20/10/2012
Les Tarzanides du grenier (n° 7)
Un TARZANide nommé THORWALD
Ici, nous sommes aventurés dans la collection TARZAN mensuel des disparues « Éditions Mondiales » que l'italien Del Duca dirigea, publiant autant des BD pour la jeunesse que du roman photo « presse du cœur » pour la femme mariée maintenue au foyer conjugal.
Sur ce sujet, Doktor Jivaro a remarqué depuis longtemps que bien des bandes dessinées « pour enfants » offraient des scénarios et des dessins autrement plus adultes que beaucoup des romances et illustrations de bas étage destinés à divertir nos amies les femmes.
En cela, Doktor Jivaro ne peut rien modifier : ce fut ainsi.
Les numéros 23 et 24 de TARZAN mensuel (année 1947) comptent chacun 16 pages – 15 imprimées noir et blanc accompagnées d'une seule frappée de couleurs, la couverture évidemment. Cependant, si vous souhaitez les acquérir auprès d'un marchand spécialisé ne vous étonnez pas qu'il veuille vous les vendre un prix plus haut que le prix de chacun des autres numéros de la série. C'est que …
C'est que l'infernal Adolf HITLER s'y déplace dans nombre d'images. Un Adolf dessiné par Rex Maxon, l'américain qui inventa Tarzella. Mais cette fois, c'est la vie d'une anglaise, Jane Porter, que les nazis menacent : « Lache-LE sinon je LA Tue ! gueule un soldat allemand affecté d'un faciès patibulaire conforme aux caricatures du genre.
LE ? Qui donc LE ? Mais voyons, Hitler !
Hitler que l'homme singe, une fois encore victorieux, s’apprête à étrangler. « Vous valez moins que les bêtes » lui crache TARZAN en plein visage, avec mépris. Le vouvoiement marque dans cette phrase la distance répulsive et non pas la politesse d'une première rencontre.
Mais comment le führer de toutes les fureurs se retrouve t'il en situation fâcheuse dans le numéro 24 ? C'est que le chancelier du troisième Reich a mis à contribution quelques-uns de ses ingénieurs parmi les meilleurs. Il a exigé, exigé et obtenu d'eux qu'ils lui fabriquent un ersatz de TARZAN. Un puissant Tarzanide répondant à un nom du tonnerre de Dieu : THORWALD.
Hitler se montre ainsi opportunisme : le vrai TARZAN vient d'être annoncé disparu, sans doute perdu, noyé en mer. L’Allemagne nationale socialiste va donc pouvoir conquérir l'Afrique subsaharienne en abusant les populations noires par la pseudo réapparition d'un TARZAN présenté sous les traits d'un surhomme imposteur.
Heureusement pour la démocratie des milliardaires américains et, également, pour les démocrates dictateurs marxistes, TARZAN revient réellement pour poignarder l'usurpateur que les walkyries accueillent aussitôt dans leur glorieux Walhalla – Ouf !
Notons que le nom de Hitler n'est pas mentionné sur les couvertures des numéros 23 et 24. Son visage est absent, aussi. La croix gammée n'y apparaît même pas et les sous-titres n'ont aucun rapport avec le scénario. Probablement qu'au lendemain de la capitulation allemande, les croix gammées furent déconseillées dans les journaux pour enfants. Un exemple : Marijac dirigeant l'hebdomadaire COQ HARDI, s'abstiendra de toute svatiska pour raconter les premiers exploits du Colonel X illustré par Poïvet.
Vignette sortie du n° 21 de FANTAX « Les buveurs de sang ».
Le boche repère le terrain d’atterrissage mais sans se soucier que la croix gammée du Parti s'y affiche tournée dans le mauvais sens. (Atelier Chott.)
Herr Doktor Jivaro
17:45 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Grenier de la BD, Histoire, Journaux, Media, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bande dessinée, bd ancienne, tarzan, editions mondiales del duca, illustration, dessin
06/10/2012
Tarzanide du grenier (n° 5)
Parcourez quelques-unes des listes de Tarzanides d'ailleurs inégales entre elles, vous y noterez l'absence de TUMAK. Et si vous n'êtes pas cinéphile, pas non plus collectionneur de BD anciennes, ce nom ne rappellera rien à votre mémoire.
TUMAK n'est pas à proprement parler un Tarzanide. Même s'il affronte une nature sauvage, même s'il ne se vêt que d'un pagne suspendu à l'épaule par une épaisse bretelle en peau d'animal.
Sur le titre-bandeau, on lit « Fils de la Jungle ». Il s'agit d'appâter un jeune public déjà captivé par Tarzan, prototype de tous les autres « Fils de la Jungle ».
TUMAK apparut d'abord comme figure du cinéma américain – année 1940. Un bel homme comme les aiment les femmes et les homosexuels, incarne ce jeune personnage aventuré dans une préhistoire fantaisiste. Fantaisiste puisque les dinosaures d'avant la chute sur terre d'un météorite géant, y apparaissent contemporains de l'espèce humaine, contrairement aux données de la paléontologie. TUMAK combat de monstrueux carnivores après s'être fâché avec son père pendant qu'une blonde pulpeuse devient l'enjeu de et de ... Mais relisez votre petit Freud illustré !
TUMAK se nomme en réalité VICTOR MATURE, acteur du cinéma américain, surtout connu pour avoir gagné des tombereaux de dollars en jouant dans des péplums dont il disait en se marrant : ce ne sont que des nanars.
Le dessinateur Poïvet transcrivit en une bande dessinée le film TUMAK.
On le publia dans la énième série de l'INTREPIDE (1948-49), série comptant 47 numéros. Tout au début, Poïvet s'essaya à rendre sur papier le portrait de Victor Mature.
L’INTREPIDE s'était alors spécialisé dans la mise en BD de films populaires. Il y eut « L'aigle des mers » dessiné par Bourlés ; il y eut un « Zorro » édité par les films DE KOSTER ; il y en eut d'autres, un « Tempête sur le Bengale » celui-ci mis en images par Jacques SOURIAU.
SOURIAU est probablement le premier français à avoir illustré le roman TARZAN THE APE MAN. On apprécie son travail dans le journal HOP-LA ! édité par le très politique Paul Winkler.
A l'aide de silhouettes robustes, SOURIAU accompagne la version bleu-blanc-rouge du roman TARZAN THE APE MAN traduit en deuxième page du numéro un (1937) de HOP-LA !.
Parmi tous les américains du journal de Paul Winkler, Souriau était l'unique français. La France ayant déclaré la guerre à l'Allemagne, il sera mobilisé militairement, abandonnant sa participation à HOP- LA ! où une certaine Fiora le remplacera (n° 95 octobre 1939). L'incunable GIFF-WIFF, n° 8 année 1964 a dit tout le bien que ses fondateurs pensaient du talent parfois controversé de cette dame.
Jacques SOURIAU lui, disparut en 1957.
Herr Doktor Jivaro
18:12 Publié dans Arts, Fanzine, Journaux, Livre, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bande dessinée, jacques souriau, giff-wiff, tarzan, fiora, paul winkler, tarzanides, bd ancienne, illustration, dessin
29/09/2012
Les greniers de la BD n° 11
Vous venez de lire ou de ne pas lire six images gonflées de bulles formant une planche BD publiée dans le numéro 0 du lancement de Electrode, année1982.
Dans ce fanzine introuvable aujourd'hui, sont imprimées les quatre toutes premières planches BD de Stanislas Barthélemy.
Ci-dessous, un extrait de la BD L'Ile Chaude réalisée par Isabelle Tredez pour le même fanzine Electrode
16:07 Publié dans Fanzine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, fanzines, bd anciennes, illustration