15/04/2012
Brèves du trottoir n° 59
Eux, z'étaient vite repérés.
Je parle des bonhommes qui restaient plantés sur place, des heures, rien qu'à guetter le va et viens des filles ainsi que les entrées et sorties de la clientèle.
Parmi tous ces mateurs, rarement l'un grimpait avec une des gagneuses.
« Ils font partie du décor ! » se criaient-elles en écho. Mais toutes s'en agaçaient. « A cause qu'ils nous regardent trop, on rate des clients. Y en a qui détestent être vus ». Alors elles engueulaient les voyeurs. Elles allaient en bousculer un pour qu'il parte, et c'était une dizaine qui s'éloignait, contournant les immeubles et revenant par l'autre extrémité de la rue.
Anita garde sa petite idée sur le sujet : Ceux là qu'attendent longtemps en nous lorgnant c'est surtout des qui peinent à jouir. S'ils nous montent de temps en temps, c'est parce qu'ils se sentent rassurés de ce qu'une prostituée n'espère pas une performance sexuelle de leur visite.
Anita s'est arrêtée à l'ancien Certificat d’Études Primaires. Cependant, elle a l'expérience de trente années de ruban parisien.
Allez faire avec elle des achats dans le Prisunic du coin, vous vérifierez qu'elle additionne dans sa tête et qu'elle connaît la somme à payer avant que la caissière présente le ticket.
- J'ai toujours été bonne en calcul mental.
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Brèves du trottoir n° 58
- Au revoir, je te fais la bise.
- C'est ça, faisons-nous la bise. Au revoir.
qu'elle répond machinalement tout en regardant de côté vers son client suivant.
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08/04/2012
Brèves du trottoir n° 57
Une qui travaillait tout au fond d'un couloir de pénombre, se tenant presque invisible du dehors.
Il fallait connaître … C'était une « à spécialités ».
La construction d'un Centre Beaubourg fit écrouler plusieurs vieux immeubles dont on ne conserva que quelques unes des façades. Derrière l'une d'entre elles, l'aventurier Law inventa l'escroquerie capable de vider les poches des aristos sans avoir à leur couper la tête.
Aujourd'hui et depuis plus de trente années, cette rue jadis fameuse est réduite à une rue assoupie de jour, endormie de nuit. On s'y croirait dans Montluçon. Un de mes anciens collègues installa son atelier d'encadrements d’œuvres d'art à la place d'un des petits claques disparus en 1977-78.
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Au début, qu'il racontait, des types entraient pour demander si les deux filles auxquelles ils étaient habitués recevaient toujours sous couvert de mon artisanat. J'avais fini par scotcher une affichette sur la vitrine : Olga et Marika n'exercent plus ici.
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Vois-tu, collègue, lui disais-je, l'une était blonde, l'autre brune ; mais ce n'était ni Olga, ni Marika.
Par contre, Monseigneur Daniélou lors de sa célèbre épectase, se nommait réellement Daniélou.
Comme quoi les voix du seigneur sont pénétrables.
Bar-Zing
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Brèves du trottoir n° 56
Croquis d'une séquence humaine lorsque le racolage actif était un spectacle public autant pour le parisien vacciné que pour les touristes rigolards
14:45 Publié dans Arts, Moeurs, Sexualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prostitution, prostitution populaire, prostitution parisienne, sexualité
01/04/2012
Brèves du trottoir n° 55
- Oui, bien sûr, je te fais ça facile. Ça ne mange pas de pain.
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Brèves du trottoir n° 54
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Allons, bon, c'est le deuxième de la journée !
Non, elle ne parlait pas du nombre de ses clients. Elle parlait de sa paire de collants qu'elle venait de filer elle ne savait pas comment.
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Je vais me remettre au porte-jarretelles. D'ailleurs les mecs préfèrent. Ça fait vieux. Ça fait vieux mais les jeunes z'aussi préfèrent.
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Et du moment que le client est roi.
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Là, faut pas exagérer. Je veux bien faire la putain mais pas la conne.
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