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13/02/2016

Les Tarzanides du grenier n° 200

 

BOUM ! … Dans les Histoires en Images françaises d'avant la Bande Dessinée officialisée sous influence américaine, cette onomatopée : Boum ! faisait du bruit. Trop de bruit ? Sûrement pas pour nos jeunes d'à présent raffolant de films ou le fracas des explosions ne sert souvent qu'à faire oublier l'indigence du scénario.

 

Le 17 juin 1937, la Société Parisienne d’Édition lançait sur le marché des journaux pour enfants, un titre nouveau : BOUM ! … Nous écrivons bien : pour les enfants. Nous n'écrivons pas : pour les écoliers. Car l'école d'avant-hier méprisait les lectures et les images de cet art tant célébré maintenant qu'il s'attire trop de superlatifs dans le compliment.

 

Boum-17-juin-1937.jpg

 

N° 1 – 8 pages dont 4 colorées.

 

Outre des personnages venus du cinéma Hollywoodien (Charlot, Laurel et Hardy) l'hebdomadaire BOUM ! employait de jeunes dessinateurs français dont il permettait de développer le talent naissant. Il y avait LIQUOIS, il y avait GIFFEY.

 

GIFFEY possédait, déjà, de l'expérience, et les caractéristiques de son style apparaissaient. Par contre Liquois n'affirmera son habileté que plus tard, pendant les quatre années où l'armée allemande exploitait nos terres. Il participa à la qualité du journal National-Socialisme LE TÉMÉRAIRE, ce qui lui causera quelques désagréments après 1944. Néanmoins il parvint à oeuvrer pour des hebdomadaires issus de la Résistance : VAILLANT (Fifi, gars du Maquis) COQ HARDI (Guerre à la terre) TARZAN (Salvator). A cet Auguste Liquois, nous devons aussi une sorte de Tarzanide publié in-extremis chez ARTIMA. Il s'agit de KROMAGOUL (croc-ma-gueule ?), un gorille qui parle comme vous et moi, et se montre secourable pour l'espèce humaine quoiqu'elle détruise la sienne d'espèce. De ce KROMAGOUL nous en reparlerons, promis.

 

Les affaires de BOUM ! ne fonctionnant pas avec des bénéfices suffisants pour la famille Offenstadt gérante efficace de la SPE, l'arrêt de la parution de cet hebdomadaire fut décidé après 22 numéros parus de juin à novembre 1937. Pendant cette période, la SPE publiait, simultanément à BOUM ! un autre illustré de bandes dessinées : L'AS. C'est ce qui explique que quelques-uns des personnages du disparu BOUM ! survécurent hébergés dans L'AS.

 

L'As.jpg

Extrait de Boum ! N° 22 page 5.

 

L'annonce de la présence de Tarzan dans l'AS facilita certainement la migration des jeunes lecteurs de BOUM ! vers l'AS.

 

Il n'est pas aisé pour le collectionneur de se procurer séparément, un à un, les 22 exemplaires de BOUM ! Ces journaux de petite lecture souvent décriés par des adultes lettrés, finissaient généralement brûlés pour allumer le poêle du matin. Et gardons une pensée forcément rabelaisienne pour tous les illustrés qui terminaient froissés et souillés dans le trou des latrines au fond du jardin potager.

 

Donc ce qui est le mieux conservé de BOUM ! ce sont des reliures groupant ses 22 numéros sous les quatre plats d'une couverture en carton souple. C'est sous cet aspect que je connais BOUM ! depuis une quarantaine d'années.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

02/05/2015

Les Tarzanides du grenier n° 109

 

Traditionnellement, les ouvrages informant de l'évolution des bandes dessinées depuis plus d'un siècle, présentent à leur lectorat des copies de couvertures relatives au numéro 1 de chaque titre. Le numéro 1 de ANTARES (1978) ou encore, entre mille exemples, le numéro 1 de FRIMOUSSES (1985). Mais Docteur Jivaro, ici, choisit de présenter le dernier numéro d'un des aïeux de la BD.

 

Et pas n'importe lequel des derniers numéros ! Puisqu'il s'agit de HARDI ! dont les 22 numéros couvrirent la période de juin à novembre 1937, en vente hebdomadaire.

 

Hardi-couv,-numéro-22,-1937.jpg

 Scanne de la première page volontairement pliée

 

Le 14 novembre 1937, HARDI ! édité par la famille Offenstaldt cessait d'exister. Journal de grand format (38 cm X 26 cm) il était imprimé sur huit pages dont, seules les pages une et huit se nuançaient de diverses couleurs. Le personnage principal s'appelait MALABAR, jeune aventurier dessiné par René Giffey, artiste français dont la carrière exemplaire est évoquée dans le numéro 41 de janvier-février 1984 du « Collectionneur de Bandes Dessinées ». Vous y apprendrez que Giffey ne fut pas simplement apprécié par les enfants mais aussi par des adultes amateurs de petites femmes gambadant en porte-jarretelles.

 

 

Revue-René-Giffey-janvier 1984.jpg

  

Toutes les BD et tous les récits écrits dans HARDI ! mirent le mot fin dans le numéro 22, arrêtant leur course où s'arrêtait le journal. Tous ? Pas tous. Il y eut un survivant : César-Napoléon Rascasse, qui prolongea ses grosses farces dans L’ÉPATANT, autre titre dépendant des Offenstadlt.

  

Hardi-numéro-22,-p-1,-1937.jpg

  

Deux images sorties du numéro 22 de HARDI !

A gauche : Supplice infligé à tout voleur ayant tenté de s'emparer de trois rubis énormes, chacun propriété du sultan Kadjar Kahan. Et à droite un petit dessin d'humour que je ne vous conseille pas de faire republier dans un de vos Mangas actuels.

 

Dix ans après la disparition de HARDI ! un bourgeois d'origine juive né dans Buda-Pest, utilisa le titre HARDI ! en guise de référence pour le lancement d'un nouveau journal de BD. Ce journal fut DONALD ou, plus précisément « Hardi présente Donald ». Paul Winkler, de cette façon, regagnait une clientèle d'enfants en remplacement de celle de l'année 1934 qu'il avait perdue après que le Maréchal Pétain ait été légalement nommé à la présidence du Conseil.

 

Dans la célèbre collection ARTIMA, chaque curieux de BD peut trouver un titre presque jumeau de celui abandonné par la famille Offenstald. Mais il s'agit d'un HARDY orthographié avec un Y. Ce qui nous amène à signaler que l'orthographe de certaines BD publiées en France fut quelquefois égratignée par des éditeurs voulant donner une résonance américaine à quelques-unes de leurs créations. Ainsi, et toujours chez ARTIMA, nous connûmes un TEMPEST plus tourmenté qu'une tempête et un Dynamic forcément plus énergique que notre banal dynamique. Ce genre d’entorse à l'écriture de nos instituteurs me joua un tour dans la classe du père Martin. J'écrivis « Saloon » au lieu de salon, dans une dictée.

 

- Perdez moins de temps à regarder des illustrés ! me lança le maître. Vous rédigerez mieux.

 

Le vouvoiement ne venait pas d'une politesse mais d'une moquerie, on s'en doute.

  

Docteur Jivaro

  

04/01/2014

Les Tarzanides du grenier n° 47

 

Dans le cours de l'année 1950, en France, le Ministre de la Justice recommanda aux ligues familiales catholiques ainsi qu'aux associations communistes de modérer leurs attaques contre les bandes dessinées lorsque celles ci n'obéissaient ni au Vatican ni au Kremlin. Leur cible principale, la plus détestée, c'était TARZAN. La calotte papiste et le camarade athée marxiste voulaient absolument se faire la peau pas même velue de cet « homme singe ». Souhaitaient-ils s'en faire un abat-jour ? Deux années plus tard, ils finirent par réussir, non pas en abattant le fils de Kala dans un duel loyal mais en le sabrant dans le dos. Ils obtinrent que son éditeur Del Duca ne disposât plus du droit d'acheter à prix modéré les quantités nécessaires de papier  pour une fabrication imprimée permettant une vente bénéficiaire.  

 

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Le numéro 293 (3 mai 1952) est le dernier de la deuxième série de l'hebdomadaire TARZAN.

Ici, la protestation en page 3 de l’Éditeur Del Duca.



 

 

Ce numéro 293, réduit à quatre pages contenait le numéro 131 de L’INTRÉPIDE.

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Les séries BD habituellement présentes dans TARZAN s'y prolongeaient, mais pas longtemps pour plusieurs d’entre elles. Arizona Bill, Alante, et l'autre, le Don Winslow y perdirent leur vie dès le numéro 135. Par contre Nat, Rocky Rider et Buffalo Bill y poursuivirent leur carrière. Buffalo Bill, en particulier, mérita notre enthousiasme d'enfance. Commencé dans le numéro 16 de TARZAN en 1946, il prolongea ses aventures tumultueuses jusqu'à finir par s’essouffler dans deux épisodes « La ville interdite » et le « Secret de Clever ». - 1959 ?. (J'ai la flemme de rechercher les dates précises).

  

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année 1946.

 

En 1953 (28 mars) Cino Del Duca fit une tentative pour republier un TARZAN hebdomadaire de 12 pages et de grand format – 28 X 38 cm – dans lequel Buffalo Bill rebaptisé Duck Hurricane occupe toujours les deux pages centrales, mais dessiné par Cossio et non pas par Giffey. Il n'y eut que 31 numéros dont 7 numéros sous un format diminué – 18 X 27 cm – proche du format du réglementaire « cahier d'écolier ».

  

Docteur Jivaro