12/08/2017
Les Tarzanides du grenier n° 263
Les deux bandes ci-dessus et comportant neuf vignettes datent du 31 décembre 1946.
Les deux autres bandes du dessous, quant à elles, furent publiées pendant le deuxième trimestre de 1949, et n’ont qu’une ressemblance partielle à celles du haut. Toutes les quatre pourraient s’apparenter au « Jeu des sept erreurs » tel que vous le connûtes peut être dans l’ancien FRANCE SOIR des années 60 (de 1900 bien sûr). Sauf qu’ici ce n’est pas la malice qui intervient comme par plaisanterie mais la censure qui atrophie, qui mutile. (Évidemment ce n’est pas l’absence de toute couleur dans le second exemple qui en différencie la signification d’avec le premier).
Le texte et les dessins ont été amoindris pour se prémunir contre la prochaine loi votée en juillet 1949, loi par laquelle le curé en soutane noire et l’instituteur en blouse grise, oubliant momentanément leurs vieilles rivalités, se faisaient complices pour porter préjudice autant aux bandes dessinées françaises qu’américaines. Ils prétendaient assagir notre enfance en affadissant le contenu de nos magazines riches d’histoires en images. Mais leur action eut surtout pour effet d’appauvrir nos journaux français durant une petite dizaine d’années, petite dizaine d’années durant laquelle des illustrés concurrents venus de Belgique et d’Italie gagnaient de plus en plus en séduction auprès de nous.
Bonnes vacances à tous.
Doc Jivaro
18:47 Publié dans Arts, BD anciennes, Grenier de la BD, Journaux, Le Petit Censeur Illustré, Media, Moeurs, Politique, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bandes dessinées de collection, bandes dessinées françaises, spirou, france soir, censure, loi juillet 1949, editions impéria
19/11/2016
Les Tarzanides du grenier n° 233
Bon ! … Du moment que le Conseil d’État vient d’autoriser l’installation d’une crèche de Noël dans tel ou tel lieu public du pays de Clovis, nous pouvons rappeler que nos BD traditionnelles, y compris celles indépendantes de l’Église, ne manquaient jamais de signaler la proximité du jour de NOËL. Généralement en éditant un numéro spécial, celui-ci présentant un nombre de pages supérieur à celui auquel étaient annuellement habitués ses jeunes lecteurs. TINTIN, SPIROU, FRIPOUNET, pour l’exemple, étaient coutumiers du fait.
Cependant, des politiciens hostiles aux religions, et éditant des journaux pouvaient, eux-aussi signaler le retour de Noël. Les cas de l’ancien hebdomadaire VAILLANT et du quotidien L’HUMANITÉ du parti communiste étaient typiques de tous ces gens qui, sans religion, profitaient néanmoins du fait religieux pour inciter leur clientèle à dépenser un peu plus de fric.
VAILLANT, longtemps édité pendant la journée du dimanche afin de concurrencer les illustrés dominicaux venus du monde confessionnel (BAYARD, BERNADETTE, etc.) ne manquait jamais de mettre en vente un numéro spécial pour Noël. Ci-après la couverture du VAILLANT numéro spécial Noël de 1958.
Sur ce sujet vous auriez pu questionner Thovarich, votre voisin de l’époque :
- Alors, on fête la fête des religieux, camarade ?
- Pas du tout ! Remarque plutôt que sur notre dessin d’ambiance, il n’y a ni une crèche, ni le Jésus du Chanoine Kir, ni aucun des personnages sanctifiés par les Papes. Nous ne présentons que des sujets autrefois païens mais qui ont perdu leur rôle religieux pour ne se réduire qu’à des sujets folkloriques : un sapin illuminé, un bonhomme sous une cape rouge, un fantôme, tout ça bel et bien appartenant aujourd’hui à la laïcité.
Comme c’était vrai camarade ! Seulement de la part des « sans dieu » il n’y avait là- dedans rien de vraiment dégagé des sujets d’illustrations utilisés par les éditeurs proches des milieux judéo-chrétiens. Prenons le cas du Journal de MICKEY, celui du 24 décembre de l’année 1939. C’est ça : 1939. Tout le monde sait que les studios WALT DISNEY respectent au maximum les bons sentiments et les conventions morales exigés des églises. Jamais de sexualité ; jamais d’autres péchés que celui d’une grossière gourmandise. Et pourtant malgré les concessions faites au christianisme, on ne trouve ni crèche, ni crucifix ni même Saint Nicolas redonnant la vie à trois petits garçons mis à bouillir par une méchante charcutière. Donc cette illustration Walt Disney est tout autant laïque que celle figurant sur l’ancien journal des communistes. Ne pourrait on pas les intervertir d’un éditeur à l’autre sans que leur laïcité y perde.
Mickey, année 1939, numéro 271
Bah ! Doc Jivaro vient simplement de s’amuser, remarquant que les dessinateurs et censeurs mobilisés par les vieux de la vieille rengaine marxiste se comportent comme les dessinateurs et censeurs chargés de faire rire la progéniture des grands trusts capitalistes.
Doc Jivaro et Mfcl
19:02 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Journaux, Religion, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mickey, journal de vaillant, walt disney, noël, spirou, conseil d'etat, laïcité française, bd, bandes dessinées de collection
25/06/2016
Les Tarzanides du grenier n° 218
En 1937, ROB VEL inventa pour la bande dessinée un jeune garçon aventureux qui …
- SPIROU ! c’est SPIROU, M’sieur !
Je n’avais pas eu le temps de préciser ma question que déjà un de mes jeunes adhérents tout heureux de devancer ses collègues d’atelier, se précipitait pour répondre.
- Eh ! Non, pas Spirou, dis-je.
- Si, M’sieur, si !
Tout adolescent protège ses entêtements : J’eus les miens.
- En 1937, ROB VEL ne créa pas Spirou, il créa … (avec ta permission je continuerai ma phrase) … Il créa TOTO. Bien sûr, il créa aussi Spirou mais après, en 1938. Coupons la poire en deux et acceptons ensemble de voir dans TOTO comme le frère aîné de SPIROU.
Donc, en mars 1937, et pour prévenir les enfants de la naissance d’un nouvel illustré capable de divertir leurs jeudis, Rob Vel encouragea la distribution publique d’un spécimen gratuit du JOURNAL DE TOTO.
ROB VEL, en réalité : Robert Velter, ne venait pas de Belgique, contrairement à ce que crûrent longtemps des multitudes d’enfants. Né en France, il y décéda le 27 avril 1991.
Vendu « seulement » au prix de cinquante centimes, le Journal de TOTO n’édita d’abord que des BD européennes (Boder, Perret …) aussi insipides qu’une poignée de rondelles d’Eucharistie ; puis très vite et heureusement, il sélectionna des séries américaines de qualité : Joé sans peur, Dick Tracy, ou encore Jim Roule-ta-bosse sous lequel se dissimulait LE Red Barry de Will Gould toujours aux aguets dans les ruelles d’un dangereux quartier chinois.
Il y eut aussi une sympathique série humoristique : Poupette et son Fiancé, publiée en couleurs sur la dernière page dont les grandes dimensions de 28 X 39 cm n’existent plus aujourd’hui pour un journal destiné à la jeunesse.
Notons que la différence entre TOTO le mousse et SPIROU le groom pourrait être que le premier voyage pour rencontrer des peuples étrangers alors que le second reste sur place pour accueillir toute une population cosmopolite. Mais cette différence n’est qu’illusoire puisque l’uniforme rouge du groom SPIROU était porté par des mousses à bord d’un transatlantique des années 1920.
Au final, TOTO n’eut pas à se compromettre avec l’Autorité Allemande victorieuse contre les gouvernementaux d’une Troisième République dirigée par la Franc Maçonnerie : Toto arrêta sa publication à son 170e numéro en France le 13 juin 1940.
Un 18 juin suivit, précédant quatre années de cuisson des rutabagas.
Doc Jivaro
09:16 Publié dans BD, BD anciennes, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : journal de toto, dick tracy, red barry, rob vel, spirou, poupette et son fiancé, bd, bandes dessinées de collection
27/02/2016
Les Tarzanides du grenier n° 202
Assurément, Alain La Foudre demeure le prototype champion des « gros bras » dans les bandes dessinées européennes et cela depuis plus de soixante dix ans. Son origine est italienne, celle de l'âge de MUSSOLINI. Le Duce en soutint la création par le dessinateur latin Carlo COSSIO (1907-1964), lequel baptisa Dick Fulmine sa créature d'encre sur papier.
Côté français, c'est l'hebdomadaire JUMBO du 12 novembre 1938 qui, par une annonce en page 7 de son numéro 46, fit la promotion de ce Dick Fulmine renommé Alain La Foudre. Une semaine après, ce même JUMBO publiait la toute première planche en couleur du géant transalpin en lutte humaine sur toutes les terres planétaires.
Autant dire que cet Alain La Foudre se trouva vite politiquement la cible périssable des démocrates en même temps que celle des communistes. Aussi ce héros BD se vit-il censuré dès le début de l'année 1950 dans le pays des maladroits de l'homme. Il fut loin d'être le seul jeté aux oubliettes. La quasi totalité des autres personnages formés selon son gabarit (Red Barry, Épervier bleu,Jim L’Éclair, etc,) endurèrent à leur tour un escamotage identique.
Toutefois, dix années plus tard, quelques uns de ces « Gros bras » affectés d'une peau blanche réussirent leur retour en scène. Le cas de Jim TAUREAU, en 1958 est typique d'une de ces résurrections dans les kiosques à journaux. Mais Alain La Foudre, LUI, reste encore interdit de séjour en France. Une réédition de ses aventures exemptes de tout caviardage paraît donc difficile à pronostiquer.
Parmi les premières de la collection Victoire.
Madame Perel en était la gérante.
Dépôt légal n° 122
Mais, bon sang ! quelle idée, aussi, de se prénommer Alain quand le désir d'Harlem et de Saïd favorise la distorsion d'un monde occidental éclairé par ... l'ombre du minaret.
Doc Jivaro (MFCL)
17:33 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, alain la foudre, jim taureau, carlo cossio, jumbo, Épervier bleu, spirou, Édition victoire
30/01/2016
Les Tarzanides du grenier n° 198
Samedi précédent, l'existence parfois mise en doute de DARZAN, notre Tarzanide figurant dans le numéro 2 de RECTO VERSO, a été rappelée par le Docteur Jivaro.
DARZAN « The Jéhova fait singe » fut publié par photocopieuse sur les pages 16, 17, 18, 19 avec suite sur les pages 22 et 23 du fanzine RECTO VERSO qui comptait 42 pages. Chacune des trois grandes planches BD d'origine – 50 X 65 cm – était divisée en deux au milieu de sa verticale, ce qui correspond à une disposition imprimée pareille à celle adoptée par le magazine SPIROU des années 1946-47 et 48, lorsque celui-ci éditait sur sa double page centrale LE Tarzan de Hogarth.
Signalons que le graphisme et le texte de notre DARZAN profitaient d'une liberté d'expression porno encore possible en 1983 ; mais de moins en moins tolérée aujourd'hui. C'est pourquoi la sélection d'images ci-dessous est présentée en raison de sa modération acceptable pour chaque public.
Cependant, tiens ! peut-être notre DARZAN n'appartient-t'il pas à la catégorie des Tarzanides et que sa place est plutôt celle d'une parodie.
Doc Jivaro (MFCL)
16:29 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : recto verso, ajbd, darzan, stanislas barthélémy, philippe chaberty, isabelle trédez, sege voulouzan, charles berg, patrick vallot, lynx à tifs, bd, fanzines, tarzan, spirou
12/09/2015
Arizona
Cet album arrangé sous quatre plats de carton souple, assemble quelques-unes des premières adventures humoristiques de LUCKY LUKE. Son copyright date de 1951, en Belgique, pays des moules-frites et des derniers Bars à Hôtesses légalement prospères.
Ce graphisme de couverture est de 1951 pendant que celui des pages intérieures date de 1946.
Sa cote peut s'élever jusqu'à 250 euros ! C'est exagéré, mes amis. Lucky Luke n'étant alors qu'un nouveau venu démuni de parrain capable de le pousser-hausser du cul, son nom ne figure même pas en couverture.
Pareil en cela au débutant Mickey ainsi qu'aux premières heures de Betty Poop, Lucky Luke ne possède que huit doigts pour deux mains. Cette infirmité par laquelle votre psychanalyste interprétera quelque castration symbolique, s'explique surtout par une recherche de facilité pour le dessin lorsqu'il s'agit d'animer des mouvements manuels d'un personnage dessiné pour le cinéma. Elle n'a donc pas réellement de justification dans une image inerte comme le sont toutes celles de la Bédé proprement dite.
Ah ! vous y constaterez aussi qu'au commencement de ses chevauchées esseulées, le cow-boy fantaisiste créé par MORRIS (1923-2001) ne pince pas le mégot d'une cigarette entre ses lèvres. En somme, la censure pratiquée depuis les années 70 n'a rien à lui reprocher, sauf peut-être, de ne jamais prévoir une démocratique « remise de peine » en faveur des canailles frères Dalton.
La quinzième page de cet Arizona de 1951 fut précédemment publiée dans le numéro 451 de SPIROU du 5 décembre 1946. Les teintes en sont identiques à leur base colorimétrique, mais plus vives en saturation dans l'album.
Docteur Jivaro ne met pas en vente le sien d'album ARIZONA. Par contre, il propose à prix réduit la collection complète de L’ÉTOILE NOËLISTE (1914-1938). Hâtez-vous de lui adresser une proposition d'achat.
Avant que disparaisse le dernier curé désertant volontairement l'église pour que s'y installe le muezzin vrai protecteur des prépuces et des clitoris.
Ryal
16:22 Publié dans BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lucky luke, morris, spirou, muezzin, éditeur dupuis, bd, bandes dessinées anciennes, arizona