30/11/2019
Tarzanides du grenier n° 388
FANTASIA
- Il est pourri ton FANTASIA, j’en ai rien à branler !
J’improvise ainsi le réflexe d’un gamin banlieusard auquel j’aurais proposé d’échanger un de ses Mangas de merde contre mon historique FANTASIA. Historique d’autant que c’est le number one de l’an de grâce 1957.
Parurent quarante huit numéros mensuels, chacun d’une épaisseur de 128 pages avant d’être amaigri à une centaine ; et jusqu’à ce que leur fondateur Pierre Mouchot cédât l’ensemble de ses titres S.E.R. à Edi-Europ.
L’année où s’édita FANTASIA fut aussi l’année où Doc Jivaro désertait la bande dessinée pour des lectures adultes sans images, parmi lesquels des récits policiers. Exemple : une famille Pied-de-bouc éditée en 1952 dans la collection Série Noire de chez Gallimard.
Le numéro 1 de FANTASIA nous fournit trois séries BD : elle de Black boy, fils de FANTAX personnage fétiche de Pierre Mouchot. Le ranchman TOM MIX est également présent mais toujours mieux connu aux Etats-Unis qu’en France. Enfin une histoire d’anticipation : « Marc héros des temps futurs », dont peu de français connaissent la totalité des aventurlures, celles-ci n’ayant été imprimées que de façon fragmentaire dans le pays de Descartes.
- Vous avez vu ça ? demanda un des trois ou quatre adolescents avec lesquels je me rendais au collège.
Nous avions stoppé nos bicyclettes devant la vitrine du tabac-journaux de la rue Miscailloux. Le copain, avant-bras croisés sur le guidon de son vélo qu’une pédale calait sur le bord du trottoir, retenait notre attention entre deux pages du troisième numéro de FANTASIA.
- Y en a une qui retient sa jupe autour de ses jambes mais l’autre, à gauche, retient rien du tout et toute sa robe se gonfle comme un parachute. Dommage qu’elle porte un jupon noir ! …
En fait le « jupon noir », n’est qu’un gros coup de pinceau d’encre noire destiné à dissimuler ce que nos yeux de petits français ne devaient pas voir mais que pouvait sans doute voir le regard d’un anglais devant l’image originale. Souvenons nous que la censure soviétique couvrait d’une grosse bavure noire les textes, donc les idées qu’elle interdisait au bon peuple. On appelait ça : caviader. Je propose donc l’expression « jupon noir » pour désigner en la dénonçant toute tâche sombre n’ayant d’autre raison d’être que de cacher tout ou partie d’un graphisme BD.
Lorsque j’allais et venais dans Paris-Pourri, Gérard Thomassian le libraire BD de la rue Balzunce m’apprenait qu’un numéro spécial de 132 pages de FANTASIA et daté de 1961 existait, étant très recherché.
Ne le cherchez plus, le voici :
Je ne me souvenais même plus le posséder, et j’avoue ne l’avoir jamais feuilleté.
Doc Jivaro
18:02 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Blog, Fanzine, Grenier de la BD, Journaux, Moeurs, Sexualité, Société | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fantasia, fantax, black boy, pierre mouchot, gérard thomassian, Éditions s.e.r., doc jivaro, tarzanides du grenier, bar zing de montluçon
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