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24/09/2023

Tarzanide n° 564

 

MASQUE BLANC, l’oublié

 

J’en fais le pari : En votre jeunesse vous ne connûtes pas Masque Blanc. Gagné, non ? … Moi, étant gamin, je n’en feuilletai que trois exemplaires datés 1948. L’un titré Expédition Nocturne, l’autre l’Évasion ; quant au troisième disparu depuis belle lurette, je ne sais plus !

 

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C’est ça : celui-ci victime de mon enfance. J’eus pendant une période une manie : découper à coups de ciseaux certains personnages de bandes dessinées que je m’amusais à assembler en scènes imaginées. « Enlève moi tes guignols !  s’exclamait ma mère. C’est l’heure de manger ».

 

Ni Maman, ni Papa ne contrôlaient mes BD. Masque Blanc était incorporé dans une collection appelée Aventurier d’Aujourd’hui. C’était un des produits dépendant des Éditions Mondiales alors situées 2 rue des Italiens et dans Paris bien sur. Tout cela nous venait d’un certain Del Duca dont on disait qu’il avait débuté sur une bicyclette rouillée pour s’asseoir dans une Roll Royce. Il avait fait fortune grâce à une Presse du Cœur, des romans photos principalement destinés aux demoiselles ainsi qu’aux femmes mariées. A l’époque vous pouviez chaque matin dans le métro, vérifier le sexe du lectorat. Le Parti Communiste détestait Del Duca d’autant que les épouses des militants staliniens se régalaient des amourettes racontées dans, par exemple : Nous Deux.

 

 

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Une BD pour l’enfance est ce bien sur ?

 

Combien Masque Blanc compta-t’il de numéros ? J’avoue ne pas savoir. Mettons une douzaine. Les dessins provenaient probablement de Miloc, dessinateur qui illustra surtout une série éditée dans l’hebdo Tarzan, série évoquant les camps de concentration et de mises à mort par le système politique nazie.

 

- Dites donc Bar Zing : Hier, le Pape, vicaire du Christ, a obtenu un beau succès populaire dans le vélodrome de Marseille. Vous auriez dû nous parler d’un journal illustré ayant trait à la religion.

 

- Oui : J’aurais dû m’en divertir en vous parlant de la manière dictatoriale dont siècle après siècle les deux églises chrétiennes d’origine, l’Occidentale et l’Orientale, s’efforcèrent de transformer l’iconographie païenne d’Aphrodite et Éros, tous deux nus et érotiques, de transformer dis-je cette iconographie panthéiste en celle, pudibonde et stérile, d’une vierge et d’un petit jésus condamnés à la chasteté.

 

 

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Bon terminus du dimanche pour vous.

 

Doc Jivaro

17/09/2023

Tarzanide n° 563

 

BERNADETTE

 

 

Né en 1914, il exista jusqu’en 1963. Qui ça, « il ? » Eh bien : l’illustré catholique BERNADETTE édité par la Maison de Bonne Presse. Mais pourquoi ce titre-prénom BERNADETTE ? Tout bonnement inspiré par le prénom d’une gamine mythomane de la famille Soubirous : cette enfant affirmait avoir vu La Sainte Vierge, mère de Jésus Christ. Autrement dit : L’Immaculée Conception selon le dogme alors récemment établi par Pie IX en 1854.

 

 

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Bayard, année 1958

 

BERNADETTE fut un journal destiné aux petites filles de 7 à …. devinez : à 15 ans. Rions ensemble. A ce moment là l’éducation était différente selon que vous aviez soit un zizi, soit une foufounette. Les filles apprenaient à tricoter quand les garçons apprenaient à forger et boulonner le métal …

 

Mon épouse et moi nous gardons plusieurs années de cette collection. Mais d’où viennent t’elles ? Tout bonnement de deux demoiselles pratiquantes catholiques, que nous dirions pieuses pour ne pas dire bigotes. Ma femme refusant de révéler son année de naissance je modifie ici le cours de mon écriture. Mais cependant j’indique que ces deux demoiselles provinciales, en leur petite jeunesse, collectionnaient l’illustré BERNADETTE, auquel, bien plus tard, elles abonnèrent Marie-France, ma future légitime confiée à leurs soins pendant sa prime enfance.

 

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Pendant l’année 1928, l’hebdomadaire BERNADETTE était présenté sur un aspect inattendu : 8 de ses pages étaient imprimées sous leur aspect habituels tandis que les 16 autres dont 4 « tout-en-couleur » proposaient une maquette modernisée. Signalons encore que l’identité des dessinateurs n’apparaissait pas alors qu’apparaissait l’identité des rédacteurs. Il y eut même un AZNAVOUR homonyme du chanteur populaire bien connu des années 60.

 

 

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Bernadette, année 1951

 

Vous ne connaissez sûrement pas le nom du créateur de cet illustré catholique. Moi aussi je l’ignorais jusqu’à ce qu’un encart dans le numéro 275 du 3 juin 1928 m’informa d’un décès :

 

 

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Et voilà comment disparaissent les meilleurs d’entre nous.

 

Doc Jivaro

 

13/09/2023

L'avenir n'arrête pas le dépassé

Actuellement : 

« Bernadette de Lourdes »

Comédie musicale

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Sûrement vous avez entendu parler de cette demoiselle prétendant avoir vu « La Sainte Vierge ». Mais savez-vous qu’exista un journal illustré, en somme une BD, répondant au prénom de BERNADETTE ? Nous pourrions bien en reparler dimanche prochain dans nos Tarzanides.

21/08/2023

Dôme de chaleur

Dessiner un glaçon ? Impossible ! A peine commencée sa forme va fondre, Marianne.

 

Montluçon se chauffe à 35°. Alors Bar Zing se souvient d’une de ses anciennes bandes dessinées (année 1988 ou 1989 ?). Celle-ci titrée « Les D’Oeufs n’Orphelines », est relative à la recherche d’une fraîcheur par temps caniculaire. En voici la dernière image extraite de mes archives.

 

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Alors à bientôt si je ne suis pas fondu.

 

Bar Zing

13/08/2023

Tarzanide n° 560 destiné à Bob, fidèle lecteur, pour son voyage éternel.

 

LA NUIT DES ÉTOILES

 

- Regarde ! Regarde : des étoiles filantes !

 

Monsieur mon père que j’appelais Papa, désignait du doigt le ciel nocturne. Effectivement des étincelles, des filaments lumineux allaient et venaient, inhabituels. Nous marchions alors au beau milieu de la rue du repos déserte, à l’endroit même où elle enjambe le ruisseau des Étourneaux. C’était le quinze août et nous revenions de la gare SNCF après avoir fait l’aller et retour visiter la sœur cadette de ma mère : Camille. Celle-ci était mariée au forgeron Rougeon dans le gros bourg de Chenérailles en Creuse.

 

Bien sûr, papa savait fort bien qu’il ne s’agissait pas d’étoiles faisant la course dans l’obscurité du ciel. Mais moi …

 

Je ne me souviens pas d'une BD ayant pour sujet  « La Nuit des étoiles filantes ». C'est ce qui m'amène à recourir à une page illustrée humoristique traitant des phénomènes célestes parmi lesquels s'aventure une certaine NOUNOUCHE.

 

 

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Mais qui est Nounouche ? Une petite ourse bien sympathique, voyez ça. Son créateur s’appelait : DURST et répondait au prénom : André. La première édition des aventurlures turlututu de Nounouche date de 1938 en Belgique. Même créée pour les « Enfants de France » à Liège. Puis dix années après ii y eut une seconde réédition de moindre qualité et imprimée à Lyon par Giraud-Rivoire. L’édition originale compte trente numéros. Autre différence entre la première et la seconde formule : la première contient une double page intérieure non numérotée et présentant un dessin « à système » : le personnage de Nounouche est découpé, devenant mobile à l’ouverture de l’album.

 

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Ce personnage Nounouche est aujourd’hui complètement méconnu des jeunes lecteurs de Dragon Ball et autres mangas. Il faut avouer que Nounouche, La Petite Ourse, était plutôt destinée à un public de fillettes … mais ça ne me gênait pas étant petit garçon.

 

- On va se moquer de toi, Jean la fille !!

 

Doc Jivaro

 

06/08/2023

Tarzanide n° 559

ZIG ET PUCE dans la POCHE

 

- C’est un pistolet pneumatique ! Tu vas voir : tu appuie sur la grosse gâchette et ça fait péter un bout de papier. Comme ça t’auras pas à acheter un rouleau d’amorces. T’économiseras.

 

D’habitude, ma tante m’apportait des histoires en images écrites, imagées.

- Tiens ! tu ne sais pas encore lire mais ton grand-père Baptiste te les lira quand tu regardes les images.

 

- Bonjour Marthe ! Ça y est tu lui apportes encore des guignols ! Comme s’il n’en avait pas assez.

 

Marthe était du même âge que mon père et nous venait de Ahun. Maman d’un garçon prénommé Jean, un peu plus âgé que moi.

 

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Révolver, BROWNIE-GUN, 1950 ?

 

J’ai conservé l’engin, voyez sa photo. Chaque 1er janvier Marthe me faisait cadeau de livres et, parmi eux, celui portant pour titre MONSIEUR POCHE. Publié chez Hachette. Daté de 1939 ce personnage était créé par Alain Saint-Ogan, d’abord dans un hebdomadaire pour adultes ayant pour titre « Le Dimanche Illustré ». Il venait après ZIG ET PUCE qui firent la réputation du même Saint-Ogan.

 

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C’est ainsi que je connus Monsieur POCHE avant de connaître les fameux ZIG ET PUCE. Monsieur Poche est accompagné d’un animal pas familier en Europe ni en Australie : un kangourou nommé Salsifis. De leur côté ZIG ET PUCE n’allaient pas sans un pingouin appelé Alfred puis devenu, bien plus tard, la mascotte du festival BD dans Angoulême.

 

Incorporé dans l’Armée Française dès le début d’une dite « Drôle de guerre » Alain Saint-Ogan rédigea après coup un livre de  « mémoire du contingent », en 1946, chez Arthème Fayard et intitulé « Sans tambours ni trompettes » et illustré par ses soins. Aucun fait héroïque, simplement un ensemble de combines pour se tirer d’affaires malgré les violences de l’époque.

 

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A ce moment là, Ludovic, un voisin de Saint-Ogan s’amusait des dessins de ZIG ET PUCE en les qualifiant ou disqualifiant de : « couillonnades » et quelques-uns des commentateurs écrivaient Alain « de » Saint-Ogan comme si celui-ci était un rejeton de haute noblesse.

 

Ah ! Ma cousine Marthe n’était évidemment pas Marthe Richard même si elle connut bien une certaine « Grande Marcelle » restée fameuse dans les bureaux et les ateliers des Usines Saint Jacques montluçonnaises du temps de mon grand père et de mon père. Tout à côté de l'ancien bistro à l’enseigne suggestive « Le va-et-vient », Quai Louis Blanc.

 

- C'est bien beau votre petit baratin. Mais n'oubliez pas de rappeler que Saint-Ogan ancra définitivement l'emploi de bulles, de fumettes, de ballons et de phylactères dans la bande dessinée française pour indiquer la parole de chaque personnage - Cocorico !

 

Doc Jivaro