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14/05/2023

Tarzanide n° 551

Pâté fourré de haché

 

L’employé salarié d’un fast-food vient d’être tué alors qu’il intervenait essayant de protéger la caisse commerciale. Les restos rapides d’alimentation s’installent de plus en plus nombreux mais sans substantielle moelle dans le pays de Rabelais.

 

Moi, ou plutôt nous deux : ma femme et moi gardons le souvenir d’une des premières installations de d’un self service d’inspiration américaine. C’était en face de la parisienne Gare du Nord en 1962 me semble t’il. L’enseigne s’affichait Wimpy. Nous nous y risquâmes plusieurs fois : On y mangeait mal pour pas couteux, comme on dit.

 

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Popeye et ses amis dans le n° 1 de HOP-LA !, en décembre 1937

 

Ce self était installé en remplacement d’un des cafés Biard dont l’écrivain Céline parle brièvement dans l’un de ses premiers romans. Cherchez lequel. Quant aux messieurs âgés d’une quarantaine d’années, en 1960, ils pouvaient avoir déjà connu pendant leur enfance un Wimpy personnage américain de bandes dessinées, sauf que ce nom était modifié par la version française : Il s’y appelait Gontran. C’était un des compagnons du célèbre Popeye mais un compagnon quelque peu encombrant. Ventru, gourmand, jamais rassasié d’avaler de petits pâtés fourrés à la viande hachée qu’il mangeait sans couteau ni fourchette, à la main donc : le hamburger. Cependant, ici encore, l'interprétation française refusait le mot anglais dans l’illustré HOP-LA !

 

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WIMPY GONTRAN guette l’arrivée d’un petit pâté

au sortir d’une flûte magique chapardée à la vieille sorcière

 

Le magazine HOP LA ! Venait de Paul Winkler, un frère maçon qui faisait traduire dans la langue de Léon Daudet les comics de Walt Disney.

 

Quant à Jacques Borel, le promoteur de la restauration rapide Wimpy, il fut questionné pour la TV française et la fin de l’échange se termina à peu près de la façon suivante :

 

- comprenez bien que j’ai installé mon self service pour les gens dynamiques qui doivent manger en vitesse et ne pas perdre leur temps à digérer devant la table.

 

- Donc vous mangez dans votre Wimpy ?

 

- Non, je n’ai pas le temps.

 

Si vous vous souvenez de ce genre de dialogue faites le moi savoir.

 

Doc Jivaro

 

10/05/2020

Tarzanide n° 423

 

WIMPY

 

- Y a presque rien dans les assiettes et la caissière n'a même pas un sourire quand tu paies en t'en allant.

 

Du même avis que j'étais avec M.F. sur l'ambiance de ce premier fast food qui venait de s'installer à la place d'un ancien café bar bien parisien : Le Biard.

 

- Mais tu veux y retourner parce que c'est tout à côté du Boulevard de Denain.

 

C'était vrai : nous logions au sixième étage sans ascenseur d'un des immeubles Brossard juste en face de la Gare du Nord quand cette Gare du Nord n'était pas envahie de pickpockets et de dealers dont la présence actuelle est encouragée par l'amitié entre les peuples.

 

WIMPY, ça s'appelait. Le mot me rappelait quelque chose ou plutôt quelqu'un. C'était bien, oui, un personnage américain de bandes dessinées, sauf que dans notre pays de Landru et de Petiot on le connaissait sous le prénom de GONTRAN. C'était un voisin de Mathurin-Popeye et, surtout, un voisin encombrant, un menteur, chapardeur, vantard, jamais rassasié même après avoir ingurgité une dizaine de pâtés à la viande.

 

 

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Vous avez bien lu : pâté à la viande. En France on n'écrivait pas encore hamburger. On n'en parlait pas non plus. N'empêche que c'était la première fois qu'un nom de BD, celui de Wimpy, servait d'enseigne pour un restaurateur.

 

Lorsque certains dimanches en après midi mes parents et moi l'âgé de sept ou huit ans allions nous promener dans Montluçon, à pied, mon père aimait parfois faire une halte dans un des petits bars-restaurants ouverts au long du Canal du Berry, entre les z'usines Saint Jacques et un pont suspendu enjambant ce canal déjà hors de service. Papa commandait un pâté à la viande qu'il appelait aussi « fourré au haché » et qui se consommait sans couteau ni fourchette.

 

- Je ne t'ai sans doute pas fait assez à manger à midi ! disait ma mère qui se contentait d'une limonade que je finissais après avoir terminé la mienne. « Si tu rotes, tu mets ta main devant la bouche : on n'est pas chez les cochons ! »

 

Papa ne manquait pas de tenir un commentaire : « J'aime ça, ça me rappelle quand j'étais gosse. D'autant que le proprio est toujours le même sauf qu'il est comme le ciel : pluvieux ».

 

 

BD-Popeye,-1937-pg.jpg

 

 

Les premiers WIMPY disparurent à l'approche des années 70 dépassés par la concurrence ; et si Doc Jivaro à bonne mémoire il lui semble avoir entendu parler d'un jeune chanteur yé yé qui racontait s'être amusé à cracher dans les sauces exposées sur le présentoir de ce genre de resto rapide.

 

Doc Jivaro