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11/11/2017

Les Tarzanides du grenier n° 275 bis

 

CROC BLANC

 

Rien que par ce titre le roman nous semblait à moi ainsi qu’à mes copains de classe un récit destiné à l'enfance. D’autant que le nom de Jack London nous restait inconnu, j’avoue. Aussi rangions-nous Croc Blanc dans le troupeau docile de Lassie ou de Mon Amie Flicka, troupeau logé quelque part entre l’Auberge de l'Ange Gardien et le calvaire d'un village breton. Une bibliothèque rose mais d’un rose moins attrayant que le rose d’un certain téléphone qui allait plus tard accaparer bien des cervelles. J’étais donc loin de savoir que l’aventurier romancier London n’avait pas écrit pour des écoliers mais pour des adultes vaccinés. Donc des lectures différenciées de celles recommandées par nos familles ; celles où l'Ogre se contente de MANGER les petits enfants sans jamais les sodomiser.

 

Lorsque parvenant à la fin de ma douzième année, je découvris CROC BLANC sous l’aspect quelque peu simplifié d’une bande dessinée, son ambiance de férocité sanglante m’étonna et attira à elle une curiosité instinctive pareille à celle qui me gagnait en regardant les photos d'un Paris Hollywood dissimulé entre les pages des « Merveilles de la Nature ».

 

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CROC BLANC fut publié dans les numéros 40, 41, 42 et 43 de l’illustré bimensuel PRAIRIE de juin, juillet et août 1954. Les dessins portaient la signature d’un Blum qui n’était pas Léon mais Alex.

 

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L’histoire d’un jeune loup que des humains dressent 
pour tuer des chiens eux-mêmes dressés pour s’entre tuer
devant un parterre de spectateurs et de parieurs

 

Imprimé dans Clermont-Ferrand, PRAIRIE nous rappelle toujours un temps passé où le travail salarié allait bon train dans notre pays.

 

Le numéro 1 de cet illustré produit par l'éditeur IMPERIA, vit le jour en décembre 1951. Il naquit d'une initiative de Robert Bagage, lequel signa sous le pseudonyme de ROBBA les 24 premières couvertures de TARGA.

 

TARGA reste certainement l’un des Tarzanides les mieux réussis et compta jusqu’à 39 numéros très recherchés aujourd’hui.

 

Doc Jivaro

 

01/11/2017

France, Toussaint 2017. Rien ne va plus.

 

Madame Chrysanthème

ne fait plus recette

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25/03/2017

Les Tarzanides du grenier n° 246

  

Ça y est ! Depuis plus d’une semaine le printemps s’annonce en silence tout au fond de notre jardin potager délaissé. Un forsythia toujours précoce à se réveiller, se rallume de toute une floraison de lucioles jaunes. Par contre, nos pissenlits se traînent de paresse, retardant l’étalage de leur diurétique jaunisse saisonnière.

 

Ça y est ! s’exclama mon père en repliant les grandes pages du CENTRE RÉPUBLICAIN, vrai journal des vrais montluçonnais d’alors. Ça y est ! le printemps est de retour. La preuve ? la preuve c’est que je viens de lire sur trois colonnes à la une que les soucoupes volantes sont elles aussi de retour. Ayant dit, papa se remit à creuser un os à moelle qu’il aimait à déguster, dédaignant les huîtres qui lui donnaient la nausée rien que par leur seule existence.

 

- On dirait des crachats.

 

Les soucoupes volantes, elles venaient d’être aperçues un peu partout en France. De quoi alimenter la littérature populaire. Des histoires de champs de blé fauchés mystérieusement pendant la nuit ou encore des alertes de trains S.N.C.F stoppés en rase campagne à cause d’un objet insolite posé en travers des voies. Nous écoutions des bavards qui adoptaient un air confidentiel pour donner à croire que : « S’agit de nouvelles armes aéronautiques fabriquées secrètement pour la troisième guerre mondiale qui verra l’affrontement USA contre URSS. On n’y échappera pas, allez !

 

Effectivement ! Des soucoupes volantes le public des années 50 de l’an 1900 en voyait partout. Même qu’elles apparaissaient plus nombreuses d’entre les rotatives des imprimeurs que dans les hauteurs du ciel. Toutes les publications en faisaient leurs choux gras. L’éditeur de romans policiers FLEUVE NOIR en avait créé une série particulière baptisée Anticipation. L’un de ses romanciers avait même rédigé spécialement un ouvrage intitulé Les soucoupes volantes viennent d’un autre monde. C’était Jimmy Guieu. Les illustrations de couverture résultaient souvent de Brantonne, grand fournisseur de bandes dessinées parfois hâtivement schématisées.

 

Évidemment le commerce des bandes dessinées de l’époque ne pouvait pas rater le phénomène des petits bonshommes verts extraterrestres. Ainsi, l’hebdomadaire ZORRO pensa t'il trouver là-dedans l'occasion de moderniser son titre afin de relancer ses ventes quelque peu déclinantes. C’est ce qui explique que ZORRO se métamorphosa en ZIG-ZAG. Le numéro 1 de mars 1952 afficha un grand dessin coloré signé Pierre Le Goff, celui-çi habitué du 22 de la Rue Bergère. Pourquoi ZIG-ZAG ? Bien sûr en souvenir des coups de fouets appliqués en Z par ZORRO.

 

 

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Mais après quelques semaines il fallut se rendre à l’évidence : les poches du justicier masqué ne se renflouaient pas d’avoir changé le bandeau-titre de son magazine. L’ancienne appellation ZORRO fut donc rétablie avec un numéro 12 faisant suite à ZIG-ZAG numéro 11.

 

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Si vous êtes collectionneur de BD voici trois titres résumant la vogue des soucoupes volantes dans des magazines illustrés que les mœurs des années 50 destinaient principalement à la jeunesse du pays de Guignol et de Bibi Fricotin.

 

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

07/01/2017

Les Tarzanides du Grenier n° 236

 

Une fois n’est pas coutume, affirme t’on familièrement. Et, en conséquence de quoi, tout collectionneur quelque soit l’objet de ses recherches vous pariera qu’il est plus aisé de trouver plusieurs des numéros quelconques d’une collection que de trouver le numéro 1 d’une même collection. Le cas contraire existe pourtant d’une BD de l’année 1950, celle ayant pour titre TEDDY L’HOMME GRENOUILLE. Car son exemplaire premier nous le rencontrons assez facilement chez un marchand spécialisé alors que nous ne rencontrons que rarement les cinq numéros suivants complétant la série.

 

 

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C’est l’éditeur ELAN qui fit paraître bi-mensuellement douze pages de ce TEDDY L’HOMME GRENOUILLE. Le dessinateur en était George BRIENT. A ce moment là nous autres élèves de l’éducation populaire étions loin de fantasmer à propos d’un humain couplé avec un batracien. Que l’homme chauve-souris BATMAN excita notre imagination, très bien, bravo ! Mais qu’un homme combiné avec une grenouille parvint à nous enthousiasmer, c’était exagéré ! c’était trop prétendre abuser de nos naïvetés d’enfance. Comment accepter sans humour un héros de papier BD dont la performance anatomique eut été d’utiliser deux yeux globuleux pour pousser des aliments dans son appareil digestif ? S’envoler comme l’aigle, d’accord. Mais patauger dans une eau vaseuse parmi des sangsues suçant, allez vous faire voir ailleurs ! Évidemment, nous restions réfractaires à ce que l’homme grenouille se classât comme Frogman dans la liste prestigieuse de nos Batman, Wonderman, Superman, Spiderman et l’autre, le Apeman fondateur, c’est à dire le Tarzan homme singe.

 

Le dessinateur George Brient organisait, je suppose, ses mises en page sous l’influence de celles signées de Nortier et Poïvet, ces deux là se relayant pendant l’année 1946 de la parution de leur « LES PIONNIERS DE L’ESPÉRANCE ».

 

 

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Comme d’autres commentateurs de BD, je crus George BRIENT non seulement oublié depuis des décennies mais encore disparu mortellement. La loterie du hasard vient de me détromper en plaçant devant moi un album cartonné de l’Éditeur LAVAUZELLE daté de 1989 et traitant de la carrière exemplaire du Maréchal De Lattre de Tassigny. Une séquence historique dessinée par … George BRIENT ! Malheureusement, les images fabriquées à partir de documents photographiques n’ajoutent rien au talent de l’artiste.

 

 

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Ma femme ne s’est pas gênée me callant d’un croche-pied : « Tu sais, en 1952, il y eut chez les américains un FROGMAN ! ».

 

Pas d’embrouille Madame ! Votre Doc Jivaro, ici, se limite aux seules publications françaises.

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

 

 

11/06/2016

Les Tarzanides du grenier n° 216

 

On sait le poème signé de Hugo le Victor (Totor pour les dames). Poème écrit selon l’aspect d’un demi losange levé sur sa plus longue diagonale. L’approche, le passage, l’éloignement. Tout un programme espace-temps : « Effet Doppler » pourrait on dire … Un poème doté d’une ambiance légendaire : LES DJINNS, et publié en 1829 dans Les Orientales.

 

(Veinards que vous êtes de survivre en Europe ! Car la lecture érotique des Mille et une nuits est interdite dans les pays soumis à la censure musulmane.)

 

En 1958, l’idée se fit de donner pour titre le mot DJINN à un nouveau journal de bandes dessinées, son premier exemplaire étant mis en vente le 6 novembre.

 

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Le format est celui « in the pocket », format qui renouvela le marché des bandes dessinées dites « à suivre » et qui accompagna leur disparition au tout début des années 2000 chez nous.

 

DJINN ne connaîtra que huit numéros de publication malgré l’excellente référence de son éditeur : Les Éditions Mondiales. Nous y trouvâmes : Capitaine Rob (et) Yann Mousse du Goéland. Mais ce ne sont que deux rééditions.

 

Yann débuta sous le prénom de NAT dans le numéro 238 du Magazine TARZAN (14 avril 1951). Par la suite son prénom fut modifié en YANN dans le numéro 1 (1953) par lequel Del Duca recommençait la publication de TARZAN, publication interrompue pendant toute une année par un sabotage organisé par les communistes et les catholiques.

 

La seconde BD présentée dans DJINN est celle d’un Capitaine ROB, également publiée en Belgique par l’Éditeur Samedi-Jeunesse.

 

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 La découverte du Radium produisit toute une littérature pseudo-scientifique ...

(Images du numéro 38, Coq Hardi de 1951)

 

 

Ce Capitaine Rob n’était pas inconnu de notre enfance sauf … sauf que nous le connaissions sous une appellation différente : Capitaine JACQUES dans les pages du COQ HARDI de Marijac.

 

NAT – YANN est un adolescent engagé malgré lui comme mousse à bord d’un voilier parcourant tous les océans du globe. L’occasion lui est mille fois donnée de porter secours à de nombreuses jeunes filles, lesquelles lui témoignent en retour bien de la tendresse. Les demoiselles ne sont pas toujours ingrates.

 

La collection complète de DJINN ne groupant que huit numéros, n’en concluez pas pour vous quelque facilité à l’acquérir. Peu imprimé afin de s’éviter des frais en cas de vente manquée, et dénué de dessinateurs comme de personnages BD célèbres, DJINN est l'exemple d'un objet rare à trouver sans être pourtant cher à payer.

 

 

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Numéro 9 du 5 novembre 1952

 

 

Quel persifleur littéraire amant de Jean Marais écrivit que le mousse sert assez fréquemment de demoiselle aux matelots adultes ? Ci-dessus Nat- Yann se trouve une fois encore en belle compagnie. Mais ne raconte t'on pas que tout bon marin vogue à voile et à vapeur ?

 

Doc Jivaro

 

27/06/2015

Les Tarzanides du Grenier n° 115

 

Doc JIVARO se préparait pour un article Bédé relatif à RAHAN, lorsqu’il apprit la publication soudaine d’un nouveau numéro 1 de PIF, le clébard préféré des anciens lèche-cul du Politburo Soviétique.

 

« Nouveau numéro 1 », effectivement, puisque le premier des premiers numéros fut publié en mars 1969. Un deuxième numéro 1 fut ensuite mis en vente et sa numérotation cessa en 2009. Et voici que pour cette dernière semaine de juin 2015 un troisième numéro 1 de PIF s’expose chez nos marchands de journaux pourtant de moins en moins fournis en bandes dessinées.

 

Nous devons à ARNAL (1909-1982) la truffe rondouillarde de PIF. Mais quelque temps avant, le même Arnal avait inventé Placid et Muzo, l’un ours, l’autre renard, pour illustrer avec des gags bien pépères la page de présentation de VAILLANT, hebdomadaire né en 1945.

 

Comme PIF, VAILLANT était placé sous la stricte surveillance des camarades marxistes. Ce qui explique que nous n’étions pas étonnés de retrouver Placid et Muzo sur quelques-unes des pages de l’Almanach du Parti Communiste de l’année 1948.

 

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Si vous ne connaissez pas VAILLANT « le journal le plus captivant » et que l’éventualité d’avoir à en acheter les 888 numéros authentiques rebute votre porte-monnaie, procurez-vous « Histoire du Journal et des Éditions VAILLANT », récapitulatif imprimé en 1978 pour le compte de Jacques GLÉNÂT. Henri Filippini en fut l’auteur qui ne se gêna pas de rappeler les conflits internes qui opposaient les artistes dessinateurs et le patronat communiste du quotidien l’Humanité.

 

 

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Rahan est un Tarzanide créé par LECUREUX et CHERET et cela malgré l’hostilité politique que le parti de Staline manifesta contre l’impérissable personnage de E.R. Burroughs. Car TARZAN est immortel comme le sont tous les héros fictifs qui naissent d’une idée et non pas du ventre d’une femme.

 

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Non, non ! il ne s’agit pas de Rahan. Cependant, il s’agit d’un dessin de Cherèt. Cherèt s’essayant à réussir une attitude caractéristique donnée à Tarzan par Hogarth.

 

 

Est-il nécessaire de rappeler que le bel aspect physique de RAHAN n’offre pas de ressemblance avec la physionomie de nos ancêtres lointains, véritables « fils des âges farouches », eux, et qui s’abritaient dans des cavernes, garnissant les parois de peintures animalières dont la signification nous reste méconnue.

 

A ce propos, question : comment expliquer que dans l’art pariétal d’Altamira les cerfs, les aurochs et autres quatre pattes sont seuls représentés, tout arbre ou tout élément minéral étant absent ? et c'est pareil pour la gente à bec et à plumes, comme si nos hommes de la préhistoire n'avaient jamais vu d'oiseaux.

 

Docteur Jivaro