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03/12/2016

Les Tarzanides du grenier n° 234

 

Lacassin lui même, lorsqu’il rédigea en 1963 pour la revue trimestrielle BIZARRE un Spécial-Tarzan devenu référence pour tous les curieux du mythe inventé par E. R. Burroughs ... Lacassin lui même, dis je ne mentionna pas SAHIB TIGRE parmi les imitations et impostures inventées selon l’effigie du Roi de la Jungle. Et pour cause !  ce tarzanide infériorisé ne s’imprima en France que comme personnage secondaire dans les pages du bi-mensuel AKIM, le premier avril 1973.

 

AKIM, pratiquement tous les gosses l’accompagnaient dans ses aventures africaines. Mais SAHIB TIGRE ? … Sur les 756 numéros que compte AKIM, Sahib Tigre n’est présent que dans les numéros 328 à 343. Puis il disparaît, escamoté par la seule banalité de son scénario.

 

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 Couverture AKIM du Ier avril 1973. N° 328.

 

 Ce serait gaspiller notre temps et mettre à l’épreuve votre patience que de nous attarder sur le cas misérable de Sahib Tigre … Suffisons-nous de rappeler que Sahib Tigre ne parcourt ni la savane et ni la jungle peuplées de Cafres ou de Zoulous. Non, non ! ses pérégrinations le conduisent sous les frondaisons humides de l’Inde colonisée par l’Angleterre après que Versailles ait abandonné le Marquis Dupleix en face des … Mais oublions, ici, cette période déplorée de notre histoire nationale. Regardons plutôt les deux pages ci-dessous : pages 94 et 95. Sur celle de gauche Sahib Tigre porte un cache-sexe barbouillé d’une tache noire. Sur celle de droite le cache-sexe suggère une peau de léopard. On comprend tout de suite qu’un tâcheron chargé de quelques retouches négligea son travail et que l’éditeur haussa les épaules, s’en fichant bien.

 

 

 BD-Akim-N°-328--p-94-95.jpg

  

 

Les romans, les bandes dessinées et le cinéma nous ont habitués à de nombreux faux Tarzan, imitations ou doublures plus ou moins réussies. Cependant il fut un temps où dans les cirques, le public applaudissait des dompteurs de fauves qui adoptaient à leur tour la silhouette célèbre de TARZAN.

 

Tarzan-Prairie 15-06-1954.jpg

 

 

  

Image sortie du n° 40 (1954) du bimensuel PRAIRIE (Éditeur IMPERIA)

 

 

 Beaucoup d’analyses ont été écrites et publiées à propos des Tarzanides dans la littérature et les films. Par contre, des analyses il n’en existe peut être pas concernant des Tarzanides de chair et d’os pareils à cet homme qui s’expose jouant au cerceau avec un tigre.

 

 

 Doc Jivaro et Mfcl

 

31/10/2015

Les Tarzanides du grenier n° 186

 

Doc Jivaro demeure a 99 % persuadé qu'il possède le numéro 1 de la bédé DIAVOLO imaginée en 1946 et par Melwyn-Nash pour les Éditions « Aventures et Voyages » sous la référence du logo MON JOURNAL. Hélas ! Impossible de remettre la main sur cette relique, tant le monticule du désordre s'enfle, se haussant pour soulever la toiture du propriétaire.

 

Donc sans prétendre combler l'emplacement laissé vide par l'absence du DIAVOLO n° 1, résignons nous à ne regarder que la couvrante du numéro 2.

 

 Diavolo-1948.jpg

 

DIAVOLO ? Un amérindien dessiné par Besseyras (parfois orthographié en Bessyras) et dont la publication correspond au moment où le scénariste Melwyn-Nash faisait alliance avec Bernadette Ratier après s'être séparé de Pierre Mouchot, son précédent employeur.

 

Par la disposition des cadres dans la planche, ainsi que par l'occupation « en entier » de chaque image par le corps du héros, DIAVOLO répercute les mises en page que Hogarth avait recueilli de Fosters en les amplifiant. Toutefois – et c'est heureux – Besseyras ne calque pas les attitudes de son personnage sur celles inventées par Fosters – Hogarth ; et cela contrairement à ce que firent alors beaucoup des artistes bédéistes ayant à animer un athlète appelé à égaler les triomphes d'un tarzanide.

 

Diavolo-1948-page-3.jpg

 

 

 

 

 

 

 

Difficile de contester que ce « peau rouge » ressemble plus à un Tarzan qu'à un indien habitué des plaines où galopèrent Grazy Horse et le Général Custer.

 

 

Entre 1946 et 1949 DIAVOLO sera imprimé pendant dix numéros mensuels. Jusqu'à ce qu'à son tour, victime de la censure, il disparaisse.

 

 

Nous le pensâmes mort : il n'était qu'en hibernation. Aussi reparut'il mais amoindri dans les pages de BRIK, autre production chapeautée par le logo MON JOURNAL. Des années passèrent jusqu'en juillet 1957 : le personnage indien cessa finalement d'exister, ne laissant de lui que son patronyme sous la forme d'un titre.

 

Docteur Jivaro, sans se dédouaner de n'avoir pas retrouvé le numéro 1 du DIAVOLO de l'année 1946, affiche ici le numéro 1 du Diavolo petit format de l'année 1957. 

Diavolo-Juillet-1957.jpg

 

Cette seconde édition dont chaque numéro est doté de cent pages, les unes en noir sur blanc, les autres en un carmin nuancé, n'offre rien de vraiment remarquable sauf que … sauf que ses pages 96, 97 et 98 présentent une publicité en faveur de l'agent fédéral LASH LARUE publié dans DAGOTA numéro 33 toujours pour la même année 1957. Un LASH LARUE dont les traits du visage m'ont parfois fait penser à la physionomie de Victor Mature, comédien qui incarna le chevelu-tondu Samson dans un film de la Paramount Pictures.

 

La première série des dix numéros DIAVOLO demeure d'autant onéreuse qu'elle est rare ; et que les vieux collectionneurs encore plus proches de leur corbillard que moi du mien (j'espère) refusent de les proposer aux enchères, même sur le web où pourtant, bien des choses mercantiles prospèrent.

 

Ces gens là, collectionnant et se jalousant entre-eux, ne se rencontrent que pour comploter de quoi rendre inaccessible leur prétendu trésor à tout nouvel arrivant. Ils jouent encore au plus malin du bac à sable. Ils affirment détenir tel ou tel exemplaire en double, en triple, en quadruple … Mais lorsque vous leur proposez un échange, ils affectent tout à coup se souvenir de ne rien avoir de ce qu'ils affirmaient mordicus avoir en partage.

 

On les rencontre qui sont fiers de posséder quelque Graal, jusqu’à ce que quelqu'un les affronte en possédant l'Anneau des Nibelungen.

 

Doc Jivaro

 

24/10/2015

Les Tarzanides du grenier n° 185

 

Jaillissant de l'océan changé en dépotoir par l'espèce humaine, ANTARES est un adolescent « qui a le pouvoir de vivre … sous l'eau ». En somme : un Tarzanide préservé de tout risque de noyade.

 

Après avoir été hébergé dans les pages de Yataca, ANTARES voit son nom devenir le titre d'un tout nouveau pockett en 1978. C'est le moment où dans le pays du Coq Gaulois des manifestations de plus en plus nombreuses s'organisent en faveur d'un mammifère marin : le dauphin. D’où le choix des Éditions MON JOURNAL d'installer un blond adolescent à califourchon sur Roal. Roal ? Un dauphin non pas venu d'une province du Royaume de France, mais du Royaume mythique d'amphitrite – Neptune.

 

Logo-Mon-Journal.jpg

 
Logo pour Béatrice Ratier, sa fondatrice,
grande responsable de BD en France.

 

 

Contrairement à TARZAN dont il est par sa quasi nudité un des rejetons tardifs, ANTARES a nul besoin d'utiliser un couteau pour supprimer ses ennemis. Quant à son caleçon, son slip ou son maillot de bain (baptisez selon votre préférence l'objet de pudeur) il paraît taillé dans de la peau de poisson, donc comme brodé d'écailles.

 

Antares-n°1.jpg

 

Numéro 1 de 1978. 128 numéros suivront jusqu'en 1989.
Ce premier numéro peut vous coûter jusqu'à 20 euros.
 

 

Les éditions Mon JOURNAL inventèrent toute une pléiade de Tarzanides parmi lesquels YATACA, BEN GALI, SAHIB TIGRE, BONGO, TIBOR, etc, etc, Avec pour tête de liste le très populaire AKIM, un italien qui profita dès 1958 de l'absence à laquelle les catholico communistes avaient condamné TARZAN.

 

Lancelot-numéro-115-page-55.jpg

 

 

De petites publicités incitaient parfois les jeunes lecteurs à acquérir sans effort une musculature de Tarzanide. Ainsi dans le numéro 115 de LANCELOT en juin 1978 et page 55. Voyez l'image ci-dessus. Forcément, le résultat véritable restait d'ordre érotique : capturer, là aussi sans effort, les jolies femmes.

 

Doc Jivaro