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21/05/2016

Les Tarzanides du grenier n° 213

 

Nancy Wake. Ces nom et prénom évoquent-ils pour vous l’époque de l’occupation militaire allemande de la France ? … En tout cas en Auvergne mais aussi dans la Bourbonnaise ville de Montluçon, cette femme d’origine australienne est souvent citée comme héroïne pour ses actions contre la présence hitlérienne. La Gestapo l’avait même affublée d’un sobriquet : la souris blanche.

 

- Souris blanche ?

- Oui. Par opposition, sans doute, aux jeunes ou moins jeunes allemandes travaillant pour les besoins administratifs de la Wehrmacht et que la teinture de leurs vêtements réglementaires faisait surnommer « souris grises ». Reconnaissons là dedans l’humour boulevardier des parisiens, non ?

 

Cependant, un exploit attribué à Nancy Wake reste sujet à caution. Il s’agit de l’attentat réussi par des maquisards contre les collaborateurs doriotistes PPF. Cet attentat « terroriste » donc patriotique, eut lieu dans Montluçon (27 juillet 1944), sur la rive gauche de la rivière, dans l’Hôtel de l’Écu. Nancy Wake « souris blanche » y participa-t’elle ? n’y participa-t’elle pas ? Doc Jivaro est loin d’être qualifié pour débattre de cette question.

 

Toutefois, l’enfance de votre serviteur en BD fut comme privilégiée : un jour de chaque semaine, il se retrouvait en compagnie de la « souris blanche ». C’était dans les pages de l’hebdomadaire COQ HARDI (encore Lui ! ) et le héros Colonel X en lutte contre les troupes d’invasion, se risquait souvent pour secourir la jolie blonde « souris blanche », elle même Résistante. Seulement voilà : cette fois, cette « souris blanche » n’était pas Nancy Wake. C’était une autre demoiselle, pas Australienne mais française et dotée d’une existence imaginaire inventée par le scénariste Marijac, fondateur de notre Coq Hardi.

 

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Ci-dessus, peut-être la page BD la plus intense publiée à l’attention des enfants français tout de suite après la Seconde Guerre Mondiale (Coq Hardi n° 108, 15 avril 1948). Le dessin est dû à Poïvet, lequel de Poïvet travailla d’abord pour un journal pro-nazi : LE TÉMÉRAIRE.

 

Marijac, que l’on dit né en Auvergne eut probablement connaissance de l’existence de Nancy Wake et il est possible qu’il ait voulu lui rendre un hommage indirect … Plusieurs des biographies que j’ai lues à propos du talentueux Jacques Dumas alias Marijac, ne m’ont pas apporté l’éclaircissement souhaité.

 

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 L’historien montluçonnais Alain Bisson dans son étude (année 2005) « L’Attaque de l’Hôtel de l’Écu » fournit copie d’une photo de Nancy Wake vieillie. Doc Jivaro la préfère plus jeune.

 

 

Nancy Wake, terminant ses jours en Angleterre fut incinérée et ses cendres dispersées selon sa volonté au-dessus de Montluçon ...

 

 

Ryal

 

20/06/2015

Les Tarzanides du grenier n° 113

TOURANG

 

L’existence clin d’œil de TOURANG n’est même pas signalée dans le BDM des années… etc., etc. Quelques-uns des dessins furent parfois confondus avec ceux que LE GUEN arrangea pour un TANGOR, Tarzanide lui aussi mais paru dans O.K. alors que TOURANG paraissait dans KID Magazine de 1948.

 

KID Magazine, mensuel, ne dura que pendant onze numéros tandis que O.K., hebdomadaire, se prolongeait jusqu’à 152. Signalons que le débutant AL UDERZO œuvra tour à tour dans ces deux journaux pour enfants ; d’un côté en présentant un « Trésor d’île Fantôme » et de l’autre un « Belloy l’invulnérable ». Dans ces deux cas, l’influence de Burnes Hogarth est à signaler mais ne semble pas attirer la curiosité des commentateurs professionnels.

 

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Volontairement rendues illisibles ici, les cinq planches de la première aventure – simplette – de TOURANG. Il s’agit d’un matelot dont le navire se disloque contre un récif. L’homme reprend connaissance « au large de l’île Boréoé ». Et le voilà condamné à vivre comme un émule de TARZAN. La dernière image montrant TOURANG suspendu au haut d’un arbre pendant que s’éloignent les aventuriers qu’il vient de sauver, appartient bien à l’iconographie des Tarzanides. Les dessins sont signés Matterson. Un nom qui réapparaîtra chez les érotiques de ELVIFRANCE, 20 ans plus tard.

 

En 1948, tous les éditeurs d’illustrés pour la jeunesse française se préparaient à subir de futures restrictions imposées par une prochaine loi de censure. Cette loi subsiste encore, portant le numéro 49-956, plus de soixante années après.

 

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Dessin par Poïvé, 1948

 

 

Le visage de Mademoiselle Midleton procure un étrange malaise non moins qu’un malaise étrange. Elle ne sucera pas la friandise que sa petite sœur à trouvée dans une pochette-surprise. L’absence de lèvres résulte-t-elle d’un oubli ? Sûrement non. Supposons plutôt que les deux muqueuses buccales dessinées furent supprimées in extremis avant l'imprimerie, cela afin de donner un gage de bonne volonté d’autocensure avant le vote catholiquo- communiste d’une loi scélérate qui allait causer le déclin de la BD française pendant une quinzaine d'années.

 

Docteur Jivaro