08/06/2013
Les tarzanides du grenier (n° 35 bis)
Selon la mythologie hébraïque – celle de la Bible – la femme et le serpent se font complices pour accabler l'homme, ce grand nigaud qu'il faut savoir mener par le bout du zizi.
C'est sous l'influence des tarzanes et autres tarzellas – alors très en vogue – que Pellos invente DURGA RANI, une jeune fille athlétique, vierge de partout.
On est alors en 1947 (une feuille de lancement n° 0 existerait dès 1946 ?) On est alors en 1947, Pellos travaille encore et toujours pour les éditeurs Offenstald, lesquels produisent simultanément à des titres diversifiés une LISETTE, brochure hebdomadaire imprimée d'images et de texte. Elle est adressée aux fillettes scolarisées, dans le royaume pas forcement enchanté des petites culottes tissées de coton blanc.
« j'aimais beaucoup KIPLING » avouera avec émotion Pellos dans le numéro 31 des Cahiers de la Bande Dessinée. Donc, géographiquement, ce ne sera pas l'Afrique, ce sera l’Inde. Mais attention,pas l’Inde des Colonies Anglaises ni celle de notre compatriote DUPLEIX. Ce sera l’Inde d'avant ou, si vous préférez, de l'Inde en dehors de toute conquête européenne. Une Inde romancée n'ayant pas même conservée souvenir de l'épopée Alexandre Le Grand.
L'histoire de DURGA RANI se déroule sur 126 planches. Les illustrations ne sont pas enfermées dans des cases et les phylactères n'existent pas. Toute onomatopée est bannie. Les dessins servent à accompagner un long texte découpé par paliers. En résultat, il ne s'agit pas vraiment d'une BD. On peut parier que les gamines en admiraient les images avant de se décider à en lire le récit.
Voyager en compagnie de la « Reine des Jungles » n'équivaut pas à une période de repos. Nulle part la sécurité ! On s’entre-tue, on assassine avec rage. Les animaux s'écrabouillent, se déchirent, se dévorent pendant que DURGA RANI, autoritaire et orgueilleuse, s’exhibe colérique dans ses vengeances. Tout ça créant un climat frénétique et voluptueux. De quoi inciter plus d'une gamine à quelque rêvasserie érotique conduisant à de premières masturbations. Mais heureusement pour la tranquillité des familles répressives, le lit des enfants d'avant l’adolescence ne parle pas. Silence et couche cousue.
Pellos n'oubliait que rarement de placer sa signature au bas de chacune de ses planches. Le moindre petit dessin méritait, lui aussi, d'être paraphé. Il profitait ainsi d'une tradition française rendant hommage au travail de l'artiste aussi modeste soit-il. Les italiens dans leurs journaux pour enfants ne disposaient pas fréquemment d'une pareille reconnaissance. Mes copains d'école et moi avons aimé KIT Le Petit Shérif ainsi que Pécos Bill sans jamais connaître ni le nom ni même le pseudonyme de leurs auteurs transalpins.
Au dessus de la signature de Pellos on voit un petit signe graphique dont la forme est modifiée après quelque temps d'utilisation. Tantôt un cœur, tantôt un œil. Parfois un profil schématisé, celui d'un animal ou d'un humain, etc. Pellos disait que ces pictogrammes l'aidaient a repérer l'année de réalisation des dessins. Était ce vrai ?
Les 126 pages de Durga Rani peuvent être divisées en quatre cahiers d'inégales épaisseurs, chacun marqué d'un pictogramme différent des trois autres.
Un ovale pages 1 à 12 - Un astérix de la page 13 à 59 et de la page 60 jusqu'à 107 : un coeur - Une étoile page 108 jusqu'à 126 la finale
Durga Rani danse en acrobate païenne.
Le rabbin, le curé, le mollah et le secrétaire du Parti des Travailleurs détestent ce style de danse. Quant aux femmes dites libérées, qu'elles soient frigides ou qu'elles soient lesbiennes, elles détestent surtout les hommes qui aiment ce genre de danseuse.
Docteur Jivaro
18:19 Publié dans Arts, BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tarzan femme, tarzanides, durga rani, kit le petit shérif, pécos bill, pellos, bd, bédé anciennes
18/05/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 34)
PANTERA BIONDA (2)
La sexy Barbie vient d'ouvrir SA maison rose itinérante … Ce n'est pas de mon goût, n'appréciant pas la guimauve. Mais comme Barbie fait enrager les lesbiennes viragos ; et comme les gauchistes, grands fournisseurs de « camps de rééducation par le travail », la détestent, alors cette petite blonde de 29 cm m'est devenue sympathique. Que voulez-vous, la pétroleuse Louise Michel, laideronne que même Victor Hugo semble avoir refusé de baiser, n'est pas de mon genre. Elle qui exigea d'être fusillée après avoir été assurée de la clémence des tribunaux versaillais.
Étant gosse je déchirais les pages de BECASSINE et m'abstenais de toute relation intime avec les robes de BLEUETTE, poupée fadasse frappée d'un mongolisme même pas identifié trisomique 21. J'ai horreur des filles dont le pubis mutilé de pudeur est clos comme un œuf durci à la cuisson!
Heureusement pour mon enfance, il y eut la bédé PANTHERE BLONDE.
Douze numéros venus d'Italie.
Contrairement à ce qui est parfois raconté, PANTHERE BLONDE ne vient pas de SHEENA (1938) mais de TARZELLA. Sheena se vêt d'un short hypocrite faisant obstacle ; Tarzella et Panthère Blonde, elles, voltigent en jupe courte, leurs jambes suggérées libres en-dessous de leur petite jupe taillée peau de léopard.
Eh ! Eh ! En créant le soleil, le dieu d'Israël créa,
en même temps, les ombres. Du vent dans la voilure.
Ces douze exemplaires BD, assez vite censurés en France par la conjuration de la bigote catho et de l'abonné à « l'Huma Dimanche », furent édités, dit-on, jusqu'à 100 000 exemplaires pendant les années 1948-1949.
L'imagerie en résulte d'un artiste italien mort en 1981 : MAGNI inversé en INGAM. Presque toutes les interprétations commercialisées en France virent leurs couvertures endommagées par les ciseaux d'Anasthasie. Tantôt le poignard brandi par l'héroïne est gommé (n° 4. La Secte des Thugs) ; tantôt la jupe est allongée comme s'il s'agissait de se rendre, mains jointes à hauteur du bonbon, dans la librairie en face de l'église Saül-Paul dans Montluçon, là où les journaux quelque peu érotiques sont systématiquement enlevés du rayon destiné à les exposer.
PANTHERE BLONDE donna une succession assez prodigieuse de filles de la jungle. Le cinéma, lui-aussi produira de multiples Tarzellas et autres Tarzanides.
Couverture d'un des exemplaires MONSTER-bis et ayant pour sujet principal de jolies femmes exposant leur anatomie sous prétexte d'une vie sauvage menée sinon pendant les nuits du Bois de Boulogne tout au moins dans des forêts de carton pâte. Est-il nécessaire de signaler que le public en était majoritairement masculin ?
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On y va chéri ?
Docteur Jivaro
18:47 Publié dans Arts, BD, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinées, sage édition, pierre gires, alain jarry, bandes dessinées anciennes, tarzan, tarzanides, panthère blonde, tarzan femme