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06/04/2009

Cinéma

Téléfilm

ENFIN CLASSE X

« La journée de la jupe »

 

Journée-de-la-jupe.jpg

Madame Adjani, Monsieur Lilienfeld

L'ordre moral est de retour en France

Respectez le !

31/01/2009

Walkyrie

Walkyrie.jpg

21/12/2008

Derrick

Il vient de périr, Horst Tappert.

Qui ça ?  Derrick, voyons ! l'inspecteur allemand Stéphan Tappert.

Depuis plus de vingt ans que la télé nous le re-rediffuse, lui et son subalterne, l'indégonflable blondinet Harry.

A croire que tous deux formaient un couple d'homosexuels auquel aucun scénariste ne voulut fournir un rôle adéquate.

Pourtant, au début, Derrick fréquentait une femme ... qui fut tôt escamotée, l'inspecteur se retrouvant célibataire, sans bobonne pour allumer le gaz sous la casserole de cassoulet.

Tout à l'opposé de notre Maigret, commissaire bien français ou, plus précisément, bien parisien. Maigret qui, immanquablement, au cours de ses enquêtes, téléphone à sa casanière épouse :

  • Je rentre. Prépare moi une blanquette de veau

  • Bon. Ne tardes pas trop, Jules

Vaine recommandation car, cinq minutes après revirement : « Je ne rentrerai pas ce soir. Je vais m'acheter un jambon beurre et un demi de bière. Repose toi bien, Madame Maigret »

Traduction : garde la niche ma rombière.

L'inspecteur Derrick, lui, n'est jamais saisi au dépourvu quelque soit le contretemps. Toujours prêt pour le charbon Derrick ! Un meurtre vient d'être commis à 10 kilomètres de Munich. Le policier à grandes jambes se rend  tout de suite sur place. C'en est presque à croire qu'il n'a pas eu le temps de s'enfuir après avoir flingué la victime.

 

Seulement, misère ! Au fur et à mesure que les épisodes se succèdent, l'espace disponible s'étrécit et les clartés s'obscurcissent autour de Derrick. Tous les téléspectateurs ont observé le phénomène. Avec le passage des années, l'ensemble se décolore dans la grisaille les images. Pendant qu'une pudibonderie d'ordre moral s'installe, contagieuse. Conséquence : dans les premiers scénarios scénarii, de jolies filles sont présentes, effeuilleuses et dames vénales, ainsi que des épouses qu'un inassouvissement intime oblige à cocufier jusqu'à la cravate molle de leur mari. Mais par suite, tout ce sérail se vide de ses figurantes en concurrence pour l'élection de Miss Trou de Balle (concours bien qualifié puisque tout se joue dans des polars). Et les rares rescapées sont rhabillées façon quaker.

Les actions violentes disparaissent. On parle des assassinats mais sans jamais montrer un assassiné. Les décors se simplifient jusqu'à l'appauvrissement : quatre murs dont seulement trois visibles, et un bureau. Le commissariat cesse d'exister puisque la brigade de flics est supprimée. Voilà que Derrick et son collègue Harry restent seuls pour assurer la tranquillité de toute une ville. Le chef décorateur a bien laissé un téléphone mais quand ce téléphone sonne c'est comme pour annoncer que la ligne va être coupée. Tous les mouvements sont ralentis. Un bavardage à prétention psychologique se substitue aux scènes d'action. Derrick devient même philosophe, s'efforçant de faire comprendre que le crime ne peut pas être éradiqué dans les sociétés.

(Là où je ne suis pas d'accord, c'est lorsqu'il déclasse la prostitution parmi les attitudes criminelles, croyant naïvement l'expliquer par la misère, la contrainte et l'alcoolisme ; et cela conformément à la propagande religieuse anti-sexuelle laïcisée.)

 

C'est une série archi-connue mais qui a mal vieilli. Derrick, surtout, a vieilli plus vite qu'elle - ankylosé, terni. Lourdement abrité derrière le double hublot de ses lunettes et ne conservant pour seul éclat que son bracelet montre de vanité.

Ce n'est pas que les histoires soient insignifiantes ; elles sont plutôt habilement goupillées, et les personnages offrent des caractères bien typés. Elles exhibent sans hypocrisie la vie de chaque jour, le mensonge, le trahison, le complot. Le complot jusque dans la salle à manger de la famille quand, par exemple, des parents pour innocenter le plus aimé de leur deux fils coupable d'un meurtre, font accuser son frère, handicapé mental.

 

Mais pourquoi fallut-il que ces 281 épisodes policiers commencés avec hardiesse se terminassent dans un engourdissement généralisé ?

RYAL