06/02/2016
Les Tarzanides du grenier n° 199
Quoique notre râtelier fasse des Tarzanides son garde-manger principal, ce n'est pas rare d'y trouver quelques bons gros os dont la moelle est rebaptisée Numéro UN. Comment un Jivaro auto proclamé pourrait-il se dispenser d'exposer à l'entrée de sa hutte des dizaines de têtes coupées ? Oui : en BD comme dans tous les domaines où domine la hiérarchie, un collectionneur se doit d'être propriétaire de l'aîné de toute une famille. Alors, si vous vous désolez d'avoir raté le premier exemplaire de l'illustré RADAR de l'année 1947, je ne pense pas que d'en voir, ici, la couverture réduite par photocopie vous suffise comme lot de consolation.
Les exploits de RADAR N° 1, année 1947
La Seconde Guerre Mondiale ayant prouvé le rôle majeur du système Radio Detection And Randing dans les missions militaires on utilisa le terme RADAR pour le commerce du journalisme et de la littérature. En somme le nom de l'engin sans l'engin. Le mot RADAR suffisait à valoriser le titre d'un journal prétendant rapporter tout ce qu'il détectait autour de lui. La BD, à son tour, s'empara de ce phénomène bien fait pour captiver l'imagination populaire. Les ondes radio ne semblaient-elles pas magiques, inhérentes au monde des esprits ? Leur invisibilité réelle ne s’apparentait-elle pas à cette « force spirituelle » dont parle les enjôleurs publics, ceux des tables tournantes et ceux des miraculés de Lourdes ?
Rien qu'en France, il y eut au moins trois « RADAR » imprimés pendant les années d'après-guerre.
Un RADAR daté de 1946, en provenance des Éditions Ouvrières, d'inspiration catholique. Un autre RADAR plus tardif - 1949 - et faisant sensation avec sa couverture garnie d'un grand dessin au lavis évocateur d'un des faits divers de la semaine. Toutefois, le seul RADAR auprès duquel Docteur JIVARO veut attirer votre curiosité, est le RADAR daté de 1947 produit par Les Éditions Du Siècle.
Un illustré BD de 12 pages (24 x 32 puis 21 x 27 cm) mensualisé. Son intérieur est imprimé tantôt en noir tantôt en bleu. La bande dessinée, elle, occupe 9 pages toutes signées de Bob VINELL. Par contre l'illustration de la page 1 ne porte aucune signature, bien que nous puissions l'attribuer à ROBBA.
ROBBA était artiste assidu aux Éditions du Siècles – S.D.S.- et notre enfance n'échappa pas aux images colorées qu'il créait pour le magazine TARGA en accordant au personnage une musculature digne d'un vrai Tarzanide. ROBBA réalisa, également, toute une iconographie pour le journal du détective TOM'X. Une sorte de contrefaçon par sonorité de lecture existe entre ce détective TOM'X et le célèbre cow-boy TOM MIX. Ce n'était pas un hasard, n'est ce pas ?
Dernière page du numéro 1 de RADAR.
TOM, X exploite sans vergogne la popularité de TOM MIX
Si l'on s'en tient à la silhouette de la pin-up allongée en bas de la première page du premier RADAR, il est permis de supposer que les E.D.S. voulaient s'attirer une clientèle d'adultes mais sans pousser jusqu'au risque d'être interdites de lecture aux enfants.
Les Éditions Du Siècle finirent par mourir en 1951, cédant leur fauteuil à IMPERIA, éditeur qui périt à son tour en 1986.
Quant à la BD RADAR, elle est défunte depuis belle lurette : en 1948, immédiatement après son 12e numéro.
Doc Jivaro (MFCL)
16:20 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : tom mix, radar b.d.robba, éditons impéria, bob vinell, robert bagage, targa, tom'x, bande dessinée anciennes, bd de collection
Commentaires
en fin de gondole même le super marché s'est appelé RADAR
sans parlé de l'auto-école du quartier et je crois me souvenir d'une voyante de ce nom qui lisait la bonne aventure dans les billets de banque mis en boulette et écrasés par une vitre. Chapeau la madame! elle était sure que le consultant pourrait la payer.
auriez vous des nouvelles d'une publication du nom de Bravo qui parlait entre autre d'un cosaque du nom de Stankarasim?
(si mes souvenirs sont encore bons)
A ++ et merci
Écrit par : bob | 07/02/2016
Pas trace d'un cosaque STANKARASIM pour Bar Zing parlant des BD. Même l'hebdomadaire belge BRAVO ! (disparu en 1951) n'en signale pas la possible existence.
Quant à l'actuel auteur de BD Emile Bravo nous ne lui connaissons qu'un seul cosaque : Aleksis Strogonov.
Salut à toi, Bob.
As-tu plus de précisions ?
Écrit par : Ryal | 07/02/2016
Merci pour ces précisions mes héros étaient pim et pam et c'est à la cinquantaine que j'ai appris que poum était la tante du moins ce qu'un érudi m'a affirmé mais moi je ne lisais pas les textes j'étais trop pressé de dévorer les images et ce qui me faisais le plus rire c'était la glu dans la barbe du capitaine
Merci de l'humour désopilant de la politique au fil des jours.
Écrit par : bob | 08/02/2016
PIM, PAM, POUM ? Bien, oui, très bien.
Sans doute suis-je plus âgé que toi puisque je me régalais des deux farceurs Pim et Pam dans le journal DONALD, un ancien hebdomadaire de huit grandes pages couvertes de BD américaines.
Quant à POUM, en France, elle apparaît comme la tante de PIM et PAM. Mais en réalité c'est leur maman. Explication : la censure, chez nous, n'autorise pas dans les histoires destinées aux enfants qu'une mère de famille se fasse ridiculiser par d'incorrigibles garnements.
Bon dimanche à toi.
Écrit par : Ryal | 14/02/2016
Les commentaires sont fermés.