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11/07/2021

Tarzanide n° 504

Orage sur la prairie

 

« Qui peut me citer des départements français ? Mais attention sans les lire sur la grande carte de France exposée devant vous. »

 

Charlot, instituteur de La Voltaire, l’école laïque de la rue Voltaire, venait de se munir d’un long bâton. Pas pour nous tanner la couenne mais pour désigner tel ou tel compartiment tracé-colorié sur la forme de notre pays reconnaissable entre tous puisqu’il était le seul affiché entre les quatre murs de notre classe.

 

Charlot aurait mieux été inspiré en nous interrogeant sur les noms de plusieurs des états r’américains, surtout ceux que nos illustrés peuplaient de rivalités entre cow-boy et indiens.

 

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Et, justement, tiens ! Le journal de Bédé YOUPI dans son numéro 1 daté de 1948 venait de nous proposer sur sa seizième page une carte de France sur laquelle des tribus indiennes s’étaient emparé de notre pays pour se le distribuer entre-elles.

 

Carte-France,-1948.jpg

 

Remarquez bien que le dessinateur n’oublia pas de mentionner l’île de Corse ainsi que tout le sud de l’Afrique comme territoires français, notamment l’Algérie administrée en deux départements. Tout un territoire historiquement d’appartenance occidentale depuis les conquêtes païennes réussies par la Rome Antique. Les musulmans d’aujourd’hui revendiquent pour eux des territoires conquis de façon guerrière par l’Islam alors que beaucoup de ces territoires sont historiquement de notre civilisation.

 

L’instituteur Charlot ? une appellation ironique de nous autres gamins dont nous héritions d’élèves plus anciens que nous. C’était un surnom qui s’expliquait parce que cet homme de taille modeste portait (sous son nez, bien sur), une petite moustache pareille à celle d’un Hitler, Hitler n’ayant pas eu pourtant l’habitude de jouer au charlot.

 

- Il ne peut pas nous en vouloir : nous ne le surnommons pas Hitler, disait-on entre nous.

 

Doc Jivaro

 

05/07/2021

Tazanides n° 503

 

ZEMBLA

 

 

De provenance italienne ZEMBLA n’est qu’un clone de Lord Greystoke allias TARZAN, clone apparut en 1963 chez l’Editeur Lug logé dans l’ancienne capitale des gaulois romanisés : Lyon.

 

BD-Zembla,-05-09-1981.jpg

 

 

Il est habituel de signaler que ce ZEMBLA fut d’abord inventé par Marcel Navarro pour concurrencer un autre tarzanide qui l’avait précédé dès l’année 1958 : AKIM. Ce même AKIM ayant profité de la disparition de l’hebdomadaire TARZAN édité par l’italien Del Duca . Zembla devait disparaître à son tour en 2003.

 

Comparé à d’autres Tarzanides, ce ZEMBLA possède une particularité devenue rare chez les émules de TARZAN : son pagne en peau de fauve est suspendu à une bretelle passée sur l’épaule gauche. C’est en cela l’influence des premières images BD présentant le héros inventé par E. R. Burroughs.

 

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Rex Maxon, 1931                                              Harold Foster, 1932

 

Mais le plus singulier dans les aventurlures de ce ZEMBLA c’est la présence d’un personnage coiffé d’un chapeau haut de forme, personnage nommé Rasmus et qui est, à l’évidence une caricature de … MANDRAKE. On ne présente plus ce célèbre magicien créé en 1934 par Lee Falk et Phil Devis.

 

BD-Mandrake-médaillons.jpg

   Mandrake sa parodie                         Mandrake le vrai de vrai

 

Doc Jivaro ne se sent pas mauvaise conscience d’interrompre ici, subitement, ce commentaire à propos d’un des Tarzanides qui fut l'un des plus populaires en raison même de la facilité des scénarios ainsi que de la  banalité fréquente du graphisme.

 

Doc Jivaro

 

13/06/2021

Tarzanide n° 501

 

Moitié de 1000 plus 1 =

 

 

En 1927 – Oui : 1927, Alain Saint Ogan chaque semaine publiait Zig et Puce pendant la cinquième année du DIMANCHE ILLUSTRE, deux copains d’enfance dont la mascotte en forme de pingouin servit bien plus tard à créer le Prix Alfred d’Angoulême. Saint Ogan créa aussi un personnage aujourd’hui trop oublié : MONSIEUR POCHE.

 

 

BD-M.-Poche-couv.,-1939.jpg

 

 

Personnage petit bourgeois ventru très souvent « dindon de la farce » que je ne connus pendant mon âge de six ou sept ans et alors que j’étais alité à cause de je ne sais plus quelle maladie : otite pénible ou coqueluche carabinée. Une de mes cousines âgée, celle née à Ahun et qui logeait dans la rue montluçonnaise du Capitaine Segond, était venue me faire cadeau de l’album Hachette du système D, système débrouille ou système démerde, mettant en scène ce Monsieur Poche. « Ça t’aidera à patienter jusqu’à ta guérison ! ».

 

Pendant ces mêmes moments, j’entendis une de nos vieilles voisines bavarder de mon cas : « heureusement pour lui, pauvre gamin, que c’est une otite. Si c’était les oreillons il n’aurait pas pu se marier ». Était ce donc bien une otite ?

 

Mystère des adultes parlant entre eux : Il me fallut attendre l’adolescence pour m’informer.

 

 

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Monsieur Poche, bédé bien oubliée aujourd’hui, faillit pourtant revenir à la surface pendant les années 1960. En effet, Greg qui relayait Saint Ogan pour Zig et Puce et pour le nouveau magazine PILOTE, avait proposé de reprendre les gags de Monsieur Poche ; mais le projet n’eut pas de suite.

 

Qui croirait que le banlieusard ACHILLE TALON inventé par Greg et bien connu des enfants des années 1970, fut peut-être inspiré par l'ancien Monsieur Poche dont il existe quatre albums Collection Hachette d’époque ?

 

Doc Jivaro

06/06/2021

Tarzanide n° 500

 

Gibier humain dans la Bédé

 

 

Je ne sais plus quand mais je sais encore où : « Les Chasses du Comte Zaroff », film en noir mêlé de blanc de 1932 et film r’américain. Je le vis dans la petite salle de cinéma LE CHAMPOLLION, là où la pellicule faisait comme l’aller-retour entre le projecteur et l’écran. Mais était-ce avant ou après Mai 68 ? Toujours est-il qu’aujourd’hui ce bâtiment du Quartier Latin est classé Monument Historique.

 

Échappé des massacres que les bolcheviques firent subir à la Russie, le Comte Zaroff s’est réfugié sur une île où il s’adonne à son sport : la chasse au gros gibier, à savoir non pas le rhinocéros non plus que l’éléphant mais l’homme, mammifère réputé le plus intelligent du genre, donc le mieux capable de déjouer les pièges.

 

 

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J’appris alors que les décors d’une jungle estompée de brouillard confectionnés pour le film-colosse King-Kong servaient en même temps pour la réalisation du film signé de Ernest B. Schoedsak et Irving Pichel et que c’était pour cette raison que Zaroff malgré la simplicité de son scénario demeurait dans la mémoire des cinéphiles.

 

La bande dessinée, bien plus tard, s’empara du thème d’un homme chassant à mort un autre homme. Les aventurlures de Lord Greystoke m’en offrit un exemple dès que j’eus gagné mes neufs années d’âge. C’était dans le grand magazine TARZAN à partir du 16 février 1952 et sur sa douzième page toutencouleur. A ce moment là, nos BD se lisaient périodiquement, se succédant précédées d’un « à suivre ». C’était bien de la véritable BD.

 

 

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Toutefois, ici, le chasseur n’est pas Zaroff aidé d’une meute de moujiks et d’une patrouille de chiens friands d’un gargouillis de tripes. Le chasseur, ici, se nomme Malcom Ward. Il est accompagné de guerriers africains, des noirs, les Lébos, lesquels sont rendus serviles par l’absorption d’une drogue dont le nom ne nous est pas signalé dans la version française. L’épisode s’achève par la mise à mort du chasseur que Lord Greystoke jette en pâture à une plante carnivore en forme de pieuvre. Le scénario de Dick Van Buren est illustré par Bob Lubber auquel nous devons le Tarzan le plus souriant.

Deux autres présentations des chasses de Malcom Ward existent chez nous. Une première par les Editions Mondiales mensuelles du deuxième trimestre 1953 et une seconde, plus proche, chez SAGEDITION pendant l’année 1973. C’est celle-ci qui nous permet de connaître quelques unes des images qui n’apparurent pas dans l’édition hebdomadaire de 1952.

 

- Tu ne devrais pas permettre à ton fils de lire ce Tarzan !

 

Ce fut la réflexion que l’instituteur stalinien Servan de l’école Voltaire adressa à mon père alors que celui-ci était venu lui expliquer la cause de mon absence pendant la matinée de je ne sais plus quelle journée.

 

- Dis donc ! Répliqua mon père, ce n’est pas toi qui vas me dire ce que doit lire mon fils !

 

Papa et l’instituteur se connaissaient de longue date, l’un des deux fréquentant l’enclave communiste récemment bâtie Place de la Poterie dans Montluçon la rouge.

 

Doc Jivaro

23/05/2021

Tarzanide n° 499

 

C’est du BARNUM !

 

 

JUMBO ? … C’est lui, c’est JUMBO. Dans la collection BD de Doc Jivaro cet hebdomadaire débute avec le numéro 1 du 1er janvier de l’année 1938 pour se terminer le 31 décembre. Soit un total de 53 numéros, chacun de huit pages. La réussite de cet illustré fut de concurrencer « Le Journal de Mickey » qui venait de moderniser la Presse destinée à la jeunesse du pays de Léon Blum et Philippe Pétain.

 

 

BD-Jumbo, 1938.jpg

Format approximatif : 28 X 27 cm.

 

Mais d’où vint le titre JUMBO ? Peut-être de la fin du XIXe siècle occidental lorsque le célèbre cirque américain BARNUM acheta en Angleterre un éléphant de haute stature piégé en Afrique, dans le pays d’Abyssinie ; éléphant auquel les geôliers anglais n’épargnaient aucune humiliation, aucune souffrance. L’histoire de ce pachyderme vous est contée sur votre web. On estime que l’espèce humaine est la plus intelligente des espèces animales : elle est aussi la plus cruelle, comme si intelligence et cruauté allaient en couple.

 

 

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La collection complète de JUMBO fut distribuée de l’année 1935 à 1944. Peut-être Bar-Zing et Doc Jivaro, s’ils sortent vivants de l’actuelle pandémie, vont-ils se mettre à la recherche de la totalité des numéros BD faisant écho à Dumbo. Oh ! pardon : je voulais dire : écho à JUMBO.

 

Doc Jivaro

 

15/05/2021

Tarzanide n° 498

 

LES NÉGRIERS ET NOUS

 

Lorsque mon enfance, cinq jours sur sept, se faisait présent à l’école, l’esclavage n’était pas un sujet historique de premier plan. Je ne me souviens pas qu’un de nos instituteurs de la Laïque en ait parlé. Heureusement pour nous autres écoliers, la bande dessinée faisait de la « traite des noirs » un de ses thèmes mais sans oublier de nous faire entendre que l’esclavage s’était pratiqué partout dans le monde et que les blancs, eux-aussi, s’étaient retrouvés exploités « taillables et corvéables à merci ».

 

Du numéro hebdomadaire 159 au numéro 164 de la collection année 1949 de TARZAN publié par les Éditions Mondiales, une tribu de familles noires est victime d’esclavagistes, l’un arabe, l’autre européen. L’un Hassim Hassan, l’autre Donald Mac Nabb. Le premier trafique « le bois d’ébène », le second l’ivoire qu’il arrache aux éléphants. Mais tous deux et leurs complices nombreux ne s’attendaient pas à l’intervention du héros de papier créé par Edgard Rice Burroughs.

 

 

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Les images sont dessinées par l’américain Paul Reinman dont la signature n’apparaît pas dans la version française. L’épisode original a pour titre : Tarzan and The Slavers.

 

 

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Récemment, la Madame Taubira, socialiste, a voulu stigmatiser l’homme blanc européen en faisant de lui comme le seul esclavagiste a avoir exploité l’homme noir. On lui a fait remarquer que les arabes musulmans avaient eux-aussi et pendant beaucoup plus longtemps pratiqué l’esclavage aux dépens de la race noire. Mais elle a refusé, d’après ce que j’ai cru comprendre, de signaler cette réalité. Doit-on en conclure que Madame Taubira ne parle de l’esclavage que pour dénigrer au maximum l’homme blanc européen ?

 

Nous semble pourtant que ce vilain pas beau homme blanc est le premier à avoir condamné la pratique de l’esclavage et fait voter des lois l’interdisant.

 

Doc Jivaro