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09/01/2016

Les Tarzanides du grenier n° 195

  

Collanges, petit village du pays d'Arvergne, Natacha pas d'importance à l'arrivée imprévue d'un Monsieur Georges Rémi, belge d'origine.

 

 Nous étions alors en mai 1940 … L'armée allemande venait de pénétrer en Belgique, assurée qu'elle était, l'armée allemande, de recevoir bon accueil de la part de beaucoup des partisans d'un mouvement fasciste dirigé par Léon Degrelle. Ce personnage restait loin d'être méconnu pour Monsieur Rémi Georges puisque ce même Georges Rémi l'avait quelque peu aidé pour la propagande de REX, groupe pro-hitlérien.

 

Installé – réfugié – pendant plusieurs semaines dans Collanges, Monsieur Rémi Georges s'attirait, dit-on, la curiosité amusée des villageois en dessinant au crayon des petites têtes jumelles entres-elles et toutes ressemblantes à celle de l'enfantin TINTIN.

 

Sur des serviettes en papier qu'il les croquait, les têtes, dans l'auberge du coin, entre le litre de vin régional et le fromage circulaire coupé en triangles allongés. Sur des serviettes en papier ? En 1940 ? Supposons donc que le torche-cul des chiottes, au fond du jardin, était un ruban de soie roulé et coupé mécaniquement en tronçons cylindriques.

 

Hélas ! aucun des croquetons à profil de poudre de perlintintin ne semble avoir été conservé pieusement dans le village de Collanges.

 

Quant à Monsieur Rémi Georges, après un très bref réflexe de panique, il s'en retourna vivre en Belgique, et bien vivre, publiant dans le journal « Le Soir ».

 

De ces années 40, Doc Jivaro garde tout un lot de CŒURS VAILLANTS qu'il paya je ne sais plus à quelle date mais dont je me souviens le lieu : Montluçon, rue Grande. Une librairie de revente de livres, à gauche en montant vers l’Église Notre Dame. La boutiquière ne s'attendait plus à vendre ce paquet de Cœurs Vaillants endommagés.

 

- Ça vient, je crois, d'une des maisons qui furent bombardées quand les Anglais voulaient détruire l'usine Dunlop. Ils ne sont pas beaux tous plus ou moins déchirés (elle parlait des journaux).

 

 
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N° 1

du dimanche 3 janvier 1943.

 

 

 

 

Le Maréchal Pétain fit un passage, en 1943, le 16 septembre, après les chutes de bombes anglaises dans les environs de Montluçon.

Tenez, voici « Montluçon dans la tourmente » imprimé à Lyon, 16 rue des Remparts-Ainay. A l'intérieur du fascicule, des photos où le vieux français, chaussures cirées et crane moulé dans un chapeau BCBG, rend visite à des gens sans abri qui n'ont pas du tout l'air de familles musulmanes entrées clandestinement en France.

 

 

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Que voulez vous ? En ces temps écoulés, Dieu était français.

Et Philippe Pétain ne prévoyait pas que plus de cinquante années après le « Débarquement en Normandie », les services de déminage français retrouveraient des bombes britanniques non explosées dans le sol où dorment pour ainsi dire morts : Péguy, Casque d'Or et mon père.

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

06/01/2016

Etre ou pas être Charlie !

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Ces caricaturistes politiques qui se foutent de la gueule de tout le monde MAIS qui s'estiment déshonorés par une confusion entre deux voyelles.

02/01/2016

Les Tarzanides du grenier n° 194

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Sous le titre FAR-WEST, 5 recueils forment un ensemble d'une cinquantaine de « suppléments à COQ HARDI », tous cousus entre eux avec du fil blanc pendant l'année 1950.

 

Le recueil publié en premier ne portant aucun numéro imprimé, les collectionneurs le désignent comme numéro 0 (zéro). Cependant il arrive que de petites brochures éditées à l'occasion de salons provinciaux de vente de BD attribuent un beau numéro 1 à cet exemplaire zéro.

 

Ce genre de reliure populaire étant fréquemment confectionnée à l'aide de journaux invendus « renvoyés à l'éditeur », il se peut, parfois, que des numéros ne se fassent pas suite, qu'il y ait des absences dans leur numérologie, voire même mais plus rarement des doublons. (Doc Jivaro possède un album Zorro numéro 8 dans lequel figure deux hebdomadaires numéro 181). Qu'en est-il alors du troisième recueil de FAR-WEST ? Celui-ci offre une continuité arithmétique depuis le numéro 43 jusqu'au numéro 52. Mais tel n'est pas le cas pour le recueil zéro où le lecteur joue à saute-mouton, passant du numéro 29 au numéro 100 pour revenir au numéro 32 par manquement de tous les numéros intermédiaires.

 

Chacun de ces recueils contient 10 exemplaires « supplément à Coq Hardi », et chaque exemplaire précise de quel numéro Coq Hardi il est le supplément. Exemple : le supplément 64 correspond au 186 de Coq Hardi.

 

Les scénarios sont tous des rééditions d'anciennes séries BD, beaucoup d’entre-eux en provenance du crayon quasi inusable de Marijac. Quelques uns vieux d'avant la seconde guerre mondiale. Ainsi, une aventure de Jim Boum déjà publiée en 1938 dans l'hebdomadaire PIERROT. On y voit le héros affronter des « monstres antédiluviens », c'est à dire des diplodocus et des ptérodactyles auxquels d'anciens polémistes sous influence biblique refusaient tout classement scientifique.

 

Toutefois, il est amusant sinon agaçant d'avoir à constater que notre Marijac national, qui rouspétait tant et tant contre l’abondance des bandes dessinées américaines en France, ne se faisait pas scrupule d'alimenter ses propres illustrés en recourant aux histoires « Western ».

 

Ce qui fait que dans la réalité des cinq couvertures présentées en tête de notre rubrique nous trouvons du matériel yankee. A commencer par un Golden Arrow ou encore un Kit Carson ; sans oublier en guise de bannière étoilée un Hopalong Cassidy.

 

LE Hopalong Cassidy.

 

Cassidy, que je connus d'abord dans L'INTREPIDE de l'année 1952, sous la forme d'un roman : « La couvée de l'aigle » à qui je n'accordai aucune importance. Donc sans prévoir que ce shérif aux mille exploits aussi brefs qu'imaginaires, allait devenir le titre d'un mensuel à succès bientôt mis en vente par IMPERIA, éditeur français.

  

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 Doc Jivaro (MFCL)

 

 

26/12/2015

Les Tarzanides du grenier n° 193

 

Prévue pour être éditée dans le numéro 228 du 27-07-1950, la série humoristique « Le Père Noël » ne fut présentée que plus tard, avec le numéro 1 de novembre.

 

Dans COQ HARDI bien sûr.

 

Les images dues à MARIN (1931-2001) conservent un aspect tranquille, assagies qu'elles sont jusqu'à une banalité graphique analogue à celle que les curés conseillaient aux enfants dans leur journal Cœurs Vaillants.

 

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 Annonce figurant au bas de la page 12

de C.H. n° 227

 

 

Lorsqu'en 1956 Coq Hardi cessa de paraître semaine après semaine pour se changer en un mensuel, il se chercha vainement une clientèle d'adolescents. Forcément le puéril Père Noël avait disparu.

 

Ce personnage est en réalité un clochard rondouillard quoique souvent affamé. Je le suppose quelque peu inspiré par le traîne-puces « Père Lacloche », un clodo américain imaginé par Clarence Russel. Il faut dire qu'à l'époque, l'acronyme S.D.F., n'existait pas, même si de réels mendiants se faisaient de la monnaie en aidant à ramasser cageots et cartons à la fin du grand marché des Halles de Paris.

 

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  Numéro 1 du 1er  novembre 1950

 

Le fondateur de Coq Hardi entretint jusque dans sa vieillesse la nostalgie de sa célébrité disparue auprès de la jeunesse de France. Aussi s'employa t'il, à plusieurs reprises, à revenir dans la concurrence des bandes dessinées.

 

En juillet 1985, donc vingt ans après son défunt Coq Hardi, il récidiva avec un titre nouveau : « Jeunes FRIMOUSSES » doté d'un sous-titre rappelant les recommandations des anciens illustrés catholiques : « divertissement des enfants, tranquillité des parents ».

 

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 Numéro 1 mensuel de 56 pages 1985

 

Et, sur les pages 12, 13, 14, 15 et 16, quelle binette poilue retrouve-t'on ? Celle du PÈRE NOËL !

 

Mais comme vous avez pu en juger cette année 2015, le Père Noël, chez nous, a réussi à se substituer au Petit Jésus du 25 décembre.

 

Doc Jivaro (MFCL)

 

 

12/12/2015

Les Tarzanides du grenier n° 191


En août 1945, le final de la seconde guerre mondiale signé entre les USA et le Japon ne fut qu'une transition vers d'autres conflits armés mondiaux dits « de décolonisation » et organisés par deux systèmes politiques ambitionnant de se partager les richesses du monde.

 
D'une part le capitalisme, de l'autre le socialo-communisme, chacun mobilisant ses finances et son intelligence pour rivaliser à savoir lequel réussirait en premier de futurs voyages cosmiques, avec pour étape intermédiaire la conquête de la lune. On sait qu'en 1957, l'URSS devança momentanément les États-Unis en satellisant un objet mécanique autour d'une planète qu'à l'époque personne ne qualifiait de bleue.

 
Bip – bip, bip-bip, bip …

 
Le triomphe mondial du SPUTNIK soviétique.

 
Aussitôt, la Bande Dessinée française s'empara du phénomène scientifique, le réduisant à un jouet pour l'enfance. L'éditeur Artima, déjà rodé par le titre METEOR qu'il publiait depuis 1953, créa SPOUTNIK en francisant le russe SPUTNIK. Ainsi, l'engin communiste propulsé en octobre 1957 eut pour successeur immédiat un vulgaire papier imprimé baptisé SPOUTNIK lancé en décembre 1957. Un numéro 1 de 36 pages qui mérita sa popularité même si, par comparaison d'avec d'autres romans d'anticipation, ses illustrations sont trop calmes, trop sages pour faire illusion. Des images dessinées non pas par le menton des frères Bogdanov mais par la main des frères Giordan, lesquels, longtemps avant, avaient présidé à la naissance d'un Tarzanide de choix : TIM l'AUDACE (1947).

 

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Assez curieusement, ce numéro SPOUTNIK de 1957 est divisé en deux épisodes comme s'il avait d'abord été prévu pour paraître sous deux numéros mensualisés successifs. Le premier épisode va de 1 à 18, le deuxième de 1 à 17. Autre particularité de publication inhabituelle chez l'éditeur Artima : la dernière page (la 36) ne présente pas la liste des autres titres mensuels de Artima parus en décembre 1957.

 
Plus de cinquante années se sont volatilisées sur l'élasticité poreuse de l'espace temps, sans que les amateurs de romans de fiction cessent de s'intéresser à ce pourtant modeste numéro 1 de SPOUTNIK. Quoique chacun admet en souriant d'aimable pitié que beaucoup d'auteurs traitant du même thème ont mille fois mieux réussi à captiver notre attention.

  
Doc Jivaro (MFCL)

 

05/12/2015

Les Tarzanides du grenier n° 190

Édité mensuellement en France à partir d'une volaille pondue par Walter Lantz, PIKO l'oiseau bénéficia en guise de publicité de l'excellente réputation de la S.A.G.E. logée au 12 de la rue du 4 septembre dans Paris.

 

La S.A.G.E. publiait plusieurs BD célèbres : Superman, Fantôme du Bengale, King Police montée …

 

L'imprimeur en était Georges Lang dont les rotatives tournaient à plein rendement pour fournir à notre jeunesse sa dose hebdomadaire de bandes dessinées issues de toutes les origines.

 

En tant que coupeur de tête (avec un s. pour le pluriel), Doc Jivaro ne pouvait pas rater le numéro 1 de ce PIKO de l'année de grâce 1956.

 

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36 pages. 2 pages en noir sur blanc alternent avec 2 pages multicolores.

 

 

Lorsque fut publié PIKO, j'avais renoncé depuis 2 ou 3 ans à lire des « petits mickeys ». J'étais passé de la « Pension Radicelle » à une douteuse « Famille Pied de Bouc » de la collection Série Noire. Autre gens, autres mœurs. Tout au plus m'attardais-je sur quelques uns des derniers titres de l'Atelier Chott.

 

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Séquence BD de trois images chapardées dans l'ultime FANTAX (n° 9 en 1959). Quiconque se souvient des premiers films interprétés par Eddie Constantine, reconnaît dans cette BD pour enfants une façon de parler influencée par ce qui était alors la grande mode des Lemmy Caution. C'était Bernard Borderie qui filmait « La Môme Vert de Gris » en attendant non pas Godot mais « Ces dames préfèrent le Mambo », tandis que le cinéma Le REX, haut perché dans Montluçon, annonçait « La P… respectueuse » de Sartre en l'absence de toute prostituée rue des Rémouleurs.

 

Eddie Constantine ? Un homme vraiment pas dangereux.

 

Si vous souhaitez lire une filmographie sympathique du Eddie-Lemmy de ces dames, procurez-vous le numéro 79 de MONSTER BIS présenté par Alain JARRY.

 

 

Doc Jivaro (MFCL)