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22/10/2023

Tarzanide n° 568

 

DON QUIROTE

 

Pie V … Qui ça ? Pie 5, voyons ! Le Pape de la Sainte Ligue Chrétienne auquel les catholiques sont redevables du Rosaire : La prière officielle à Marie, la fille-mère de Jésus-Christ, l’épouse du brave vieux Joseph, charpentier.

 

- Je vous salue Marie plein de grâces … etc, etc.

 

Mais ce Pie V est surtout historiquement connu pour avoir été le contemporain actif de La Sainte Ligue qui, en date du 7 octobre 1571 infligea une défaite retentissante à l’envahisseur musulman lors de la Bataille Navale de Lépante.

 

Lépante-Véronèse-2.jpg

Fragment d'une peinture signée Véronèse

 

A l’époque trois artistes peintres les plus fameux de l’époque : Titien, Véronèse et Tintoret célébrèrent notre victoire.

 

C’est lors de cet affrontement guerrier qu’un espagnol nommé CERVANTES perdit l’usage de son bras gauche suite à une blessure mauvaise dans la main. Devenu écrivain il rédigea un roman parodique des temps déjà anciens de la Chevalerie : roman intitulé : DON QUICHOTTE de la Manche. Nos BD pour enfants, souvent méprisées par nos instituteurs qui ne les lisaient pas, ne manquèrent pas d’illustrer cette farce : ce fut ainsi que dans l’hebdomadaire ZORRO à partir de son numéro 268 de l’année 1951, DON QUICHOTTE fit son entrée dans le monde des Petits Mickeys. Le dessinateur en était JAC de son nom italien : JACOVITTI.  Ce Jacovitti ne se consolait pas d’avoir pour prénom le même prénom que Mussolini : Bénito. Personne n’est parfait, voyez-vous !

 

BD-Don-Quichotte-par-Jac.jpg

 

 

Cette interprétation Bédé ne respecte pas l’énoncé du roman espagnol. Nous y voyons le pseudo chevalier égaré dans un entrelac de voies ferrées ou encore dominé par des gratte-ciel … Il a même des ennuis loufoques avec le propriétaire de la maisonnette de sa Dulcinée. Ce final évoque sans doute les problèmes de la reconstruction immobilière dans l’Italie de l’après-guerre, lorsque les intérêts de politiciens véreux et de maffieux exploitaient la forte demande de logements populaires.

 

BD-Don-Quichotte-Zorro,-195.jpg

 

Bien entendu CERVANTES inspira beaucoup d’illustrateurs classiques dans notre pays dit « Droits de l’Homme ». Ainsi citons-nous souvent Daumier ( 1808-1879) et Gustave Doré (1832-1883). Voici venu de chez l’Éditeur Flammarion l’une des couvertures de l’année 1959 et qui obtint bien du succès auprès des élèves des Beaux Arts pendant leurs premiers coups de pinceaux.

 

Daumier,-livre-de-poche,-1959.jpg

 

Sans oublier que dans la cour de récréation des écoliers DON QUICHOTTE était changé en un DON QUIROTE. Vous savez comme les enfants sont méchants. 

 

Doc Jivaro

 

18/09/2022

Tarzanide n° 534

 

GARRY KID

 

Dans le cours de mes septième et huitième années il me fallut « garder le lit » comme disait le voisinage de la rue Championnet. La varicelle, la rougeole, sans que je me rappelle laquelle précéda l’autre, me frappèrent et, de la varicelle, je garde encore quelques traces sur ma poitrine d’Apollon retraité.

 

Ma mère, partie faire, de bon matin, des courses alimentaires dans le quartier, entre deux boulangeries, l’une Détharet, l’autre Ducléry, m’apporta un journal illustré pour m’aider à patienter allongé entre deux draps. C’était GARRY KID : huit pages, pas une de plus.

 

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Seule, la couverture d’un rectangle de 32 X 25 cm s’affichait coloriée. C’était le n° 7 de l’année 1949 d’une collection mensuelle dont j’ignore encore le nombre. Un cavalier brandissait un gros revolver pendant qu’une jolie fille, les jambes nues, était emballée par le doulos à la mode cow-boy. Maman et papa ne m’interdisaient pas de regarder quelques coups de poing, ni quelque jupon troussé lorsque tout ça restait cantonné dans le monde de l’imagerie. Par contre si j’avais attaqué une mémé pour lui tirer son sac à main, je crois bien que plus personne ne m’aurait adressé la parole tout autour du ruisseau des Etourneaux qui coupe encore sans passerelle la rue de mon enfance.

 

Les dessins dans GARRY KID étaient signés de Bob Leguay. Celui-ci fit une carrière permanente pour le personnage TIM L’AUDACE des Éditions Artima … mais j’avoue que sa manière graphique ne captivait pas mon regard d’écolier.

 

Garry Kid venait des Éditions Voix française situées dans la ville de Nice. Quoique placés sous le contrôle de l’Italie fasciste, Nice prépara nombre de dessinateurs français de bandes dessinées  dont quelques uns connurent le succès dans la décennie qui suivit l’effondrement, pas vraiment wagnérien, du  du IIIe Reich.

 

Des collectionneurs m'apprennent que Garry Kid fut modifié en Larry Kid, mais sans gagner un plus grand lectorat. Il faut savoir que dans les années 50, chez nous, nombre de champions chapeautés en tenue western remportaient un succès auquel ne pouvait pas prétendre la créature de Bob Leguay … Par exemple ZORRO dont la prompte célébrité amena Jean Chapelle et son équipe, en mars 1947, à remplacer le titre hebdomadaire JEUDI MAGAZINE par le surnom du vengeur masqué : RENARD. Oh, pardon ! Mieux vaut écrire ZORRO.

 

Doc Jivaro

 

31/10/2021

Tarzanide n° 523

 

GÉNÉRATION Z

 

Quiconque ne milite pas communiste n’est qu’un fasciste. C’est archi connu : même Charles de Gaulle lors de son retour public en politique en 1958 fut immédiatement taxé fasciste par les cocos de Thorez et Duclos. Binôme primaire. Comme si Thorez ne venait pas de passer quatre années sous la protection de Staline après avoir déserté l’armée française pour ne pas tirer des coups de fusil contre l’armée allemande nazie.

Ma génération née en 42 de 1900 ne pouvait pas former une génération z quand Zatopek courait plus vite que son n’ombre. Et même si un Zappy Max affirmait que ça allait bouillir sur les ondes de la T.S.F. La vérité veut que je vous dise que si ma génération pouvait être Z c’était bel et bien grâce à un personnage de BéDé : ZORRO le justicier masqué. Créé par Jean Chapelle et le dessinateur Oulié pendant l’année 1947.

 

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Avec ou sans masque ? La censure votée en 1949 obligea l’Editeur à rendre visible le visage du personnage. Par la suite il y eut des bas et des hauts, tout un jeu de cache-cache, qui Durer (durèrent) plusieurs années. Masqué ou démasqué, puis re-masqué jusqu’à ce que les vieux censeurs renoncent ou mieux : meurent. C’est une des parties de la bande dessinée française que nous vous raconterons plus en détail un de ces prochains jours.

 

En attendant, ce dimanche matin et sur Cnews, le camarade Roussel s’est présenté semblable à un protecteur d’Israël dans l’une des rues parisiennes célèbre pour l'un de nos meilleurs criminologues Alain Bauer. Donc la rue : Cadet Roussel ? le but du secrétaire général du PC est d’obtenir l’interdiction de Zemmour en tant que candidat aux prochaines présidentielles. Mais le candidat de la génération Z devrait malgré tout s’estimer heureux. Car, il n'ignore pas que lorsque les communistes s’installent dans un pays non seulement ils interdisent l’exercice de la démocratie en interdisant tous les partis politiques autres que le leur mais encore en organisant de multiples assassinats pouvant s’amplifier jusqu’aux massacres.

 

Déjà que le Zemmour est caricaturé sous l’aspect d’une cible humaine.

 

Doc Jivaro

 

27/07/2021

Tarzanide n° 508

 

TOKIO OLYMPIQUES 2021

 

 

Il faut le dire, l’avouer même : dans le pays de De Gaulle et Pétain la Bande Dessinée ne s’est jamais vraiment préoccupée de choisir les évènements sportifs comme sujets de ses scénarios. Toutefois, pendant l’année 1958 l’éditeur ARTIMA fait paraître le titre OLYMPIC, un mensuel de 32 pages qui s’étendra sur une durée de 42 numéros.

 

BD Olympic, Artima 1958.jpg

 

Recueil OLYMPIC numéro 1 à 6. Doc Jivaro présente ici la dernière page du n° 1 suivit de la première page du n° 2.

 

« Je ne reconnais pas les dessinateurs habituels » me disait Michel, un enfant d’à côté. Et il avait raison ! Moi, en 1958, je ne lisais pour ainsi dire plus de bandes dessinées. Aussi me sembla t’il que le contenu de cet OLYMPIC était de provenance anglaise donc ce inhabituel chez ARTIMA dont nous connaissions les Bob Dan, Cioran, Leguay, Mellies, Gosselin, etc, etc. Quant à cet enfant d’à côté j’allais bientôt lui faire cadeau de toute une armée dont j’avais été le seul commandant en chef : ma collection d’une centaine de petits soldats de plomb.

 

Un de nos plus grands créateurs de BD fit pourtant exception par contraste d’avec notre désintérêt général des sports dans nos illustrés destinés à la jeunesse : C’était PELLOS. Non seulement il illustra très tôt des rubriques sportives mais beaucoup de ses personnages vivent des aventures dépendantes de la boxe, du cyclisme, du ski, du foot sans oublier cette caricature des acrobaties et des grimaces sportives qu’est le catch.

 

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Extrait de Zorro 4e trimestre 1950

 

En 1939 et pour le grand hebdo JUNIOR des Frères Offenstald, PELLOS inventa un sportif de haut niveau qu’il fera recruter par l’armée française : Jean-Jacques Ardent. Ce champion suit une préparation intensive pour affronter un formidable homme préhistorique recréé par un savant fou (encore un!) : le Docteur Mackenvicht. Jean-Jacques s’entraîne à la natation conseillé par un certain Johnny Weissmuller, celui-ci authentique médaille d’or du 100 mètres.

 

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Extrait de Junior n° 160, avril 1939

 

Doc Jivaro

 

20/02/2021

Tarzanides n° 484

 

Babinet à raison : nous inviter à reparler de cette triplée d’aigrefins groupés sous l’appellation quasi proverbiale de PIEDS NICKELÉS, ne peut que nous redonner de la pêche. D'autant qu'en ce moment l'éditeur Hachette rediffuse les aventurlures des trois lascars contemporains du Charlot de Chaplin et de Lord Greystoke de Burroughs, rediffusion qui va de 1908 à 2006.

 

 

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Forton en fut le créateur mais pour des générations de lecteurs, si vous questionnez : " quel en est le dessinateur ?" beaucoup nommeront PELLOS. Quant aux scénaristes, l'art longtemps ingrat de la BD, nous incite à négliger leur existence.

 

La bande dessinée fut longtemps composée de récits « à suivre ». C'était même ce qui la particularisait (ce n'est plus du tout son mode d'existence aujourd'hui). La publication des journaux était donc périodique, le plus souvent hebdomadaire ou mensuelle, et beaucoup de maisons d'éditions pas forcément sérieuses n'avaient qu'une existence éphémère. Les histoires racontées n'étaient pas toujours imprimées en prévision de leur fin, ce qui permettait des modifications improvisées : le dessinateur pouvait alors fournir à l'éditeur une planche BD du journal sans vraiment prendre en compte ce que serait le contenu de sa prochaine livraison. Il m’arriva de connaître un bédéiste qui voyageait dans un camping-car et adressait par les P.T.T, semaine après semaine, sa planche réalisée. Mais alors, attention aux retards causés par des grèves SNCF ! Ma génération Classe 1942 a connu une époque où, parfois, on pouvait lire au bas d'une page l'annonce suivante : Chers petits amis nous nous excusons de l'absence cette semaine de votre héros favori, absence due à un mouvement social dans les Services Publics. « Mouvement social » ? Tu parles ! C'était un des sabotages communistes pendant 1947 que les historiens surnomment « l'année terrible ». Mais survenait aussi l'accident individuel. Ainsi, dans la Nouvelle Formule du n° 47 de ZORRO troisième trimestre de l'année 1953, l'encart suivant :

 

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Le collectionneur doit remarquer que PELLOS travailla quasiment de façon ininterrompu pour le magazine ZORRO mais sans jamais faire éditer dans ce même ZORRO du 22 rue Bergère, les Pieds Nickelés, qu'il dessinait également mais pour la S.P.E qui en détenait seule les droits de publication par la famille des Offenstadt.

 

Doc Jivaro

 

15/10/2020

Tarzanides n° 455

 

Z comme ZORRO

 

 

La période comprise entre la capitulation nazie et le vot'en France de la loi de censure datée du 19 juillet 1949, laissa libres les éditeurs de journaux quant au choix des récits et des illustrations destinés à divertir le bon peuple. Il leur suffisait de se conformer aux mœurs communes : pas de pornographie, pas d'incitation à la criminalité. Un comportement public qui de temps en temps et dans des publications destinées à mon enfance laissait parfois filtrer une séquence plutôt créée pour de grands adolescents en âge de copuler. Par exemple en page 5 de l'hebdomadaire JEUDI MAGAZINE, n° 13 du 29 août 1946.

 

 

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Après cette imagerie, je n'allais plus chercher le bébé dans l'un des choux du potager familial.

 

JEUDI MAGAZINE devait réussir un coup fumant : re-créer le personnage de ZORRO le héros masqué californien dont l'acteur de cinéma Douglas Fairbanks s'était fait comme une spécialité en 1920, dans un film muet mais presque bruyant à force de grimaces et d'acrobaties : Le signe de ZORRO.

 

 

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A son numéro 41 du 13 mars 1947 ZORRO remplaça JEUDI MAGAZINE et son succès lui attira les foudres des ecclésiastiques et des communistes : le masque, comprenez bien, risquait de traumatiser les petits écoliers lorsqu'il était porté par un justicier et non pas par un bandit. Malgré cette hostilité, le journal hebdomadaire ZORRO, de grand format 280 x 380 cm, fut publié jusqu'en octobre 1952. Il faisait parti de nos conversations du jeudi et du dimanche dans l'attente de nos trois mois de vacances d'Eté : juillet, août et septembre, qui rendaient les ouvriers et les paysans, c'est à dire le marteau et la faucille jaloux de ces privilégiés d'instituteurs « payés à ne rien foutre pendant trois mois ».

 

Était-ce aussi ça la lutte des classes ?

 

Doc Jivaro