16/06/2018
Tarzanides du grenier n° 303
Par la route montante et réaménagée que de vieux montluçonnais survivants appellent « La Côte rouge » et qui indique la direction de Limoges éloignée de quelque 150 kms, nous accédons à une surface commerciale de réputation mondiale. Son bâtiment rectangulaire propose deux entrées publiques, l’une proche d’un restaurant, l’autre donnant à droite sur un Espace Culturel. Dans les deux cas le hall géant semble nous réduire à une taille lilliputienne. Mais le gaulois que je suis y repense : l'historix Galerie des Glaces, quelle longueur mesure-t-elle ? Nous nous souvenons simplement que notre reflet était tout tordue dans la miroiterie versaillaise dont se contentait pourtant MONSIEUR, aristocrate travesti de robes et de dentelles, frère du monarque absolu.
– Je vais acheter une nouvelle clé USB, me lança ma n'épouse en me voyant stopper devant une sorte de pachyderme humanisé par le port d’une culotte. Une statue toute boursouflée, d'une énormité encombrante et verdâtre, matérialisant… HULK.
HULK, l'un des super héros dont les fervents de bandes dessinées nous apprennent qu’il vient des écuries américaines MARVEL, pendant que d’autres préfèrent se souvenir que c’est l’éditeur lyonnais français LUG qui le popularisa chez nous. HULK tout en colère, d’une colère silencieuse. Mais sans doute HULK est-il rendu furibond par l’actuelle fâcherie entre Leclerc et Coca Cola, ou encore par la quasi-disparition des rayons BD hier encore bien présents dans l'Espace Culturel.
HULK n’existait pas quand l’instituteur Servan fouillait sans mon autorisation dans mon cartable d’écolier pour en soutirer confisquer le magazine TARZAN réprouvé banni par l’URSS stalinienne. « J’en parlerai à ton père ».
Comment ne pas avoir été captivé par les dessins de Hogarth lorsque nous n’étions que des gamins et que la télévision n’était pas présente pour concurrencer l'immobilité des imageries traditionnelles ?
Voyez ci-dessous une BD à laquelle Doc Jivaro a occulté (et non pas ausculté) le titre et les textes afin de rendre plus impressionnant par leur isolement les dessins.
Tout y est résumé de l’ambiance animale faite d’alternances entre la peur et la rage de vaincre exprimée dans les romans de Burroughs dont nous ne connûmes d’abord que la transcription en formules BD. Notez surtout le faciès grimaçant du gorille : il nous rappelle les gros plans de la gueule de King Kong (1) que nous vîmes s’approcher de la caméra alors que c’est elle, la caméra, qui s’avançait vers une marionnette changée en une bête fabuleuse escaladant l’Empire Stades Building.
Mais voici qu’une des images retient notre attention : celle du gorille géant qui se sauve, vu de dos, et dont la fuite à quelque chose de cocasse, de clownesque. Son allure paraît plus comique que dramatique et ne correspond pas du tout à l’ambiance plus que centenaire de TARZAN.
Comprenons que Doc Jivaro a failli réussir à nous tromper en supprimant le titre et le texte. Car il s’agit d’une planche de FUTUROPOLIS dessinée par Pellos, et non pas d’un morceau choisi en pleine substance des aventurlures africaines de lord John Greystoke.
FUTUROPOLIS fut édité en page huit du grand journal JUNIOR depuis le numéro 54 jusqu’au numéro 110 à partir de l’année 1937.
Lorsqu’en 1977 Glénat (Jacques) réédita sous une couverture rigide et de format italien, les 56 planches du désormais mythique FUTUROPOLIS il accorda toute l’importance au dessinateur Pellos. Un choix trop partisan, comme pour enfoncer dans une oubliette toujours plus profonde l’identité du scénariste et rédacteur de FUTUROPOLIS : Martial. Martial Cendres. Enfin, en 1982, le jeune Pierre Pascal écrivit un scénario intitule NOVOPOLIS et obtint du patriarche Pellos, né en janvier 1900, qu’il dessinât sans doute avec quelque nostalgie, les péripéties de ce qui était comme le rejeton tardif de FUTUROPOLIS.
(1) – Évidemment, en ce moment, nous nous référons au seul vrai King Kong, celui de 1933.
Doc Jivaro
09:36 Publié dans Barzinguettes, BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Fanzine, Film, Grenier de la BD, Journaux, L'avis des bêtes, Media, Séries télévisées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : hulk, futuropolis, marvel comix, lug, pellos, martial cendres, montluçon, côte rouge, cinéma, bd, bandes dessinée de collection, king kong
09/06/2018
Les Tarzanides du grenier n° 302
De retour d’un restaurant asiatique, Doc Jivaro reconnaît
n’avoir pas le cœur de mettre au point l’article préparé
en faveur du personnage HULK.
Ce sera pour samedi prochain.
Bonne semaine à tous.
17:43 Publié dans BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : tarzanides du grenier, bar zing de montluçon, ryal, hulk
05/05/2018
Les Tarzanides du grenier N° 297
Longtemps, Doc Jivaro s'imagina que l’album numéro 6 DONALD des années 1949-1950 et groupant les numéros hebdomadaires 131 à 156, lui avait été offert pendant une des maladies de l’enfance. Histoire de l’aider à patienter « au fond du lit ».
À garder la chambre, donc ? c’est ça selon l'expression familière.
Lorsque beaucoup plus tard j’en bavardais avec ma mère elle ne se rappelait pas m’avoir acheté ce volume d’illustrations.
Quand tu as eu la rougeole ? la varicelle ? tu as eu aussi une otite.
– Et les oreillons ?
– Qu’est-ce que tu vas inventer ! ce n’est pas toi qui as subi ce mal. C’est le voisin, c’est René, souviens-toi.
Entre voisines, des oreillons, les dames en parlaient avec beaucoup d’animation. C’était une catastrophe mais pour les garçons seulement. « Ils ne pourront pas avoir d’enfants ! » Grand mystère pour mes oreilles quand elles entendaient sans tout comprendre.
C’est dans ce volume DONALD que je rencontrais pour la première fois PIM PAM POUM. Mon père aussi, c'était nouveau pour lui. Certains soirs, il s’en amusait, sa tête toute proche de la mienne.
– Vous avez l’air malin tous les deux ! s’exclamait Maman tout en utilisant les assiettes pour faire descendre de la table DONALD qui n’avait aucun droit à s’y étaler à l’heure du souper.
Une image dessinée par Knerr et publiée le 4 décembre 1949 en huitième page du journal qui en comptait huit. Les adultes connaisseurs reconnaîtront là-dedans presque tout l’attirail d’une séance S.M. Les chaînes, les esclaves ou les martyrs encagés, la présence d’un instrument dont l’utilisation dépend d’un chantage aux sucettes sucées. Les plus vicieux d’entre vous remarqueront l’emplacement corporel où sont érigées les deux poignées de la cisaille. Enfin, les jambes croisées de la « dominante » de service.
Bien entendu le S.M. doit toujours se dérouler entre complices. C’est le faire semblant d’une comédie. C’est le JEU.
Il se pourrait bien que samedi prochain PIM PAM POUM soient toujours présents auprès de Doc Jivaro. Comment se lasser d’une BD chef-d’œuvre plus que centenaire ?
Doc Jivaro
18:11 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : donald, pim pam poum, bd, bandes dessinées de collection, tarzanides, doc jivaro, knerr, paul winkler, opéra mundi
28/04/2018
Les Tarzanides du grenier n° 296
Ce jour, moins de deux heures avant de débuter cette écriture, j’ignorais l’existence de ce recueil PIM PAM POUM édité par HACHETTE.
Edité en 1933, c’est-à-dire pratiquement une année avant le premier numéro hebdomadaire de MICKEY daté du 21 octobre 1934. PIM PAM et POUM débarquaient en France protégés par le copyright Opéra Mundi. Toutefois PIM PAM et POUM durent patienter (archi difficile pour eux !) jusqu’au numéro 25 du 7 avril 1934 pour que leur incorrigible mentalité de farceurs secoue et froisse, peut être même déchire les pages du journal dont Paul WINKLER était le directeur gérant.
Les dessins présents dans l’édition HACHETTE, ici, proviennent du talent de KNERR. Nombreux furent les dessinateurs qui se succédèrent au chevet – si j’ose dire – des gamins terribles PAM et POUM. Il y eut Dirks, Winner, Musial, etc, etc. Quant au titre de la série il fut souvent modifié dans les versions françaises. Aussi trouvons-nous un « Capitaine Louf » mais aussi un « Capitaine Cocorico ». Les spécialistes, bien distincts de nous autres amateurs, préfèrent croire nous distancer en parlant des KATZENJAMMERS KIDS.
Les textes distribués en dessous des images constituent une présentation habituelle à l’époque où la BD, chez nous, hésitait encore à utiliser des « bulles parlantes ». Enfin, en ce qui concerne la coloration bleuâtre et rosâtre dont les nuances sont fabriquées à l’aide de trames visibles à l’œil nu, elle restera permanente jusqu'aux années 1950 chez HACHETTE.
Nous ne connaissons pas l’auteur de l’illustration du volume affiché devant nous. C'est que HACHETTE, pour ses couvertures destinées à la jeunesse, recourait à des talents anonymes auxquels on ne demandait que d’imiter avec plus ou moins de ressemblance le style de tel ou tel créateur connu dans le monde de la BD.
Pour celui qui garde de son enfance le souvenir des personnages de PIM PAM POUM, son étonnement apparaît d'avoir à lire que le vieux monsieur à longue barbe et coiffé d’un chapeau haut de forme et qu’il connaît sous l’appellation « L’astronome » se trouve nommé « Monsieur Belazur » dans le recueil de 1933.
Eh bien ! à la semaine prochaine si les dieux le veulent.
Doc Jivaro
18:55 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : pim pam poum, hachette, katzenjammers kids, mickey, knerr, opéra mundi, paul winkler, dirks, winner, bd, bandes dessinées de collection, tarzanides
09/04/2018
Dimanche 8 avril 2018. France
La grève sabote le rail :
Le PARIS - ROUBAIX roule quand même
10:25 Publié dans Actualité, Blog, Dessin humoristique, Macron, Société, Sport, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grève sncf, paris-roubaix, guillaume pépy, cheminots en grève, cyclisme, sport
07/04/2018
Les Tarzanides du grenier n° 293
Une image (celle de gauche) qui ne manqua pas d’émoustiller la jeunesse d’âge scolaire lorsqu’un journal de BD n° 61 de l’année 1947 en publia l’effet.
Dessins Rex Maxon
Quel journal de BD ?
Comme s’il fallait poser une telle question ! Puisqu’il s’agit de JANE, il s’agit de « Peau Nue » c’est-à-dire de TARZAN.
Les garçons en ricanèrent entre eux, en l'absence des filles.
– T’as vu ça ? Regarde ! elle ne porte pas un soutien-gorge.
Effectivement la jeune femme est dessinée se suffisant d’une tenue topless.
Parions que quelques parents s’en inquiétèrent. Et ne vous demandez plus pourquoi les curés et les communistes, copains en pudibonderie, votèrent la loi 49 956 du 16 juillet 1949.
Une loi toujours pas abrogée donc toujours à l’affût de couper la grosse... mèche de Titeuf.
Cette première journée vraiment printanière à été l’occasion pour les Tarzanides d’aller gambader en dehors de leur grenier et je ne sais où. Alors, de son côté, Doc Jivaro s’est offert un après midi dans Néris-Les-Bains, petite cité autrefois fondée par nos ancêtres les Latins païens.
Et comment se porte l'AVC chez le Doc Jivaro ? L'AVC se porte mal ce qui fait que Doc Jivaro se sent bien mieux.
À lundi.
Doc Jivaro
18:14 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Sexualité, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées de collection, bar zing, doc jivaro, tarzanides, tarzan et jane 1947, titeuf, rex maxon, loi 49 956 du 16 juillet 1949, moeurs