14/09/2014
Nocturne en ré n° 18
Les Halles d'avant Rungis.
« On se racontait que c'était à cause de Tante Yvonne que nous étions condamnées à demeurer plus ou moins cachées dans les couloirs du quartier pendant la journée. Cette Madame de Gaulle se serait scandalisée d'avoir aperçu des chandelles rue Godot de Mauroy. Et tiens ! nous aussi, c'est Mai 68 qui nous a libérées, nous permettant de revenir bien visibles sur le tapin de Paris pendant les vingt années qui suivirent.
Les filles, elles firent comme beaucoup de parisiens. Elles signèrent des pétitions pour pas que Pompidou détruise notre terrain de chasse. Bien sûr on n'inscrivit pas notre nom véritable ... Mais remarque, finalement, après le départ des maraîchers, il y eu du bon pour nous. On remplaça les petits hôtels merdiques par des studios aménagés dans les mansardes abandonnées de tous les clodos qui vivotaient des miettes laissées par les grossistes.
Tu sais, crois moi ! Lorsque l'acteur de ciné Michel Simon s'est fait embarquer après l'assassinat d'une fille, rue Saint Denis, j'étais dans le bar café d'à côté. La pute assassinée , attends, oui, attends … elle se faisait appeler Rosie ou Rosa. Une berbère, je pense. Il y devait y avoir du FLN là dessous.
Lydia c'est l'une des dernières mémoires vivantes de l'ancienne ambiance populaire qui allait de la gare de l'Est jusqu'à Chatelet. Elle parle, elle parle. Reste à trier.
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Nocturne en ré n° 17
Sabrinana a vieilli de 4 années depuis qu'elle a abandonné chez nous le chat Belphégor.
Elle reste toujours jolie fille mais manque encore d'une ambition dans le métier.
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07/09/2014
Nocturne en ré n° 16
- La nuit, tu sais, tous les chats sont gris.
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Nocturne en ré n° 15
Julia s'est levée du pied gauche.
- Et merde ! La journée s'annonce bien ! cette putain de porte qui ne veut pas s'ouvrir.
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31/08/2014
Nocturne en ré n° 14
- J'y restais calée toute la nuit. Je moulinais un max. Pas de temps mort. Ou rarement. Les clients c'était des marchands, des grossistes, des routiers, des transporteurs provinciaux. Il y avait aussi quelques acteurs des théâtres rue de la Gaîté. La soupe à l'oignon, tu vois le genre, passé minuit.
Des fois, le matin, quand j'allais me pieuter, je sentais le paquet de légumes. Forcément, à rester plantée au milieux des choux et des poireaux ! Je prenais une douche avant d'aller dormir. Mais pas toujours. Remarque l'avantage : tout l'après-midi j'étais libre. Qu'est-ce que j'ai pu m'en payer des cinémas boulevard de Sébastopol !
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Nocturne en ré n° 13
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