05/01/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 15)
« Il nous faut un Tarzan ! Tarzan a un succès fou chez les gamins ! Il nous faut à nous aussi notre Tarzan qui nous apportera de nouveaux lecteurs ».
Le patron a parlé, et le patron c'est le directeur gérant – Jean CHAPELLE.
Fabriquer un faux TARZAN, un Tarzanide – un de plus ! c'est d'accord. Mais comment le nommer ?
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Pourquoi pas TAO ? ça commence par un T et certaines contrefaçons du Seigneur de la Jungle commencent par cette lettre : TIM, TARGA … Alors, allons-y pour TAO !
C'est ainsi que surgit l'homme fauve, copyright ARCADIE, et imagé bédé par Lucien NORTIER, un presque débutant.
D'emblée, TAO capture une jolie blonde.
C'est dire que ses mœurs
sont déplorables :
hétérosexuel qu'il est.
Ou alors, c'est qu'il craint les foudres
de Yahvé et de Allah,
et qu'il cache son penchant
homosexuel en simulant
un appétit primitif
pour les rondeurs féminines
– Pouah !
L'aventure de TAO débute dans le numéro 74 de ZORRO Jeudi Magazine, en octobre 1947 et s'achève au numéro 98 d'avril 1948. Elle compte en tout 25 planches imprimées noir sur blanc. Le texte de Robert CHARROUX n'empêcha pas Francis Lacassin de désigner comme « très faible » le scénario.
Lucien NORTIER ignorait comment animer un personnage demi-nu et généreusement musclé. Il aurait pu compenser cette défaillance en imitant + ou – le TARZAN de Hogarth ou celui de Foster, ainsi que firent de nombreux dessinateurs ayant à traiter un tarzanide. Il refusa, choisissant de se débrouiller par ses seuls moyens. Nous pouvons l'approuver d'avoir ainsi ni recouru à la facilité, ni cédé à la paresse.
Par contre nous regrettons que Nortier et Charroux, sans doute avec l'acquiescement de Chapelle, aient infantilisé le langage de leur TAO, comme si ce grand adulte demeurait mentalement attardé. Un handicap analogue avait frappé TARZAN dans les films réalisés (mal) par la MGM sous le contrôle d'un Sol Lesser, individu soumis au matriarcat et qui trouva peut être une satisfaction vicieuse à mutiler le héros viril créé par E. R. Burroughs.
Collection italienne
« Jungle Film » où Tarzan
est appelé Antar.
Tarzan-Antar n'y
parle pas « petit nègre »
mais petit blanc sous développé
côté intellect.
Titre de la brochure :
Jungle appelle Berlin. (N° 12, décembre 1964).
Il s'agit de TARZAN TRIUMPHS,
film américain distribué par R.K.O (année 1943).
Chez TAO,
le langage est atrophié
pareillement à celui qui,
finalement accabla
Jhonny Weissmuller
devenu bedonnant.
TAO l'homme fauve, rapidement disparu, n'a laissé pour ainsi dire aucun regret chez les jeunes lecteurs. Dans la lecture de Zorro, ils préféraient ROBIN, bel enfant blond accompagné d'une superbe tigresse maternelle.
Docteur Jivaro
18:39 Publié dans BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bd anciennes, hogarth, tarzan, tarzanides, nortier, jean chapelle, cuvelier, charroux, illustrations, dessin, journaux pour enfants
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