23/11/2013
BD du grenier du 23-11-2013
KING
KING mais pas GONG.
Couverture du numéro 28 (Anne née 1951) de la BD américaine « Le Roi de la Police Montée » en son interprétation pour les indigènes français. Éditeur S.A.G.E. dans une de ses séries mensuelles « Grand Nord ». De cette collection me manquent les neuf premiers numéros, ainsi que les 11 derniers. Les dessins signés Jim Gary sont parmi les plus recherchés du genre, d'autant que Fred Hartman, créateur du grand cow-boy rouquin RED RYDER, participa à l'élaboration de l'imagerie.
Remarquez qu'ici la censure socialo-catholique a encore frappé, généralisée qu'elle fut jusqu'au milieu des années 1960. Le revolver a été escamoté, gouaché à la sortie du poing de KING. L'index tendu remplace, suggère le canon de l'arme disparue. Ainsi faisait-on pendant les jeux de l'enfance où l'on criait « Pan ! Pan ! t'es mort ! » en direction du petit copain.
King, « montee » de la police canadienne possède une aptitude rare. Rare et enviable. Il est capable de parler sans ouvrir sa bouche. Et sans être ventriloque (tout ventriloque remue discrètement des lèvres). Il ne s'agit pas non plus chez lui d'un don de surhomme ; il ne s'agit que d'une mésalliance entre le dessin et le texte.
Bouche cousue,
parole en l'air
Autre caractéristique de ce héros : il est certainement le plus malmené de tous. Blessé, brûlé, jambe cassée ou épaule déboîtée, avec des pansements ou des béquilles, KING ne survit souvent que grâce à l'aide improvisée de jolies filles. Parfois même, celle d'une voleuse ou d'une meurtrière. Bel homme, sa peau ne vaut pourtant que le prix que lui accorde l'aventurière en voie de repentance.
Du masochisme là-dedans. Pas pour se retrouver giflé, fouetté, mordu, souillé … Mais pour devenir l'objet d'attentions maternelles. Le simulacre pratiqué par l'enfant qui fait semblant : d'être malade et qui joue à faire croire qu'il est victime. Pour s'attirer protection et caresses de la part d'une personne dont il vérifie ainsi la fidélité, avec un égoïsme d'animal chez qui les sensations de l'estomac ont plus d'importance que les idées de la cervelle. Tout l'érotisme selon l'enfance : feindre de souffrir pour recevoir en guise de soins la proximité d'un épiderme féminin souhaité plus sexy que celui d'une vraie mère.
Ayant connu le succès sur les deux bords de l'Atlantique, KING inspira des imitateurs. Parmi eux un produit français dérivé d'un roman populaire italien : THUNDER JACK, illustré par Ferri-Ferra ou Ferri-Gallieno et qui terminera en signant Fergal. La S.E.R fondée par Chottard-Fantax en assura la distribution auprès d'un jeune public.
Image de gauche extraite de Thunder Jack, numéro spécial de 68 pages dont il occupe 48 pages. Le héros ne s'ennuie jamais.
Image de droite dessinée par R. Oret, mars 1956 dans Rancho Spécial. Une des rares images à avoir échappées à la censure.
Aujourd'hui, KING a cessé d'exister. Sauf dans la mémoire de vieux grognards dont il distraya par ses exploits fictifs certaines années d'école bien éloignées d'être sérieuses.
Docteur Jivaro
19:16 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Livre, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bandes dessinées, bd, king, fergal, fred hartman, editeur sage, jim gary, thunder jack, rancho, donald, tarzan, tarzanides
16/11/2013
Les Tarzanides du grenier n° 42
En 1958, le numéro 1 de JIM CANADA.
296 numéros suivirent, on se demande par quel miracle, malgré la courtitude et le banal d'histoires placées à la queue leu leu.
JIM CANADA disparut, en 1986 et ce fut aussi le cas de beaucoup d'autres BD « Petit format », lesquelles avaient commencé à pulluler dès après 1955. (Aujourd'hui je crois pouvoir dire que le titre SWING subsiste en solitaire, rescapé et dernier témoin d'une époque révolue).
Plusieurs personnages de la police montée canadienne existèrent dans la bande dessinée. Le tout premier, leur modèle est loin d'être un modeste : KING qu'il se fait nommer. Donc, traduit « Roi de la Police Montée » dans les publications françaises. Il nous vint de l'Amérique pour être publié dans HURRAH (numéro 1, année 1935). Puis tranféré par l'Éditeur Del Duca vers le numéro 1 de l'hebdomadaire TARZAN, celui de janvier 1941.
Jim Canada fait vraiment piètre silhouette en présence des larges épaules de KING Roi de la Police Montée. C'est ce qui explique que, samedi prochain, le bon docteur Jivaro trouvera bien de la satisfaction à vous parler de l'illustre policier canadien inventé par le romancier Zane Grey et principalement dessiné par Jim Gary.
Bar Zing
18:27 Publié dans Arts, BD, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bandes dessinées anciennes, tarzanides, jim canada, tarzan, editions del duca, hurrah, king roi de la police montée, jim gary, zane grey