Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

12/03/2016

Les Tarzanides du grenier n° 203

 

Alerte ! Les touristes font défection en France. Leur raréfaction est principalement enregistrée dans Paris, zone de ralliement des immigrations communautaires clandestines. Et l'on comprend que l'étranger détenteur d'un passeport légal n'ait aucun goût à se retrouver victime d'agressions dans les sous-sol d'une « grande pyramide » qui n'a de pharaonique que la courtisanerie d'un ministre démissionné. En plus, en pire, les récents attentats islamiques qui ont mutilé Paris by night. Ce sont eux la cause des 40 % de nos pertes touristiques. Prépareriez-vous d'un cœur paisible des vacances dont vous craindriez de revenir sans jambes ?

 

Heureusement pour Lui, pour sa curiosité comme pour sa sécurité, TARZAN se fit touriste dans notre pays quand la ville de Paris se sentait fort bien de se sentir française. Cet intermède parisien peu connu de l'existence de l' « homme singe », nécessite une explication aussi courte soit-elle.

 

Tarzan-à-Paris-24-04-1949.jpg

 

Daté de 1912, le roman « Tarzan Of the Apes » raconte l'enfance d'un bébé européen orphelin dans les régions africaines inexplorées du Cap. Ce n'est qu'au terme du récit qu'est confirmée l'origine britannique du jeune « peau sans poil » auxquels les Mangani poilus ont décerné la couronne de Roi de la Jungle.

 

Les lecteurs populaires s’enthousiasment ; les ventes s'accroissent. C'est ce qui incite les directeurs de journaux a réaliser toujours davantage de bénéfices en commercialisant sous la forme d'une suite de dessins une variante artistique du produit littéraire. Le très talentueux Foster se charge du travail, réussissant à promouvoir la bande dessinée dans le domaine de l'art réaliste alors que par habitude elle était cantonnée dans la dérision.

 

On est alors en 1929, dix sept ans après la première parution écrite romancée. Ce n'est que vingt ans plus tard encore, donc en 1949, que l'éditeur italien Del Duca décide de ré-éditer dans l'hebdomadaire TARZAN la version bande dessinée de 1929. Cette BD va occuper le journal depuis le numéro 126 jusqu'au 140. Mais, pour la circonstance, le titre est modifié, devenant « Tarzan à Paris ». Or, les dessins anciens de Foster ne comportent qu'une seule vue montrant l'Arc de Triomphe au loin. C'est insuffisant ! On réagit en faisant appel à Brantonne, spécialiste du tripatouillage des œuvres d'autrui. Brantonne invente, aussitôt, quarante et une images qu'il va intercaler d'un coup entre deux images jadis signées Foster. C'est elles, ces 41 intruses qui servent à légitimer le nouveau titre : « Tarzan à Paris ». Nous y voyons l'homme singe coiffé d'un canotier et s'émerveillant de nos monuments historiques en compagnie de son ami le Lieutenant français Paul D' Arnaud.

 

Tarzan-24-04-1949.jpg

 

 

 

  

 

 

 

Même lorsque Tarzan déambule tranquillement, le destin l'oblige à accomplir des exploits retentissants. (Extrait du numéro 139 du 22 mai 1949).

 

  

Il semble bien que TARZAN ait parcouru pendant plusieurs jours les grands boulevards tracés par le génie d'Haussmann. En tout cas, notre héros africano-british resta bien plus longtemps dans Paris que n'y resta Adolph Hitler lors d'une visite-éclair le 28 juin 1940.

 

Profitons en pour nous souvenir que si Hitler appréciait le film américain « Autant en emporte de vent », il n'appréciait pas la filmographie consacrée à TARZAN. Devons-nous en juger que l'invincible créature née de E.R. Burroughs ne correspond pas à l'übermeusch dont le Troisième Reich faisait son idéal ?

 

 Doc Jivaro (MFCL)

 

Post-scriptum : Dans le livret paru en 2009 à l'occasion de l'importante exposition TARZAN ! dans les locaux du Musée du Quai Branly, l'éditeur L' Étrave attribue à Rex Maxon ce qui appartient à Brantonne (page 59). Erreur à ne pas excuser par l'anonymat sous lequel Brantonne travailla.

 

 

27/02/2016

Les Tarzanides du grenier n° 202

  

Assurément, Alain La Foudre demeure le prototype champion des « gros bras » dans les bandes dessinées européennes et cela depuis plus de soixante dix ans. Son origine est italienne, celle de l'âge de MUSSOLINI. Le Duce en soutint la création par le dessinateur latin Carlo COSSIO (1907-1964), lequel baptisa Dick Fulmine sa créature d'encre sur papier.

 

Côté français, c'est l'hebdomadaire JUMBO du 12 novembre 1938 qui, par une annonce en page 7 de son numéro 46, fit la promotion de ce Dick Fulmine renommé Alain La Foudre. Une semaine après, ce même JUMBO publiait la toute première planche en couleur du géant transalpin en lutte humaine sur toutes les terres planétaires.

 

 

bd,bandes dessinées de collection,alain la foudre,jim taureau,carlo cossio,jumbo

 

 

Autant dire que cet Alain La Foudre se trouva vite politiquement la cible périssable des démocrates en même temps que celle des communistes. Aussi ce héros BD se vit-il censuré dès le début de l'année 1950 dans le pays des maladroits de l'homme. Il fut loin d'être le seul jeté aux oubliettes. La quasi totalité des autres personnages formés selon son gabarit (Red Barry, Épervier bleu,Jim L’Éclair, etc,) endurèrent à leur tour un escamotage identique.

 

Toutefois, dix années plus tard, quelques uns de ces « Gros bras » affectés d'une peau blanche réussirent leur retour en scène. Le cas de Jim TAUREAU, en 1958 est typique d'une de ces résurrections dans les kiosques à journaux. Mais Alain La Foudre, LUI, reste encore interdit de séjour en France. Une réédition de ses aventures exemptes de tout caviardage paraît donc difficile à pronostiquer.

 

 

bd,bandes dessinées de collection,alain la foudre,jim taureau,carlo cossio,jumbo

 

 

 

 

 

Parmi les premières de la collection Victoire.
Madame Perel en était la gérante.
Dépôt légal n° 122

 

 

 

Mais, bon sang ! quelle idée, aussi, de se prénommer Alain quand le désir d'Harlem et de Saïd favorise la distorsion d'un monde occidental éclairé par ... l'ombre du minaret.

  Doc Jivaro (MFCL)

 

 

20/02/2016

Les Tarzanides du grenier n° 201

 

Importé des États-Unis jusque dans le pays de Landru, ROCKY LANE se rendit lisible en français dans le numéro UN de son journal dû à l'initiative des Éditions des Remparts.

 

Nous étions en 1957. Cet illustré fabriqué de 36 pages dont 34 imprimées en encre noire sur papier blanc, ne présentait que des épisodes genre « western » dont la briéveté n'avait à égalité que la banalité. Ce qui n'empêchait pas le personnage de se prétendre « Capitaine de la Police Secrète » … (Secrète mais bruyante. Car les images parfois chargées de VLAN ! de PLOC ! de CRAC ! et autres BOUM ! POUF ! TOC ! pouvaient donner l'illusion d'ajouter de nouveaux membres à la fameuse famille PIM, PAM, POUM isolée sur une île à cocotiers).

  

bd anciennes,rocky lane,cassidy,Éditions des remparts,mcdo,bd collection

 

Les fidèles lecteurs même pas pubères de la Collection IMPERIA s’aperçurent très vite que les historiettes de Rocky Lane publiées par les Éditions des Remparts, n'étaient que des « replay » antérieurement débutés dans le journal numéro 25 de CASSIDY et cela dès le premier novembre de l'année 1953.

 

 

bd anciennes,rocky lane,cassidy,Éditions des remparts,mcdo,bd collection

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

Page 28 du numéro 25

de CASSIDY, 1953.

 

 

 

Parfois, seul le titre de l’anecdote était changé. Exemple : « Mystérieuse Menace » dans le premier exemplaire de ce ROCKY LANE de 1957 n'est que la réédition de « Sinistre Plaisanterie », appellation auparavant lue dans le numéro 95 de notre CASSIDY de 1956. Et ainsi de suite.

 

Autant dire que si vous êtes en possession de la collection Hopalong CASSIDY jusqu'à son numéro 291 qui la termine, vous pouvez vous dispenser d'acheter les douze brochures de Rocky Lane. A moins que vous soyez frappé par la folle ambition d'acheter autant de magazines français BD qu'il en fut publiés avant votre naissance puis pendant votre enfance. Quitte à vous condamner à n'en jamais acquérir ni le vrai commencement ni la vraie fin.

 

- Visiblement, tu n'accordes pas d'importance à Rocky Lane. Alors pourquoi l'avoir choisi pour sujet ?

 

- Bah ! C'est toujours moins déraisonnable que de proclamer : l'Avenue des Champs-Élysées est la façade mondialement célèbre de la France. Alors qu'ils – Les Champs-Élysées – servent maintenant de vitrine publicitaire pour l'obésité de l'américain McDo.

 

 Doc Jivaro (MFCL)

 

13/02/2016

Les Tarzanides du grenier n° 200

 

BOUM ! … Dans les Histoires en Images françaises d'avant la Bande Dessinée officialisée sous influence américaine, cette onomatopée : Boum ! faisait du bruit. Trop de bruit ? Sûrement pas pour nos jeunes d'à présent raffolant de films ou le fracas des explosions ne sert souvent qu'à faire oublier l'indigence du scénario.

 

Le 17 juin 1937, la Société Parisienne d’Édition lançait sur le marché des journaux pour enfants, un titre nouveau : BOUM ! … Nous écrivons bien : pour les enfants. Nous n'écrivons pas : pour les écoliers. Car l'école d'avant-hier méprisait les lectures et les images de cet art tant célébré maintenant qu'il s'attire trop de superlatifs dans le compliment.

 

Boum-17-juin-1937.jpg

 

N° 1 – 8 pages dont 4 colorées.

 

Outre des personnages venus du cinéma Hollywoodien (Charlot, Laurel et Hardy) l'hebdomadaire BOUM ! employait de jeunes dessinateurs français dont il permettait de développer le talent naissant. Il y avait LIQUOIS, il y avait GIFFEY.

 

GIFFEY possédait, déjà, de l'expérience, et les caractéristiques de son style apparaissaient. Par contre Liquois n'affirmera son habileté que plus tard, pendant les quatre années où l'armée allemande exploitait nos terres. Il participa à la qualité du journal National-Socialisme LE TÉMÉRAIRE, ce qui lui causera quelques désagréments après 1944. Néanmoins il parvint à oeuvrer pour des hebdomadaires issus de la Résistance : VAILLANT (Fifi, gars du Maquis) COQ HARDI (Guerre à la terre) TARZAN (Salvator). A cet Auguste Liquois, nous devons aussi une sorte de Tarzanide publié in-extremis chez ARTIMA. Il s'agit de KROMAGOUL (croc-ma-gueule ?), un gorille qui parle comme vous et moi, et se montre secourable pour l'espèce humaine quoiqu'elle détruise la sienne d'espèce. De ce KROMAGOUL nous en reparlerons, promis.

 

Les affaires de BOUM ! ne fonctionnant pas avec des bénéfices suffisants pour la famille Offenstadt gérante efficace de la SPE, l'arrêt de la parution de cet hebdomadaire fut décidé après 22 numéros parus de juin à novembre 1937. Pendant cette période, la SPE publiait, simultanément à BOUM ! un autre illustré de bandes dessinées : L'AS. C'est ce qui explique que quelques-uns des personnages du disparu BOUM ! survécurent hébergés dans L'AS.

 

L'As.jpg

Extrait de Boum ! N° 22 page 5.

 

L'annonce de la présence de Tarzan dans l'AS facilita certainement la migration des jeunes lecteurs de BOUM ! vers l'AS.

 

Il n'est pas aisé pour le collectionneur de se procurer séparément, un à un, les 22 exemplaires de BOUM ! Ces journaux de petite lecture souvent décriés par des adultes lettrés, finissaient généralement brûlés pour allumer le poêle du matin. Et gardons une pensée forcément rabelaisienne pour tous les illustrés qui terminaient froissés et souillés dans le trou des latrines au fond du jardin potager.

 

Donc ce qui est le mieux conservé de BOUM ! ce sont des reliures groupant ses 22 numéros sous les quatre plats d'une couverture en carton souple. C'est sous cet aspect que je connais BOUM ! depuis une quarantaine d'années.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

06/02/2016

Les Tarzanides du grenier n° 199

 

Quoique notre râtelier fasse des Tarzanides son garde-manger principal, ce n'est pas rare d'y trouver quelques bons gros os dont la moelle est rebaptisée Numéro UN. Comment un Jivaro auto proclamé pourrait-il se dispenser d'exposer à l'entrée de sa hutte des dizaines de têtes coupées ? Oui : en BD comme dans tous les domaines où domine la hiérarchie, un collectionneur se doit d'être propriétaire de l'aîné de toute une famille. Alors, si vous vous désolez d'avoir raté le premier exemplaire de l'illustré RADAR de l'année 1947, je ne pense pas que d'en voir, ici, la couverture réduite par photocopie vous suffise comme lot de consolation.

 

Radar-du-25-01-1947.jpg

Les exploits de RADAR N° 1, année 1947

 

La Seconde Guerre Mondiale ayant prouvé le rôle majeur du système Radio Detection And Randing dans les missions militaires on utilisa le terme RADAR pour le commerce du journalisme et de la littérature. En somme le nom de l'engin sans l'engin. Le mot RADAR suffisait à valoriser le titre d'un journal prétendant rapporter tout ce qu'il détectait autour de lui. La BD, à son tour, s'empara de ce phénomène bien fait pour captiver l'imagination populaire. Les ondes radio ne semblaient-elles pas magiques, inhérentes au monde des esprits ? Leur invisibilité réelle ne s’apparentait-elle pas à cette « force spirituelle » dont parle les enjôleurs publics, ceux des tables tournantes et ceux des miraculés de Lourdes ?

 

Rien qu'en France, il y eut au moins trois « RADAR » imprimés pendant les années d'après-guerre.

 

Un RADAR daté de 1946, en provenance des Éditions Ouvrières, d'inspiration catholique. Un autre RADAR plus tardif - 1949 - et faisant sensation avec sa couverture garnie d'un grand dessin au lavis évocateur d'un des faits divers de la semaine. Toutefois, le seul RADAR auprès duquel Docteur JIVARO veut attirer votre curiosité, est le RADAR daté de 1947 produit par Les Éditions Du Siècle.

 

Un illustré BD de 12 pages (24 x 32 puis 21 x 27 cm) mensualisé. Son intérieur est imprimé tantôt en noir tantôt en bleu. La bande dessinée, elle, occupe 9 pages toutes signées de Bob VINELL. Par contre l'illustration de la page 1 ne porte aucune signature, bien que nous puissions l'attribuer à ROBBA.

 

ROBBA était artiste assidu aux Éditions du Siècles – S.D.S.- et notre enfance n'échappa pas aux images colorées qu'il créait pour le magazine TARGA en accordant au personnage une musculature digne d'un vrai Tarzanide. ROBBA réalisa, également, toute une iconographie pour le journal du détective TOM'X. Une sorte de contrefaçon par sonorité de lecture existe entre ce détective TOM'X et le célèbre cow-boy TOM MIX. Ce n'était pas un hasard, n'est ce pas ?

 

Radar-verso-25-01-1947.jpg

Dernière page du numéro 1 de RADAR.

TOM, X exploite sans vergogne la popularité de TOM MIX

 

Si l'on s'en tient à la silhouette de la pin-up allongée en bas de la première page du premier RADAR, il est permis de supposer que les E.D.S. voulaient s'attirer une clientèle d'adultes mais sans pousser jusqu'au risque d'être interdites de lecture aux enfants.

 

Les Éditions Du Siècle finirent par mourir en 1951, cédant leur fauteuil à IMPERIA, éditeur qui périt à son tour en 1986.

 

Quant à la BD RADAR, elle est défunte depuis belle lurette : en 1948, immédiatement après son 12e numéro.

  

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

 

30/01/2016

Les Tarzanides du grenier n° 198

 

Samedi précédent, l'existence parfois mise en doute de DARZAN, notre Tarzanide figurant dans le numéro 2 de RECTO VERSO, a été rappelée par le Docteur Jivaro.

 

DARZAN « The Jéhova fait singe » fut publié par photocopieuse sur les pages 16, 17, 18, 19 avec suite sur les pages 22 et 23 du fanzine RECTO VERSO qui comptait 42 pages. Chacune des trois grandes planches BD d'origine – 50 X 65 cm – était divisée en deux au milieu de sa verticale, ce qui correspond à une disposition imprimée pareille à celle adoptée par le magazine SPIROU des années 1946-47 et 48, lorsque celui-ci éditait sur sa double page centrale LE Tarzan de Hogarth.

 

Signalons que le graphisme et le texte de notre DARZAN profitaient d'une liberté d'expression porno encore possible en 1983 ; mais de moins en moins tolérée aujourd'hui. C'est pourquoi la sélection d'images ci-dessous est présentée en raison de sa modération acceptable pour chaque public.

 

Cependant, tiens ! peut-être notre DARZAN n'appartient-t'il pas à la catégorie des Tarzanides et que sa place est plutôt celle d'une parodie.

 

recto verso,ajbd,darzan,stanislas barthélémy,philippe chaberty,isabelle trédez,sege voulouzan,charles berg,patrick vallot,lynx à tifs,bd,fanzines,tarzan,spirou

 

Doc Jivaro (MFCL)