21/09/2013
Satanax le superhomme, suite ...
Chose promise, chose due.
Voici le scanné de la couverture du numéro 1 de SATANAX. Docteur Jivaro comme son nom l'indique, collectionne les premiers exemplaires de diverses revues – et pas uniquement ceux des bandes dessinées ! Tenez : il possède le numéro 1 de LUI – 1963 – avec la décevante Valérie Lagrange dénudée mais recroquevillée de façon à ne rien laisser voir d'excitant. Censure oblige.
SATANAX apparut comme un superman francisé. Autant écrire : minimisé. Son graphisme fut tracé par LIQUOIS, qui accompagnait sa signature d'un pompeux « de l'Académie de l'Image Française ». Aujourd'hui, un certain Raymond Perrin, connaisseur de journaux pour la jeunesse, qualifie LIQUOIS de « caméléonesque ». Sans doute parce que A. LIQUOIS servit d'abord l'idéologie nationale socialiste, servant ensuite l'Idéologie Communiste. Il se prénommait Auguste, ce qui doit étonner les adolescents de nos jours, eux qui jugent bien normal qu'un gars de Normandie renonce à Romain pour Ansar-Al-Haqq.
L’histoire de Satard-SATANAX débute dans une « petite sous-préfecture de Garnac ». SATANAX détient ses pouvoirs surhumains non pas d'un savant physicien isolé sur une île, non pas de je ne sais quel mage tibétain abrité des fusils maoïstes ; il les détient tout simplement, tout ruralement d'un bougre de sorcier logé pauvrement en dehors du village. Un jeteux de sorts, un rebouteux, un type à moustache de paysannerie et dont les joues mal rasées lui servent de toile émeri. Il prononce les paroles magiques secrètes ancestrales ...
Et ça y est, le minus Satard se transforme en un phénoménal SATANAX.
A condition, bien sûr, que le chétif Satard ne craigne pas le feu par lequel brûlèrent le grand maître des templiers et Jeanne D' Arc. Aïe ! Mais ça ne fait mal qu'au commencement. Tout le contraire de l’empalement qui fait plutôt du bien lorsqu'il commence.
Les supermen, LE Superman, Batman et Captain Marvel Junior ainsi que bien d'autres engendrés par la matrice américaine, l'occupante armée allemande les avait interdits en France pendant quatre années. Ils revinrent tous en force dans le débarquement du « Jour le plus long », rapportés dans le paquetage des G'IS mâchant du chewing-gum et se dopant Coca Cola.
Nos mères, alors bien jeunes, apprirent à gainer de bas nylon leurs jambes trop longtemps badigeonnées d'un « jus de café » destiné à (mal) dissimuler que de la cuisse jusqu'aux orteils elles allaient nues.
Pendant la deuxième moitié des années 40, certains éditeurs français inventèrent des surhommes plus ou moins contrefaits à partir des grands modèles américains. Il s'agissait alors non pas de rivaliser mais de détourner sous un aspect inférieur les modèles du capitaliste yankee afin d'en tirer quelque profit commercial. FANTAX, 1947 en fut le précurseur dans le genre. Ses successeurs furent nombreux sans pourtant être durables.
Mister X venait de l'éditeur E.L.A.N., année 1948, logé 5 boulevard des Capucines. Dans Paris, forcément. Ce héros de papier ne masque pas sa figure. Il diffère en cela du WONDEMAN inventé par Dupuich pour les Éditions ARTIMA-TOURCOING. Une présence assez inattendue en France en 1951 puisque la loi de 1949 interdisait dans les journaux destinés aux enfants tout individu fictif capable de planer dans le ciel, comme les anges, les plumes en moins, le sexe en plus.
Docteur Jivaro
18:26 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : satanax, auguste liquois, raymond perrin, editions artima, bd, bédé anciennes, fantax, superman
08/06/2013
Les tarzanides du grenier (n° 35 bis)
Selon la mythologie hébraïque – celle de la Bible – la femme et le serpent se font complices pour accabler l'homme, ce grand nigaud qu'il faut savoir mener par le bout du zizi.
C'est sous l'influence des tarzanes et autres tarzellas – alors très en vogue – que Pellos invente DURGA RANI, une jeune fille athlétique, vierge de partout.
On est alors en 1947 (une feuille de lancement n° 0 existerait dès 1946 ?) On est alors en 1947, Pellos travaille encore et toujours pour les éditeurs Offenstald, lesquels produisent simultanément à des titres diversifiés une LISETTE, brochure hebdomadaire imprimée d'images et de texte. Elle est adressée aux fillettes scolarisées, dans le royaume pas forcement enchanté des petites culottes tissées de coton blanc.
« j'aimais beaucoup KIPLING » avouera avec émotion Pellos dans le numéro 31 des Cahiers de la Bande Dessinée. Donc, géographiquement, ce ne sera pas l'Afrique, ce sera l’Inde. Mais attention,pas l’Inde des Colonies Anglaises ni celle de notre compatriote DUPLEIX. Ce sera l’Inde d'avant ou, si vous préférez, de l'Inde en dehors de toute conquête européenne. Une Inde romancée n'ayant pas même conservée souvenir de l'épopée Alexandre Le Grand.
L'histoire de DURGA RANI se déroule sur 126 planches. Les illustrations ne sont pas enfermées dans des cases et les phylactères n'existent pas. Toute onomatopée est bannie. Les dessins servent à accompagner un long texte découpé par paliers. En résultat, il ne s'agit pas vraiment d'une BD. On peut parier que les gamines en admiraient les images avant de se décider à en lire le récit.
Voyager en compagnie de la « Reine des Jungles » n'équivaut pas à une période de repos. Nulle part la sécurité ! On s’entre-tue, on assassine avec rage. Les animaux s'écrabouillent, se déchirent, se dévorent pendant que DURGA RANI, autoritaire et orgueilleuse, s’exhibe colérique dans ses vengeances. Tout ça créant un climat frénétique et voluptueux. De quoi inciter plus d'une gamine à quelque rêvasserie érotique conduisant à de premières masturbations. Mais heureusement pour la tranquillité des familles répressives, le lit des enfants d'avant l’adolescence ne parle pas. Silence et couche cousue.
Pellos n'oubliait que rarement de placer sa signature au bas de chacune de ses planches. Le moindre petit dessin méritait, lui aussi, d'être paraphé. Il profitait ainsi d'une tradition française rendant hommage au travail de l'artiste aussi modeste soit-il. Les italiens dans leurs journaux pour enfants ne disposaient pas fréquemment d'une pareille reconnaissance. Mes copains d'école et moi avons aimé KIT Le Petit Shérif ainsi que Pécos Bill sans jamais connaître ni le nom ni même le pseudonyme de leurs auteurs transalpins.
Au dessus de la signature de Pellos on voit un petit signe graphique dont la forme est modifiée après quelque temps d'utilisation. Tantôt un cœur, tantôt un œil. Parfois un profil schématisé, celui d'un animal ou d'un humain, etc. Pellos disait que ces pictogrammes l'aidaient a repérer l'année de réalisation des dessins. Était ce vrai ?
Les 126 pages de Durga Rani peuvent être divisées en quatre cahiers d'inégales épaisseurs, chacun marqué d'un pictogramme différent des trois autres.
Un ovale pages 1 à 12 - Un astérix de la page 13 à 59 et de la page 60 jusqu'à 107 : un coeur - Une étoile page 108 jusqu'à 126 la finale
Durga Rani danse en acrobate païenne.
Le rabbin, le curé, le mollah et le secrétaire du Parti des Travailleurs détestent ce style de danse. Quant aux femmes dites libérées, qu'elles soient frigides ou qu'elles soient lesbiennes, elles détestent surtout les hommes qui aiment ce genre de danseuse.
Docteur Jivaro
18:19 Publié dans Arts, BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan femme, tarzanides, durga rani, kit le petit shérif, pécos bill, pellos, bd, bédé anciennes
25/05/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 34)
Par l'un de ses tarzanides précédents et parlant de Pellos, 09-03-2013, Docteur Jivaro à rapidement évoqué l'existence tumultueuse d'une DURGA RANI. Cette BD d'abord publiée hebdomadairement dans FILLETTE, connut plusieurs rééditions à succès sous la forme d'albums pendant les années 60 et 70 – et notamment lorsqu'en 1976 Pellos obtint le Prix de la Ville d'Angoulème.
Toutefois Durga Rani « Reine des Jungles » fit aussi et de façon très courte une apparition originale dans un des numéros de la revue PHENIX.
Comme on disait dans les BD de ma jeunesse : vivement la semaine prochaine, chers petits amis lecteurs
Avec qui voulez-vous lutter ?
Une attitude souvent adoptée de TARZAN et par laquelle l'impétueuse jeune vierge semble s'enfermer dans le refus obstiné de toute intrusion en elle d'un macho méprisé.
Elle ne sait donc pas de quelle jouissance sa virginité la lèse ?
Docteur Jivaro
15:50 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Journaux, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, pellos, durga rani, phenix, schtroupf, les cahiers de la bande dessinée, offenstald, spe, tarzan, tarzanide, bédé anciennes