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01/12/2012

Les greniers de la BD n° 13

 Coupez lui la tête et pendez le !

 

J'ai connu la BD d'avant 1949 lorsque j'étais gosse. J'en collectionne encore plusieurs titres. Aussi ai-je retrouvé, fouillant mes vieilles paperasses gardées sans soin, beaucoup d'images ayant en commun d'être impossibles à re-publier dans des albums destinés aux enfants d'aujourd'hui. 

Par exemple, un thème comme celui de la pendaison. 

On pendait « haut et court », souvent, dans les bandes dessinées de mon enfance. Je vous en présente au dessous quelques extraits. Leur petit nombre ne rend évidemment pas compte de la quantité de dessins BD consacrés à cette « justice expéditive » fréquente, dit-on, dans le Far West. 

Une évidence sociale en ressort pourtant. Une solide corde de chanvre vaut mieux qu'un long discours « droits de l'homme » lorsqu'il s'agit d'assurer la sécurité publique.


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Le bourreau ne va pas couronner « le géant bronzé demi-nu, roi de la jungle ». Il va l'étrangler – ou lui briser les cervicales. Mais Tarzan demeure d'un calme olympien sévère. Son « regard d'aigle » est pareil à celui que des artistes portraitistes français du XIXe siècle attribuaient à un corse « plus français que tous les français ». Un corse, Napoléon Bonaparte, dont l'Arc de Triomphe est encore utilisé (dévoyé ?) par des républicains démocrates incapables depuis 1874 de débarrasser leur mémoire des fastes impériaux de l'Empire Latin des Césars.

 

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Deux vignettes – choc sorties du n° 49 de JEUDI MAGAZINE, année 1947.

 

Un western produit par NORTIER qui en était à ses premières passes. Le titre ? Pionniers de l'Ouest. 

A cette époque, l'apprentissage du dessinateur se faisait fréquemment sur le tas. Même s'il rendait une BD plus ou moins bancale elle pouvait être publiée semaine après semaine. Au moins servait-elle à remplir une page ! et leur auteur devait se suffire d'être payé avec des clopinettes. 

NORTIER, une fois rodé, fera le relais avec POÏVET pour quelques planches des Pionniers de l'Espérance imprimées dans l’hebdomadaire communiste VAILLANT. 

On doit aussi à NORTIER un des Tarzanides de 1948 : TAO l'homme fauve, dont je vous parlerai avant la fin de l'hiver si la déesse des athées me garde vivant.

 

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L'éditeur CHOTT gagna une place de champion pour la création de situations cruelles dans les BD, visant les suffrages d'un public de gamins populaires français, tous rescapés de la seconde guerre mondiale. 

Le dessin est extrait du terrible Big Bill le Casseur n° 7, année 1947. 

Avant hier, lorsqu'un instituteur coiffé d'un béret d'ennui me tirait par l'oreille, c'était les ligues féminines de vertu religieuse qui s'alarmaient contre les ouvrages BD fabriqués par CHOTT. Aujourd'hui, si CHOTT se relevait d'entre les morts, ce serait la féministe libérée lesbienne qui gueulerait contre lui.  


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Ci dessus, vous avez été déçu, mon brave. On ne voit pas un seul pendu. Pourtant le texte est explicite : Il y bien deux pendaisons simultanées. Mais le dessinateur Le Rallic fut obligé d'en gommer les cadavres pour les remplacer par des lignes pointillées simulant quelque palissade. (On voit mieux ce détail dans l'original du n° 96 de Coq Hardi).


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Se balançant d'un seul bras, Tarzan poignarde éventre le guerrier noir qu'il vient de pendre à l'aide d'un lasso confectionné d'herbes tressées. Ainsi venge-t-il Kala, sa mère adoptive assassinée par l'ennemi. 

C'est après avoir tué cet indigène que Tarzan renonce à pratiquer le cannibalisme. Ce renoncement contraire à la nature première de l'homme, trouve sa compensation-consolation dans le vol du vêtement porté par l’ennemi abattu. Dans cette circonstance, en effet, le jeune Tarzan apprend à se vêtir. Mais s'il se vêt ce n'est évidemment pas par pudeur. C'est par la légitime appropriation d'un objet appartenant à l'ennemi vaincu. C'est une preuve matérielle de victoire.

 

Le paquet grossier du feuillage cachant les fesses du bel adolescent, n'est qu'une vulgaire concession faite à la censure par l'éditeur italien Del Duca. L'original américain, œuvre de l'excellent FOSTER, ignore cette pudibonderie.

 

Doktor Jivaro

 

24/11/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 9)

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Coq Hardi n° 160, année 1949 

 

TAR-ZAN / ZAN-ZAN

 

 Feuilletant plusieurs albums de la collection COQ HARDI, j'ai arrêté mon regard sur l'une des vignettes dessinées par Jacovitti pour sa BD parodiant le personnage de TARZAN. 

 

Un TARZAN que Jacovitti casse d'abord en deux syllabes avant d'en réduire le titre à sa seule syllabe finale doublée. Pourquoi cette modification ? Peut être que Jacovitti et son employeur du moment – Marijac – s'évitèrent ainsi un procès de la part du propriétaire et des distributeurs du célèbre TARZAN. 

 

Revoyons l'image et parions qu'une pantomime pareille est impossible à éditer dans un journal d'aujourd'hui pour l'amusement des enfants. A moins d'en détourner le sens et la faire servir à une dénonciation carabinée de l'ancienne colonisation de l'Afrique noire par l'Europe des vilains pas beaux méchants hommes blancs. 

 

N'a-t-on pas parfois l'impression que nombre de démocrates BCBG regrettent de n'avoir pas à raconter avec émerveillement une histoire de l'Afrique du XIXe siècle colonisant l'Europe ?

   

Doktor Jivaro

 

20/10/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 7)

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Un TARZANide nommé THORWALD

 

Ici, nous sommes aventurés dans la collection TARZAN mensuel des disparues «  Éditions Mondiales » que l'italien Del Duca dirigea, publiant autant des BD pour la jeunesse que du roman photo « presse du cœur » pour la femme mariée maintenue au foyer conjugal.

 

Sur ce sujet, Doktor Jivaro a remarqué depuis longtemps que bien des bandes dessinées « pour enfants » offraient des scénarios et des dessins autrement plus adultes que beaucoup des romances et illustrations de bas étage destinés à divertir nos amies les femmes.

 

En cela, Doktor Jivaro ne peut rien modifier : ce fut ainsi.

 

Les numéros 23 et 24 de TARZAN mensuel (année 1947) comptent chacun 16 pages – 15 imprimées noir et blanc accompagnées d'une seule frappée de couleurs, la couverture évidemment. Cependant, si vous souhaitez les acquérir auprès d'un marchand spécialisé ne vous étonnez pas qu'il veuille vous les vendre un prix plus haut que le prix de chacun des autres numéros de la série. C'est que …

 

C'est que l'infernal Adolf HITLER s'y déplace dans nombre d'images. Un Adolf dessiné par Rex Maxon, l'américain qui inventa Tarzella. Mais cette fois, c'est la vie d'une anglaise, Jane Porter, que les nazis menacent : « Lache-LE sinon je LA Tue ! gueule un soldat allemand affecté d'un faciès patibulaire conforme aux caricatures du genre. 

 

LE ? Qui donc LE ? Mais voyons, Hitler !

 

Hitler que l'homme singe, une fois encore victorieux, s’apprête à étrangler. « Vous valez moins que les bêtes » lui crache TARZAN en plein visage, avec mépris. Le vouvoiement marque dans cette phrase la distance répulsive et non pas la politesse d'une première rencontre.

 

Mais comment le führer de toutes les fureurs se retrouve t'il en situation fâcheuse dans le numéro 24 ? C'est que le chancelier du troisième Reich a mis à contribution quelques-uns de ses ingénieurs parmi les meilleurs. Il a exigé, exigé et obtenu d'eux qu'ils lui fabriquent un ersatz de TARZAN. Un puissant Tarzanide répondant à un nom du tonnerre de Dieu : THORWALD. 

 

Hitler se montre ainsi opportunisme : le vrai TARZAN vient d'être annoncé disparu, sans doute perdu, noyé en mer. L’Allemagne nationale socialiste va donc pouvoir conquérir l'Afrique subsaharienne en abusant les populations noires par la pseudo  réapparition d'un TARZAN présenté sous les traits d'un surhomme imposteur. 

 

Heureusement pour la démocratie des milliardaires américains et, également, pour les démocrates dictateurs marxistes, TARZAN revient réellement pour poignarder l'usurpateur que les walkyries accueillent aussitôt dans leur glorieux Walhalla – Ouf !

 

Notons que le nom de Hitler n'est pas mentionné sur les couvertures des numéros 23 et 24. Son visage est absent, aussi. La croix gammée n'y apparaît même pas et les sous-titres n'ont aucun rapport avec le scénario. Probablement qu'au lendemain de la capitulation allemande, les croix gammées furent déconseillées dans les journaux pour enfants. Un exemple : Marijac dirigeant l'hebdomadaire COQ HARDI, s'abstiendra de toute svatiska pour raconter les premiers exploits du Colonel X illustré par Poïvet.

  

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Vignette sortie du n° 21 de FANTAX « Les buveurs de sang ».

 

Le boche repère le terrain d’atterrissage mais sans se soucier que la croix gammée du Parti s'y affiche  tournée dans le mauvais sens. (Atelier Chott.)

 

Herr Doktor Jivaro

 

 

 

13/10/2012

Les Tarzanides du grenier (n° 6)

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Les Éditions des Remparts, en dépit de leur enseigne évocatrice d'une résistance farouche, ne s'opposèrent que modérément aux assauts de chaque rival dans l'espace BD. Leur action porta entre 1950 et 1979 ; et l'on peut supposer qu'elles s'essayèrent à compenser par la quantité des titres le manque de qualité des produits. Wikipédia, compte jusqu'à 84 titres édités.

De cette production que Bar-Zing dit banal pour ne pas la taxer de médiocre, on peut avec clémence excepter la série intitulée JUNIOR (aventures) et JUNIOR (espionnage). Quant aux deux autres titres échappant de très haut à tout un ensemble décevant, ce sont des champions débarqués d'Outre-Atlantique, du pays d'Al Capone et de Mac Carthy. Ce sont MANDRAKE et THE PHANTOM (du Bengale). Mandrake porte une petite moustache pointue qui lui sort des narines, et son charme de gommeux coiffé d'un chapeau-clac opère en permanence auprès d'une Narda, vraie princesse amoureuse de ce roturier dont le nom s'enracine avec la mandragore. De son côté, The Phantom, justicier dans l'Inde des anciennes colonies anglaises, est réputé immortel. Aucun vivant n'a le droit de connaître son visage. Seule, la jolie délinquante repentante Suzie gagnera le privilège inouï : VOIR les yeux du formidable  « esprit qui marche » ! Mais c'est pour mourir dans l'instant qui suit. (n° 70 d'une traduction tardive française. Année 1969. Editions des Remparts). 

Justement, venant de ces Editions des Remparts, parlons un peu de King la Jungle notre modeste Tarzanide d'aujourd'hui. Celui-ci fut publié pendant 21 numéros mensuels – 1960-1962. La mode BD étant alors au petit format, le nanisme de ce Tarzanide semble avoir voulu battre tous les records dans la concurrence entre pockets : 10 cm X 15 cm. Qui dit mieux ? Ne parlons pas des mini-récits insérés dans le SPIROU de la même époque. 

A peine commence t'on à parler de ce King la Jungle que nous nous sentons déjà perdre notre temps par ces quelques phrases à son propos. Le graphisme, le scénario, c'est du n'importe quoi. Comme beaucoup de Tarzanides de trempe infèrieure, certains mouvements sont maladroitement imités du modèle Tarzan signé Hogarth. Ainsi page 72, numéro 5. Ou encore page 46 , numéro 7. Et, pour ce coup, c'est amusant : perdant son panache, le grand sorcier noir Totama se retrouve blanchi, transformé  qu'il est en King la Jungle. Cette BD prétend à quelque réalisme, refusant de plaisanter d'elle même. Pourquoi voit-on un éléphant lancé au grand galop ? Hardi, l'animal ! Depuis quand les pachydermes galopent-’ils ?


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Chez les bouquinistes spécialisés chaque exemplaire King la Jungle se vend, s'achetant jusqu'à 6 euros (BDM 2009-2010). C'est du beaucoup trop coûteux. Vous me direz : quand on aime on ne compte pas. Mais qui donc aime King la Jungle ?

Moi, je me suis payé en 1994 ou 95, 11 numéros de ce King la Jungle avec en plus 2 exemplaires Marco Polo de l'Atelier Chott, année 1949, pour simplement 50 francs chez un brocanteur bric-à-brac à l'entrée de Lapalisse (03120). 

Preuve que vous avez tort de négliger le Centre de la France pendant vos vacances.

 

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Image sortie du numéro 28 de RANCHO, année 1957

Inattendu dans la ménagerie : un Tarzanide nommé cheval.

Quelque méchante fée Carabosse a métamorphosé le Roi de la Jungle en étalon domestiqué (Je n'ose écrire châtré). 

Le copyright réservé E. Rice Burroughs, très pointilleux sur le respect dû à son héros financièrement juteux, n'a t'il pas protesté contre ce cow-boy irrespectueux se permettant de monter Tarzan ?


Herr Doktor Jivaro

 

 

06/10/2012

Tarzanide du grenier (n° 5)

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Parcourez quelques-unes des listes de Tarzanides d'ailleurs inégales entre elles, vous y noterez l'absence de TUMAK. Et si vous n'êtes pas cinéphile, pas non plus collectionneur de BD anciennes, ce nom ne rappellera rien à votre mémoire. 

TUMAK n'est pas à proprement parler un Tarzanide. Même s'il affronte une nature sauvage, même s'il ne se vêt que d'un pagne suspendu à l'épaule par une épaisse bretelle en peau d'animal. 

Sur le titre-bandeau, on lit « Fils de la Jungle ». Il s'agit d'appâter un jeune public déjà captivé par Tarzan, prototype de tous les autres « Fils de la Jungle ». 

TUMAK apparut d'abord comme figure du cinéma américain – année 1940. Un bel homme comme les aiment les femmes et les homosexuels, incarne ce jeune personnage aventuré dans une préhistoire fantaisiste. Fantaisiste puisque les dinosaures d'avant la chute sur terre d'un météorite géant, y apparaissent contemporains de l'espèce humaine, contrairement aux données de la paléontologie. TUMAK  combat de monstrueux carnivores après s'être fâché avec son père pendant qu'une blonde pulpeuse devient l'enjeu de et de ...  Mais relisez votre petit Freud illustré !

TUMAK se nomme en réalité VICTOR MATURE, acteur du cinéma américain, surtout connu pour avoir gagné des tombereaux de dollars en jouant dans des péplums dont il disait en se marrant : ce ne sont que des nanars. 

Le dessinateur Poïvet transcrivit en une bande dessinée le film TUMAK.

On le publia dans la énième série de l'INTREPIDE (1948-49), série comptant 47 numéros. Tout au début, Poïvet s'essaya à rendre sur papier le portrait de Victor Mature. 

L’INTREPIDE s'était alors spécialisé dans la mise en BD de films populaires. Il y eut « L'aigle des mers » dessiné par Bourlés ; il y eut un « Zorro » édité par les films DE KOSTER ; il y en eut d'autres, un « Tempête sur le Bengale » celui-ci mis en images par Jacques SOURIAU. 

SOURIAU est probablement le premier français à avoir illustré le roman TARZAN THE APE MAN. On apprécie son travail dans le journal HOP-LA ! édité par le très politique Paul Winkler.

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A l'aide de silhouettes robustes, SOURIAU accompagne la version bleu-blanc-rouge du roman TARZAN THE APE MAN traduit en deuxième page du numéro un (1937) de HOP-LA !. 

Parmi tous les américains du journal de Paul Winkler, Souriau était l'unique français. La France ayant déclaré la guerre à l'Allemagne, il sera mobilisé militairement, abandonnant sa participation à HOP- LA ! où  une certaine Fiora le remplacera (n° 95 octobre 1939). L'incunable GIFF-WIFF, n° 8 année 1964 a dit tout le bien que ses fondateurs pensaient du talent parfois controversé de cette dame. 

Jacques SOURIAU lui, disparut en 1957.

Herr Doktor Jivaro

22/09/2012

Tarzanide du grenier (n° 4)

 

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Image truquée genre couverture. Combinaison d'un lettrage avec l'exemplaire spécial série de Bob et Bobette (année 1947) et racontant partiellement en BD le film Tarzan's secret treasure de la MGM.  


Son nom n'évoque rien pour vous ? Tant pis pour lui ! Et vous perdez peu à ne pas le connaître. Car ce Tarzanide ne fit que de brefs séjours dans les pages intérieures du magazine mensuel Tarou publié chez l’éditeur Artima dont le siège se trouvait à Tourcoing.

Ainsi Moha « de Coco » semble t-il n'avoir jamais possédé un journal personnel marqué de son patronyme. Pourtant, oui, il en eut tout de même un, publié en format italien, année 1950 (avec un accent circonflexe sur le "o" de son nom).

Deux dessinateurs le firent voyager en images : Niezab suivi de Gosselin. Deux braves praticiens dont la créativité se diversifia chez de nombreux éditeurs souvent en rivalité les uns avec les autres. Niezab s'attela pendant dix bonnes années à illustrer Petit Riquet Reporter. Quant à Gosselin, il est connu surtout pour deux westerns de papier : Jack Hilson d'abord. Red Canyon ensuite, ce dernier cavalier retrouvé amnésique au fond d'un ravin.

Moha commence par affronter des périls dans la légendaire cité des Atlantes … mais bien vite on le retrouve dans l'ancienne Afrique colonisée.

Comme tous les Tarzanides Moha possède une stature athlétique. Un couteau ? Pardi, oui, un couteau ! Mais avant tout un pagne à longs poils sombres, cachant l'organe central pareillement caché sur le Jésus crucifié dans vos églises. Cependant cette assez lourde fourrure sera remplacée par du tissu ou par quelque peau tannée en cuir. Pour donner un air moins barbare ? C'est probable. Pourtant un ornement traditionnellement attaché à la sauvagerie et à la piraterie reste pendu à l'oreille droite : un anneau. S'agit-il de souligner l'aspect quelque peu métissé du grand gaillard ?

Alors que Tarzan réaffirmant sa méfiance envers la civilisation, jette les revolvers dans les marécages et casse les fusils, Moha, au contraire, s’accommode fort bien d'une carabine. Tout au moins lorsqu'il est illustré par Niezab (n° 13 de Tarou, année 1955). Occasionnellement il conduit un jeep. Éventuellement il voyage accoudé au bastingage d'un paquebot baptisé Albert Ier (Tarou, n° 40). Le Congo Belge, voilà donc le territoire vaste des pérégrinations souvent poussives de ce Moha scénarisé par de Lortac.

Malgré ses fréquentations ethniques variées Moha ne pressentit pas l'approche d'une fin des colonies européennes en Afrique. Il ne prévint pas non plus des famines qui allaient décimer certaines des populations décolonisées; ni avertir du retour des guerres fratricides que la présence coloniale avait neutralisées.

Ah ! L'étourderie me fait oublier le bestiaire accompagnant Moha. Celui-ci dispose pourtant d'une belle petite amie. Mais n'en soyez pas alarmés parents attentifs à maintenir votre gamin dans une pieuse sagesse. Cette belle petite amie n'appartient pas à l'essaim des rêves dont l'érotisme « Tord sur l'oreiller les bruns adolescents » (à ce que raconte le poète attablé entre les cuisses de sa maîtresse mulâtre). Non, non ! Il s'agit d'une panthère. D'une panthère noire, bien obéissante pareillement à un bon gros chien-chien fidèle .Prénommée Baêra, la demoiselle.

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   Signé Niezab                                       Signé Gosselin