23/03/2025
Tarzanide n° 633
POPEYE
La note de frais
Empruntons le Pont des Arts … Ou, plus justement la passerelle franchissant la Seine parisienne pour joindre d’une rive à l’autre le Louvre et l’Institut des Arts et des Sciences (puisqu’avant hier c’était vendredi 21 mars, fête des activités cérébrales, celles des sciences et celles des écrivains).
Occasion pour moi de rappeler que mes instituteurs de l’école primaire n’aimaient pas du tout, voire même se montraient très hostiles à l’écriture française telle qu’elle était présentée dans des bulles ou des phylactères dont le lettrage à lire dépendait de la suite des images racontant visuellement une histoire.
Mon grand-père paternel rescapé de la Guerre 14-18 et ses copains voyant pour la première fois certains journaux distribués à l’armée américaine, s’étonnaient s’amusant aussi du nombre d’images muettes (sans aucun texte) « Ils ne savent donc pas toujours lire, les ricains ? ». En fait de telles images étaient fabriquées pour être compréhensibles à des personnes immigrées et ne parlant pas toujours couramment une même langue.
Le phénomène POPEYE apparut inventé par le yankee SEGAR, un gars de l’illinois dont les tournures d’argot furent tant bien que mal traduites dans un vocabulaire volontairement esquinté. De quoi ne pas réconcilier maîtres d’école et maîtres de la BD.
Popeye, gars de La Marine, bon bougre en même temps que bougon bagarreur fut d’abord édité en France par Tallandier dès 1933. Ensuite, en 1937, dans l’illustré hebsomadaire HOP-LA ! Toutefois, dans la traduction française de Tallandier le langage respecte la syntaxe et l’orthographe officielles de notre pays. Mais un tel respect n’existe pas dans l’interprétation fournie dans HOP-LA ! Et deux images extraites toutes deux, de la publication année 1937 nous servira ici de preuve.
Borgne mais loin d'être froussard, POPEYE était d’abord conçu comme un personnage publicitaire dont la force des coups de poing dépend moins de ses avants-bras en forme d’obus que de son appétit pour les épinards en boîtes. On donnait alors à croire que l’épinard assurait une santé de fer (Mais il s’agissait d’une erreur d’imprimerie). Quoiqu’il en soit POPEYE connut un premier triomphe dans le cinéma d’animation plutôt que dans la bande dessinée.
Notez que dans la traduction par Tallandier mieux aurait valu imprimer en couverture : POPEYE dit Mathurin. Quant au petit animal, pas plus gros qu’un chat, son attribut caudal n’est pas aussi long que celui de notre Marsupilami des Marsupiaux ; mais elle est dotée d'un pouvoir magique. Quant à l'identité « Tsoin Tsoin » elle n’est pas reprise dans le journal HOP-LA ! lequel lui préférait « Pilou-Pilou ».
Et si je n’appréciais pas Volinski lorsqu’il gueulait contre le Capitalisme dont il profitait quand même par l’utilisation omniprésente d'une pornographie autorisée en Europe de l'Ouest mais interdite dans l'U.R.S.S. des Communistes (1). Par contre, je le félicite, à titre posthume, d’avoir réédité les aventurlures de l’américain POPEYE dans le mensuel CHARLIE.
Good bye !
(1) - Savez-vous que le glorieux cammarade Staline se faisait livrer très discrètement de petits films pornographiques fabriqués en Allemagne hitlerienne ? On les surnommait : Les bleus.
Bar Zing
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17:28 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Cinéma, Enseignement, Grenier de la BD, Media, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : popeye, segar, tallandier 1935, hop là !, bandes dessinées de collection, bar zing, tarzanides, volinski
16/07/2017
Les Tarzanides du grenier n° 260
L’après midi d’hier, je me suis reposé entre ma femme et ma flemme. (M’ouais : manque d’élégance le jeu de mots). M-F allait et venait d’une chaîne à l’autre, le zappeur en bougeotte, quand M-F s’exclama :
- Tiens ! Il y a Prince Vaillant !
J’ouvris un œil, l’autre restant fermé pour retenir le début de mes rêves. Effectivement ! c’était presque la fin d’un film de 1997 retransmis sur l’antenne FX. L’ambiance ? Je n’ai pas compris . Quelque chose comme le genre « héroïc fantaisy », non ? En tout cas rien d’identique à la belle ordonnance classique par laquelle l’américain Harold Foster réalisa sa fameuse BD durant presque 40 années : PRINCE VALIANT.
En France, cette saga féodale que d’autres préfèrent qualifiée de médiévale fut partiellement rééditée dans l’hebdomadaire HOP-LA ! La première planche (quelque peu truquée par rapport à son original) parut datée du mardi 7 décembre 1937.
Aujourd’hui, il est relativement facile de se procurer la collection complète de l’hebdomadaire HOP LA ! jusqu’au numéro qui l’achève : le 132. Il suffit de payer.
Après la … déculottée de notre armée face à l’armée allemande, la politique de collaboration ayant divisé le pays en deux zones, obligea les journaux français éditeurs de BD américaines à se replier dans le sud du pays. C’est ce qui conduisit aussi HOP LA ! à fusionner avec le JOURNAL DE MICKEY, les deux titres étant condamnés par la pénurie à réduire le nombre de leurs pages.
PRINCE VALIANT (Prince Vaillant) poursuivit coûte que coûte mais imprimé à l’économie ses aventures et cela jusque dans le numéro 381 du terminus de MICKEY HOP-LA !
La dernière planche BD de Prince Vaillant dans MICKEY HOP-LA ! du dimanche 10 mai 1942, n’est qu’un résultat de faussaire. Elle n’existe pas chez les américains. Elle a été confectionnée en isolant puis regroupant de façon fantaisiste quelques images empruntées aux épisodes publiés Outre Atlantique.
Tenez, voici cette planche intruse autant que trompeuse.
Les connaisseurs remarquèrent d’emblée que le beau visage de Prince Vaillant dessiné par Harold Foster avait précédemment été préparé par celui de TARZAN lorsque le même Harold Foster dessinait (de 1929 jusqu’à mai 1937), les aventures du héros fabuleux crée par E.R. Burroughs.
Doc Jivaro et Mfcl
13:47 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan, prince vaillant, prince valiant, harold foster, journal de mickey, hop la !, bandes dessinées de collection, bd, l’éclaireur de nice et du sud est