger cadrage par

en-dessous, suffirent à offusquer mon maussade instituteur à blouse grise.

Il me confisqua le petit journal mais – miracle ! - me le rendit à la veille des grandes vacances. 

Je savais qu'il le gardait caché sous le pupitre en bois de son bureau installé en chien de garde sur l'estrade. 

Combien de fois ai-je pensé reprendre mon bien pendant les dix minutes de récréation, quand cet instituteur s'absentait, lui aussi, hors de la classe déserté. 

 

 

14/08/2012

Hier, journée des enfants du diable

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Lord Greystoke

alias Tarzan

EST un gaucher quasi permanent dans les dessins américains signés Burnes Hogarth, lequel de Hogarth Burnes était lui aussi un gaucher.

 

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Dans la version française publiée pour la première fois le samedi 7 octobre 1950, le poignard est escamoté. Sans doute les belles âmes chargées de retarder l'émancipation intellectuelle des enfants, n'ont-elles pas eu conscience que la forme de la chevelure est autrement plus aggressive que celle de l'arme à couper la brioche du dimanche.

 

Lorsqu'avec l'aide involontaire des peuples guerriers venus de Germany, les premiers chrétiens ravagèrent l'Empire Latin, ils entrèrent en conflit avec les mœurs de nos ancêtres païens, lesquels utilisaient officiellement leur main gauche pour se masturber.

Les doctrinaires chrétiens ne tolérant la sexualité humaine que sous l'aspect d'un austère « devoir conjugal » s’employèrent à calomnier cette main gauche jusqu'à la rendre honteuse parmi les peuples, notamment en la taxant de « main du diable » donc de « main du vice ».

Il est révélateur de la persistance religieuse d'avoir à constater que presque tous les médecins européens, jusqu'au milieu du XXe siècle, condamnaient auprès des parents la masturbation chez l'adolescent et l'adolescente.