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20/02/2022

Tarzanide n° 521

MARIJAC

 

De sa génération née début 1900, Jacques Dumas alias MARIJAC fut sûrement le dessinateur – scénariste – éditeur de journaux de bandes dessinées « à la française » le plus doué. L’homme naquit à Paris, non pas dans la région de Clermont-Ferrand contrairement à ce que nous crûmes longtemps. Les publications illustrées qu’il créa s’adressaient aux garçons comme aux filles mais en respectant la séparation des deux sexes conformément à l’Éducation d’alors. Pour les petits messieurs, Le Vampire Des Caraïbes dans COQ HARDI, pour les demoiselles Boule De Neige ou Mademoiselle Trapèze dans MIREILLE. Autrement dit : Pour julot l’aviation de guerre et pour la petite prochaine casque d’or le tricot, la couture, l’aquarelle.

 

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Ci-dessus le numéro 1 de JEUNES FRIMOUSSES généralement daté de juillet 1985, la preuve même que le grand âge de Marijac ne le faisait pas renoncer au monde de la BD. C’est tout a fait par hasard que dans la librairie de la Rue de Patay que j’aperçus cet exemplaire dans un quartier parisien dont certaines rues et une place rappellent l’épopée de Jeanne d’Arc dont catholiques et républicains se disputent la mémoire. Mais, tiens donc ! Gilles de Ray ne figure pas sur la liste. Ignorez-vous que celui-ci termina sa vie dans des messes noires agrémentées, si j’ose dire, d’obsessions sexuelles sanguinaires ?

 

 

Dans JEUNES FRIMOUSSES les types de mon âge purent retrouver bien des personnages BD de leur enfance : Principalement le Père Noël signé de Marin, les dessinateurs anciens tels que : Le Rallic, Glœner réapparaissent, bien sûr, puisqu’il s’agît de rééditions. NANO ET NANETTE, le frère et la sœur, sont aussi de retour. Ces deux là, à cause de la gamine, a battu un record dans les BD destinées à l’enfance : c’est celle qui a montré le plus fréquemment sa petite culotte au sortir de sa petite jupe.  N’est ce pas plutôt une couche culotte ? A penser que cette demoiselle pourtant jumelle de son frère n’a pas encore bien appris à contrôler son sphincter. Mais peut-être est ce l’influence italienne qui explique le refus d’une petite culotte : l’Église Catholique longtemps très dominante au pays de la mafia n’appréciait pas du tout les sous-vêtements féminins trop étroits.

 

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MARIJAC disparaît en 1994. Le sous titre accompagnant JEUNES FRIMOUSSES et qui tient en une phrase : « Divertissement des enfants, tranquillité morale des parents » indique bien qu'en 1985 le fondateur du célèbre COQ HARDI devenait trop vieux pour de jeunes écoliers dont les parents, eux, devenaient libres d’offrir des poupées sexuées achetées dans des commerces ouverts à tous les publics.

 

Sans vous parler du sexe shop voisin de votre domicile.

 

Doc Jivaro

 

05/09/2021

Tarzanide n° 514

 

DU BIKINI AU BURKINI

 

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 Elle avait peur de montrer aux voisins son ITSY BITSY petit bikini qu’elle portait pour la première fois.

 

Si votre âge égale le mien vous gardez sûrement entre vos deux oreilles l’air de cette chanson rengaine venue de  Dalida en l’an 1960.

 

Bikini ? Le gouvernement espagnol « sous » Franco avait interdit aux femmes ce maillot de bain réprouvé comme trop impudique … cependant bikini c’était d’abord un atoll de cet océan que le navigateur Magellan baptisa « Pacifique » pour l’avoir trouvé beaucoup plus calme que le vieil Atlantique. Sur cet atoll l’armée américaine de 1946 faisait exploser une bombe atomique améliorée et équivalente à un vrai coup de semonce en direction d’un Staline glorieux et immortel prolétaire de l’URSS. Forcément cette nouvelle expérimentation après la destruction de Hiroshima et Nagasaki ne manqua pas d’exciter l’imagination des créateurs de bandes dessinées, à commencer par un certain Burnes Hogarth qui inventa le scénario et le graphisme de DRAGO, jeune gaucho en Argentine.

 

BD-Drago,-1971.jpg

 

Résumons l’épisode : un ingénieur allemand spécialiste en physique des atomes, a bord de son u boat, réussit à échapper aux recherches effectuées par la « Machine de Turing » et se réfugie en Argentine, pays de l’immigration nazie après la débâcle du IIIe Reich. C’est le Baron ZODIAC dont l’objectif revanchard est de détruire l’atoll Bikini.

 

Chez nous, l’hebdomadaire Coq Hardi de 1947 entreprit une traduction quelque peu censurée sous la direction de Marijac. C’est un jeune garçon un peu plus âgé que moi et dont le père prisonnier en Allemagne avait connu Marijac, qui me fit connaître les premiers numéros du journal qui disait-il : « Chante tous les 10 jours pour la jeunesse de France ».

 

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Montage d’images effectué à partir du recueil DRAGO

édité en mai 1971 pour les éditions SERG

 

Dans son scénario, Burnes Hogarth s’abstint de faire référence au président argentin de l’époque : Péron, ainsi qu'a son épouse l'élégante Évita Péron, tous deux bien connus pour avoir facilité l’hébergement d’anciens criminels de guerre hitlériens auprès desquels collaboraient les musulmans du grand mufti dans Jérusalem. On n'est jamais trop prudent, non ?

 

On sait que l’espèce humaine aime à se rassurer en donnant des sobriquets ou des prénoms féminins aux catastrophes ravageant la planète terre. C’est sans doute pourquoi l’armée américaine appela GILDA la bombe atomique explosant sur l’atoll Bikini. Gilda étant le prénom octroyé à la superbe RITA HAYWORTH pour son film du même nom, film rendu inoubliable par un « strip-tease gantier »

 

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Aujourd’hui – et c’est heureux – nos amies les femmes sont deux fois libérées : une fois par Moulinex, une autre fois par le BURKINI de l’Islam que le camarade Mélenchon recommande à ses créoles futures.

 

Doc Jivaro

 

20/07/2021

Tarzanide n° 506

 

GARE AU GORILLE !

 

Si nos vieux collectionneurs de BD anciennes admirent le rôle essentiel d’un MARIJAC dans la Bédé française au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, plus rares sont ceux qui savent que le créateur de COQ HARDI s’inspira parfois de faits réels vécus par les maquisards de notre pays. D’autant que le même MARIJAC connut bien un authentique résistant gaulliste : PONCHARDIER.

 

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Oui ! ce n’est pas une blague : Ponchardier est le créateur d’un héros de série noire : Le Gorille. Et c’est un souvenir pour Doc Jivaro d’avoir vu dans un cinéma de Bourges en 1958 la tête de Lino Ventura entre deux épaules massives dans le film : Le Gorille vous salue bien.

 

C’est Ponchardier qui aida Marijac à obtenir les lots de papier nécessaires à la parution régulière de l’illustré COQ HARDI, lequel fut d’abord imprimé sur quatre pages et publié tous les dix jours avant de réussir, à partir de 1946, une diffusion sur huit pages dont quatre en quadrichromie.

 

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Ponchardier n’était pas le seul dont les réussites guerrières pouvaient être adaptées à certains aspects des bandes dessinées signées de Marijac. Il y eut aussi certains faits réussis par Dupontel, tel celui publié sous le titre Colonel X dans le numéro du 19 janvier 1950 et dessiné par Mathelot.

 

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Ces mêmes vieux collectionneurs ont appris depuis longtemps qu’un certain Jacques Chirac pendant son enfance appartenait à la Tribu des Coqs Hardis fondée par Marijac et son spécialiste aux Affaires Indiennes appelé Joë Hamman. Mais on raconte moins que Wolinski se frotta lui aussi contre l’un des totems de Coq Hardi. Oui, vous savez bien : ce Wolinski qui caricaturait salement le soldat Le Pen pour sois-disant préserver les musulmans contre le « fascisme » et qui, nigaud politique, se fit finalement mitrailler par de jeunes musulmans.

 

Ainsi va le monde réel.

 

Doc Jivaro

 

04/02/2021

Tarzanide n° 481

 

MARC TRAIL

 

Vous n'en gardez peut-être pas la mémoire mais ...

 

... Mais dans notre rubrique n° 479 je vous avais promis d'attirer votre attention sur une curiosité présente dans le n° 232 du COQ HARDI de Marijac daté 31 août 1950. La voici cette curiosité extraite de la série Marc Trail créée par Ed Dodds.

 

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Dans la troisième image du début nous lisons : «Une mère écureuil et ses petits sortent …»  etc. Il s'agit bien de mammifères mais pas d'écureuils ! Il s'agit de putois. Vous savez : les charmants animaux qui utilisent leurs glandes anales pour ne pas être fréquentés par d'autres museaux que le leur. Mais comme on le voit dans l'exemple ci-dessus le correcteur français a fait une concession à la censure du moment qui interdisait de mettre en action les odeurs excrémentielles dans les journaux pour enfants. Et c'est ainsi que le brigand Putois devint Monsieur Écureuil. Cependant une image suivante évoque dans le même numéro 232 du journal de Marijac, la réalité de notre monde naturel dans lequel vos anges ne savent pas faire pipi.

 

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Doc Jivaro

 

27/01/2021

Tarzanide n° 479

 

BD-Coq-Hardi,-bandeau.jpg

 

 

« Mon imprimeur devint intraitable. Il alla, par économie, jusqu'à imprimer COQ HARDI en deux couleurs ...».

 

On se doute que ce n'est pas Doc Jivaro qui se plaint ici, c'est MARIJAC. Autrement dit : le fondateur de l'illustré COQ HARDI dont le premier numéro doté de deux seules pages fut publié en novembre 1944. Vous avez bien lu : 1944. L'extrait vient d'être prélevé dans la série Documents des Editions Jacques Glenat datée de 1978.

 

Marijac témoigna souvent de toutes les difficultés qu'il dut vaincre pour réussir à maintenir à flot son journal préféré qui était en même temps le préféré de dix fois dix mille jeunes lecteurs. Mais à partir du jeudi 30 août jusqu'au jeudi 7 septembre 1950, une surprise bien mauvaise marqua notre scolarité : l'hebdomadaire de seize pages dont quatre colorées en quadrichromie devenait tristounet réduit, appauvri à deux couleurs, l'une rouge, l'autre bleuâtre.

 

- S'il continue comme ça, je ne l'achèterai plus.

 

C'était la déception de tout notre groupe dans la cour de récréation, à l'abri du gros feuillage d'un platane. Mais non, mais non nos commentaires ne pouvaient pas s'entendre dans l'école puisque le mois d'août appartient aux grandes vacances traditionnelles d'été, celles dont on disait qu'elles devaient permettre aux enfants des familles paysannes d'aider aux travaux pour les moissons.

 

Marijac, dans le numéro 232 de son Coq Hardi, avait lancé comme un appel au secours dont voici le texte intégral.

 

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Ce même numéro 232 attire encore notre attention par certaines autres particularités à propos desquelles Doc Jivaro tiendra commentaires dans les semaines qui suivront. Cependant, il indique que c'est au n° 234 du jeudi 14 septembre que Coq Hardi retrouva les belles couleurs de la quadrichromie.

 

Comme quoi il n'y eut guère que six numéros malheureusement capables d'attrister nos yeux d'enfant s'approchant de ses huit années d'âge.

 

- Déjà huit de moins à vivre !

 

Doc Jivaro

 

10/01/2021

Tarzanide n° 475 du 10-01-2021

 

LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN

 

Regardons … Mieux encore : apprécions. De cape et d'épée, la lame traverse de part en part l'adversaire. On n'est pas ici pour faire semblant. On est en 1945, un mort est un mort. Les éditions S.A.E.T.L.E. dans Paris outragée mais libérée publient LA PROTÉGÉE DE D'ARTAGNAN, une version scolaire venue après les « Trois Mousquetaires », ceux mêmes qui rendirent célèbre la famille Dumas père et fils.

 

 

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Une telle illustration pour la jeunesse, montrant comment occire un ennemi n'était plus possible à éditer en France pendant la quinzaine d'années qui suivit le dessin ci-dessus signé de Le Rallic. Celui-ci, page après page, avait à ses débuts toute liberté de montrer comment se débarrasser d'un voyou récidiviste. Un  exemple confirmé par une seconde illustration ci-après. On les crève les saligots !

 

 

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Le Rallic fut l'ami de Marijac dès avant que celui-ci donne naissance à plusieurs titres de journaux BD parmi lesquels les plus retentissants sont COQ HARDI, pour les garçons, et MIREILLE pour les filles (puisqu'à ce moment là la mode unisexe n'existait pas, le sexe masculin franchement distingué du sexe féminin, de quoi faire enrager la virago à moustaches de votre quartier).

 

Lorsque Le Rallic et Marijac devinrent complémentaires, tous deux travaillaient pour l'un des premiers journaux de BD français : PIERROT, chaque dimanche, en 1938. Le Rallic dessinait alors « Le réveil des sioux » pendant que Marijac inventait de façon humoristique « Onésime Pellicule ».

 

 

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C'est ma grand-mère, qui n'était surtout pas une « mammy » américanisée, qui me ramena avec d'autres illustrés un lot acheté le dimanche matin sur le marché alimentaire de la Place Saint Paul de Montluçon.

 

- Tu ne sais pas bien lire encore. Ton grand-père te les lira le soir il n'a rien d'autre à faire.

 

Pépé m'en lut quelques passages, tenant le livre au-dessus de son assiette emplie de soupe chaude, pain et patates. « Tu n'as jamais été mousquetaire, pépé ? ».

 

Pépé avait parfois l'habitude, une fois son assiette redevenue creuse après plusieurs allers et retours de cuillère, de s'exclamer sur le ton d'un souvenir : encore une que les boches n'auront pas !

 

- Pourquoi tu ne t'enfuyais pas quand ça tirait partout en 14-18 ?

- Parce que les nègres tirailleurs sénégalais recevaient l'ordre de tuer tout soldat français qui essayait de sauver sa peau.

 

A propos, avez vous remarqué que les mousquetaires dans les romans populaires ne manient pas le mousquet mais l'épée ?

 

Doc Jivaro