12/10/2013
Les tarzanides du grenier (n° 40)
Faux jumeaux, vraies lectures.
Deux couvertures, l'une 1972, l'autre 2010. La première éditée par CHUTE LIBRE, la seconde par SEUIL. Philip José Farmer et Guy de Lucheney, espacés de presque quarante années.
Une seule image utilisée pour les deux titres : Tarzan vous salue bien ET Moi, Tarzan. Deux ouvrages montrant comment Tarzan – supposé être un homme réel – perçoit son existence racontée par les romanciers et par Hollywood. Cependant, l'image, sortie d'une BD signée d'Hogarth en 1941 a subi un agrandissement, et la trame d'imprimerie permettant d'éclaircir la couleur orange du fond n'en devient que plus visible sur le muscle élargi du héros phallique.
Nous ne sommes plus des enfants, ne nous laissons plus berner. Regardez bien, regardez mieux : ce n'est pas son index que brandit Tarzan, c'est son doigt majeur. Celui du « doigt d'honneur ». Vérifiez en comptant les doigts à partir de l'auriculaire plié.
Comment expliquer ? Hogarth étourdi pendant qu'il dessine ? Hogarth malicieux, volontairement grivois pour tester si le correcteur - maison - pointera le geste interdit dans un journal américain de 1941. Ou alors Hogarth victime des obsessions de son « inconscient freudien » ? Je n'en sais rien, je m'en fiche même. Mais je me suis souvent agacé de l'hypocrisie fréquente dans le graphisme de celui que ses admirateurs surnomment - sans ironiser - le Michel-Ange de la bande dessinée.
Si Michel-Ange avait utilisé l'anatomie humaine comme l'utilisât Hogarth, jamais Jules II et les meilleurs de ses contemporains ne lui auraient confié la décoration du plafond de la Sixtine.
Docteur Jivaro
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09/10/2013
Quelle femme pour le Panthéon ?
Casque d'Or
ou la Grande Marcelle ?
Lorsque PICASSO tomba mort, je ne sais plus quel type présent dans un de nos cocktails parisiens, s'exclama le plus sérieusement du monde : Il faut l'entrer au Panthéon !
De mon côté, sans cesser de mâcher une tranche de viande froide, je proposai d'allonger l'artiste peinturlureur dans le mausolée du Kremlin, entre Lénine, qui périt impotent, et Staline expulsé par Chrouchtchev.
Je me fis engueuler – c'était prévu. Cependant que malgré le danger, je parvenais à poser la question qui tue : « Est-ce que quelqu'un peut expliquer pourquoi on noue une cravate autour du cou d'un mort ; mais pourquoi on ne lui place pas sa paire de lunettes sur le nez ? »
On me répondit que la mort rend aveugle et que, donc, pas besoin d'avoir quatre yeux s'il faut les garder fermés dans le royaume des ombres.
Remarquons toutefois que la mort rend tout autant paralysé des deux jambes sans que ce handicap empêche de mettre les pieds du cadavre dans une paire de chaussures.
Parmi le petit groupe qui me reprochait d'avoir offensé la mémoire de l'illustre artiste, il y avait deux jolies femmes un peu mûres et qui s'énervaient. Elles se tortillaient, assises de travers, comme pour que leur croupe s'évadât de leur minijupe, et cela pendant que leur petite culotte jouait à cache-cache avec mes yeux.
Voilà pourquoi je ne regrettai pas d'avoir provoqué, contre moi, leur ire.
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08/10/2013
Chez les potes UMP.PS ...
... comme les prémices d'une panique
14:56 Publié dans Actualité, Blog, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brignoles, élections cantonales, forbach, valls, harlem désir, taubira, duflot, marine le pen, ps, fn, ump
05/10/2013
Les BD - Les justiciers masqués.
Bob Leguay,
1926-1996.
Il me plairait assez que cet exemplaire de KING Le Vengeur ait été le tout premier numéro imprimé à Draguignan et publié depuis Nice, avec Bob Leguay pour l'écriture conjointe au graphisme. Malheureusement pour ma pomme, c'est non.
Non, puisque ce personnage masqué débuta dans un format, dit à l'Italienne « 190 X 250 » et que celui présenté ici adopte une présentation en hauteur, c'est-à-dire que le sens de la lecture est fait parallèlement au côté le plus petit. Il y eut douze numéros réellement commercialisés dès fin année 1946. Trois autres numéros annoncés et devant faire suite manquent à l'appel chez les collectionneurs. C'est du moins ce que nous racontons, nous autres amateurs du genre BD « après guerre ».
Dans le numéro dont la couverture scannée chapeaute notre petit propos (numéro classé 8 dans la série dite à l'italienne) plusieurs détails attirent notre curiosité. D'abord, la datation des pages. Elles sont datées selon la norme américaine. Par exemple, la troisième page précise le mois avant le jour : 10 – 22 - 47 et la page 4 porte le 10 – 24 - 47. Ce qui donne à penser que BOB Leguay terminait une planche tous les deux jours. Enfin, 11 pages sont numérotées à la main, celle de couverture exceptée. Mais la 11e reçoit le nombre 12 après raturage, ce qui amène à 13 la 12e et dernière. Le plus singulier est que cette BD datée manuellement de 1947 ne fut publiée qu'en 1949 alors que PUBLI VOGUE édita KING Le Vengeur dès 1946.
Peut-être que deux éditions du même titre « La tour maudite » furent imprimées, ce qui expliquerait ce décalage entre deux dates. Il est d'ailleurs à savoir que pendant l'année 1948 aucun KING Le Vengeur ne fut édité. Est-ce que je me trompe à vue de nez ?
Robert Hugues, qui dessina des BD érotiques notamment pendant une période (les années 70 et début 80) où l'on pouvait librement exposer PENTHOUSE et LUCIFERA sur les rayons des librairies françaises, Robert Hugues raconta avoir été toujours admiratif du style de Bob Leguay … Docteur JIVARO garde ses réticences là-dessus. Leguay a, fâcheusement, raidi la silhouette de TIM l'Audace dont il hérita, en 1952 chez Art-Image devenu Artima. Il en a, aussi, supprimé quasiment toutes les expressions physionomiques. J'en suis donc à préférer quelques-uns de ses scénarios - pas scénarii !! - plutôt que l'ensemble de ses images. Ainsi l'aveu est fait : Je ne tolère dans mes collections la présence du TIM l'Audace de Bob Leguay, qu'à condition de la placer à un rang inférieur à celui où l'élevèrent les frères Giordan. TIM l'Audace jouant à être un tarzanide dans des pays fictifs et se confrontant à des espèces fabuleuses reste à mon avis le seul vrai TIM l'Audace.
L'autre, le journaliste, celui qui se déplace comme un Weissmuller déguisé en JIM la Jungle, et conduisant quelque safari pour banquier viandard, n'est sans doute qu'un usurpateur.
Docteur Jivaro
16:06 Publié dans Arts, BD, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : king le vengeur, robert hugues, artima, giordan, tarzan, tarzanide, héros masqués, publi voq, bob leguay, bd, bédé ancienne, illustrés pour enfants
13/09/2013
Montluçon City infernale
En matinée, j'entendis mon voisin hausser le ton de sa voix dans la rue. Ce qui n'est pas dans ses habitudes, à mon voisin.
D'une main, il tenait le portail de son garage et de l'autre il appuyait sur le mur de sa maison. Je me suis dit : il les empêche de tomber.
Mais il s'agissait de tout'autre chose.
- Oui ! qu'il criait en direction de quelqu'un que je ne voyais pas. Les boueux ne veulent plus que nous mettions de vieux journaux dans les sacs jaunes destinés au tri sélectif ! Ils disent que c'est trop lourd à soulever.
Une voix sans visage pour moi fit écho : « Tiens, c'est le truc de la pénibilité qui se met en place ! »
Et mon voisin d'en face de rouspéter : « Mais nous, va falloir, chaque semaine, les balancer les kilos de papier publicitaire qui encombrent la boîte aux lettres qu'on n'y retrouve même plus notre courrier ! Surtout qu'à présent l'enveloppe des impôts ressemble avec ses couleurs à un machin de publicité. »
Mon voisin est un retraité de Dunlop. Six ou sept ans avant t'aujourd'hui, il m'a ouvert sa cave, me montrant au moins 200 pots de confiture en rang sur des étagères. Toute une armée de diabétiques s'apprétant à répousser une offensive de moutarde.
- C'est ma femme ! Elle craint une pénurie d'alimentation au cas ou les allemands reviendraient. Elle en a la hantise. Mais en 44 elle n'avait que 2 ans. Comment se souviendrait-elle des privations quand les fridolins étaient là ? Ce sont sans doute ses parents qui lui en parlèrent plus tard. Quelle obsession ! Vous ne lui enlèverez pas cette angoisse de la tête.
Mon voisin est chauve. Il ne sort jamais sans un chapeau. Il y a ceux qui promènent leur chien. Lui, il promène son chapeau.
Ryal
14:22 Publié dans Blog, Consommation, Dessin humoristique, Economie, Faits-divers, Moeurs, Montluçon, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montluçon, tri sélectif, voisinage, pénibilité du travail
07/09/2013
Les tarzanides du grenier (n° 39)
Trois semaines ! Nous a fallu pas moins de trois semaines d'une enquête aussi discrète que pointilleuse pour trouver la dernière demeure, le dernier refuge de l'un des plus célèbres justiciers masqués qui amusèrent d'autant mieux notre enfance que nos instituteurs et notre curé nous en déconseillaient les aventures.
En voyant cette modeste porte marquée de cinq lettres qui ne viennent pas de Cambronne, nous crûmes d'abord à une plaisanterie de gamin. Mais non, non mais : ce fut bien Bernado, serviteur muet de Diego de la Véga, qui marqua ainsi l'emplacement derrière lequel agonisa, oublié de tous, le héros au fouet mordant.
Une indiscrétion du voisinage, nous apprit que sur le tard de ses jours ZORRO utilisa l'encaustique Diamantine fabriquée à Montluçon, pour cirer ses bottes rapiécées dont le cuir gémissait au contact du parquet en bois exotique.
Dans les décennies 50 et 60 ce fut principalement le ZORRO dessiné par Ouliè qui occupa le premier plan. Il y eut pourtant d'autres dessinateurs attelés à ce personnage.
Voici ci-dessus un ZORRO beaucoup moins connu. Un ZORRO jeune, blondinet tout rieur et dessiné par Gire pour la Collection Hurrah ! d'après le film Républic Pictures distribué par les Films de Koster – Ouf ! C'était en 1949 et je venais de gagner mes sept ans.
Docteur Jivaro
16:47 Publié dans Arts, BD, Blog, Journaux, Media, Moeurs, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zorro, bandes dessinées anciennes, illustrés pour enfants, gire, oulié, encaustique diamantine, montluçon, douglas fairbanks, marguerite de la motte