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06/09/2014

Les tarzanides du grenier n° 79

 

Quand MARIJAC maraudait chez FOSTER et HOGARTH.

 

Peut-être pas une hostilité véritable envers TARZAN ; mais en tout cas beaucoup de méfiance. Telle fut l'attitude de Marijac – fondateur de l'excellent journal COQ HARDI – devant les scénarios et les dessins par lesquels le héros de Burroughs faisait son entrée fracassante parmi les bandes dessinées étrangères soudainement éditées en France.

 

En réalité, la quasi totalité des BD que nos pères lurent avant les années 40 était américaine. Et, même si cela vous choque, vous devez avoir conscience du fait suivant : c'est pendant l'occupation allemande de notre pays que se développa vraiment une bande dessinée revendiquée par des auteurs français.

 

Marijac, nous venons de le dire, n'approuvait pas sans réserves TARZAN et, donc, ne se faisait pas scrupule à ses débuts de chaparder quelques-unes des attitudes inventées par Foster et Hogarth pour le Roi de la Jungle.

 

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Un emprunt dans PIERROT, n° 45 du 6 novembre 1938

 

C'est d'abord en Belgique que MARIJAC publia plusieurs de ses BD. Ainsi, en 1936, chez l'éditeur GORDINNE localisé à Liège. Le texte se déroule classiquement sous les images sans toutefois refuser la présence d'une disposition nouvelle, celle de paroles incluses dans des bulles.

 

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Cet extrait modeste nous vient d'une reliure sous carton rigide et assemblant six petites histoires humoristiques inventées par MARIJAC : Sidonie, Marinette, Barigoule, etc, etc. Une publication dénuée de date de parution – 1938 ? - Tous les écrits, tous les dessins apparaissent imprimés en bleu.

 

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Comme il se doit chez tout Jivaro, voici un titre de tête.

 

En une seule couleur bleue, oui. Car nos voisins les belges aimèrent souvent publier des bandes dessinées dont les lignes sont tour à tour coloriées en vert, en rose, en violet … Exemple : Le Petit Luron (hebdomadaire 1953). Une manière qui en vaut une autre lorsqu'il s'agit d'économiser les encres de couleur tout en croyant rendre chaque page un tantinet plus attrayante. Encore une histoire belge !

 

Docteur Jivaro

 

 

23/08/2014

Les Tarzanides du grenier n° 77

Toujours protégées par l'intransigeant copyright Edgard Rice BURROUGHS, voici dans le volume numéro 1 (année 2004) de l’Éditeur SOLEIL, quelques unes des planches BD de TARZAN traduites en français.

 

Nous laissons de côté le scénariste Roy Thomas – qui ne fait souvent que reprendre en les appauvrissant quelques-uns des épisodes des romans originaux. Et si nous gardons le dessinateur John BUSCEMA ce n'est qu'à regret.

 

Tarzan-volume-1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une couverture toute endeuillée. Le héros mutilé de quasiment quatre doigts de sa main gauche, à cause d'une intensité égale entre le noir de la page et l'ombre des phalanges.

 

La jungle imaginée par BUSCEMA manque singulièrement d'arbres et, pour le coup, manque de feuillages. L'influence exercée par Joé Kuber est détectable autant dans la figure du fils de Kala que dans la verticalité et la répartition des images. Enfin, ce n'est qu'un Tarzan trop grimaçant, toutes dents sorties comme s'il était contraint de porter un dentier trop grand pour ses mâchoires.

 

Tarzan-vol-1-page-70.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tarzan comme rendu fou furieux. Attention ! ! il vient de faire deux bulles et va mordre.

 

Ma femme surnomme « Westerns dents blanches » toute la production hollywoodienne des années 50 où l'on voit des vachers gominés montant des chevaux qui ruent dans les rues sans jamais laisser du crottin derrière eux. Souvenons nous : l'acteur Burt Lancaster battant tous les records publicitaires du dentifrice dans Vera Cruz – 1954. Ah ! Le grand sourire de son casse-noisettes blanchi artificiellement.

 

Me semble que Soleil Culture Comics n'édita que 3 volumes BD ayant pour dessinateur John BUSCEMA en guise de marionnettiste de Tarzan. Les collectionneurs perdent peu s'ils ne les possèdent pas. Mais il est vrai qu'ils perdent encore moins en les possédant.

 

Docteur Jivaro

 

26/07/2014

Les Tarzanides du grenier n° 75

Ce samedi, quel Tarzanide présenter ? Après avoir oscillé entre Kromagoul et Jim la Jungle, Doc Jivaro s'est décidé pour un troisième élu mais pour ainsi dire complètement inattendu des amateurs du genre. Il s'agit de …

 

 LOTHAR

 

Oui, le serviteur, le boy noir du magicien blanc MANDRAKE.

 

Mandrake a forcément pour origine la moyenâgeuse Mandragore, plante réelle mais a laquelle nos aïeux attribuèrent follement moult miracles et malédictions.

 

  

Mandrake-19-11-1939.jpg

 

 

Du n° 102 de Hop Là ! en 1939.

 

A l'époque quel devin annonça 1940 et la suite cataclysmique ?

 

 

 

Loyal, courageux, costaud comme Hercule et chaste comme Perceval, LOTHAR n'en est pas moins un cachottier de première classe. Il est en vérité le roi secret d'une des plus importantes tribus africaines telles qu'on les invente dans la bande dessinée,.

 

Nous vérifierons en fin de semaine prochaine.

 

 

Tout en vous soutirant un dépassement d'honoraires,

Docteur Jivaro vous salue bien.

 

 

12/07/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 73

Dès l'âge de sept ans en 1944, vous pouviez connaître la BD dont la couverture scannée s'imprime ci-après.

 BD-Amazan-1944-couv.jpg

 

C'est Christian Mathelot qui en signa la page 1 les 19 suivantes étant dues à NIEZABYTOWSKI, lequel avait comme francisé son nom en l'accourcissant NIEZAB. 

 

Gaston Niezab, né en 1923, fut un bédéïste abondant dont la graphie n'obtint pas toujours du succès auprès de la jeune clientèle. Il travailla, entre autres, pour l’hebdo PIC et NIC en même temps que les Giffey, Brantonne et Chott (1946) ; jusqu'à ce que le personnage PETIT RIQUET, inventé par Albert Bonneau, lui assure une continuité de production mensuelle durant une dizaine d'années – 258 numéros. Ses dessins en couleurs de couvertures sont particulièrement demandés.

 

BD-Petit-Riquet,1957.jpg

 

 

Choisi au hasard, donc pas choisi dans un désordre d'anciennes publications voici le numéro 231, année 1957, de Niezab. 

 

Longtemps avant et éditée par SEV dont le logo en losange s'orne d'un cimier phallique provocateur, l'illustration intitulée « L’Invincible Amazan », permit à Christian Mathelot (1923-2013) d'apporter la preuve qu'un dessinateur autodidacte peut tenir crânement sa place dans la hiérarchie de professionnels parfois autoproclamés. Surtout que l’œuvre majeure de Mathelot, réalisée en BD pour COQ HARDI et inspirée des mémoires de Pierre Clostermann, reste « Le Grand Cirque » dont les 34 planches hebdomadaires furent assemblées en 1950 pour former un seul ouvrage paru chez FLAMMARION. 

 

Pour L'Invincible Amazan, Gaston Niezab se chargea de mettre en bandes dessinées une histoire racontée par Voltaire et dont l'action se déroule dans la Babylone antique tant mal vue par les tribus d'Israël. La mise en page de six ou sept images qu'un trait à peine épais sépare insuffisamment entre elles, à de quoi décourager un enfant adepte des X Men et autres Mangas. Idem pour la coloration binaire limitée à un rouge et un bleu vaguement nuancés entre saturation et tramage.

 

BD-Amazan-1944,-p.4.jpg

  

Si j'en crois quelques uns de ses biographes, Gaston Niezab décéda en 1955. Ce qui n'empêcha pas ses dessins de paraître encore en 1957, assurant la suite des aventures du reporter PETIT RIQUET jusqu'à la fin de sa pellicule. Que voulez vous ? Nous supposons que l'artiste prépara tout un stock pour les temps futurs

 

Docteur Jivaro

 

05/07/2014

Les Tarzanides du Grenier n° 72

L'E.L.A.N. de Mister x

 

L'ayant aperçu à l'étalage des journaux dans le bar « Le Miscailloux », mon père acheta ce numéro 3.

 

Mister-X,-7-juin-1951.jpg

 

- Tiens, je parie qu'il va te plaire, me dit-il en posant l'illustré sur mon assiette, dans le creux ou ma mère, qui était aussi ma maman, s’apprêtait à verser le potage.

 

Je tendis ma main pour saisir Mister x quand une autre main l'envoya promener sous la table. Maman refusait de jouer le jeu. « T'as fallu plus d'une heure pour acheter un paquet de cigarettes à deux pas de chez toi ? qu'elle lança à Papa qui délaçait ses chaussures. C'est pour faire excuser ton retard que tu ramènes ce guignol ? Je ne marche pas ! ».

 

Je ne connaissais pas Mister x à califourchon sur la nuque d'un stégosaurus façon BD. Nous étions en juin 1951, mes neuf ans ne sonneraient qu'en décembre.

 

Dans notre École Primaire, on ne cogitait pas la mathématique. J'avais déjà questionné Papa : Pourquoi Colonel x ? - Parce que, justement, on ne le connaît pas. On ne sait pas son nom véritable. C'est le personnage mystérieux, c'est l'inconnu. Et x c'est l'inconnu en algèbre. Papa en savait des choses … Mais Papa fumait beaucoup, beaucoup trop !

 

DOCTEUR JIVARO ne dispose que d'une dizaine de Mister x. Dont trois publiés en format « à l'italienne ». Exemple ci-dessous :

 Mister-X,-numéro-34.jpg

 

L'effet visuel est trompeur mais les formats dits « à l'italienne » sont de dimensions identiques à ceux des formats, disons : « à la française ». Simplement les textes et les images se trouvent imprimés parallèlement au plus long côté du rectangle.

 

On donne généralement les années 1948 à 1951 pour l'activité de la Collection E.L.A.N. Plusieurs titres parmi lesquels Jack Jim et Jo, Dynamite (dessins Markus), Jim l’Éclair … Mais c'est surtout Maya, non pas Maya l'abeille, non pas Maya le maya mais Maya le Sioux qui, illustré par le désormais contesté Mouminoux (Guy Sager), attire la curiosité des collectionneurs. C'est lui qui, toujours pour E.L.A.N., inventa la couverture du numéro un de GONG du 10 avril 1950.

 

Gong-10-avril-1950.jpg

 

Ce bi-mensuel qui se voulait prometteur ne fit qu'une apparition fugitive.

 

Donc, aucun Tarzanide aujourd'hui ? C'est ça : aucun.

 

Docteur Jivaro

 

 

21/06/2014

Les Tarzanides du grenier n° 70

Sous un parasol recuit de soleil, je viens de passer en revue ma collection – inachevée il est vrai – d'anciens ROBINSON d'avant-guerre.

Dans sa totalité, la collection étale 395 numéros. En dépit de cette somme le BDM n'a souvent pris en considération que les 218 premiers numéros, ceux correspondants aux livraisons américaines de BD en France de 1936 jusqu'à juin 1940. 

 

Mickey-5-avril-1936.jpg

 

 

 

 

 

 

Dans le numéro 77 de 1936 du « Journal de Mickey », une vignette annonce la parution prochaine du numéro 1 de ROBINSON, produit yankee commercialisé en France par le revendeur Paul Winkler.

 

 

 J'ai stoppé ma lecture à l'intérieur du numéro 52 année 1937 de ROBINSON, sur sa 11e page. Un court récit vite lu. Trois protagonistes : Un gorille, un boa, un homme. Le gorille sauve l'homme agressé par le boa. Ne croirait-on pas un extrait ressassé des aventures de Tarzan ? D'autant qu'une illustration précédant le texte peut faire croire que Tarzan est bel et bien présent.

 

Robinson-25-avril-1937.jpg

 

Un dessin par FIORA, (notre article du 06-10-2012) une artiste polonaise à laquelle Paul Winkler confiait la réalisation de beaucoup d'images dans les journaux distribués par OPERA MUNDI.

Presque entièrement nue, la silhouette fameuse de Tarzan. Sauf que … sauf que une barbe dénonce qu'il s'agit d'un imposteur. Faux Tarzan en même temps que faux tarzanide. Un comble !

 

Robinson-9-juillet-1944.jpg

 

Devant vos yeux émerveillés, le final 395 de ROBINSON publié le 9 juillet 1944. Contrairement à ce que laissa parfois entendre le BDM, un double titre « Robinson – Hop-là » ne resta pas inscrit jusqu'à la disparition de cet illustré.

 

Seul, le bandeau ROBINSON subsista.

 

Rappelons que l'occupant militaire allemand interdisant chez nous les publications d'origine américaine, autorisa en remplacement la création d'une BD française dans de nouveaux journaux pour la jeunesse. Et ce n'est guère que depuis une décennie que des commentateurs de bandes dessinées s'intéressent à la production française parue entre 1940 et 1944. Les GAVROCHE et autres l'AUDACIEUX et CENDRILLON, il n'en fallait parler que pour mépriser. Leur sujet en était devenu quasi taboo.

 

Tout de suite après mai 68, je connus un marchand de vieux papiers tenant son stand dans l'ancien, donc dans le VRAI marché aux puces de Saint Ouen. Me montrant trois ou quatre gros paquets de journaux ficelés comme pour être oubliés sous une table délaissée, il me disait : « C'est du collabo, du pétainiste. Ça vaut rien ; personne n'en veut. Prenez les ! »

 

Je ne les pris pas. Ou alors je n'en pris que trop peu. J'eus tort.

 

Docteur Jivaro