13/04/2019
Les Tarzanides du grenier n° 347
Vous comprenez, le 346 c’est tout bonnement L’ÉPATANT d’hier auquel j’ajoute ce petit appendice.
L’ÉPATANT débutant en 1908, le dernier numéro de sa première série est le 1517 de l’année 1937.
La Guerre de 1914-1918 obligea maints journaux à réduire le nombre de leurs pages ainsi que la présence de plusieurs de leurs collaborateurs. L’ÉPATANT n’échappa pas à cette contrainte. Habituellement formé de seize pages, il les diminua à huit tout en économisant sur la quantité des couleurs puisque la double page intérieure, celle des Pieds Nickelés, était simplement imprimée en noir sur blanc. On vérifie ça, par exemple, dans le numéro 435 du 16 novembre 1916.
Ribouldingue, Croquignol et Fillochard sont les trois chenapans créés par FORTON. Mais attention jeunes gens, le personnage brimbalé par sa monture, malgré son pif fuselé pareil à celui de Croquignol n'est pas Croquignol. C’est le Kronprinz, celui même qui passa de belles années de guerre à peloter la Gretchen pendant que des millions de bonshommes s’étripaient sur les champs de bataille.
Et que notre Landru travaillait à s’immortaliser pour la postérité.
Doc Jivaro
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06/04/2019
Les Tarzanides du grenier n° 345
J’allais l’écrire … Je l'écris : ma naissance eut lieu pendant le dernier mois de l'année. Ma mère m’en faisait la remarque : « Tu auras toujours un an de retard à l’école par comparaison d’avec ceux nés en janvier ».
En 1950, je me tenais assis sur un banc devant le plateau en pente d’une lourde table que je partageais avec un autre élève qui n’était pas automatiquement un de mes copains. Heureusement, nous ne plongions pas dans le même encrier d'encre violette. L’instituteur se nommait Servan et, nous classant pour la première fois, il troussa la manche de chemise de son bras gauche comme pour en exhiber la pilosité : avec moi vous apprendrez à lire et à compter et aussi à dessiner. Mais si vous n’êtes pas attentifs je vous obligerai à l’être. À ce moment-là les punitions corporelles se pratiquaient encore.
Mon père m’informa : « C’est un vrai militant soviétique ! ». Cela indiquait que le bonhomme était stalinien. Les camarades du moment publiaient un bouquin : L’homme que nous aimons le plus c’est Staline.
L’époque était à la mise en procès des bandes dessinées publiées en France, notamment lorsqu’elles étaient traduites de l’américain. Bien entendu TARZAN en était la cible sans cesse accablée.
L’illustré TINTIN, par l’intermédiaire de ses auteurs, participait à l’hallali du fils mythique des grands singes, et contribuait à faire disparaître l’hebdomadaire TARZAN. Le but n’étant pas simplement de démunir les enfants d’une de leurs lectures favorites, mais de pousser la victoire jusqu'à supprimer le TARZAN alias « Peau nue » dans la mémoire de toute une génération.
L’extrait précédent sélectionné dans la page 20 du n° 664 du 13 juillet 1961 de TINTIN nous montre que tout en dénigrant TARZAN on ne manque surtout pas d’employer son nom pour s’assurer la retombée financière d’une publicité.
Numéro 664 viens-je de dire. Ajoutons donc deux unités pour obtenir 666. Autrement dit : LE NOMBRE DE LA BESTE. Doux Jésus, est-ce possible ?
Doc Jivaro
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19/01/2019
Tarzanides du grenier n° 335
Chez nous, donc pas chez les autres, les BD pour la jeunesse jusqu’à la fin des années 40 s’éditaient sur papier de grand format hérité des journaux quotidiens pour les adultes. Du 28,5 X 38,5 ou du 27,5 X 35, en centimètres bien sûr, nous était familier.
De telles dimensions permettaient d’installer jusqu’à vingt images et plus par surface sans que celles-ci perdent de leur lisibilité.
A partir des années 50, avec l’arrivée soudaine d’illustrés « petits formats ou formats de poche », les éditeurs conservèrent d’abord l’habitude d’installer plus d’une dizaine d’images sur chaque page. Par exemple dans un SUPER BOY de dimensions 13 X 18.
Mes copains et moi devions faire effort visuel pour lire et regarder telle ou telle histoire racontée en « timbres Poste ».
Rapidement les éditeurs se corrigèrent, Tant et si bien qu’ils en arrivèrent à restreindre la quantité d’images sur chaque page jusqu’à n’en laisser paraître que trois ou deux voire une seule.
Buck John, n° 45 (1955)
Il n’est pas inutile de rappeler que vers la fin des années 40 certaines revues dites pour adultes dans lesquelles s’exhibaient d’assez jolies filles en porte-jarretelles furent à leur tour interdites d'affichage dans les kiosques. Preuve que la Loi n° 49956 de l'an 1949 fut votée non seulement pour censurer des BD américaines en France mais aussi pour interdire des journaux français dont le seul vrai résultat était de pratiquer l'inventaire des sous-vêtements féminins.
À ce moment-là il fallait avoir 21 ans pour prétendre être un spécimen humain majeur ; et les portières avant des voitures s’ouvraient en sens inverse de l'ouverture de celles des bagnoles d’à présent. La preuve.
Doc Jivaro
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12/01/2019
Tarzanides du grenier n° 334
Manif de « gilets jaunes » jusque dans le centre historique de Bourges.
C’est précisément Place Cujas que s’élevait l’ancienne école supérieure des Beaux-Arts appliqués à l’Industrie. « Appliqués à l’Industrie » cet additif avait finalement décidé mon père à me laisser filer hors de l'ambiance familiale. Nous étions en 1958.
L’un de nos profs : Feuerstein, mettait parfois un frein à nos jeunes prétentions : « Ah ! mes pauvres amis les Beaux-Arts ça conduit partout et le moins souvent possible au succès ». Était-ce une confession dérivée ?
Nous visitâmes et revisitâmes la Maison Jacques Cœur. Quelques-uns disaient : Le Palais Jacques Cœur, du nom du grand commerçant dont Charles VII fut le débiteur pas du tout reconnaissant.
Cependant, pour les amateurs de BD européennes JACQUES CŒUR est aussi un pseudonyme, celui choisi par l’abbé Gaston Courtois lorsqu’il aida à fonder le journal CŒURS VAILLANTS en 1929.
Cœurs Vaillants c’était pour les garçons, les filles avaient droit, elles, à Âmes Vaillantes. Autant comprendre que nous autres les zizis en culotte courte devions nous suffire de n’avoir qu'un cœur quand nos sœurs bénéficiaient du privilège d’une âme immortelle.
Mais probablement leur âme n’est-elle que la côtelette qu'elles nous ont fauchée dans le récit de la Genèse.
Doc Jivaro
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09/01/2019
Doc Jivaro annonce
Bar Zing reprend son activité jeudi.
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05/01/2019
Tarzanides du grenier n° 333
En 1961, comme je franchissais la rue de Dunkerque dans Paris, pour aller me régaler de frites payées un franc dans leur cornet, je ne pensais pas du tout à la Société Parisienne d’Éditions abritée au 43… C’était Elle, pourtant, qui éditait les Aventures de MIKI.
Je n’ignorais pas ce titre mais je m’étais toujours désintéressé des mésaventures de ce petit blondinet culotté d’une salopette d’apprenti garagiste. Son oncle Harry, invisible de tout le monde sauf de son neveu, ne m’amusait pas non plus. L’alignement monotone des images me faisait même refermer l’album à peine l’avais-je ouvert. C’est dire que j’ignore comment le numéro 1 de ce MIKI année 1950 se trouve dans une pile de vieux journaux rongés par la fourmilière du temps. Cependant, en page 47 de ce MIKI, deux encadrés attirent ma curiosité, tous deux invitant à se divertir en compagnie d’une LILI l’Espiègle.
Cette gamine fictive n’était pas inconnue pour mon enfance : une voisine que je présentais comme étant « ma sœur de lait » pendant qu’elle-même me désignait comme son frère secret échappé d’une maison de correction, lisait cette BD produite par la S.P.E., celle-ci gérée par une célèbre famille Offenstadt.
LILI l’Espiègle est sûrement la mominette la plus vieille parue dans l’histoire de la BD européenne. Née en 1909 sur l’une des pages de l’hebdomadaire FILLETTE, elle est devant les autres filles pareille à ce que le garçon Buster Brown est devant les autres garçons : incorrigible, définitivement, malgré des quantités de fessées éducatives.
Mais je crois bien que nous remettons à plus tard nos commentaires sur le cas de cette jolie et bourgeoise blondinette de Passy, dont l’auteur, semblable à Ronsard, nous précise qu’elle a les lèvres décloses.
Que voici bien un spectacle de BD absolument interdit aux enfants d’aujourd’hui.
Doc Jivaro
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