31/12/2020
Tarzanide n° 471
T'aujourd'hui d'aucuns vont reprocher à Bar-Zing d'avoir oublié l'actualité pour préférer improviser sur un personnage BD créé en 1939 par ROB VEL en tant que compagnon animal de SPIROU. Il s'agit d'un écureuil nommé SPIP.
En 1947 SPIP occupait toujours une place importante dans les aventurlures de SPIROU et FANTASIO . En fait personne parmi le jeune lectorat ne pouvait prévoir la venue en 1952 d'un autre petit animal, imaginaire celui-ci, et dont la célébrité rapide allait causer la disparition de l'écureuil SPIP. Oui, vous devinez il s'agissait du MARSUPILAMI. Une espèce de marsupial comme sont nom le suggère mais complètement inventé par FRANQUIN.
Sur la planche ci-dessus éditée en 1946, il faut noter la quasi absence de texte dans les images. Celles-ci sont appelées « Images silencieuses » ou encore « Images muettes ». Il suffit de les regarder pour comprendre l'action. Mais c'est cette absence de tout contenu littéraire qui s'attira la réprobation autant de la part des instituteurs que de la part des abbés : « Vous voulez donc que les journaux illustrés destinés à la jeunesse décourage celle-ci d'apprendre à lire et à écrire ? ». On a compris : ces images muettes allaient devenir un argument pour faire voter la Loi du 16 juillet 1949 qui pendant la décennie des années 50 et plus longtemps encore, allait provoquer de la décadence dans les BD françaises. En ce moment ne croyez surtout pas que cette loi est abrogée : elle est plutôt de retour, revigorée après les années 70 pendant lesquelles elle fut quelque peu éclipsée. Les couvertures des albums rééditant maintenant des bandes dessinées devenues classiques, nous apportent la preuve flagrante que la censure est redevenue efficiente dans tous les kiosques à journaux.
Et le Marsupilami, plus de cinquante ans après sa naissance que devient-il ? Est-il encore réduit à un petit mannequin maigrelet en latex utilisé comme amulette protectrice suspendue au-dessus du tableau de bord de votre voiture ?
Allez bonne fin d'année à vous tous !
Doc Jivaro
17:52 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spirou 1946, spip l'écureuil, marsupilami, rob vel, franquin, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, doc jivaro
26/12/2020
Tarzanide n° 470
PÉPÉ NOËL
C'est un fait récemment historique, oui : historique, que le personnage si peu chrétien d'un « Père Noël » remplace, dans les pays de l'Europe de l'Ouest, pour le 25 décembre, la traditionnelle naissance nocturne d'un Jésus-Christ. La France (ce qu'il en reste c'est à dire presque rien) cesse d'être la fille aînée de l’Église pour se complaire politiquement à ne subsister que comme déversoir d'un trop plein de populations étrangères : de solides gaillards en âge de porter les armes …
… Les armes de l'Islam revanchard.
Du côté de la BD « à la française » des années 1950 LE PÈRE NOËL était un personnage rondouillard doté d'une barbe noirâtre et non pas blanche, inventé pour l'hebdomadaire COQ HARDI par deux complices de longue date : Claude Marin et Marijac.
En fait ce Père Noël est un clochard et sa seule familiarité avec le mythique porteur de cadeaux pour les petits enfants, est la couleur de ses vêtements usagés : le rouge. Lorsque ce faux Père Noël fut publié les clochards n'étaient pas encore promus S.D.F. C'est principalement pendant l'année 1953 que cette créature BD fut publiée sans que l'on puisse dire qu'elle représente une des mieux réussies par l’excellent Marijac. Il est possible qu'elle lui ait été inspirée indirectement par un précédent personnage d'origine américaine et que Marijac connut pendant les lectures de sa jeunesse : le Père Lacloche imaginé par Russel et dont la première parution en France se fit dans le tout premier hebdomadaire MICKEY, celui daté du 21 octobre 1934.
Lorsque je me rendais en vacances d'été en Creuse, dans Chenérailles, ce qui m'amusait c'est que mon oncle, forgeron non dénué de sens artistique, répondait au surnom Mickey donné par ses copains de café-bistro du même âge que le sien. Parfois même ceux-là se suffisaient de l'appeler « Mick ». C'est son neveu qui m'expliqua : « Quand il était enfant il lisait les aventures de Mickey. Il les lisait tellement qu'on riait de lui en le surnommant du nom du personnage de Disney.
Dois-je dire que cet oncle me reprochait parfois de rester la tête immobile, le nez plongé entre deux grandes pages de bandes dessinées ?
Doc Jivaro
16:16 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : coq hardi, claude marin, père noël, marijac, russel, mickey, père lacloche, fête du 25 décembre, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, bar zing, doc jivaro
20/12/2020
Tarzanide n° 469
Les politiciens ont oublié de vous le rappeler que le septennat de Giscard d’Estaing fut aussi une période dite « Libération des mœurs » dans l’espace public : cinémas, librairies, théâtres, clubs échangistes, etc, etc. Prenons l’exemple d’un kiosque à journaux de 1978 et comparons le à celui d’aujourd’hui : le kiosque à journaux 1978 serait sûrement interdit de séjour maintenant.
Voyez la couverture des PIEDS NICKELÉS en 1975. Le trio de pseudo-anarchistes depuis 1908 n’avait jamais affiché un titre pareil.
Rappelez-vous Tintin en culotte de golf : jamais une fille autour de lui ! La seule femme qui apparaisse tardivement c’est la grosse Castafiore, peut-être une allusion à La Callas et de quoi vous décourager le zizi dès l’âge de treize ans. Par contre, elle s’exhibe de la gueule. Un étudiant à l’écoute d’un cours de psychanalyse de l’ancienne université de Vincennes m’avait même amusé, disant : « c’est un vagin qui vocalise ».
Dans les dessins de l’infatigable Pellos, l’un des PIEDS NICKELÉS – Croquignol – porte une haute coiffe sur laquelle s’exhibe une paire de ciseaux. Allusion évidente à la perte de ses bijoux naturels. Comme quoi nos amis africains noirs esclaves chez les musulmans ne pouvaient pas conserver entre leurs jambes les objets que les esclaves noirs dans les champs de coton américains conservaient malgré le racisme des familles blanches chrétiennes.
- C’était pour qu’ils se reproduisent, familles esclaves génération après génération.
- Mais c’était surtout chez le Sultan une façon radicale de s’éviter tous les ennuis politiques à venir à cause d'une révolte générale raciale analogue à celle qui suivit LA NAISSANCE D’UNE NATION.
Dans la collection complète d’origine ce numéro des PIEDS NICKELÉS DANS LE HAREM porte de numéro 86.
Doc Jivaro
15:53 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Livre, Moeurs, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : les pieds nickelés, pellos, dans le harem, naissance d’une nation, croquignol, castafiore, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, bar zing, doc jivaro
15/12/2020
Tarzanide n° 465
Ceux – celles se préoccupant de la Presse illustrée à l’attention de la jeunesse n’ont pas manqué de réagir : Qu’un politicien de Droite achète le titre PIF GADGET, journal de Gauche communiste, fait jaser – et pas forcément en bien.
PIF est un chien anthropomorphique humoristique d’abord dessiné par Arnal, espagnol politisé. Je connus sa bestiole dès ma petite enfance en bas d’une des pages du quotidien stalinien L’HUMANITÉ : Eh ouais ! Chaque midi, sauf le dimanche. Il y avait quatre images amusantes : PIF le bon chien-chien domestique avait pour devoir de tenir éloigné de la maisonnette de Tata et Tonton un chat noir vagabond, donc maraudeur surnommé HERCULE. Un chat à mine patibulaire dont la physionomie était encore rendue plus menaçante par un pansement collé en forme de croix, comme cela se faisait aussi pour les gangsters américains caricaturés. Ce petit félin incarne l’individu asocial, celui qui se plie mal aux contraintes d’une collectivité prônée par Karl Marx plus de deux mille ans après celle théorisée par l’académicien Platon surnommé « Le Boeuf » par ses contemporains. Lorsque je lisais PIF c’était l’époque où sur la première page de L’HUMANITÉ les camarades foulard rouge s’énervaient entre eux, de formules imprimées du genre : Eisenhower prépare la Troisième Guerre Mondiale ! L’époque où Montant Yves et Signoret Simone se préparaient à jouer les « couillons utiles » en faveur des soviétiques.
Par la suite, PIF LE CHIEN fut affiché comme une tête de gondole dans le bandeau-titre VAILLANT, un hebdomadaire complètement inspiré des grandes sunday pages américaines. Mais, chut ! Il ne fallait surtout pas en parler.
C’est en 1969 que le Parti des travailleurs grévistes en perte de vitesse dans ses adhérents autant que dans ses journaux, fabriqua PIF GADGET en remplacement de son VAILLANT déficitaire.
Doc Jivaro
16:34 Publié dans Actualité, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pif le chien, vaillant, l’humanité, arnal, bandes dessinées de collection, tarzanide du grenier, bar zing de montluçon, doc jivaro
12/12/2020
Tarzanide n° 464
KIWI : Mieux qu’un mot, un nom. Celui d’un oiseau en même temps que celui d’un fruit pas du tout apprécié par Doc Jivaro. Mais aussi celui d’une marque de cirage … Celui, enfin, d’un format de poche BD dont la carrière commença en 1955. Doc Jivaro en acheta le numéro 1 qu’aujourd’hui encore il regrette d’avoir échangé contre d’autres journaux venus d’un collégien du même âge que lui et qu’il connût en cinquième du collège technique alors récemment construit « à Fonbouillant ». Cet adolescent habitait en haut des côtes de Châtelard. Pour y accéder il fallait appuyer fort sur les manivelles d’une bicyclette. C’est même au sortir d’un des virages que je faillis percuter de face une automobile dont je n’avais encore jamais vu la forme. Une DS à capot « aérodynamique ».
Mardi précédent j’ai tenu un commentaire assez bref sur le cas de Antonio De Vita, créateur de MIRKO le Petit Duc. Je récidive ici, feuilletant non plus son numéro 15 mais son numéro 50.
J’ai souligné, comme beaucoup avant moi, les invraisemblances, disons : le fantastique de certaines architectures dessinées par Devi. Il y avait chez lui une forte tendance à étirer comme à l’infini les perspectives. Cette exagération à pu s’exprimer, aussi, dans un combat à mort entre deux adversaires : STENKA, précepteur de MIRKO, et le père de MIRKO, le duc de Milloutintin (Babinet comprendra). C’est un combat dessiné sur au moins dix pages, ce qui constitue un record dans l’histoire de bande dessinée. Tout y passe : coups de poings, prises de jiu-jitsu, gréco-romaine, jusqu’à se lancer des rochers et un animal fauve … De « l’homérien » ou, si vous préférez, comme dans la nuit de noces de l’Irlandais, de l’homérique.
Mais le plus étonnant n’est-il pas que la censure pendant les années 50, refusant toutes images de violence dans les journaux pour la jeunesse, ait laissé publier telle quelle cette série d’images ?
Doc Jivaro, pour un de ces prochains jours, vous reparlera de MIRKO le Petit Duc : Savez-vous qu’un des éléments (le robot Robby) du film américain, année 1956, « Planète Interdite » fut employé par Devi pendant l’une des aventurlures du fils du Duc Méloupin et que j’ai rattaché DEVI aux Surréalistes tout simplement parce qu’à ses débuts MIRKO dut déserter la République de Maldoror dont le nom est aussi celui du roman célèbre signé sous le pseudonyme d'un Comte de Lautréamont.
Doc Jivaro
16:12 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd kiwi, antonio de vita, mirko le petit duc, devi, doc jivaro, tarzanide du grenier, bandes dessinées de collection
09/12/2020
Tarzanide n° 463
De la drolatique pataphysique d’un Jarry (Alfred) jusqu’à l’enrichissement d’un Dali en son Gala, tout le clan des surréalistes désigna dans le Comte Lautréamont, pseudonyme de l’auteur des Chants de Maldoror (1869), l’un de leurs précurseurs. Toutefois une telle parenté littéraire et artistique n’était reconnue que pour les peintres et les écrivains, sûrement pas pour les auteurs de bandes dessinées. Ceux-là n’étaient même pas mentionnés dans les livres consacrés à l’Histoire de l’Art.
KIWI n° 15 de novembre 1956 était un tirage mensuel « format de poche » venu de l’éditeur LUG, grâce auquel les garçons suivaient les aventurlures de deux personnages, l’un BLEK LE ROC, trappeur, et l’autre MIRKO le Petit Duc chassé de sa demeure familiale par des révolutionnaires dont les motifs politiques restaient inconnus. Son récit imagé se prolongea pendant 69 numéros de KIWI. Les péripéties vraisemblables à leurs débuts dévièrent assez rapidement vers des extravagances permettant à leur dessinateur qui signait DEVI de donner libre cours à son imagination.
DEVI, de son vrai nom Antonio De Vita, obtint un succès mérité par des architectures et des paysages imprégnés de déraison et qui se différenciaient totalement des trop sages décors que la censure active pendant les années 50 exigeait dans les ouvrages destinés à la jeunesse française.
Recherchant son père, Duc de Méloupin, MIRKO retrouve d’abord sa grande sœur dans la ville somptueuse de Sambhala, ville construite en secret dans le centre de la terre. Rien que ça ! Cette jolie demoiselle est représentée cachant son visage sous un masque de tissu comme le font les musulmanes respectueuses de leur Prophète. Un choix inattendu autant de la part de l’éditeur LUG que du dessinateur DEVI en 1956 ; mais un choix aujourd’hui conforme à l’immigration islamique peu contrôlée dans notre pays. Cependant, la sœur de MIRKO nous fait savoir que Sambhala est une ville très en avance du point de vue des technologies …
Très en avance ? On ne le croirait pas à voir MIRKO et sa grande sœur descendre à pied par les degrés d’un escalier géant, interminable dirait-on. Les ingénieurs dans Sambhala n’ont donc pas eu l’idée de fabriquer des ascenseurs ?
Cet escalier sans début ni fin, préfigure d’autres arrières-plans vertigineux signés de DEVI et qui me parurent toujours non pas de simples fantaisies de bande dessinée mais les indices, les symptômes de « problèmes psychologiques » devenus inhérents à la personnalité du talentueux Antonio de Vita.
Allo, Docteur Freud ?
Doc Jivaro
17:41 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : kiwi 1956, devi, le petit duc, bandes dessinées de collection, blek le rok, antonio de vita