18/08/2020
Pour réponse à un commentaire d'hier
OH, HISSE ! OH, HISSE !
Des années … que dis-je ? Des décennies que je me promets de temps en temps de rédiger ce qui pourrait bien devenir un bouquin à publier. Mais pour quel sujet opter ? Je me dis que des souvenirs racontés en pointillés pourraient suffire.
J'avoue avoir perdu beaucoup de temps à rêvasser, pour ne pas écrire à fainéanter. Quasiment tout est resté à l'état de projets. Je me retrouve en fin de vie comme avec de grosses pierres taillées pour un édifice jamais bâti. Ne me reste t'il qu'à me pendre ?
A propos de pendaisons : celles-ci restent rares dans les bandes dessinées destinées à l'enfance. Aujourd'hui, une loi les interdit. Toutefois, lorsque j'étais écolier, il nous était encore possible d'assister à l'une d'entre-elles. Par exemple grâce aux images ci-dessous extraites d'une BD ayant pour titre ZAR'O en 1948.
C'était le nommé Mouminoux qui œuvrait ainsi pour les éditions « Claire Jeunesse » situées 36 rue de France à Nice. Tous les amateurs des styles variés de Mouminoux ignorèrent longtemps la jeunesse risquée de ce gaillard aventuré dans les pays de l'Est de l'Europe.
ZAR'O était imprimé sur seize pages d'un mauvais papier dont les usages après lecture se devinent, tantôt pour aider à allumer le feu du poêle, tantôt pour être déchiré en morceaux que l'on froissait en se dirigeant vers le fond du jardin dans une cabine traversée de courants d'air. Voulez-vous un dessin ?
Dans la rue une dizaine de maisons séparées par des jardins plus ou moins entretenus, et pas un voisin ne disposait de commodités sous son toit. Seule une habitation construite pendant la période dite « La drôle de guerre 1939-40 » mettait des WC à portée immédiate des fesses d'une famille. Il y avait là deux enfants : un garçon, une fille qui attendaient pendant toute l'année le retour de leur père capitaine en Algérie. Celui-ci emportait avec lui son automobile, une traction-avant noire. C'était bien commode, ça nous permettait de jouer au ballon dans l'espace vide du garage les jours de pluie.
La gamine se montrait fiérote affirmant : « Mon père, il CAUSE arabe ! »
- Son père il a une poule là-bas chez les melons, racontait mon papa à moi. Mais je ne vous dirai pas qui me l'a dit.
Étonnons-nous de ne pas avoir à lire plus de mauvais coups dans les faits-divers.
Doc Jivaro
17:02 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Moeurs, Montluçon, Société | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mouminoux, zar'o 1948, drôle de guerre, éditions claire jeunesse, bandes dessinées de collection
02/11/2019
Tarzanides du grenier n° 385
K.O. par ZAR'O
Pour la jeunesse des années 50, MOUMINOUX était un dessinateur de BD travaillant avec l'éditeur Fleurus en même temps que traçant les décors tout autour du détective VAL-HARDI dont Gillain-Jijé campait la silhouette. Pour la génération suivante de l'après Mai 68, le même MOUMINOUX était réputé pour avoir créé des séries adultes telles que Le Goulag ou encore Krampon.
De mon côté la signature MOUMINOUX apparut devant mes sept ou huit ans d'âge, chez un voisin plus grand que moi, et dans les aventurlures de ZAR'O.
Taille réelle : 24 X 31 cm
On ne rigolait pas à ce moment là : les bagarres à grands coups de poing vous démolissaient le portrait. C'était "la tête au carré" (pourquoi pas au cube ?). D'abord édité par Claire Jeunesse puis par la Société Européenne du Livre ZAR'O totalisa dix huit numéros chacun n'ayant que sa couverture colorée, les quinze pages suivantes restant en noir sur blanc.
L'épisode ZAR'O "Prend sa revanche" contient nombre de paroles écrites en langage allemand. Et la question peut se poser : Ne peut-on voir en elles comme l'une des preuves que l'auteur MOUMINOUX d'origine maternelle germanique, avait été volontaire dans la Grossdeutschland attaquant l'URSS Stalinienne ? En tout cas, dans ce numéro de ZAR'O nous lisons des phrases entières rédigées dans la langue de Goethe, ce qui constituait une exception dans une BD française pour enfants au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale.
Deux exemples :
- "Hauptmann Hans Friedrish" et encore "Ich bitte ein freiwillig fur die werk ...
Contrairement à certains commentaires datés des années 1980, MOUMINOUX ne créa pas la figure de ZAR'O. Celle-ci nous vint de Galland, lequel s'inspira de la silhouette sombre et masquée de ZORRO pour réaliser les quatre premiers numéros du journal ZAR'O. C'est le vigoureux MOUMINOUX qui, ayant pris le relais pour la suite de la série, en supprima la référence au "renard" hispano-californien inventé par McCulley en 1919.
Doc Jivaro
17:20 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mouminoux, zorro, zar'o, gillain, bandes dessinées de collection, doc jivaro, tarzanides du grenier, bar zing de montluçon, galland, jijé
18/08/2012
Les Greniers de la BD n° 9
Reliure amateur comprenant 8 exemplaires non numérotés, chacun de 16 pages.
Edition La Belle Hélène, 1948.
Au départ, un bloc de journaux mensuels et agrafés entre eux mais ayant perdu leur couverture ; et que j’achetai chez un revendeur de vieux bouquins, qui tenait boutique non loin de la Mairie de Montluçon.
Était-ce pendant les années 1955-56 ? longtemps, longtemps après, en janvier 1990 (ce me semble !) j'ai fabriqué une couverture cartonnée qu'ensuite j'ai illustrée en m'inspirant d'un dessin de Mouminoux. Cette interprétation, je l'ai paraphée en unissant la signature de Dimitri Mouminoux avec l'un de mes anagrammes = Ryal.
Sous cette même couverture, le fascicule intitulé « L’épreuve » est complété trompeusement par une feuille errante « Histoire de Casablanca », feuille rescapée d'un exemplaire disparu de la même collection. J'ai filouté en écrivant le mot « fin » dans la dernière image de la page 14, rien que pour donner l'illusion que ne sont pas absentes les deux pages finales d'origine par lesquelles devrait se terminer réellement « L’épreuve », épisode de Zar'o.
Une des planches n. et b. de Zar'o. De longues scènes de bagarre entre hommes compensent l'absence de séquences érotiques mobilisant filles et garçons. Pendant la deuxième moitié des années 40 lorsque des éditeurs français s'essayèrent à distribuer un peu de sexy dans leurs magazines destinées à la jeunesse, ils recoururent aux produits américains. Une des lois de 1949 stoppa toutes leurs tentatives jusqu'au début des années 1970.
Les pleins et les déliés du lettrage indiquent que Mouminoux utilisait une plume métallique. Mais dans les personnages et les décors, le pinceau souple venait compléter le premier tracé des profils.
Très doué, Mouminoux produisit énormément, y compris pour des journaux destinés aux vraies petites filles de l'ordre catholique (Âmes Vaillantes).
Aujourd'hui, des historiens s’intéressent à son parcours politique puisqu'il écrivit sous le nom de Sajer le récit (+ ou – véridique ?) de son engagement guerrier dans la Wehrmacht.
Il n'est pas encore interdit de lire « Le Soldat oublié », 1967,
15:26 Publié dans Arts, BD, Journaux, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées, bd anciennes, mouminoux, sajer, pilote