01/04/2017
Les Tarzanides du grenier n° 247
En guise d’appendice à notre commentaire précédent ayant trait au déferlement de « soucoupes volantes » dans les journaux pour adultes comme dans les comics pour enfants, rappelons que Maurice Limat (1914-2002) et Jacques Souriau (1886-1957) inventèrent l’existence imaginaire mais abrégée sans leur consentement, d’un jeune homme en lutte contre d’ambitieux saturniens.
Retournons en 1951.
Précisément le 20 juin 1951 du numéro 249 de l’illustré TARZAN, Alain MÉTÉOR réussit sa première parution et va poursuivre son périlleux voyage sidéral, semaine après semaine jusqu’au 17 novembre de la même année.
C’est dans le numéro 269 que sont stoppés les courageux exploits « Science fiction » de l’adolescent. On compte en tout 21 planches. Les vingt premières sont entièrement colorées mais la dernière n’est imprimée que noir sur blanc. Elle ne contient que 5 trips au lieu des 6 habituels. Le sixième absent a laissé sa place pour une « explication » fournie par l’éditeur : Alain MÉTÉOR n’a jamais affronté à bord d’une fusée toute une invasion d’ennemis saturniens. Il ne s’agit que d’un rêve. La maman du jouvenceau le réveille en surprise : il est l’heure de te préparer pour ne pas être en retard au lycée.
On comprend que les aventures fictives d’Alain MÉTÉOR sont soudainement victimes de Mademoiselle Censure. Une censure bien motivée, affirment le curé et l’instituteur puisque ce genre de scénario insensé risque de perturber gravement la santé mentale de l’enfance.
Les décennies 1950 et 1960 en France permirent tous les excès en gestation dans la loi du N° 49 956 du 16 juillet 1949. Plus de 60 années après,je me souviens appartenir à cette génération qui ne connut jamais la fin véritable de l’aventure cosmique du vaillant Alain MÉTÉOR. Mais cette fin véritable existe-t’elle ? l’épisode a t’il été écrit et dessiné entièrement avant que la censure rende inopérant le "à suivre" en interdisant la vingt deuxième planche ?
Contemporain des « soucoupes volantes » dans des récits inventés pour divertir la jeunesse et intriguer l’âge adulte, il y eut aussi un géant velu, une sorte de singe colossal laissant des empreintes effarantes dans la hauteur des neiges de montagnes longtemps réputées inaccessibles. c’était le YÉTI.
TINTIN en fit son affaire dans Tintin au Tibet. On sait ça. Cependant TINTIN n’affronta jamais de « soucoupes volantes » venues d’espaces cosmiques pour envahir la planète Terre. Probablement que ce manque s’explique par le fait que Hergé, très imprégné d’éducation catholique, se refusait à monnayer auprès de familles chrétiennes des récits dans lesquels l’humain semblait ne plus figurer le sommet d’une création voulue par le dieu d’Israël.
Peut être que ces deux images de la prestation de serment que de jeunes athlètes effec-tuent bras levé ou bras tendu, causèrent un souvenir désagréable chez messieurs les censeurs. Après tout, en 1951, les Jeux Olympiques de 1936 réussis par le Troisième Reich étaient encore loin d’être estompés dans la mémoire collective.
Doc Jivaro et Mfcl
17:51 Publié dans Arts, BD, BD anciennes, Fanzine, Grenier de la BD, Media, Science | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain météor, tarzan, maurice limat, jacques souriau, soucoupes volantes, bd, bandes dessinée de collection, science fiction, antoine kapp, les editions mondiales, loi 49 956 du 16 juillet 1949, tintin au tibet
16/02/2013
Les Tarzanides du grenier (n° 22)
Conséquence d'une erreur de calcul
L'ASTEROIDE
2012 DA 14
RATE LA PLANETE DES SINGES
La TV nous avait avertis : 2012 DA 14 devait frôler la planète bleue. On précisa même, et sans rire, que la surface terrestre allait être effleurée à moins de 28 000 kilomètres. Au secours ! Fallait faire vos prières, misérables mammifères responsables de tous les maux devant votre dieu responsable de rien.
28 000 Km de distance par rapport à un objet d'à peine 45 mètres dans sa plus grande dimension, comment oser dire qu'il va nous érafler sinon pour vendre de la paperasse médiatique ?
Dès le début du siècle précédent, les auteurs de BD utilisèrent les inconnus du cosmos, les mystères de l'espace temps qu'ils peuplèrent d'objets et d'êtres inventés à coups de fantasmes pseudo scientifiques. Certaines fois complètement extravagants comme le périple de Buck Rogers, pour n'en citer qu'un. Et d'autres fois essayant de rendre vraisemblable une fiction en la soutenant à l'aide de données réelles, comme dans les romans misogynes signés de Jules Verne.
Chez les bédéïstes, je me souviens avoir apprécié plusieurs récits d'anticipation publiés dans COQ HARDI, dont l'un ALERTE A LA TERRE se développa depuis septembre 1951 jusqu'à août 1952. Ce qui correspond du numéro 43 jusqu'au numéro 89, semaine après semaine. Son dessinateur ? MATHELOT. Son scénariste ? MARIJAC.
MARIJAC, prolifique fondateur du divertissant, mieux encore : du salutaire magazine que je viens de citer et auquel adhérèrent comme « membres de la tribu » Jacques Chirac (Bison impétueux) et le pilote d'avions de chasse Closterman (Grand aigle).
Ci-dessus, le n° 1 publié à Clermont-Ferrand.
Deux journalistes, l'un loyal, l'autre véreux, s'affrontent à qui des deux rédigera le papier le plus sensationnel sur le phénomène extra terrestre. Le plus téméraire accède à la fusée construite destinée à détruire en plein vol le bolide venu du cosmos.
L'époque de la « guerre froide » et les guerres civiles déclenchées par la polémique entre USA et URSS servent de toile de fond (discrètement) à ce scénario.
Boum ! Boum et ouf ! L'astéroïde vient d'éclater. Il ne fera pas bouillir les océans. l'Espèce humaine vient d'échapper au jugement dernier. La dernière image réconcilie tout le monde. En avant pour les « lendemains qui chantent » comme on disait la veille de la Première Guerre Mondiale
Les histoires de science fiction étaient devenues rares pendant les années 50 pour les journaux proposés à la jeunesse. La censure Catho-Coco (encore elle !) en décourageait les scénaristes. Ce fut le cas, par exemple, pour Maurice Limat et Jacques Souriau qui durent abandonner leur ALAIN METEOR au numéro 269, année 1951, de TARZAN.
Et le tarzanide WAMBA ?
Vous l'avez oublié quoique annoncé ?
Que nenni, que nenni !
Mais l'astéroïde qui vient de faire la une des médias m'a ramené en tête l'ancienne BD présente dans le défunt COQ HARDI.
WAMBA vous arrivera samedi 23 février.
Promis, pas juré !
Docteur Jivaro
19:09 Publié dans Arts, BD, Grenier de la BD, Journaux, Media, Société, Tarzanides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bd, bandes dessinée, anciennes, coq hardi, alain météor, maurice limat, marijac, tarzanides, astéroïdes