27/10/2018
Tarzanides du grenier n° 321
Tu ne manques pas culot ! écrire que le Donald de la fin des années 1940 est un illustré français ALORS qu'il ne contient pour ainsi dire que des Bandes dessinées américaines, faut le faire !
Je venais de détecter la présence d’un visage à proximité de ma nuque… Au ton de la voix je le reconnus : Un montluçonnais âgé de mon âge, avec lequel je bavarde quelques fois plus d’une heure et qui recherche des journaux quotidiens régionaux des lendemains de 1940-45. Le genre Valmy, La Terre, Le Centre Républicain.
D’accord : DONALD n’expose presque que des séries made in USA. Mais son fondateur Paul Winkler mettait un point d'honneur à ce que la traduction en français du langage américain ainsi que le rédactionnel du Professeur TOP soient exempts de fautes de syntaxe. De nos jours, les bandeaux écrits au bas de nos écrans télévisés s'imaginent malins de se démunir d'un tel scrupule.
D’un autre côté nous ne pouvons absolument pas douter de la naissance française des … PIEDS NICKELES. Sûrement, vous venez d’apprendre par les médias que HACHETTE entreprend la réédition du trio célèbre : Croquignol, Filochard et Ribouldingue. Trois cambrioleurs, trois roublards, trois ... trois gibiers de potence qui auraient pu damner le pion à un autre trio célèbre les MARX BROTHERS
Ces trois français furent inventés en 1908 par FORTON (Louis), lequel était aussi l’inventeur de BIBI FRICOTIN. Bien dans la mentalité « mauvaise conduite » des trois canailles, ce Louis FORTON mourut alcoolique. Beethoven aussi ?
La réédition choisie par Hachette ne regroupe que la suite des BD dessinée par PELLOS à partir de 1948. Tout au long de sa parution le verbe populacier des débuts des Pieds Nickelés perdit beaucoup de son argot d’apaches parisiens jusqu’à ce que la Loi de censure année 1949 ait contraint les éditeurs à tenir un langage plus conforme au vocabulaire de l’instituteur face à ses élèves. C’est donc par la vivacité de son graphisme que PELLOS parvint à entretenir une ambiance explosive que les dialogues assagis avaient perdue.
Doc Jivaro présente ci-après un trop court extrait d’un épisode complètement inattendu de la part de trois gredins : leur incorporation volontaire dans l’armée française pendant la « der des d’ers »
C’est pas de la soupe c’est du rata.
C’est pas de la merde mais ça viendra
Voilà ce que chantait de temps en temps, en fait : très rarement, mon grand-père rescapé de 14-18. Et quelquefois il risquait un commentaire : « On raconte que les mères sont contre la guerre afin de protéger leurs enfants. C’est pourtant elles qui s’étaient précipitées dans les usines pour fabriquer des obus ».
Doc Jivaro
18:38 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pieds nickelés, pellos, hachette, bibi fricotin, forton, marx brothers, croquignol, filochard et ribouldingue, paul winkler, bd, bandes dessinées de collection
20/10/2018
Tarzanides du grenier n° 320
Samedi précédent, Doc Jivaro a cité l’ancienne revue CINÉMA 71 sans en présenter l’illustration de couverture. Un manque dont il se corrige dès après la fin de ce court paragraphe.
L’énergique athlète blond à califourchon sur l’encolure d’un « monstre antédiluvien » et s’apprêtant à casser le crâne de la bête, se nomme FLASH GORDON. Rapidement, dès les années qui suivirent sa naissance en 1934, il gagna ses galons de champion prestigieux d’une BD publiée des deux côtés de l’Atlantique.
Chez nous, il se francisa en GUY L’ÉCLAIR. La collaboration franco-allemande décidée en Octobre 1940 à Montoire stoppera momentanément la carrière de ce personnage présent dans l’hebdomadaire ROBINSON. Ce n’est qu’avec la victoire et l’implantation de troupes américaines dans quelques-unes de nos villes en 1945 que GUY L’ÉCLAIR regagna son droit de présence dans un journal français : DONALD (dimanche 23 mars 1947).
1ère planche dans DONALD N° 1
Cette fois ce n’est pas son créateur Alex Raymond qui en dessine les planches mais un de ses assistants : AUSTIN BRIGGS. C’est d’ailleurs sous cet aspect secondaire que les écoliers de mon âge apprécièrent ce héros BD et cela jusqu’au numéro 169 du dimanche 18 juin 1950. Car après cette date, GUY L’ÉCLAIR disparaît pour la deuxième fois, victime non plus d’un fascisme anti-américain mais d’un anti-américanisme fomenté par une alliance entre les églises et les cellules communistes staliniennes.
Les aventures de FLASH GORDON se moquent des lois physiques de l’espace temps telles qu’elles nous font exister; et les voyages interplanétaires que l'aventurier réussit appartiennent aux extravagances des rêves éveillés. Aussi ne vois je pas de « science-fiction » là-dedans ; je n’y vois qu’une fiction romanesque dénuée de toute référence scientifique. Un érotisme de pacotille jalonne les exploits de ce jeune homme dont toutes les jolies filles « tombent » amoureuses sans qu’il ait à jouer au joli cœur en leur présence.
L’abondance des bandes dessinées et la diversité de leurs opinions obligèrent nombre de commentateurs à faire valoir des arguments pour et des arguments contre. Ainsi, dans CINÉMA 71 des extraits d'Umberto Eco dénoncent une présence d’extrême droite dans les bandes dessinées. Mais dans NOTRE EUROPE N° 50 de janvier 83, Louis Jeancharles s’alarme d’une décadence de l’Occident en partie due à l'influence de bandes dessinées de gauche.
Et vogue, vogue l’ancestral Dragon des Mers.
Doc Jivaro
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16/10/2018
La vie cesse, le Show Bees continue
Johnny Hallyday
"Mon pays c'est le dollar"
12:25 Publié dans Actualité, Arts, Cinéma, Film, Media, Moeurs, Musique, People, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : johnny hallyday, mon pays c'est l'amour, chansons françaises, 4m2, laeticia hallyday
13/10/2018
Les Tarzanides du grenier n° 319
– Tu nous as signalé que le Pillou-Pillou de POPEYE se nomma TSOIN-TSOIN dans la première traduction française alors que Popeye lui-même s’y appelait Mathurin.
Deux montluçonnais de ma génération venaient de m’adresser cette remarque, quand nous en étions à feuilleter de vieux livres dans la boutique du dernier bouquiniste de la Ville dont Marx Dormoy fut le maire.
Me semble qu’il y eut trois albums de ce titre édités par TALLANDIER. Mais il suffit d’en lire un seul pour vérifier tout de suite que Popeye s’y trouve changé en matelot de Marseille. Et que pour ce qui est de son œil borgne celui-ci interprété comme un œil « poché au beurre noir ». Enfin des exclamations telles que dubled, jobard, pechère, quinquin ou encore galapiat et galéjade confirment l'ambiance de l'ancienne cité phocéenne sans avoir à pousser la mystification jusqu’à conter l'histoire de la sardine qui bouche le port de Marseille.
Et maintenant, regardons la couverture scannée ci-dessous où Popeye Mathurin voisine avec ... avec Betty Boop, la piquante starlette en mini jupe des années trente. À ce propos, souvenons-nous que le gaillard mangeur d'épinards n'est jamais insensible à la présence des jolies filles. Sans oublier que le gonflement anormal de ses avant-bras suggère une disponibilité sexuelle permanente.
La proximité des deux personnages devenus marionnettes de films d'animation, est encore une des preuves quant aux nombreuses correspondances entre le cinéma et la bande dessinée. (Ici, la jarretière de Betty et l'ancre marine de Popeye sont détaillées par les studios Fleischer).
En France, l’influence réciproque entre bédé et ciné fut sérieusement étudiée dans le numéro 159 de la revue CINÉMA 71 de septembre et octobre 1971.
Sur ce, Doc Jivaro vous dit au revoir, mes amis.
Doc Jivaro
18:40 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Cinéma, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pilou-pilou, popeye, studios fleischer, tallandier, cinÉma 71, ville de marx dormoy, bd, bandes dessinées anciennes, tarzanides du grenier, bar zing de montluçon, betty boop
06/10/2018
Tarzanides du grenier n° 318
LE DICTA'T'HEURE
S’il s’agit d’un acteur-clown du cinéma dont les contorsions farceuses passèrent facilement et très tôt du cinéma « muet » à la bande dessinée (muette) c’est bien le faux clochard inventé par Charlie Chaplin : CHARLOT (pour ne pas le nommer).
Dès 1937, le Grand Hebdomadaire français l'AS, dirigé par la famille OFFENSTADT édite une BD intitulée « Les Aventure acrobatiques de Charlot ». Un rôle tenu par le célèbre SDF dont le fond de culotte semble toujours supporter un poids de matière trop lourd pour ses coutures...
Journal l’AS, n° 68, page 3.- Format 39 cm x 27 cm.
Le dessinateur est alors THOMEN : Raoul THOMEN.
Quatre années d’occupation allemande stoppèrent le succès populaire de Charlie Chaplin dans le pays de Pétain et de de Gaulle.
L’immédiat après-guerre vit la SPE reprendre la publication du titre Charlot mais sous la forme d’une brochure périodique de 52 pages. Les histoires sont imprimées deux pages en couleur qui alternent avec deux pages noir sur blanc. C’est encore Thomen qui en illustre le texte tout en s’interdisant l'emploi de « bulles parlantes » pourtant définitivement adoptées par la quasi-totalité des publications en bandes dessinées.
Une brochure de 52 pages, image brochure n° 3, année 1948.
Sur cette couverture nous remarquons un être humain africain présenté sous un aspect comique. Heureusement, de nos jours, en démocrassie, seul l'homme blanc a pour devoir de repentance de s’auto-caricaturer en public.
À la semaine prochaine.
Doc Jivaro
18:23 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Grenier de la BD, Journaux, Media, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : bd, bandes dessinées anciennes, charlot, l’as, société parisienne d'edition, raoul thomen
02/10/2018
Aznavour
Le dernier des géants
mesurait 1 mètre 64
Ils sont venus
Ils sont tous là
Elle va mourir, la Mamma ….
Nous écoutions cette chanson sans l’avoir demandée dans l’un des derniers grands établissements parisiens populaires d'avant-guerre, face à la Gare du Nord : c’était un Biard. Le juke-box ressassait le timbre de voix alors inhabituel d’un Aznavour.
Un serveur, plateau équilibré sur l’avant-bras, nous connaissait de vue Marie-France et moi qui restions plus d’une heure assis devant deux tasses à café vidées de leur café. Il ne ratait que rarement de reposer la question dont il prévoyait la réponse négative : est-ce que je renouvelle vos consommations ?
Nous ne possédions souvent qu'un restant de monnaie dans nos poches.
A dix-huit ans je me voyais en haut de l’affiche.
Par la suite de l’année, un affairiste nommé Borel (je me trompe ?) acheta les comptoirs Biard pour transformer chacun d’eux en un self-service à la mode r'américaine : le Wimpy.
Wimpy ? ce mot m'évoquait tout autre chose : Un des personnages entourant POPEYE, personnage que nous appelions aussi GONTRAN.
GONTRAN? un chômeur fainéant (ou l’inverse), ventru à cause de tous les petits pâtés à la viande qu’il avale sans jamais en être rassasié.
Petits pâtés à la viande ? Eh oui ! nous ne savions pas encore les nommer Hamburgers.
Moi qui criais famine et toi qui posais nue.
C’est vieux tout ça, c’était hier.
10:30 Publié dans Actualité, Arts, Cinéma, Dessin humoristique, Faits-divers, Film, Media, Musique, People, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charles aznavour, la mamma, la bohème, je me voyais dèjà en haut de l'affiche, chansons françaises, musique