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07/08/2019

Les Tarzanides du grenier n° 356

TINTIN ... Faire Tintin ? Non, cette fois c'est du RINTINTIN.

 

Un courriel vient de rappeler à Doc Jivaro l’apparition d'une série TV vieille des débuts de la Télévision en France en janvier 1958, série ayant un chien loup pour acteur principal : RINTINTIN. Le succès incita à créer une Bédé du même nom en 1960 : RINTINTIN et RUSTY. Sagédition en assurait la publication.

 

On peut dire sans risque d'erreur que la quasi totalité des enfants téléspectateurs imaginaient que le bon chien-chien accomplissait ses exploits pour la première fois dans le pays de Charles de Gaulle. Il n'en était pourtant rien ! Rintintin se montrait déjà présent en 1938 - Eh ouais : 1938 ! - dans l'hebdomadaire JUMBO n° 10 dont c'était la quatrième année d’existence.

 

BD-Rintintin,-Jumbo,-1938.jpg

 

Le texte en dehors et en dessous de l'image ainsi que l'absence de bulle pensante ou parlante fait qu'aujourd'hui la lecture d'une telle bédé peut sembler un devoir d'école plutôt qu'un divertissement à tout garçon habitué à tourner les pages d'un Manga. On remarque que dans chaque image l'animal est dessiné à même distance du regard du spectateur, comme par l'effet obtenu par une caméra plantée à la même place pendant que gesticule l'acteur qui n'avance ni ne recule par rapport à elle. Aux films muets correspondent les images muettes des premières heures de la Bédé.

 

Comment ne pas nous souvenir que RINTINTIN fut caricaturé en RANTANPLAN dans le journal SPIROU grâce au crayon de Morris traçant les aventurlures de Lucky Luke ?

 

Doc Jivaro

22/09/2018

Tarzanides du grenier n° 316

 

Nous n'en terminerons peut-être jamais avec tous les BOB se démenant tant qu’ils peuvent dans les romans, les films et les Bédés …Mais ici seuls ceux actifs dans les brochures illustrées nous retiennent longuement. Après Bob l’Aviateur (1938) arrivèrent d’autres moins adultes, moins aventureux parmi lesquels BOB et BOBETTE qui donnèrent un titre à un hebdomadaire du jeudi dès l’année 1946.

 

 

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Doc Jivaro fouillant dans ses paperasses vient de retrouver un BOB coiffé d'un chapeau de scout et daté de l’année 1940. Voyez les gags : ils ne sont que banals.

 

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2 bandes sorties de PIERROT, 26 mai et 2 juin 1940

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Banals du point de vue de l'humour, ouais ! cependant l’animal doté d’une longue queue prouve qu’il est capable de performances physiques. Et dites moi : ne nous rappelle t'il pas une créature récente dont l'effigie modelée en latex sert parfois de gri-gri protecteur à l’automobiliste ? Le célèbre MARSUPILAMI, bien sûr ! … Ainsi, Bob le singe doit-il être regardé comme l’un des précurseurs du phénoménal marsupial que Spirou et Fantasio ramenèrent (involontairement) d’une jungle mystérieuse imaginée par FRANQUIN.

 

Il serait amusant – pourquoi pas instructif ? de répertorier les animaux fantaisistes qui préparèrent à l’insu de leurs créateurs l’arrivée de notre Marsupilami.

 

Par exemple un certain Tsoin-Tsoin.

 

Bien oublié aujourd’hui le Tsoin-Tsoin ! Pourtant c’est le deuxième nom attribué à une petite bête pas plus grosse qu’un chat : le Pilou-Pilou. Son apparition en bande dessinée, chez nous, date du numéro 1 du 7 décembre 1937 en première page du journal HOP-LÀ ! …

 

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Ce Tsoin Tsoin - Pilou Pilou réussit des miracles avec sa queue baguette magique. Son appendice caudal paralyse les vilaines sorcières et fournit de l’électricité gratuite. Il a même le pouvoir (c'est un comble !) de rendre IN-VI-SI-BLE le petit animal compagnon des aventurlures de POPEYE.

 

Vous voyez bien que le Marsupilami ne manque pas d’ancêtres.

 

Doc Jivaro

 

08/09/2018

Tarzanides du grenier n° 314

 

Doc Jivaro, au risque de décevoir, précise volontiers qu’il ne se compte pas parmi les fan's de Jean Smet alias Johnny Hallyday … Toujours il lui préféra un Brel ou même un Aznavour. N’empêche qu’il ne se retient pas de rappeler que le rockeur « idole des jeunes » qui grava un premier 45 tours en duo avec la blonde Rita Cadillac (!), aida à la création d’un nouveau journal de BD en 1970. Un journal qui, comme par hasard, avait pour enseigne JOHNNY.

 

 

BD-Johnny,n°-1, 1970.jpg

 

La naissance de cet hebdomadaire venait à l'appui d'une sorte de western spaghetti réalisé par le cinéaste Sergio Corbucci et ayant pour titre HUD LE SPÉCIALISTE. La surprise du chef étant Johnny Hallyday dans le rôle principal. 

 

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Les vignettes de cette BD, résulte du talent de JIJÉ alors créateur de Jerry Sprint dans le fameux magazine belge SPIROU. Quant à l’hebdomadaire JOHNNY, ses deux directeurs : TOZAN et SCHWARZ, se faisaient forts de replacer en première ligne des séries illustrées américaines datées d’avant le second conflit mondial, et que, déjà ! de vieux collectionneurs célébraient comme spécimens d'un ÂGE D’OR de la bande dessinée.

 

Financièrement, hélas ! les amateurs du genre manquèrent à l’appel, ce qui obligea au sabordage du journal à son numéro 7.

 

Doc Jivaro, à l’époque eut la négligence de rater les numéros 6 et 7. Personne n’est parfait.

 

Doc Jivaro

 

 

12/08/2017

Les Tarzanides du grenier n° 263

 

 

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Les deux bandes ci-dessus et comportant neuf vignettes datent du 31 décembre 1946.

Les deux autres bandes du dessous, quant à elles, furent publiées pendant le deuxième trimestre de 1949, et n’ont qu’une ressemblance partielle à celles du haut. Toutes les quatre pourraient s’apparenter au « Jeu des sept erreurs » tel que vous le connûtes peut être dans l’ancien FRANCE SOIR des années 60 (de 1900 bien sûr). Sauf qu’ici ce n’est pas la malice qui intervient comme par plaisanterie mais la censure qui atrophie, qui mutile. (Évidemment ce n’est pas l’absence de toute couleur dans le second exemple qui en différencie la signification d’avec le premier).

 

 

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Le texte et les dessins ont été amoindris pour se prémunir contre la prochaine loi votée en juillet 1949, loi par laquelle le curé en soutane noire et l’instituteur en blouse grise, oubliant momentanément leurs vieilles rivalités, se faisaient complices pour porter préjudice autant aux bandes dessinées françaises qu’américaines. Ils prétendaient assagir notre enfance en affadissant le contenu de nos magazines riches d’histoires en images. Mais leur action eut surtout pour effet d’appauvrir nos journaux français durant une petite dizaine d’années, petite dizaine d’années durant laquelle des illustrés concurrents venus de Belgique et d’Italie gagnaient de plus en plus en séduction auprès de nous.

 

Bonnes vacances à tous.

 

Doc Jivaro

 

19/11/2016

Les Tarzanides du grenier n° 233

  

Bon ! … Du moment que le Conseil d’État vient d’autoriser l’installation d’une crèche de Noël dans tel ou tel lieu public du pays de Clovis, nous pouvons rappeler que nos BD traditionnelles, y compris celles indépendantes de l’Église, ne manquaient jamais de signaler la proximité du jour de NOËL. Généralement en éditant un numéro spécial, celui-ci présentant un nombre de pages supérieur à celui auquel étaient annuellement habitués ses jeunes lecteurs. TINTIN, SPIROU, FRIPOUNET, pour l’exemple, étaient coutumiers du fait.

 

Cependant, des politiciens hostiles aux religions, et éditant des journaux pouvaient, eux-aussi signaler le retour de Noël. Les cas de l’ancien hebdomadaire VAILLANT et du quotidien L’HUMANITÉ du parti communiste étaient typiques de tous ces gens qui, sans religion, profitaient néanmoins du fait religieux pour inciter leur clientèle à dépenser un peu plus de fric.

 

VAILLANT, longtemps édité pendant la journée du dimanche afin de concurrencer les illustrés dominicaux venus du monde confessionnel (BAYARD, BERNADETTE, etc.) ne manquait jamais de mettre en vente un numéro spécial pour Noël. Ci-après la couverture du VAILLANT numéro spécial Noël de 1958.

 

BD-Vaillant-numéro-710.jpg

 

 

Sur ce sujet vous auriez pu questionner Thovarich, votre voisin de l’époque :

 

- Alors, on fête la fête des religieux, camarade ?

- Pas du tout ! Remarque plutôt que sur notre dessin d’ambiance, il n’y a ni une crèche, ni le Jésus du Chanoine Kir, ni aucun des personnages sanctifiés par les Papes. Nous ne présentons que des sujets autrefois païens mais qui ont perdu leur rôle religieux pour ne se réduire qu’à des sujets folkloriques : un sapin illuminé, un bonhomme sous une cape rouge, un fantôme, tout ça bel et bien appartenant aujourd’hui à la laïcité.

 

Comme c’était vrai camarade ! Seulement de la part des « sans dieu » il n’y avait là- dedans rien de vraiment dégagé des sujets d’illustrations utilisés par les éditeurs proches des milieux judéo-chrétiens. Prenons le cas du Journal de MICKEY, celui du 24 décembre de l’année 1939. C’est ça : 1939. Tout le monde sait que les studios WALT DISNEY respectent au maximum les bons sentiments et les conventions morales exigés des églises. Jamais de sexualité ; jamais d’autres péchés que celui d’une grossière gourmandise. Et pourtant malgré les concessions faites au christianisme, on ne trouve ni crèche, ni crucifix ni même Saint Nicolas redonnant la vie à trois petits garçons mis à bouillir par une méchante charcutière. Donc cette illustration Walt Disney est tout autant laïque que celle figurant sur l’ancien journal des communistes. Ne pourrait on pas les intervertir d’un éditeur à l’autre sans que leur laïcité y perde.

 

BD-Mickey-24-12-1939.jpg

Mickey, année 1939, numéro 271

 

Bah ! Doc Jivaro vient simplement de s’amuser, remarquant que les dessinateurs et censeurs mobilisés par les vieux de la vieille rengaine marxiste se comportent comme les dessinateurs et censeurs chargés de faire rire la progéniture des grands trusts capitalistes.

  

 

Doc Jivaro et Mfcl

 

25/06/2016

Les Tarzanides du grenier n° 218

 

En 1937, ROB VEL inventa pour la bande dessinée un jeune garçon aventureux qui …

 

- SPIROU ! c’est SPIROU, M’sieur !

 

Je n’avais pas eu le temps de préciser ma question que déjà un de mes jeunes adhérents tout heureux de devancer ses collègues d’atelier, se précipitait pour répondre.

 

- Eh ! Non, pas Spirou, dis-je.

 

- Si, M’sieur, si !

 

Tout adolescent protège ses entêtements : J’eus les miens.

 

- En 1937, ROB VEL ne créa pas Spirou, il créa … (avec ta permission je continuerai ma phrase) … Il créa TOTO. Bien sûr, il créa aussi Spirou mais après, en 1938. Coupons la poire en deux et acceptons ensemble de voir dans TOTO comme le frère aîné de SPIROU.

 

Donc, en mars 1937, et pour prévenir les enfants de la naissance d’un nouvel illustré capable de divertir leurs jeudis, Rob Vel encouragea la distribution publique d’un spécimen gratuit du JOURNAL DE TOTO.

 

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ROB VEL, en réalité : Robert Velter, ne venait pas de Belgique, contrairement à ce que crûrent longtemps des multitudes d’enfants. Né en France, il y décéda le 27 avril 1991.

 

Vendu « seulement » au prix de cinquante centimes, le Journal de TOTO n’édita d’abord que des BD européennes (Boder, Perret …) aussi insipides qu’une poignée de rondelles d’Eucharistie ; puis très vite et heureusement, il sélectionna des séries américaines de qualité : Joé sans peur, Dick Tracy, ou encore Jim Roule-ta-bosse sous lequel se dissimulait LE Red Barry de Will Gould toujours aux aguets dans les ruelles d’un dangereux quartier chinois.

Il y eut aussi une sympathique série humoristique : Poupette et son Fiancé, publiée en couleurs sur la dernière page dont les grandes dimensions de 28 X 39 cm n’existent plus aujourd’hui pour un journal destiné à la jeunesse.

 

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Notons que la différence entre TOTO le mousse et SPIROU le groom pourrait être que le premier voyage pour rencontrer des peuples étrangers alors que le second reste sur place pour accueillir toute une population cosmopolite. Mais cette différence n’est qu’illusoire puisque l’uniforme rouge du groom SPIROU était porté par des mousses à bord d’un transatlantique des années 1920.

 

Au final, TOTO n’eut pas à se compromettre avec l’Autorité Allemande victorieuse contre les gouvernementaux d’une Troisième République dirigée par la Franc Maçonnerie : Toto arrêta sa publication à son 170e numéro en France le 13 juin 1940.

 

Un 18 juin suivit, précédant quatre années de cuisson des rutabagas.

 

  

Doc Jivaro